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73. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XV. De l’Asne, et du Chien. »

Car quant aux Arts et aux Sciences, il arrive quelquefois qu’un naturel rude et grossier, surmonte ses propres défauts par l’obstination, et devient capable des choses difficiles, en despit mesme de la nature.

74. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »

Eux tout de mesme, apres avoir veu leurs ouvrages baffoüez, leurs tableaux effacez, et leurs pieces de sculpture abattuës, deviennent enfin le rebut des compagnies et sont contraincts la pluspart du temps d’aller chez les Estrangers, pour chercher à debiter leurs impertinences.

75. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXV. De la Nourrice, et du Loup. »

A quoy se rapportent encore ces autres vers : La femme ne vaut rien pour soy, ny pour personne, Et si quelqu’une au monde est bonne aucunement, Je ne sçay quant à moy par quel enchantement, Une chose mauvaise a pû devenir bonne.

76. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIII. Du Corbeau, et du Renard. »

Or est-il qu’il falloit bien qu’ils jugeassent tres-licite celuy que l’on fait à la Cour des Princes, veu que l’un des deux devint riche auprés d’Alexandre, et l’autre auprés de Denys.

77. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »

Il y eust jadis un laboureur, qui devenu vieil aux champs, pria ceux de son logis de le mener à la Ville, à quoy sa curiosité le portoit pour n’y avoir jamais esté.

78. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIX. Du Loup, et du Renard. »

Elle naist en mesme temps que les plaisirs des autres, et se tourne en rage à mesure qu’ils prennent accroissement : mais elle ne cesse pas quand ils deviennent calamiteux, car nous avons tous-jours peur que ceux que nous envions ne se relevent apres leur cheute ; pource que cela se peut en effect, à cause des changemens ordinaires de la fortune.

79. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XL. De l’Asne, et du Cheval. »

Au contraire d’avoir toutes ces aydes pour devenir honnestes gents, il arrive la pluspart du temps que nous avons des parents ou des amis, qui pour mieux participer à nostre fortune, nous conseillent follement de la porter au delà de l’impossible, au lieu que s’ils nous aymoient veritablement, ils nous prescheroient sans cesse la moderation, et tascheroient de retenir nos ames dans les limites de la modestie.

80. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLV. Du Loup, et du Chien. »

Je me suis corrigé par ce moyen, et suis devenu plus doux que de coustume, à force d’estre battu ; neantmoins cette cicatrice que tu me vois au col, m’est tousjours depuis restée, pour une marque de ce que je suis hargneux naturellement.

81. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De l’affranchissement d’Esope. Chapitre XXIII. »

Il s’en alla donc en sa maison, où ne sçachant que juger de cela, il devint tout pensif, et se plongea dans une profonde melancolie.

82. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXIII. Des Coqs, et de la Perdrix. »

Il l’auroit asseurément incommodé d’une étrange sorte, s’il en étoit devenu moins ferme, et moins constant.

83. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »

Quelque accroissement qu’elle prenne par le temps, elle n’est au commencement qu’un foible et mediocre desir, qui s’accroist par la possession des choses, et devient grand à mesure qu’il est abreuvé. […] Elle nous fait devenir trompeurs, meschants, parjures, et quelquefois mesmes assassins.

84. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

Par mesme moyen la jeune, qui n’estoit pas moins soigneuse de son costé de ce qui la regardoit, luy tiroit aussi les blancs ; De sorte qu’à force de continuër, elles luy arracherent si bien le poil, qu’il en devint chauve, et fut mocqué de tout le monde.

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