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74. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du present fait à la maistresse de Xanthus. Chapitre XII. »

Ceste response pleust aux Escoliers de Xanthus, qui s’estans mis à rire : « Certainement », dirent-ils, « ce nouveau serviteur est tout plein d’esprit ».

75. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIII. Du Corbeau, et du Renard. »

Car l’esprit de l’homme se porte bien aisément de l’honneste et du delectable à l’utile, principalement si le profit qu’il pretend est compatible avecque la probité.

76. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

La nature humaine est le but de leurs pretensions : La Maistresse qu’ils servent a une ame raisonnable comme eux, et pareillement un Esprit en qui le raisonnement et la beauté peuvent estre joincts ensemble. […] C’est elle qui sert d’éguillon aux plus hautes entreprises ; Elle qui fait les Vaillants et les Doctes, et qui porte nos Esprits non seulement à l’action vertueuse, mais encore à la perfection de toute Vertu. […] Voylà un beau mariage pour des Esprits éternels, comme les nôtres.

77. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « AU LECTEUR. Sur le sujet des Fables. »

Les anciens Poëtes ont feint que Celius, Dieu par dessus tous les autres, engendra Saturne, que de Saturne nâquit Jupiter, puis Neptune Dieu de la mer, et Pluton Roy des Enfers : Ce que les Platoniciens expliquent fort doctement, quand ils disent que par Celius se doit entendre Dieu, en qui sont comprises toutes les creatures d’une maniere inefable ; et par Saturne le premier esprit Angelique, ou le monde exemplaire, selon la doctrine du mesme Platon, et de Mercure Trismegiste.

78. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XL. De l’Asne, et du Cheval. »

Et comme ceux qui naviguent à pleines voiles, avec un vent fraiz et favorable, courent plus de hayard d’eschoüer contre une coste, que ces autres qui vont à contre-vent, et à l’ayde de la Bouline ; ainsi les hommes du monde, à qui la Fortune rit de toutes parts, sont bien moins à couvert du danger, que ces Esprits constants, mais infortunez, qui lutte sans cesse contre la calamité.

79. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLV. Du Loup, et du Chien. »

Nous pouvons bien croire Esope sur la douceur de la liberté, pour avoir depuis son Enfance, jusques à la moitié de son âge, esprouve tous-jours le pesant joug de la servitude, sans le pouvoir secoüer durant ce temps-là, quoy qu’il employast pour cét effect toute la subtilité de son esprit, et toute la gentillesse et la promptitude de ses responses.

80. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De l’affranchissement d’Esope. Chapitre XXIII. »

sçavez-vous pas que c’est à l’esprit de l’homme, qu’il faut s’arrester, et non pas à son visage, puis que bien souvent dans un laid corps, la Nature ne laisse pas de cacher une belle ame ?

81. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope est derechef vendu. Chapitre VII. »

» « Si je le veux faire, respondit Esope en riant, je ne me serviray nullement de ton conseil, comme n’aguere tu n’avois pas besoin du mien ». « Tu ne parles pas mal », reprit Xanthus, « mais je suis fâché que tu és si laid ». « O Philosophe », repartit Esope, « il faut considerer l’esprit, non pas le visage ».

82. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

Si elle est trop jeune, ils nous diront que son esprit va plus viste que ses années.

83. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIX. Du Sapin, et du Buisson. »

Passons à la Convoitise mesme ; En qui est-elle plus forte, qu’en l’esprit des riches ?

84. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE C. Du Pescheur, et d’un petit Poisson. »

Voyez plusieurs bons Esprits exposez à la risée publique, déchirez, persecutez, necessiteux : Bref, voyez presque tous-jours la probité sans honneur, et sans récompense.

85. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

L’abaissement des esprits, préparé par l’absolutisme d’Auguste, avait, sous l’odieux gouvernement de Tibère, pris des proportions qui l’avaient ému, et il avait voulu, sans désigner personne, lutter contre une dégradation morale qui devenait chaque jour plus grande. […] Il paraît que les divers noms donnés au manuscrit de Daniel avaient jeté une certaine confusion dans l’esprit des savants, et que longtemps ils ne surent pas exactement s’ils s’appliquaient à un seul ou à plusieurs. […] Dans l’âge viril, des occupations sans doute plus importantes et plus multipliées l’obligèrent à renoncer à ceux de ses travaux littéraires qui n’étaient pour lui qu’un délassement de l’esprit. […] Cette apparition m’émut, non pas que je me crusse devancé dans la conquête de je ne sais quelle petite gloire ; mais je songeais au temps bien long que, sur l’écriture évanouie ou décomposée, j’avais employé et perdu à me torturer l’esprit et à me fatiguer les yeux. […] Il suffit d’en indiquer les titres, pour faire apprécier l’esprit qui y règne ; les voici : Colloquium  I.

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