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90. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Lorsque, sorti de l’enfance, l’homme lettré, au milieu des luttes de la vie, cherche à se rappeler son premier âge, il est rare qu’il ne trouve pas Phèdre largement mêlé aux travaux qui l’ont rempli. […] Il est en effet bien plus naturel de supposer que Phèdre ait dédié son troisième livre à un affranchi, dont il avait partagé le sort dans le palais d’Auguste, et dont il avait dû, pendant leur commun esclavage, se concilier la sincère affection. […] Il déclare, dans l’épilogue du livre II, que les attaques des envieux ne l’empêcheront pas d’avoir conscience de sa valeur, et que, s’il est attaqué par eux, il saura attendre courageusement que le sort rougisse de son crime : Fatale exitium corde durato feram, Donec fortunam criminis pudeat sui. […] Il avait éprouvé le sort qu’ont sans doute subi beaucoup d’autres auteurs latins ; car il ne faut pas se dissimuler que les couvents, qui, dans les temps d’ignorance, ont sauvé un grand nombre de leurs œuvres, en ont aussi détruit beaucoup. […] Après être resté un an à Troyes, l’agitation croissant toujours, il se décida à sortir de France.

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