Mais prévoyant que ses contemporains pourraient lui attribuer cette intention, que, bien des siècles plus tard, les critiques devaient être portés à lui imputer, il a, dans le prologue de son livre III, eu le soin d’expliquer sa pensée en ces termes : Neque enim notare singulos mens est mihi, Verum ipsam vitam et mores hominum ostendere. […] Il ne dissimule pas avec une fausse modestie cette idée qui le domine, il l’exprime même avec cette franchise naïve qui lui est familière : Ergo hinc abesto, Livor ; ne frustra gemas, Quoniam mihi solemnis debetur gloria. […] Dans le prologue du livre III, il traite bien ses fables de viles bagatelles, viles nænias ; mais ce n’est là que de la fausse modestie ; il ne tarde pas dans le même prologue à se placer au-dessus d’Ésope, et il conclut en déclarant d’un ton emphatique qu’une gloire solennelle lui est due : Quoniam solemnis mihi debetur gloria. […] Après avoir écrit la première qu’il avait adressée à Particulon, Phèdre s’arrête, et, dans un premier épilogue qui commence par ce vers : Supersunt mihi quæ scribam, sed parco sciens, il lui déclare, que, quoique la matière soit encore fort abondante, il ne veut pas, dans la crainte de l’importuner, écrire davantage. […] La première page se termine par ce vers de la fable Cervus ad fontem : Utilia mihi quam fuerint quæ despexeram, et la deuxième page par cet autre de la fable Mulier parturiens ad virum : Onus naturæ melius quo deponeret.