Esope se justifie devant son Maistre, et luy fait voir qui avoit
mangé
les figues. Chapitre III. Le Maistre d’Esope le
ostre Maistre les demande, nous luy ferons accroire qu’Esope les aura
mangées
, et témoignerons nous deux contre luy. Car ce qu’
mot à faute de preuves ». Ces choses ainsi concluës, ils se mirent à
manger
les figues : Et à chaque morceau qu’ils en faisoi
ast ses figues. Mais apres qu’on luy eust respondu qu’Esope les avoit
mangées
, il se mit fort en colere, et commanda qu’on l’ap
tu fait si peu de compte de moy, que d’oser entrer en mon sellier, et
manger
les figues que j’avois commandé qu’on me gardast
re vomir, il ne rendit seulement que l’eau, pource qu’il n’avoit rien
mangé
tout ce jour là. Alors il pria son Maistre, que s
autant, affin de cognoistre par ce moyen celuy d’entr’eux qui auroit
mangé
les figues. Ceste proposition d’Esope plust fort
qu[e]’il gasta. Dunc ne volstrent mes travailler, [si] li tolirent li
manger
. Mes, quant li ventres jeüna, hastivement afeblia
t si travailler cum il suleient ; quant [la] grant febleté sentirent,
manger
et beivre al ventre offrirent ; mes trop l’eurent
si nel larra nïent pur mei. Jeol puis bien prendre pur un mutun, sil
mangerai
pur un saumun ; meuz vaut li saumun a manger, e s
ndre pur un mutun, sil mangerai pur un saumun ; meuz vaut li saumun a
manger
, e sil peot l’um vendre plus cher. » Si vet de hu
frappe à la porte ? » dit l’ivrogne. « C’est moi qui viens apporter à
manger
aux morts », répondit la femme. Et lui : « Ne m’a
manger aux morts », répondit la femme. Et lui : « Ne m’apporte pas à
manger
, mon brave, apporte-moi plutôt à boire : tu me fa
apporte-moi plutôt à boire : tu me fais de la peine en me parlant de
manger
, non de boire. » La femme, se frappant la poitrin
’était abattu sur le sol. Comme il était hors d’état de se procurer à
manger
, il aperçut une brebis et la pria de lui apporter
isine. « Si tu me donnes de quoi boire, je trouverai moi-même de quoi
manger
. — Mais si je te donne de quoi boire, répondit la
elques grappes de Raisins, qui commençoient à meurir, eust envie d’en
manger
, et fit son possible pour en avoir. Mais quand il
utile. C’est la feinte qu’Esope attribuë à son Renard, qui ne pouvant
manger
des Raisins, disoit qu’ils n’estoient pas encore
jeo l’ai trové en escrit, que ot jeü en un femer. Quand il fu saül de
manger
, hors s’en eissi ; amunt garda e vit l’egle cum i
poeit mie haut munter ne a sun femer puis asener. Feim aveit [grant],
manger
voleit. Par grant destrece se pleineit ; ne li ch
gne n’en pouvoit prendre avec son long bec : si bien que le Renard la
mangea
toute. Elle cependant se retira honteuse et fasch
gouster : comme au contraire, il fut bien aisé à la Cigongne de tout
manger
. Discours sur la vingt-neufviesme Fable. Te
e chacun a son defaut, et chacun son avantage, et que si elle n’a peû
manger
des choses liquides sur une assiette, elle t’empe
peû manger des choses liquides sur une assiette, elle t’empeschera de
manger
des solides dans un bocal. Tu sers bien d’exemple
, quant il fu asseürez e li leün s’en fu alez, grant talent a de char
manger
; par engin vodra purchacer que les bestes otrier
vit e esgarda un singe gras et bien peü. De lui ad grant talent eü ;
Manger
le volst e devorer. Un jur li ala a demander de s
lent eüst. « Jeo ne ai », fet il, « nul desirer fors de char de singe
manger
. Mes jeo ne voil beste adeser ; mun ser[e]ment m’
hambry 293 Chambry 293.1 Παιδίον ἐσθίον σπλάγχνα — L’enfant qui
mange
de la fressure. Βοῦν τινες ἐπ’ ἀγροῦ θύοντες
– Non pas les tiennes, mon petit, dit la mère, mais celles que tu as
mangées
. » Cette fable s’adresse au débiteur, qui est tou
boüillies ; Et combien qu’ils luy demandassent quelque autre chose à
manger
, il n’en fist rien neantmoins. A la fin les escol
ngues ? Ne vois-tu pas que nous avons écorché les nostres, à force de
manger
de celles que tu nous as servies ? » Xanthus s’es
IX. Le Loup et la Cicogne. Les Loups
mangent
gloutonnement.
