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57. (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818

Mais prévoyant que ses contemporains pourraient lui attribuer cette intention, que, bien des siècles plus tard, les critiques devaient être portés à lui imputer, il a, dans le prologue de son livre III, eu le soin d’expliquer sa pensée en ces termes : Neque enim notare singulos mens est mihi, Verum ipsam vitam et mores hominum ostendere. […] Josèphe cite bien un affranchi dévoué à cet empereur ; mais voici le portrait qu’il en fait : « Erat enim hic Eutychus, agitator prasinus, Caio et militibus circa solemnitates circensium et seditiones atque opera inhonesta devotus48. » S’appuyant sans doute sur cette phrase, Chr.  […] Il l’avait commencé dans sa jeunesse ; c’est lui-même qui nous en fournit la preuve, d’abord dans son Cornu copiæ, lorsqu’il déclare, en parlant de la fable Arbores in tutela deorum, l’avoir, jeune encore, tirée d’Avianus et traduite en vers ïambiques, ensuite dans sa préface adressée à Titus Mannus Veltrius147, son compatriote, lorsqu’il s’exprime ainsi : « Sunt enim, ut ad te alias de Epistolis scripsi, inter versiculos nostros aliqui, quos olim adolescentes lusimus, qui si hac ætate et professione nostra scripti a nobis viderentur, iure fortasse reprehensione digni putaremur… Da igitur operam, ut intelligant legentes, quæ adolescentibus nobis et nulla adhuc dignitate præditis exciderint, quæ hac ætate scripta sint. » Malheureusement, quoiqu’il eût, dès sa jeunesse, commencé sa compilation poétique, et qu’il l’eût reprise à des intervalles plus ou moins longs, il l’abandonna de bonne heure. […] Nec enim intelligo fieri posse, ut Græco sermone, aut pulchrius loquatur aut eruditius, quam à te Latine loqui edoctum sit.

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