Mais ce que je ne puis comprendre, c’est que, pour soutenir cette thèse, ils aient si fort dénaturé le sens des vers de Phèdre. […] L’erreur du traducteur français n’avait pas échappé au savant Pierre Burmann, qui, par une note insérée dans sa magnifique édition in-4, de 172728, avait eu soin de la signaler et de restituer le véritable sens. […] Aujourd’hui, ma conviction l’emportant sur tout autre sentiment, je n’hésite plus à confesser que, pour donner au vers de Phèdre son vrai sens, il faut le traduire ainsi : « Adoptant certains sujets pour mon malheur. » Si l’on accepte ce sens, il faut admettre qu’il déclare que ce sont ses écrits qui lui valurent les poursuites dirigées contre lui. […] « Les lettres l et i ou j au commencement des mots sont absolument pareilles, ce qui fait que jocus ne peut se distinguer de locus que par le sens. […] Il est, à mon sens, très probable que, dans sa fausse affirmation, sa seule faute a été de s’en rapporter à des souvenirs confus qu’il n’a pas pris immédiatement la peine d’éclaircir.