Mais un jour il entendit un cheval qui hennissait admirablement, et il voulut l’imiter. Mais il eut beau répéter ses essais : il ne réussit pas à prendre exactement la voix du cheval et il perdit en outre sa propre voix. De cette manière il n’eut ni la voix du cheval ni sa voix de jadis.
Chambry 226 Λύκος καὶ ἵππος — Le loup et le cheval. […] Il rencontra un cheval et l’amena dans le champ ; il avait, disait-il, trouvé de l’orge ; mais, au lieu de la manger lui-même, il la lui avait gardée, vu qu’il avait du plaisir à entendre le bruit de ses dents. Le cheval lui répondit : « Hé !
Chambry 140 Chambry 140.1 Ἵππος καὶ βοῦς καὶ κύων καὶ ἄνθρωπος — Le cheval, le bœuf, le chien et l’homme. […] Or un jour le froid étant devenu violent et la pluie s’étant mise à tomber, le cheval, ne pouvant y durer, vint en courant chez l’homme et lui demanda de l’abriter. Mais l’homme déclara qu’il ne le ferait qu’à une condition, c’est que le cheval lui donnerait une partie des années qui lui étaient départies. Le cheval en fit l’abandon volontiers. […] Voici ce qui en est résulté : quand les hommes accomplissent le temps que leur a donné Zeus, ils sont purs et bons ; quand ils arrivent aux années qu’ils tiennent du cheval, ils sont glorieux et hautains ; quand ils en sont aux années du bœuf, ils s’entendent à commander ; mais quand ils achèvent leur existence, le temps du chien, ils deviennent irascibles et grondeurs.
Le Cheval et le Loup. […] Un Loup, dis-je, au sortir des rigueurs de l’Hyver, Apperceut un Cheval qu’on avoit mis au vert. […] J’ay l’honneur de servir Nosseigneurs les Chevaux, Et fais aussi la Chirurgie.
Chambry 142 Chambry 142.1 Ἵππος καὶ ὄνος — Le cheval et l’âne. […] Un homme avait un cheval et un âne. Un jour qu’ils étaient en route, l’âne, pendant le trajet, dit au cheval : « Prends une partie de ma charge, si tu tiens à ma vie. » Le cheval fit la sourde oreille, et l’âne tomba, épuisé de fatigue, et mourut. Alors le maître chargea tout sur le cheval, même la peau de l’âne. Et le cheval dit en soupirant : « Ah !
Du Cerf, et du Cheval. Le Cheval faisoit la guerre au Cerf, qui plus agile que luy au combat, le fit sortir de ses pasturages. Le pauvre Cheval ainsi repoussé, implora le secours de l’homme, qui luy montant dessus, partit aussi-tost, et assaillit rudement le Cerf. […] L’on peut appliquer à ceste Fable deux belles Allegories, l’une Politique, et l’autre Moralle, comme, de dire que le riche devenu pauvre se rend tellement esclave des biens du monde, qu’il est esperonné d’une perpetuelle avarice, retenu par la bride de la chicheté, interdit de la possession d’une chose qui luy appartient, et reduit enfin au mesme destin de ce Cheval, qui reçoit bien le plaisir de voir abattu son Ennemy, mais il y perd la liberté, et trouve que toute la Victoire se tourne au profit de celuy qui le monte.
Un homme chauve qui portait perruque cheminait à cheval. […] Alors le cavalier, arrêtant son cheval, dit : « Qu’y a-t-il d’étrange à ce que des cheveux qui ne sont pas les miens me quittent, eux qui ont abandonné même leur vrai propriétaire, avec qui la nature les a fait naître ?
Chambry 139 Chambry 139.1 Ἵππος γέρων — Le vieux cheval. […] Un vieux cheval fut vendu pour tourner la meule.
Pestant en sa fureur extrême Tantost contre les trous, puis contre ses chevaux, Contre son char, contre luy-mesme. […] Lors la voix : Tu vois comme Tes chevaux aisément se sont tirez de là.
De l’Asne, et du Cheval. Le Cheval richement harnaché, s’en alloit courant par les ruës, et faisoit retentir l’air de hannissements, lors que rencontrant un Asne chargé, qui nuisoit à sa course, il s’enflamma de colere ; et s’estant mis à ronger son frain tout plain d’escume ; « Lasche et paresseux animal (luy dit-il) es-tu bien si hardy, que de servir d’obstacle au Cheval ? […] Cependant le Cheval se remist à courir, et fist un si grand effort, qu’il s’ouvrit l’ayne. […] Car comme il est plus aisé de pousser un cheval à toute bride, que de le retenir au milieu de la Carriere ; il est de mesme bien plus difficile de dégourdir nostre ame contre les miseres, et la porter dans le chemin de la consolation, que d’arrester tout à coup ses mouvements, quand la bonne Fortune l’emporte avec violence au delà de ses limites. […] Cela nous apprend à souffrir patiemment nos afflictions par l’espoir d’une future prosperité ; et à n’estre si altiers par la jouyssance des biens presents, que de n’apprehender pas les maux à venir : C’est à quoy nous convie le sage Esope, par l’exemple de ce Cheval temeraire et presomptueux, qui dés le lendemain de son triomphe, fût attaché à la charruë, et assujetty aux risées de l’Asne, qu’il avoit si fort mesprisé le jour precedent.
Le Cheval s’approchant luy donne un coup de pied, Le Loup un coup de dent, le Bœuf un coup de corne.
Les Troyens, Après dix ans de guerre, autour de leurs murailles, Avoient lassé les Grecs, qui, par mille moyens, Par mille assauts, par cent batailles, N’avoient pû mettre à bout cette fiere Cité : Quand un cheval de bois par Minerve inventé D’un rare et nouvel artifice, Dans ses énormes flancs receut le sage Ulysse, Le vaillant Diomede, Ajax l’impetueux, Que ce Colosse monstrueux Avec leurs escadrons devoit porter dans Troye, Livrant à leur fureur ses Dieux mesmes en proye. […] Et puis vostre Cheval de bois, Vos Heros avec leurs Phalanges, Ce sont des contes plus étranges Qu’un Renard qui cajole un Corbeau sur sa voix.