/ 80
2. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVII. Du Singe, et du Renard. »

Quant au refus que le Renard fait au Singe de la moitié de sa queuë, on le peut interpreter en deux façons, à bien, et à mal, et de toutes les deux il est aisé d’en tirer de l’instruction. La premiere s’entend de la chicheté des Riches, qui font gloire de refuser aux personnes incommodées, les choses mesmes qu’ils ont avecque superfluité ; ce qui doit apprendre aux Pauvres, qu’ils n’ont guere à esperer des grands Seigneurs, mais que le meilleur pour eux, c’est de s’attendre à un honneste labeur, et tirer de là le soustien de leurs familles.

3. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XII. La Colombe et la Fourmy. » p. 235

L’autre exemple est tiré d’animaux plus petits. […] La Colombe l’entend, part, et tire de long.

4. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XI. La Grenoüille et le Rat. » p. 384

Dans le marais entrez, nostre bonne commere S’efforce de tirer son hoste au fond de l’eau, Contre le droit des gens, contre la foy jurée, Pretend qu’elle en fera gorge chaude et curée ; (C’estoit, à son avis, un excellent morceau.) […] Il resiste ; elle tire.

5. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — VI. L’Oyseau blessé d’une fléche. » p. 276

Cruels humains, vous tirez de nos aîles De quoy faire voler ces machines mortelles ; Mais ne vous mocquez point, engeance sans pitié : Souvent il vous arrive un sort comme le nostre.

6. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXV. De la Chauue-souris, et du Buisson, et du Plongeon. »

Pour en tirer donc quelque Allegorie, il faut examiner l’un apres l’autre chacun de ces Marchands. […] Par le Plongeon il represente le Voluptueux, qui donne tout à ses sens, et se lance teste baissée dans des fleuves de delices, dont il est mal-aisé de le tirer.

7. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XIX. Le Lion s’en allant en guerre. » p. 

Le Monarque prudent et sage De ses moindres sujets sçait tirer quelque usage, Et connoist les divers talens : Il n’est rien d’inutile aux personnes de sens.

8. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 117 » p. 93

Après l’avoir reçue des autres, elle vint à la lime et la pria de lui donner quelque chose. « Tu es bonne, répliqua la lime, de croire que tu obtiendras quelque chose de moi : j’ai l’habitude, non pas de donner, mais de prendre de chacun. » Cette fable fait voir que c’est sottise de s’attendre à tirer quelque profit des avares.

9. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — VII. La Lice et sa Compagne. » p. 480

Pour tirer d’eux ce qu’on leur prête, Il faut que l’on en vienne aux coups ; Il faut plaider, il faut combattre.

10. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « AU LECTEUR. Sur le sujet des Fables. »

Or bien qu’il y ait plusieurs ressemblances, et conformitez d’où l’on peut tirer le sujet des fables ; Il me semble neantmoins qu’il s’en trouve trois principales, dont la premiere consiste en operations, qui ne sont pas naturelles ; comme on pourroit dire de la ressemblance de l’homme à la Chimere, non pas touchant la figure exterieure, mais quant aux operations representées par ce monstre imaginaire, dont le devant tient du Lyon, le milieu de la Chevre, et le derriere du Dragon ; par où il nous est enseigné, que la pluspart du temps les hommes se laissent conduire ou par l’apetit irascible, ou par le Concupiscible, ou par leur propre fantaisie, et leur imprudence. Secondement, on tire les fables de la ressemblance de la Nature, et des operations ensemble, comme ce qu’on feint des hommes et des Dieux sous l’une et l’autre forme ; Et troisiesmement, des operations qu’on attribuë aux feintes Divinitez, et aux Creatures humaines. Mais possible qu’il ne seroit pas hors de propos d’en adjouster une quatriesme, tirée de la ressemblance tantost de la Nature, et des operations, et tantost des operations, et non pas de la Nature. […] Car pour ne sortir des bornes de leur Art, ils inventent ingenieusement ce que bon leur semble ; et cela leur reüssit avecque tant de bon heur, que de leurs mensonges mesme, les excellens hommes en tirent des veritez et des meditations ravissantes, comme l’on peut voir dans les escrits de plusieurs, et particulierement de Maxime de Tyr, Philosophe Platonicien.

11. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 2 » p. 99

Un de ceux qui se trouvaient là lui dit : « Hé, l’ami, s’il est si bienfaisant, pourquoi le vends-tu, au lieu de tirer parti de ses secours ?

12. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XV. Le Coq et le Renard. » p. 671

Le galand aussi-tost Tire ses gregues, gagne au haut, Mal-content de son stratagême ; Et nostre vieux Coq en soy-mesme Se mit à rire de sa peur : Car c’est double plaisir de tromper le trompeur.

/ 80