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43. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »

Au bruict qu’on fit courir autresfois, qu’une Montagne devoit enfanter, tout le Peuple y accourut et se mit à l’entour avecque frayeur, croyant desja qu’il en deust sortir quelque monstre horrible.

44. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIII. De l’Arbre, et du Roseau. »

Que s’il a le soing de la conservation de tout un Peuple, et si l’innocente multitude releve de ses conseils, comment ne donnera-t’il point quelque chose au temps pour le salut de la Republique ?

45. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVI. Du Renard, et du Chat. »

Mais en effect, le vray repos de leur fortune devroit consister en l’amour des Peuples, et en la tranquilité de la conscience ; Car celuy-là ne crainct rien, qui ne fait aucun tort aux autres, et ne craignant rien, il marche sans artifice, et sans soupçon, ne jugeant digne de luy que la voye la plus ordinaire, et la plus naïfve.

46. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »

Mais il y en a un nombre presque infiny d’autres, qui se meslent de contre-faire les plus relevez de condition, pour imprimer en l’ame des Peuples une pareille opinion de leur credit et de leur puissance.

47. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIX. De la femelle du Singe, et de ses deux Enfants. »

A t’on jamais veu des peuples plus vertueux, que ceux qui ont fuy les delicatesses, comme souloient faire les anciens Romains ?

48. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIX. Du Loup, et du Renard. »

Cette Furie, fatale aux peuples et aux familles, arma Cain contre Abel, Etheocle contre Polinice, et Romulus contre Remus, encore que la nature les eût lié pour jamais des sacrez interests du parantage.

49. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. »

A ces mots, le bon Esope souriant, « ô Roy », continua t’il, « ne parle point si legerement de Lycerus : Car si tu fais un parallelle de ton Regne avec ton Peuple, il reluira comme le Soleil ; mais si tu viens à t’esgaler à Lycerus, il s’en faudra bien peu que tout cet éclat ne paroisse une obscurité ».

50. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIX. Du Sapin, et du Buisson. »

Au contraire les Souverains mediocrement riches, comme les Roys de Sparthe, et les premiers de toutes les Monarchies ont eu d’ordinaire plus de Vertu, et mieux merité l’amour des Peuples, joincte à l’estime des Sages.

51. (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »

Quant aux peuples qui ont fait une particuliere profession d’estre vertueux, ils se sont tenus pour contens de la possession d’une seule femme legitime, et n’ont souffert tout au plus que le divorce, comme les Grecs et les Romains, chez qui toute sagesse humaine a rencontré le point de sa perfection.

52. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Mais, ils ont oublié que, l’année où ces peuples furent vaincus, César était consul à Rome et Quintus Cicéron proconsul en Asie ; or, si jeune qu’eût alors été Phèdre, il faudrait admettre que, lorsqu’il composa ses premiers livres, il était déjà âgé de près de quatre-vingt-dix ans, et l’on me concédera, je l’espère, que ce n’est pas à un pareil âge qu’un homme peut s’apercevoir pour la première fois de son génie poétique. […] « Chargé, écrit Grosley, de la correspondance de la Chambre avec la Cour, il mettoit sous les yeux du Roi les abus qu’il falloit corriger, le bien qu’il falloit faire et le soin des Peuples. » Après une dernière séance tenue à Saintes, la Chambre se sépara le 8 juin 1584. […] « Je m’en souviens, écrit le Père Vavasseur dans son livre intitulé De ludicra dictione 184, le Père Sirmond m’a souvent raconté que, lorsque Pierre Pithou eut édité pour la première fois les cinq livres de Phèdre, et par égard pour leur vieille amitié les lui eût envoyés à Rome à titre de cadeau, les Romains furent d’abord surpris de la tardive publication du volume, et, comme c’est un peuple                                          emunctæ naris, Natura nunquam verba cui potuit dare, ils furent assez portés à croire récente et supposée une production qui se révélait au bout de tant de siècles et qui était restée si longtemps cachée.

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