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18. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — V. Le Cochet, le Chat et le Souriceau. » p. 716

J’avois franchi les Monts qui bornent cet Etat ; Et trotois comme un jeune Rat Qui cherche à se donner carriere. […] Il est velouté comme nous, Marqueté, longue queuë, une humble contenance ; Un modeste regard, et pourtant l’œil luisant : Je le crois fort sympatisant Avec Messieurs les Rats ; car il a des oreilles En figure aux nôtres pareilles.

19. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVI. Du Lion, et du Rat. »

Du Lion, et du Rat. Le Lion abattu de chaleur, et de lassitude, se reposoit à l’ombre, et sur la verdure, lors que voila survenir une trouppe de Rats qui se voulurent joüer sur sa croupe, mais luy s’estant esveillé, en saisit un de sa patte, qui se voyant pris, se mit à luy demander pardon, se disant indigne de la colere d’un si genereux animal. […] Le Rat survint à ce bruict, et recogneut par le rugissement, que c’estoit le Lion qu’on avoit pris. […] Quant à la recognoissance du Rat envers le Lion, elle a esté tres-sagement inventée par Esope, pour nous donner à entendre, qu’il n’est point de si chetifve personne, de qui les Grands ne puissent avoir besoin ; et par consequent qu’il est bon d’user de clemence envers eux ; ce qu’il ne faudroit pas laisser de faire, quand mesme on n’en devroit esperer aucune sorte de recompense.

20. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre troisiéme. — XVII. La Belette entrée dans un Grenier. » p. 24

Un Rat qui la voyoit en peine,
 Luy dit : Vous aviez lors la panse un peu moins pleine.


21. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »

Comme on le menoit ainsi à la mort, il leur disoit en s’y en allant. « Au temps que les bestes parloient, le Rat ayant fait amitié avec la Grenoüille, luy voulut donner à souper, et l’amena pour cét effect au Cellier d’un riche homme, où il y avoit quantité de viandes, l’invitant à se saouler par ces mots qu’il luy reïteroit, “Mange m’amie Grenoüille”. Ayant donc fait bonne chere, elle voulut traicter le Rat à son tour ; “Suy-moy seulement”, luy dit-elle, “et n’aye point de peur, car j’attacheray ton pied au mien avec un filet bien delié, afin qu’en nageant tu ne coures non plus de hazard que moy-mesme”. Ceste conclusion prise, elle sauta dans l’Estang, où tandis qu’elle nageoit entre deux eaux, le pauvre Rat estouffoit à force de boire. […] Car apres que le Rat fut mort, comme il flottoit au dessus de l’eau, voila qu’une Aigle qui vint à passer par là, s’en alla fondre sur luy, et attira par mesme moyen la Grenoüille, qui estoit attachée au filet, tellement que par ce moyen elle les devora tous deux.

22. (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — V. La Chauvesouris et les deux Belettes. » p. 172

Je suis Souris ; vivent les Rats.

23. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »

Mais enfin il se trouva que la Montagne accoucha d’un Rat, ce qui les fit tous pasmer de rire. […] Elle est telle, sans mentir, qu’elle ne pouvoit pas estre mieux comparée qu’à la grossesse des Montagnes, et à la production d’un Rat.

24. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIII. De la Fourmy, et de la Mouche. »

La dispute qui survient entre la Mouche et la Fourmy, à cause de leur Noblesse, et de l’excellence de leur condition, ressemble aucunement à celle que nous avons des-ja remarquée du Rat domestique, et du Rat champestre.

25. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »

Mais comme ils furent tous deux au lict, Venus voulant éprouver si le changement de forme ne luy auroit point aussi faict changer de naturel, lâcha expres un Rat dans la chambre. Alors cette froide Amante ne se souvenant plus, ny de la Couche nuptiale, ny de celuy qui estoit avec elle, se jetta du lict en bas, et se mit à poursuivre le Rat pour le manger : ce qui fut cause que la Déesse irritée, voulut qu’elle reprit sa premiere forme.

26. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Préface de la première édition Je me propose de publier, en faisant précéder les textes de leur histoire et de leur critique, tout ce qui reste des œuvres des fabulistes latins antérieurs à la Renaissance. C’est une vaste tâche que personne encore ne s’est imposée, et qui, je le crains du moins, m’expose à être un peu soupçonné de présomption. Pour me prémunir contre un pareil soupçon, je désire expliquer comment j’ai été conduit à l’assumer. De tous les auteurs anciens qui guident les premiers pas de l’enfant dans l’étude de la langue latine, Phèdre est celui qui lui laisse les plus agréables souvenirs. Ses fables sont courtes, faciles à comprendre et intéressantes par l’action qui en quelques vers s’y déroule.

27. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIV. De la Corneille, et de la Cruche. »

Encore voyons-nous qu’Homere, le Prince des Poëtes, a fait un Poëme des Rats et des Grenoüilles, qu’il appelle Vatracomyomachie.

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