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2. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LII. De l’Oyseleur, et du Merle. »

», luy demanda-t’il. « Je bastis une Ville », luy respondit l’Oyseleur ; et en mesme temps s’en allant un peu plus loing, il se cacha. […] L’Oyseleur accourust à l’heure mesme, et le pauvre Merle bien estonné de se voir entre ses mains ; « O homme », luy dit-il, « si tu bastis toûjours de semblables villes, tu n’auras pas beaucoup de Citoyens ». […] Car qu’est-ce autre chose ressembler à l’union d’une famille, si ce n’est s’entr’aymer cordialement et avecque franchise, plustost comme freres, que comme Citoyens d’une mesme Ville ? […] Tellement que plus ceste probité aura de force, plus la Republique s’augmentera ; Et partant le Merle d’Esope avoit raison de dire à l’Oyseleur, qu’il n’auroit guere de Citoyens, s’il faisoit bastir une Ville pleine de pieges.

3. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE X. Du Rat de Ville et de celuy de Village. »

Du Rat de Ville et de celuy de Village. […] Mais quelque bonne chere que fit le Rat de Ville, il se refrognoit neantmoins, et se plaignoit de la pauvreté des villages, loüant au contraire l’abondance des villes. Or pour faire espreuver en effet à son compagnon, ce dequoy il s’estoit vanté de parole, il le ramena quant et soy tout droit à la Ville, où il luy fit un magnifique banquet de tout ce qu’il avoit de meilleur. […] Un peu apres, le Valet qui les avoit ainsi effrayez, s’estant retiré, le Rat de Ville se remit à manger, et appella son compagnon, qui revint à la fin tout espouvanté, ne se pouvant bien remettre de sa frayeur. […] Qui s’estonnera donc si Esope donne de l’avantage au Rat villageois, et luy fait porter impatiemment le temps qu’il demeura dans ceste cave, où le Rat de ville luy avoit apresté à manger ?

4. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 284 » pp. 193-193

Il répondit qu’il fondait une ville, puis il s’éloigna et se cacha. […] l’homme, si c’est une ville comme celle-ci que tu fondes, tu n’y trouveras pas beaucoup d’habitants. » Cette fable montre que si l’on déserte les maisons et les villes, c’est surtout quand les maîtres y sont incommodes.

5. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 299 » p. 239

Arrivé aux portes de la ville, il aperçut un boiteux qui sortait et lui demanda qui il était et où il allait. Celui-ci ayant répondu qu’il était le Serment et qu’il marchait contre les impies, il lui posa une seconde question : « Après combien de temps reviens-tu d’habitude dans les villes ?

6. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Le voyage d’Esope en Delphes. Chapitre XXIX. »

Or apres qu’il eust bien voyagé par toutes les villes de Grece, et donné de merveilleuses preuves de son sçavoir, il s’advisa de s’en aller aussi en Delphes. […] De ceste mesme façon, lors que j’estois bien esloigné de vostre ville, je vous admirois comme des personnes qui me sembliez valoir beaucoup, et meriter de grandes loüanges : mais depuis mon arrivée en ce lieu, je me suis veu bien trompé, vous ayant trouvé plus inutiles que tous les autres ». Ceux de Delphes l’oyant parler de ceste sorte, apprehenderent d’abord qu’il ne se portast à mesdire d’eux, passant par les autres Villes : Ce qui fut cause qu’ils conspirerent meschamment contre sa vie. Pour cét effect ils s’adviserent de prendre un flacon d’or dans le fameux Temple d’Apollon, qui estoit en leur Ville, et de le mettre secrettement dans la male ou la valise d’Esope.

7. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Par quelle advanture Esope reçeut le don de bien parler. Chapitre IIII. »

Le jour suivant, apres que le Maistre d’Esope fut de retour en la Ville, et qu’il l’eust laissé aux champs pour faire la tasche qu’il luy avoit ordonnée, il arriva que les Sacrificateurs de Diane, ou quelques autres hommes, s’estant fortuitement égarez de leur chemin, firent rencontre d’Esope, et le prierent instamment, par Jupiter l’Hospitalier, de leur monstrer par où il falloit aller à la Ville.

8. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De l’affranchissement d’Esope. Chapitre XXIII. »

Il advint en ce temps-là une chose estrange en la ville de Samos, où comme on celebroit publicquement une certaine feste, l’on fut tout estonné de voir une Aigle, qui prenant son vol d’en-haut, arracha l’aneau public, et le laissa choir au sein d’un Esclave. Cela fit que les Samiens, non moins espouvantez de cét évenement, qu’ils en furent attristez, s’assemblerent tous en un certain lieu, et prierent Xanthus, pource qu’il estoit le premier de la ville, et avec cela Philosophe, de leur expliquer ce que signifioit un si merveilleux prodige ; Mais Xanthus aussi empesché qu’eux de leur en rendre raison, leur demanda terme pour y respondre. […] » Tous les assistans fort satisfaits de ces paroles ; « Esope », s’escrierent-ils, « si tu peux assister la Ville de tes conseils, nous te prions de le faire ». […] Tout le peuple s’escria pour lors d’un commun accord : « ô Xanthus, affranchy Esope : obey aux Samiens, et fay ce bien à leur Ville !  […] Alors n’estant pas possible à Xanthus de s’en dédire, il s’y accorda, et ainsi Esope fût declaré affranchy par un cry public qu’un trompette de la ville fit en ces termes. « Le Philosophe Xanthus donne aux Samiens la liberté d’Esope », et ainsi se trouva veritable, ce qu’un peu auparavant Esope avoit dit à son Maistre par ces paroles, je t’advise que malgré toy tu m’affranchiras.

9. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XVI. Le Cheval et l’Asne. » p. 181

Il pria le Cheval de l’aider quelque peu : Autrement il mourroit devant qu’estre à la ville.

10. (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 260 » p. 355

« Et pour quel motif as-tu quitté la ville et habites-tu le désert ? 

11. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XV. Philomele et Progné. » p. 277

Autrefois Progné l’hirondelle
 De sa demeure s’écarta ;
 Et loin des Villes s’emporta Dans un Bois où chantoit la pauvre Philomele.


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