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95. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — VII. Le Satyre et le Passant. » p. 35

Puis sur le mets qu’on luy donne Delicat il souffle aussi ; Le Satyre s’en étonne : Nostre hoste, à quoy bon cecy ?

96. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 138 » pp. 115-115

Ayant aperçu une grive sur un arbre élevé, il se mit en tête de l’attraper. […] Tandis qu’il levait ainsi la tête en l’air, il ne s’aperçut pas qu’il mettait le pied sur un aspic endormi, qui se retourna et lui lança un coup de dent.

97. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 54 » p. 37

Un aveugle avait l’habitude de reconnaître au toucher toute bête qu’on lui mettait entre les mains, et de dire de quelle espèce elle était.

98. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 237 » p. 164

Des ménagyrtes avaient un âne qu’ils chargeaient de leurs bagages, quand ils se mettaient en route.

99. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLII. Du Serpent, et de la Lime. »

Le Serpent voulut ronger une Lime qu’il trouva dans une forge ; Mais elle s’estant mise à rire, « Sotte beste », luy dit-elle, « qu’est-ce que tu fais ?

100. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [8.]. DEL CORVO E ’L SERPENTE. » p. 128

    Così spesso n’aviene a l’huom, che intento Tutto al guadagno senza haver rispetto Del mal, che del suo oprar ne senta altrui, Si mette a far ciò che ’l suo cor gli detta : Per che talhor dal suo proprio guadagno Danno gli nasce di tal cura pieno, Che lo conduce a miserabil fine.

101. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 149 » p. 195

Puis s’apercevant peu à peu que la bête n’avait pas de colère, ils en vinrent à la mépriser au point de lui mettre une bride et de la donner à conduire à des enfants.

102. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 191 » pp. 256-256

Ceux-ci répondirent : « Nous serions venus à votre aide, si nous ne savions qui vous êtes, et qui vous combattez. » Cette fable montre que ceux qui se mettent en lutte avec de plus puissants font fi de leur salut.

103. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — III. Le petit Poisson et le Pescheur » p. 18

Tout fait nombre, dit l’homme en voyant son butin ; Voilà commencement de chere et de festin : Mettons-le en nostre gibeciere.

104. (1180) Fables « Marie de France, n° 50. Le loup et le mouton » p. 655

Marie de France, n° 50 Le loup et le mouton Jadis avient que un lu pramist que char ne mangereit, ceo dist, les quarante jurs de quareme ; a tant [en] aveit mis sun esme.

105. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIII. Du Cerf, et du Cheval. »

Le Vaincu fut alors Victorieux, bien que toutesfois cela n’ait pû empescher depuis, qu’il n’ayt esté destiné pour servir toûjours à l’homme, car il le porte sur son dos, et luy met-on un frein à la bouche. […] L’autre espece d’application que ceste Fable peut reçevoir est Politique, et nous apprend que plusieurs Estats ont esté souvent mis en subjection pour avoir demandé secours à quelque puissant voisin contre un ancien et dangereux Ennemy.

106. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « A MONSEIGNEUR. MOROSINI, AMBASSADEUR. ORDINAIRE DE LA. SERENISSIME REPUBLIQVE. DE VENISE, PRES DE SA MAJESTÉ. TRES-CHRESTIENNE. »

Elle n’a rien de si necessaire, pour mettre en estime ceux qui l’exercent, que vous ne le possediez auec advantage. […] Par elles, ce Trompeur salutaire fait voir la Verité toute nuë, à l’ombre du Mensonge dont il la couvre ; et par elles mesmes il met à la raison ceux qui n’en ont point, en se servant de l’exemple des Creatures irraisonnables. […] A vray dire, Monseigneur , ils sont l’un et l’autre les parfaits Symboles des qualitez excellentes, qui vous mettent dans l’approbation des honnestes gens, et dans leur estime. […] Certes, Monseigneur , comme elle n’ayme rien tant qu’à faire du bien ; Aussi oblige-t’elle ceux qui le reçoivent à ne le mettre point en oubly.

107. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLV. Du Loup, et du Chien. »

Le Loup ayant trouvé fortuitement un Chien dans un bois environ le poinct du jour, se mit à le saluër, se réjoüyssant d’une si bonne rencontre. […] Il ne s’arreste non plus à blasmer la servitude forcée, pourveu qu’on mette eu pratique tous les moyens raisonnables pour en sortir, ou pour n’y entrer pas. […] D’ailleurs, tandis que son entendement est presque tous-jours occuppé à raisonner sur les intentions des autres, à conçevoir leurs commandements, et à digerer les moyens de les mettre en execution : il se dérobe le loisir d’entretenir ses propres pensées, et cesse par consequent d’estre veritablement homme. […] Que si lon m’objecter à ceste raison, qu’il n’est point de serviteur qui ne doive aymer ses chaisnes, pourveu qu’elles soient dorées ; Je responds à cela, qu’un homme libre, qui a les choses necessaires, se fait tort de se rendre esclave, pour avoir les superfluës, et concluds avec Esope ; qu’il vaut beaucoup mieux s’en passer, que les achepter à si haut prix, approuvant extrémement que le Loup retourne en sa Caverne, plustost que de s’aller faire mettre un colier chez le Laboureur.

108. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 204 » p. 338

Aussi, mettant fin à leur inimitié, ils dirent : « Il vaut mieux devenir amis que de servir de pâture à des vautours et à des corbeaux. » Il est beau de mettre fin aux méchantes querelles et aux rivalités ; car l’issue en est dangereuse pour tous les partis.

109. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 272 » p. 189

Il glissa et tomba, et, ne pouvant se relever, il se mit à gémir et à se lamenter.

110. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 331 » pp. 216-216

Le serpent, fou de douleur, ne pouvant se venger de son ennemi, mit sa tête sous la roue d’un chariot et mourut ainsi avec la guêpe.

111. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVII. Le Liévre et la Perdrix. » p. 473

Il s’enfuit dans son fort, met les chiens en défaut ; Sans mesme en excepter Briffaut.

112. (1180) Fables « Marie de France, n° 17. L’hirondelle et le semeur de lin » p. 39

Marie de France, n° 17 L’hirondelle et le semeur de lin Par veil essample en escrit trois, quant hume sema prime linois e volst de lin le pru aveir, l’arunde fu de grant saveir ; bien s’aperceut ke par le lin sereient oiseus mis a lur fin ; del lin pot hum la reiz lacier, dunt hum les pot tuz damager.

113. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVI. Du Lion, et du Rat. »

Le Lion abattu de chaleur, et de lassitude, se reposoit à l’ombre, et sur la verdure, lors que voila survenir une trouppe de Rats qui se voulurent joüer sur sa croupe, mais luy s’estant esveillé, en saisit un de sa patte, qui se voyant pris, se mit à luy demander pardon, se disant indigne de la colere d’un si genereux animal. […] Il accourut donc pour le secourir, et sçeut si bien chercher les nœuds des cordages, que les ayant treuvez, il se mit à les ronger, et par ce moyen il delivra le Lion. […] Comme cét effect estoit extraordinaire, le Peuple en voulut apprendre la cause, de la bouche mesme de l’Esclave, qui se mit à la raconter tout au long, encherissant avec des paroles excessives, la reconnoissance, et la generosité du Lion.

114. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XX. Des Colombes, et du Faucon leur Roy. »

Quant à la premiere action qu’elles firent, à sçavoir de se mettre volontairement en la protection du Faucon, nous avons veu cy-dessus comment elle a son origine en la propre imperfection de ceux qui eslisent un Chef, n’estant pas croyable que plusieurs Justes, ou gents de bien, qui logeroient ensemble dans une Isle deserte, s’advisassent jamais d’en choisir un, la probité duquel leur seroit suspecte. […] Ceste faute neantmoins, en matiere d’eslection, n’a pas laissé d’estre commune à divers Peuples du monde, comme aux Agrigentins, lors qu’ils mirent Phalaris en une condition éminente par dessus eux, et porterent bien-tost apres la peine de leur imprudence, quand par ses horribles cruautez il faillist à rendre sa Ville deserte de gents de bien, et la peupla presque toute d’assassins. […] Par où l’on peut voir, qu’il arrive assez souvent à des Peuples Electifs, d’eslever à la domination des Roys dépravez, qui vivants avecque leur Peuple, comme s’il les devoit tousjours chasser, mettent le bien public dans l’indifference, et n’ont pour object que leur seureté particuliere.

115. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »

En ce dernier rang se doit mettre l’entreprise de nostre Corbeau, qui ne s’enhardit pas tant d’enlever le Mouton, par un desir qui le porta naturellement à le faire comme pour sembler égal à l’Aigle, et ne devoir rien ceder aux genereuses entreprises de cét Oyseau. […] A quoy ils obvieroient, sans doute, s’ils se representoient incessamment le sage conseil de l’Oracle de Delphe, qui les met judicieusement dans le vray chemin du devoir, quand il les exhorte à se cognoistre. […] A cela sont sujets entre les autres les mauvais Poëtes, qui recitent leurs Poëmes apres ceux dont ils ne sont qu’aprentifs : Les ignorants Peintres, qui opposent leurs peintures à celles de Michel l’Ange, ou du Titian : Les inutiles Autheurs, qui n’ont pour but que la vaine gloire, et une infinité d’autres Esprits que la bonne opinion d’eux-mesmes met quelquesfois aussi bas, qu’ils se croyent bien hautement eslevez.

116. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CVII. Du Taureau, et du Rat. »

Que si en cela mesme la necessité les contrainct de ceder à leur ennemy, en tel cas ils ont moyen de rencontrer une espece de seureté en leur méfiance, et en leurs soings continuels, voire mesme il y en a qui n’ont trouvé le moyen de leur conservation que dans leur propre foiblesse ; Témoins plusieurs petits Princes souverains, qui pour la consideration du peu de pouvoir qu’ils ont, s’attaquent aux plus grands Roys, pource qu’il leur est aisé de se donner, ou de se mettre en la protection de quelque tiers, égal à leur ennemy. […] D’ailleurs, le desespoir ne trouvant rien qui soit difficile, ou dangereux, est le pire persecuteur de ceux qu’il a pris en butte, l’experience nous faisant voir qu’un ennemy que nous avons mis aux termes de se vanger, est un Demon que l’on ne peut assez craindre. Aussi est-ce de là que viennent les revoltes des Paysans et du menu peuple, à qui la Fureur met les armes à la main, et les porte indiscrettement à des actions precipitées et dommageables.

117. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 39 » p. 14

Le singe y tourna ses regards et se mit à soupirer.

118. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 241 » pp. 80-80

Du miel s’étant répandu dans un cellier, des mouches y volèrent et se mirent à le manger.

119. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 263 » p. 185

Un jour, les ânes excédés d’avoir toujours des fardeaux à porter et des fatigues à souffrir, envoyèrent des messagers auprès de Zeus, pour demander qu’il mît un terme à leurs travaux.

120. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 275 » p. 190

L’âne sous l’impression de la douleur se mit à braire et à sauter.

121. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 329 » p. 269

Alors le chasseur monté sur son dos mit le sanglier hors de combat, et, emmenant le cheval chez lui, l’attacha au râtelier.

122. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 358 » p. 272

» Elle répondit : « C’est notre façon de vivre ; ne ma tue pas ; car je ne puis pas faire grand mal. » L’homme se mit à rire et lui dit : « Tu vas mourir tout de suite, et de ma propre main ; car quel que soit le mal, petit ou grand, il faut absolument l’empêcher de se produire. » Cette fable montre qu’il ne faut pas avoir pitié d’un méchant, quel qu’il soit, fort ou faible.

123. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — X. Le Loup et l’Agneau. » p. 155

Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté
 Ne se mette pas en colere ;
 Mais plutost qu’elle considere
 Que je me vas desalterant
 Dans le courant,
 Plus de vingt pas au-dessous d’elle ;
 Et que par consequent en aucune façon
 Je ne puis troubler sa boisson.


124. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XII. Le Dragon à plusieurs testes, et le Dragon à plusieurs queuës. » p. 

Un Alleman se mit à dire :
 Nostre Prince a des dépendans
 Qui de leur chef sont si puissans,
 Que chacun d’eux pourroit soudoyer une armée.


125. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XV. Le Coq et le Renard. » p. 671

Le galand aussi-tost Tire ses gregues, gagne au haut, Mal-content de son stratagême ; Et nostre vieux Coq en soy-mesme Se mit à rire de sa peur : Car c’est double plaisir de tromper le trompeur.

126. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XIII. Les Loups et les Brebis. » p. 153

Tout fut mis en morceaux ; un seul n’en échapa.


127. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — VIII. L’Homme et l’Idole de bois. » p. 285

A la fin se fâchant de n’en obtenir rien, Il vous prend un levier, met en pieces l’Idole, Le trouve remply d’or.

128. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIV. Du Lion affoibly de vieillesse. »

L’Asne mesme fist le vaillant contre luy, et pour effacer son vieil nom de faineant et de lasche, il se mit à l’attaquer à coups de pied et de langue. […] Car tous les animaux, que le Lion avoit offensez, se mettent à l’assaillir avec des reproches et des coups, et prennent une cruelle vengeance de ses affronts.

129. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 264 » p. 237

Or l’âne, délaissant tous les autres, alla se mettre près du plus paresseux et du plus glouton.

130. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 283 » p. 238

L’oiseleur accourut et se mit en devoir de les saisir.

131. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXV. Du Pescheur. »

Or auparavant il se mit à joüer de la fluste, s’imaginant que par ceste belle Musique il en prendoit bien plus de poisson.

132. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — II. Le Berger et la Mer. » p. 207

A la fin les tresors déchargez sur la plage, Le tenterent si bien qu’il vendit son troupeau, Trafiqua de l’argent, le mit entier sur l’eau ; Cet argent perit par naufrage.

133. (1180) Fables « Marie de France, n° 79. L’autour et le hibou » p. 687

Legere chose est a saver : de l’oef e poeie bien geter [e] par chalur e par cover, nel poi fors mettre de nature.

134. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 10 » p. 5

Ne pouvant le persuader, il amena une truie, la seule qu’il possédât, et la mit en vente en présence du créancier.

135. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 96 » p. 63

— Elle se mit en colère contre vous, répondit-il, qui négligez les affaires de l’état, pour vous attacher à des fables d’Ésope. » Ainsi parmi les hommes ceux-là sont déraisonnables qui négligent les choses nécessaires et préfèrent celles qui leur font plaisir.

136. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 175 » p. 233

Or un homme étant tombé sur un cygne mis en vente, et sachant par ouï-dire que c’était un animal très mélodieux, en fit l’acquisition.

137. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 209 » p. 151

Étant arrivés à une caverne où il y avait des chèvres sauvages, le lion se posta à l’entrée pour guetter leur sortie, et l’âne, ayant pénétré à l’intérieur, se mit à bondir au milieu d’elles et à braire pour les faire fuir.

138. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 230 » p. 234

Le loup, pensant tenir l’occasion, se jeta sur le troupeau et en mit en pièces la plus grande partie.

139. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 309 » p. 78

Mais la tempête ayant cessé et le calme étant revenu, ils se mirent à faire bonne chère, à danser, à sauter, comme des gens qui viennent d’échapper à un danger inattendu.

140. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — II. Conseil tenu par les Rats. » p. 613

Un Chat nommé Rodilardus, Faisoit de Rats telle déconfiture, Que l’on n’en voyoit presque plus, Tant il en avoit mis dedans la sepulture.

141. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XIV. Le Lievre et les Grenoüilles. » p. 138

ma presence Effraye aussi les gens, je mets l’alarme au camp !

142. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — V. Le Renard et le Bouc. » p. 9


Leve tes pieds en haut, et tes cornes aussi : 
Mets-les contre le mur.

143. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — VI. Le combat des Rats et des Belettes. » p. 165

Or une certaine année Qu’il en estoit à foison, Leur Roy nommé Ratapon, Mit en campagne une armée.

144. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — X. Le Lievre et la Tortuë. » p. 226

Ainsi fut fait : et de tous deux On mit prés du but les enjeux : Sçavoir quoy, ce n’est pas l’affaire, Ni de quel juge l’on convint.

145. (1180) Fables « Marie de France, n° 61. Le renard et la colombe » p. 

Pes veut mettre dedenz sa tere ; ensemble purrunt mes aler oiseus e bestes, en peis jüer. » « Dunc descendrai », fet li culums.

146. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 345 » pp. 225-225

Quelque temps après, l’avare vint aussi, et, trouvant la place vide, il se mit à gémir et à s’arracher les cheveux. […] Prends donc une pierre, mets-la à la place de l’or, et figure-toi que c’est ton or ; il remplira pour toi le même office ; car à ce que je vois, même au temps où l’or était là, tu ne faisais pas usage de ton bien. » Cette fable montre que la possession n’est rien, si la jouissance ne s’y joint.

147. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIV. De l’Asne, et du Lion. »

L’Asne cependant s’alla imaginer que c’estoit à cause de luy qu’il fuyoit, et persuadé par ceste bonne opinion de soy mesme, il se mit à courir apres ; et comme il l’eust poursuivy si loing, que le Lion ne devoit plus craindre le chant du Coq, ne pouvant l’ouyr ; cét Ennemy, qui fuyoit naguere, retourna sur ses pas, et le devora. « Miserable et insensé que je suis !  […] Car estans honorez pour la plus grande part, à cause de leurs Seigneurs, ils n’ont pas l’esprit de mettre une difference entr’eux et leurs livrées, c’est à dire, qu’ils ne sçavent pas adjuger le respect à qui il est deu, mais ils s’enflent hors de raison, comme l’Asne de la Déesse Isis, ou comme celuy de nostre Fable.

148. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 29 » p. 232

Comme le courant l’entraînait vers le milieu, les autres, postés sur la berge, lui crièrent : « Ne nous abandonne pas, reviens, et montre-nous le passage par où nous pourrons boire sans danger. » Et lui, emporté par le courant, répondit : « J’ai un message pour Milet, et je veux l’y porter ; à mon retour je vous ferai voir le passage. » Ceci s’applique à ceux qui par fanfaronnade se mettent eux-mêmes en danger.

149. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 58 » pp. 283-283

Il s’en empara, et pour en tirer une ample vengeance, il lui attacha à la queue de l’étoupe imbibée d’huile, et y mit le feu.

150. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 146 » pp. 220-220

Le chameau et l’éléphant se mirent sur les rangs et se disputèrent les suffrages, espérant être préférés aux autres, grâce à leur haute taille et à leur force.

151. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 151 » pp. 116-116

Un renard affamé l’aperçut ; comme il n’avait rien à se mettre sous la dent, il courut sur lui et le prit.

152. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 228 » pp. 347-347

Le loup se tenant à distance lui cria : « Tu es injuste de me prendre mon bien. » Le lion se mit à rire et dit : « Toi, en effet, tu l’as reçu justement d’un ami ! 

153. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 232 » pp. 160-160

Un loup, ayant été mordu et mis à mal par des chiens, s’était abattu sur le sol.

154. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVIII. Des Taureaux, et du Lion. »

Pour en venir donc à bout, il trouva moyen, premierement de les separer par belles paroles, puis d’attaquer chacun d’eux à part ; si bien que de cette façon il luy fût aisé de les mettre tous en pieces l’un apres l’autre.

155. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — VII. Le Singe et le Daufin. » p. 73

Le Daufin l’alloit mettre à bord ; Quand par hazard il luy demande : Estes-vous d’Athenes la grande ?

156. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XIII. Le Cheval s’estant voulu vanger du Cerf. » p. 269

L’Homme luy mit un frein, luy sauta sur le dos, Ne luy donna point de repos Que le Cerf ne fust pris, et n’y laissast la vie.

157. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XIX. Le Charlatan. » p. 

Il devoit au bout de dix ans Mettre son Asne sur les bancs : Sinon, il consentoit d’estre en place publique Guindé, la hard au col, étranglé court et net, Ayant au dos sa Rhetorique, Et les oreilles d’un Baudet.

158. (1180) Fables « Marie de France, n° 48. Le voleur et la sorcière » p. 662

» Pur ceo chastie tute gent qu’il ne creient, Deus le defent, en augure n’en sorcerie ; kar trahiz est ki s’i afie ; le cors en est mis en eissil e l’alme vet en grant peril.

159. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE II. Du Loup, et de l’Aigneau. »

Il accourut à l’instant, et se mit à le tancer de ce qu’il avoit troublé son eau. […] Alors si l’extremité de l’offense anime le pauvre à se plaindre, ou à resister, on ne fait nulle difficulté de l’estendre sur le quarreau, sous pretexte d’avoir fait une partie contre la vie de son Seigneur, ou de son voisin ; et ne met-on pas en oubly la raison, qu’allegue le Loup d’Esope pour colorer sa cruauté, à sçavoir, que le pere, la mere, et tous les parents de l’Aigneau, estoient ses mortels ennemis.

160. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXI. Du Geay. »

Combien voit-on aujourd’huy de gents, qui poussez d’une aveugle presomption, se jette effrontément parmy les Grands, sans y vouloir mettre la difference que l’extraction et la nourriture y ont mise ?

161. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVI. Du Cheval, et du Lion. »

Le Lion en demeura d’accord, et mesme il se mit en devoir de le faire ; Mais le Cheval luy fit quitter bien viste cette besongne : car il le frappa droict au front de toute sa force, et s’enfuyt à mesme temps. […] Tesmoin ce Comte mal-advisé, qui perdit la vie et l’honneur en l’execrable trahison qu’il avoit tramée contre la Duchesse de Savoye ; tesmoin la factieuse ligue des Zegris, contre les Abensarades dans le Royaume de Grenade, d’où ils eurent bien l’avantage de chasser ceste genereuse Noblesse, mais aussi furent ils mis à une entiere destruction, quand la ville de Grenade fust saccagée ; tesmoin encore la fin du traistre Ganes, et une infinité d’autres exemples, qu’il est à propos d’oublier icy, de peur d’ennuyer le Lecteur par la repetition d’une seconde lecture.

162. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIX. Du Loup, et du Renard. »

C’est elle-mesme qui a donné la source aux plus grandes inimitiez du monde, qui a mis mal le pere avec les enfants, la fille avecque la mere, et bref qui a comblé tout l’Univers de misere et d’inconuenients. […] Que si elle les a mis en un estat si déplorable, qu’ils soient sans esperance de ressource, encore ne nous arrestons-nous pas là : Ce n’est pas un sujet de consolation pour nous, car en mesme temps ceste peste que nous couvons dans l’ame, cherche de nouveaux objects pour se nourrir, et s’addresse aux prosperitez des autres hommes. […] Ils la font pasle, et tremblante comme la faim, meurtriere comme la Parque, maigre comme la Phtisie, affreuse comme la Mort, injuste comme l’Ambition, et surveillante comme l’Avarice : Bref, ils luy donnent à elle seule tous les defauts et toutes les laideurs que pourroient avoir les autres pestes mises ensemble.

163. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 82 » pp. 176-176

Il en eut pitié, le ramassa et le mit dans son sein.

164. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 89 » pp. 55-55

Une veuve laborieuse avait de jeunes servantes qu’elle éveillait la nuit au chant du coq pour les mettre au travail.

165. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 104 » pp. 77-77

Ceux-ci l’ayant un peu dépassée, elle se crut dès lors parfaitement cachée, et se mit à brouter les feuilles de la vigne.

166. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Xanthus voulant tromper Esope, est trompé luy-mesme. Chapitre XI. »

Il courut donc à l’estable, où il sçavoit qu’on engraissoit un Pourceau, auquel il couppa un des pieds, qu’il mit dans le Pot avecque les autres, pour le faire cuire, apres l’avoir bien lavé.

167. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — V. Le Loup et le Chien. » p. 346

L’attaquer, le mettre en quartiers,
 Sire Loup l’eust fait volontiers.


168. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — III. Phœbus et Borée. » p. 46

Si tost qu’il fut au bout du terme Qu’à la gageure on avoit mis ; Le Soleil dissipe la nuë : Recrée, et puis penetre enfin le Cavalier ; Sous son balandras fait qu’il suë ; Le contraint de s’en dépoüiller.

169. (1180) Fables « Marie de France, n° 74. L’escarbot » p. 650

« L’egle ai esguardé tut en jur, que nus tenums [tuit] a seignur : si haut vola que nel vi pas, e quant il volt, si revient bas ; mes sa voiz est [e] basse e quoie n’est pas plus haut[e] que la moie ; autresi est mis cors luisanz cum e li suens, tut seit il granz.

170. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LV. Du Vautour, et des autres Oyseaux. »

Il leur dit d’abord, qu’ils estoient les bien venus, et leur fit un fort bon accueil ; mais quand ils furent entrez, il les mit en pieces. […] Pour mieux en oster la desfiance, on met jusqu’aux baisers en usage ; Tesmoin le plus execrable de tous les hommes, la perfidie duquel osa bien s’attaquer à Iesus Christ, qui luy representa l’horreur de son crime par ces paroles.

171. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVIII. De l’Ours, et des Mouches à Miel. »

La faim ayant chassé l’Ours du bois, comme il s’en alloit cherchant dequoy repaistre, il trouva des Ruches en son chemin, et se mit à lécher le miel d’alentour. […] Elle nous apprend qu’un seul ne peut rien contre plusieurs : Que les Grands doivent apprehender la colere des petits ; Qu’il n’y a point de jeu à se vouloir vanger de ceux à qui nous avons donné sujet de nous nuire ; Et qu’en tout cas il vaut mieux endurer un mal qu’ils nous font, que se mettre en danger d’en souffrir une infinité.

172. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIX. Du Sapin, et du Buisson. »

L’on tient qu’autresfois le Sapin s’estant mis à mespriser le buisson, se vantoit de sa hauteur, et disoit en outre qu’il servoit à la structure des Palais, et à faire des masts aux navires, au lieu que le Buisson vil et abject n’estoit bon à rien. […] Car, ô miserable que tu és, quand le Bucheron te met en pieces, et t’abat à coups de coignée, combien voudrois-tu donner pour estre semblable à moy, et en aussi grande seureté ?  […] Elle ne craint ny le feu, ny l’eau, ny les tortures : Sa nature est au dessus de toute souffrance corporelle : rien ne la peut subvertir que le Peché, ce qui est non seulement une opinion du Christianisme, mais encore de la Philosophie Moralle, dont j’appelle à tesmoins les Peripateticiens, le Maistre desquels a mis l’Ethique au plus haut poinct où puisse arriver ceste Science dans l’opinion des hommes. […] de mettre en embuscade un bon nombre de Satellites ?

173. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XII. De l’Aigle, et du Renard. »

L’Aigle bâtist donc son nid sur un haut arbre, auprés duquel le Renard fit sa terriere, et mit ses petits dedans. […] Le Renard ne fut pas plustost de retour, qu’il recognut le cruel carnage qui s’estoit faict en son absence, et en fût extrémement fasché : mais d’autant que pour estre quadrupede, et n’avoir des aisles, afin de poursuivre son ennemy, il jugeoit comme impossible de s’en venger ; s’aidant du commun remede, qui reste seul aux miserables, et à ceux qui ne peuvent faire ce qu’ils voudroient bien, il se mit à maudire l’Aigle, et souhaitta que toutes sortes de maux luy advinssent, tant a de pouvoir la haine, apres une amitié violée. Comme en effet, il ne tarda guere a estre vangé : car sur le poinct qu’en ce mesme temps on faisoit un sacrifice de chevres à la campagne, l’Aigle en ayant ravy un lopin, où estoient attachez quelques charbons encore flambants, porta le tout en son nid : et d’autant qu’il estoit fait de foin, et de semblable matiere seiche et legere, joinct qu’il faisoit fort grand vent, le feu ne tarda guere à s’y mettre, et le consomma.

174. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIX. Du Lion, et de l’Homme. »

Il fait une disgression sur la fortune de cét excellent Homme, et conclud, que si de hazard il eust tourné ses armes contre les Romains, ceux qui vivoient pour lors dans la Republique, et nommément Papirius Cursor, eussent esté capables d’arrester ses conquestes, et de mettre un obstacle à la prosperité de ses armes. […] La mesme consequence que l’on tire pour rendre l’Histoire suspecte de flatterie, quand on parle de ses amis, ou de sa nation, la peut aussi faire accuser de malignité, quand on met en jeu les Ennemis de sa Patrie, ou mesme les siens propres. Car il est fort mal-aisé qu’un homme ne donne à son ancre la teinture de ses passions, et ne transmette à son ouvrage les maladies dont il est taché ; tout de mesme qu’en la conception, les enfans retiennent presque tous-jours quelque chose de l’indisposition de leurs Peres, dont les maladies leur sont comme hereditaires : Il eust esté donc bien difficile à un Grec d’escrire à l’advantage des Perses, quand Xerxes couvrit de Vaisseaux tout l’Hellespont, et mit des Rivieres à sec par le grand nombre de ses Soldats.

175. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 62 » p. 71

Je m’en vais et j’amènerai ici mes serviteurs pour prendre le lion avec cette troupe d’alliés, et moi, de loin, je les regarderai faire. » Cette fable s’applique à un riche qui n’ose ni toucher à ses trésors, ni les mettre en usage.

176. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 75 » pp. 48-48

Une chauve-souris entendit de loin sa voix, et, s’approchant de lui, lui demanda pour quelle raison il se taisait le jour et chantait la nuit. « Ce n’est pas sans motif, dit-il, que j’en use ainsi ; car c’est de jour que je chantais, lorsque j’ai été pris ; aussi depuis ce temps, je suis devenu prudent. » La chauve-souris reprit : « Mais ce n’est pas à présent qu’il faut te mettre sur tes gardes, alors que c’est inutile : c’est avant d’être pris que tu devais le faire. » Cette fable montre que, quand le malheur est venu, le regret ne sert à rien.

177. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 242 » pp. 166-166

Mais pour avoir changé de forme, il n’a pas changé de caractère ; car aujourd’hui encore il parcourt les champs, ramasse le blé et l’orge d’autrui, et les met en réserve pour son usage.

178. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 347 » p. 271

Aussitôt qu’il paraissait, personne ne restait plus en repos ; l’un allait aux prés ou aux bois, se plaisant à cueillir des fleurs, des lis et des roses, à les faire tourner devant ses yeux et à les mettre dans ses cheveux ; l’autre s’embarquait, et, à l’occasion, traversait la mer pour aller voir d’autres hommes ; personne ne prenait plus souci des vents ni des averses épaisses. « Moi, ajoutait-il, je ressemble à un chef et à un monarque absolu.

179. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — L’ingratitude de Xanthus. Chapitre XIX. »

Xanthus sortit aussi pour les voir ; mais pendant qu’il s’y en alloit, l’une s’envola ; ce qui fit que s’estant mis à tancer Esope ; « Malheureux homme », luy dit-il, « ne m’as-tu pas asseuré qu’il y en avoit deux ? 

180. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CVI. Du Satyre, et du Voyageur. »

En suitte de cela, ils se mirent tous deux à table, où la premiere chose que fist l’Estranger, fût de soufler sa boüillie : Ce que voyant le Satyre, il en voulut derechef sçavoir le sujet ; Et comme il eust appris que c’estoit pour la refroidir, ne pouvant plus souffrir un tel Hoste dans sa cabane, « Sors de ceans », luy dit-il, « car je ne suis pas d’humeur à m’accommoder avec un homme qui se contre-dit ainsi en ses paroles ».

181. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XXI. L’œil du Maistre. » p. 492

Quant à moy, j’y mettrois encor l’œil de l’Amant.

182. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVIII. L’Aigle et le Hibou. » p. 

Comme vous estes Roy, vous ne considerez Qui ny quoy : Rois et Dieux mettent, quoy qu’on leur die, Tout en mesme categorie.

183. (1180) Fables « Marie de France, n° 16. Le lion et la souris » p. 150

Gratez la tere a vostre pé tant que afermer vus i pussez, e puis amunt [tres] bien saudrez, que si pussez ça hors eissir ; e jeo ferai od mei venir autres suriz pur mei aider as cordes, que ci sunt, detrencher, e as resels ki sunt tenduz ne serez mis si retenuz. » L’enseignement a la suriz fist li leüns, qu’il fu gariz.

184. (1570) Cento favole morali « CENTO FAVOLE MORALI. raccolte, et trattate in varie maniere di versi da m. gio. mario verdizoti. — [38.]. DELLA RANA, ET SUO FIGLIUOLO. » p. 376

    Così spesso interviene al vecchio insano Di mente, che dal tempo misurando Il senno, sprezza del giovine saggio Il buon consiglio di ragion matura : E seguitando il suo pazzo discorso Si mette a far con cor superbo e vano Quel, ch’a ragion tentar non può, né deve.

185. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXX. Du Loup, et de la Teste peinte. »

Le Loup ayant treuvé dans la boutique d’un Sculpteur une teste de relief, se mit à la tourner de tous costez ; et bien estonné de voir veritablement qu’elle n’avoit point de sens : « O la belle teste ! » se mit-il à dire : « il y a sans doute beaucoup d’art en toy, mais point d’esprit, ny de sentiment ».

186. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXI. Du Renard, et du Bouc. »

Mais comme il fût dehors, d’aise qu’il en eust il se mit à dancer sur le bord du Puits, ne se souciant plus de son Compagnon, qui ne s’en peust venger autrement, qu’en luy reprochant sa perfidie et sa lascheté. […] Voicy la peinture de ceux qui se jettent imprudemment dans une affaire, avant qu’avoir consideré quelle en sera l’issuë ; En quoy, certes, ils ressemblent proprement à ce Bouc mal-advisé, qui pour boire une seule fois dans un Puits, se met au hazard de se des-alterer pour jamais.

187. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXIV. De l’Homme, et d’une Idole. »

Ceste Fable me met en l’esprit une opinion que j’ay presque tous-jours euë touchant les Anciens ; à sçavoir, que les plus sages d’entr’eux n’ont creu la pluralité des Dieux que par feinte, affin de s’accommoder à la brutalité du Peuple. […] Et comment nostre Esope mesme, qui n’avoit pas moins de sagesse que les plus sobres Esprits, et à qui Plutarque a voulu assigner une place au Banquet des sept Sages, auroit-il religieusement introduit en ceste Fable un homme si peu respectueux envers son Dieu, que de le mettre en pieces, et luy dire quantité d’injures, apres l’avoir ainsi mal traité ?

188. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XC. De deux Chiens. »

Or par succession de temps, les querelles venant à naistre dans les Armées, à cause du commandement, et du contraste de la loüange, l’on mit le haut poinct d’honneur à les decider publiquement, de peur de les rendre perpetuelles, et de les faire passer jusqu’aux enfants et aux freres. […] Voylà comment on s’est mis à tirer vanité du crime, et à faire passer pour belles et loüables des actions sanguinaires et forcenées.

189. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CII. De l’Enfant, et du Larron. »

Car l’Enfance estant susceptible de quelque impression que ce soit, et comme disent les Philosophes, une table rase qui reçoit toutes les especes qu’on luy presente, il est hors de doute que les mauvais exemples y sont imprimez plûtost que les bons, pource que le Vice est de soy mesme plus facilement mis en praticque, que la Vertu. […] C’est un Enfant que vous avez mis au monde ; Il n’est donc pas raisonnable que vous en desiriez la perte ; autrement vous adjousteriez crime sur crime, et vous dépoüilleriez quant et quant de vostre nature.

190. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CVIII. D’un Oye, et de son Maistre. »

Vue Oye pondoit tous les jours un œuf d’or à son Maistre, qui neantmoins fût si fol, que pour s’enrichir tout à la fois, il la mit à mort, sur la creance qu’il eust qu’elle avoit apparemment dans le corps une grande quantité de ce metail ; Mais le Malheureux fût bien estonné de n’y trouver rien, et s’abondonna soudainement aux regrets et aux souspirs, se plaignant d’avoir perdu son bien, et son esperance. […] Dequoy sont témoins à leur dommage ceux de nostre nation, qui par les merveilles de leur Valeur, que leurs ennemis redoutent comme la foudre, ayant conquis à diverses fois tant de superbes Provinces, chassé tant de Mécréans, et fait tributaires tant de Royaumes, n’ont pas laissé de les perdre ; au lieu que les Espagnols, à qui les Mariages ont plus servy que les batailles, se vantent, comme c’est leur coustume, de posseder aujourd’huy les plus belles parties de l’Europe, sans mettre en compte la domination du nouveau monde.

191. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 15 » pp. 280-280

Alors il se mit à supplier la chèvre de ne pas le dire au maître.

192. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 42 » pp. 10-10

Or le hasard le mit un jour en face de ce fauve.

193. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 77 » pp. 59-59

Une belette, s’étant glissée dans l’atelier d’un forgeron, se mit à lécher la lime qui s’y trouvait.

194. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 94 » pp. 85-85

Or un jour le berger s’empara de lui ; alors il se mit à crier et à regimber.

195. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 106 » pp. 75-75

Une biche qui avait un œil crevé se rendit sur le rivage de la mer et se mit à y paître, tournant son œil intact vers la terre pour surveiller l’arrivée des chasseurs, et l’œil mutilé vers la mer, d’où elle ne soupçonnait aucun danger.

196. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 195 » pp. 257-257

Un renard reprochait à une lionne de ne jamais mettre au monde qu’un seul petit. « Un seul, dit-elle, mais un lion. » Il ne faut pas mesurer le mérite sur la quantité, mais avoir égard à la vertu.

197. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 217 » pp. 342-342

Mais croyez-nous ; livrez-nous tous les troupeaux et nous les mettrons en commun pour nous en rassasier. » Les chiens prêtèrent l’oreille à ces propositions ; et les loups, pénétrant à l’intérieur de l’étable, égorgèrent d’abord les chiens.

198. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 257 » pp. 67-67

. – Ne dis pas : nous sommes perdus, reprit celui-ci, mais : je suis perdu ; car, lorsque tu as trouvé la hache, tu ne m’as pas mis de moitié dans ta trouvaille. » Cette fable montre que, si l’on n’a point de part aux heureux succès d’un ami, on ne lui est pas non plus fidèle dans le malheur.

199. (1180) Fables « Marie de France, n° 65. Les loups et l’escarbot » p. 

« Allas », fet il, « dolenz, cheitifs, ki dedenz mei t’esteies mis ! 

200. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIV. Du Singe, et du Renard. »

Comme il se sentit pris, et trompé si vilainement, il se mit fort en colere, et en imputa toute la faute au Renard, qui sans s’esmouvoir autrement de ses paroles : « O pauvre fol », luy dit-il de fort bonne grace, « qu’avecque peu de raison tu as crû meriter un empire sur autruy, puis que tu n’as sçeu commander à toy-mesme ». […] Or de ces Sages, qui avoient atteint plus que tous les autres à la perfection humaine, qui est le raisonnement, les uns mirent la forme de leur Gouvernement entre les mains de plusieurs, et les autres s’attribuërent à eux tous seuls le pouvoir de commander, et ses derniers se nommerent Monarques ou Roys.

201. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LI. Du Paon, et du Rossignol. »

Certes, il semble que la sage Nature ait doüé châque personne de ce qui luy doit eschoir, avec tant de proportion et de justesse, que les qualitez qu’elle n’a point mises en quelqu’un, y seroient, sans doute mal-seantes, ou mesme elles n’y pourroient estre sans miracle. […] Tout le monde, disoit-il, est si bien assorty de ce qu’il luy faut pendant le cours de ceste vie, que si nous avions mis ensemble nos bonnes et nos mauvaises fortunes, afin de refaire le partage plus à propos, apres avoir tout veu et tout consideré, nous raporterions chacun nos biens et nos maux au logis, ne jugeant rien de plus sortable à nostre personne, que ce que la naissance ou le destin nous auroit envoyé.

202. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVI. Du Renard, et du Chat. »

Aussi est-il fort mal-aisé de discerner ce qui semble vray, d’avec ce qui l’est veritablement, sur tout, quand on est préoccupé d’une violente inclination de le mettre en pratique. […] Ce n’est pas pourtant que je veüille oster à la Prudence son merite et sa necessité, puis que je n’en mets l’establissement qu’à bien choisir les justes methodes, et à dédaigner les artificieuses.

203. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXII. D’un Enfant, et de sa Mere. »

Un Enfant qui alloit à l’Écolle, déroba un Livre à son Compagnon, et le mit entre les mains de sa Mere, qui le prit volontiers sans le châtier. […] Elle fit à l’instant un grand cry, pour l’extrême douleur qu’elle sentit, ce qui fût cause, que ceux qui menoient le larron au supplice l’ayant voulu blâmer, non seulement de ses voleries, mais aussi de sa cruauté envers sa Mere ; « Messieurs », leur dit-il, « ne vous estonnez point si j’ay arraché l’oreille à celle qui m’a mis au monde, puis qu’elle est cause que l’on m’en oste aujourd’huy ; car si elle m’eust bien châtié la premiere fois que je luy apportay le livre que j’avois dérobé à mon Compagnon, cela m’eust donné de la crainte, et m’eust empesché de commettre aucun larcin à l’advenir : de maniere que je ne serois point mené maintenant à une mort si honteuse ».

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