Du Taureau, et du Rat. Le Taureau se sentant mordu au pied par le Rat, qui tout à l’instant s’alla cacher dans son trou, s’en mist tellement en fougue, qu’élevant ses cornes, il chercha son ennemy de tous costez, sans qu’il luy fût possible de le trouver. Alors le Rat se mocquant de luy ; « Il ne faut pas », dit-il, « que pour estre robuste comme tu és, et fortifié d’une pesante masse de chair, tu continües desormais de mespriser les uns et les autres, puis que maintenant un petit Rat t’a blessé, sans que pour cela il ait encouru aucun danger ». […] C’est ainsi que l’impuissance mesme sert quelquesfois de support aux hommes, comme il se void en la petitesse de ce Rat, qui le fait échapper, en se mocquant de la poursuitte du Taureau.