Marie de France, n° 12 L’aigle et la corneille Ci dit que uns egles vient volant juste la mer peissun querant : une welke truva entiere, mes [il] ne sot en quel manere peüst la scale depescer. […] Li aigles ad mut grant desirer de la welke qu’il tient manger ; haut la porte, cheïr la leit.
Chambry 7 Chambry 7.1 Ἀετὸς <τοξευθείς> – L’aigle frappé d’une flèche. […] Un aigle s’était perché au faîte d’un rocher à l’affût des lièvres.
Chambry 352 Chambry 352.1 Χελώνη καὶ ἀετός — La tortue et l’aigle. […] Une tortue pria un aigle de lui apprendre à voler. L’aigle lui remontrant qu’elle n’était pas faite pour le vol, loin de là !
De l’Aigle, et du Corbeau. L’Aigle vola du haut d’un Rocher dessus le dos d’un Aigneau ; ce que le Corbeau voyant de loing, il en voulut faire autant, et s’alla jetter sur la toison du Mouton, où il s’enveloppa si bien qu’il ne pût s’en retirer, si bien qu’il fut pris, et donné aux Enfans pour s’en joüer. […] Car c’est bien veritablement un effect de presomption au Corbeau, que de faire les mesmes entreprises de l’Aigle, et de vouloir aspirer aux choses, où elle est toute seule capable de réussir. […] En ce dernier rang se doit mettre l’entreprise de nostre Corbeau, qui ne s’enhardit pas tant d’enlever le Mouton, par un desir qui le porta naturellement à le faire comme pour sembler égal à l’Aigle, et ne devoir rien ceder aux genereuses entreprises de cét Oyseau. […] L’advanture de ces Temeraires ne peut estre mieux comparée qu’à celle du Corbeau, qui pour avoir imité l’Aigle, souffre la persecution des Enfans, et meurt dans une espece de desespoir.
Chambry 20 Chambry 20.1 Ἀλέκτορες δύο καὶ ἀετός — Les deux coqs et l’aigle. […] Aussitôt un aigle fondant sur lui l’enleva ; et le coq caché dans l’ombre couvrit dès lors les poules tout à son aise.
Marie de France, n° 62 L’aigle, l’autour et les colombes Li egles est des oiseus reis, pur ceo qu’il est pruz e curteis ; li osturs est sis senescaus, que n’esteit mie del tut leiaus.
Toutesfois elle en porta bien-tost la punition : car les Oyseaux ayant gagné la Victoire, sous les auspices de l’Aigle, ils la bannirent de leur compagnie, la condamnant à ne se mesler parmy eux à l’advenir, et à ne voler jamais de jour. […] Car il ne feint point que l’Aigle, victorieuse des animaux terrestres, se soit employée à tirer une sanglante vengeance de l’infidelle Chauve-souris, comme voulant dire qu’une ame noble et genereuse, ou ne se vange point, ou ne se vange qu’avecque peril. […] C’est doncques bien à propos que nostre Phrygien ne met pas la victoire de l’Aigle à luy faire déchirer avecque les ongles la traistresse Chauve souris ; Mais aussi ne feint-il point qu’il la reprenne en grace, ny qu’il des-honore sa Royale Cour de la presence de ceste perfide.
De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. […] Apres qu’Esope eust fait venir à soy tous les oyseaux du pays, il leur commanda, qu’ils eussent à luy apporter quatre Poussins d’Aigle ; et les ayant eus, il les nourrit à sa mode, et les dressa d’une estrange sorte, à quoy toutesfois nous n’adjoûtons pas beaucoup de foy. […] L’Hyver estant donc passé ; environ le commencement du Printemps, il apresta tout ce qu’il jugea necessaire pour un tel voyage, principalement les Aigles, et les enfants, avec lesquels il s’en alla en Egypte ; où tous ceux du pays furent si estonnés des merveilles qu’il leur fist voir, qu’ils ne sçavoient qu’en penser. […] Esope amena donc aux quatre coings de la place, les quatre Aigles et les quatre jeunes garçons pendus aux corbeilles : puis leur ayant mis en main à chacun une truelle ou tel autre instrument de Masson, il commanda aux Aigles de s’envoler.
Les lièvres un jour, étant en guerre avec les aigles, appelèrent à leur secours les renards.
Tout animal n’a pas toutes proprietez ; Nous vous avons donné diverses qualitez, Les uns ont la grandeur et la force en partage ; Le Faucon est leger, l’Aigle plein de courage ; Le Corbeau sert pour le présage ; La Corneille avertit des malheurs à venir ; Tous sont contens de leur ramage.