Un Loup donc estant de frairie,
e gent me hüereient ; de tutes parz m’escriereient que jeo la vodreie
manger
; ne me larreient aprismer. » Issi est [il] del t
t ; « Voila que c’est », dit-elle à part soy, « j’ay tant beu et tant
mangé
, et me suis si bien plongée dans le pot, que je m
ut bien dire avec ce foible animal ; « Voicy j’ay tant beu, j’ay tant
mangé
, je me suis tant lavé que je meurs saoul de ce br
sun mal le guaresissent. Tuz li dient ja ne guarrat, si queor de cerf
mangé
nen at. Dunc assemblent lur parlement. Mandez i f
s’est li gupilz tant aprismez qu’il lur aveit le quor emblé*, si l’ad
mangé
e devoré*. Quant il voleient avant porter, si nel
’être tuée, elle dit : « Malheureuse que je suis ! pour le plaisir de
manger
, je me prive de la vie. » La fable s’adresse au d
Horloger un mauvais voisinage) Entra dans sa boutique, et cherchant à
manger
N’y rencontra pour tout potage Qu’une Lime d’acie
uin ne aprismer. » Adunc s’en va li lus mucier, ki les purcels voleit
manger
, e la troie s’en est alee, que par engin s’est de
s : « Comment avec une langue si tendre et si molle peux-tu mâcher et
manger
un mets si dur ? » Cette fable s’adresse à ceux d
De tous vos festins de Roy.
Mais rien ne vient m’interrompre ;
Je
mange
tout à loisir.
Adieu donc, fy du plaisir
Que la
toit de maladie.
Là vivant à discretion,
La galande fit chere lie,
Mangea
, rongea ; Dieu sçait la vie,
Et le lard qui peri
ant. Au fond d’un antre sauvage, Un Satyre et ses enfans, Alloient
manger
leur potage Et prendre l’écuelle aux dents. On l
n[e]s e un[e]s les mandot, si ocieit e devurot ; meuz les voleit issi
manger
que aprés cure ne travailler. Li gupilz fut od eu
sa métairie. Ne pouvant sortir pour se procurer de la nourriture, il
mangea
d’abord ses moutons ; puis, comme le mauvais temp
gea d’abord ses moutons ; puis, comme le mauvais temps persistait, il
mangea
aussi ses chèvres ; enfin, comme il n’y avait pas
le point d’être noyée dans la sauce, elle se dit à elle-même : « J’ai
mangé
, j’ai bu, j’ai pris un bain ; la mort peut venir
i de freit murant e a nului us viande querant. Pur quei te durreie a
manger
, quant tu a mei ne puz aider ? » Pur ceo defent q
r moi que tu m’appelles au pâtis, c’est pour toi qui n’as pas de quoi
manger
. » Ainsi quand les scélérats exercent leur méchan
fut charmé de leur voix harmonieuse et leur envia leur talent. « Que
mangez
-vous, leur demanda-t-il, pour faire entendre un t
seus fist asembler, si lur voleit cunseil duner qu’il alassent le lin
manger
, qu’il ne peüst fructifïer. Li plusur ne l[e] vod
eol voil veer [de] plus pres. » Cler li baile, e il le prent, si l’ad
mangé
hastivement. Pur ceo ne devereit nul mustrer sa p
ment qu’il n’i firent nul urement, desquë a un jur qu’il aveient a un
manger
, u il esteient, de une berbiz l’eschine e l’os du
ours se vantait hautement d’aimer les hommes, par la raison qu’il ne
mangeait
pas de cadavre. Le renard lui répondit : « Plût a
ant répandu dans un cellier, des mouches y volèrent et se mirent à le
manger
. C’était un régal si doux qu’elles ne pouvaient s
vange.
Là-dessus au fond des forests
Le Loup l’emporte, et puis le
mange
,
Sans autre forme de procés.
osme.
La celeriere du Royaume
De Satan, reprit-elle ; et je porte à
manger
A ceux qu’enclost la tombe noire.
Le Mary repar
bien depescer. Li aigles ad mut grant desirer de la welke qu’il tient
manger
; haut la porte, cheïr la leit. La corneille fut
qui l’encuntra ; del furmage ot grant desirer qu’il en peüst sa part
manger
; par engin voldra essaier si le corp purra engin
në a tun eos le pain guarder ! » Li lere dist : « Jeo n’en quer rien.
Mangez
le pein, e sil retien ! » Le chien respunt : « N’
n ami s’empressa d’aller dîner à la campagne. Mais comme il n’avait à
manger
que de l’herbe et du blé, il dit : « Sais-tu bien
ps, oubliant la faim, soupira et dit à l’autre : « Adieu, mon ami, tu
manges
à satiété et tu t’en donnes à cœur joie, mais au
e champ ; il avait, disait-il, trouvé de l’orge ; mais, au lieu de la
manger
lui-même, il la lui avait gardée, vu qu’il avait
. C’est ainsi que beaucoup préfèrent vivre simplement chez eux que de
manger
richement à la table d’autrui. Chambry 126.2
ture. Le peu qu’il en restoit n’osant quitter son trou, Ne trouvoit à
manger
que le quart de son sou ; Et Rodilard passoit che
e naturel peureux Sont, disoit-il, bien malheureux. Ils ne sçauroient
manger
morceau qui leur profite. Jamais un plaisir pur,
dvienne », luy dit-il, « puis que tu és si envieux, que tu ne veux ny
manger
du foing, ny permettre que j’en mange ». Discou
si envieux, que tu ne veux ny manger du foing, ny permettre que j’en
mange
». Discours sur la soixante-huictiesme Fable.
de mouton hors de la bergerie, lui-même en tuait un en cachette et le
mangeait
avec les chiens. Mais à la fin le berger devina e
ieu de Code.
Il ne faudroit point tant de frais.
Au lieu qu’on nous
mange
, on nous gruge ;
On nous mine par des longueurs
u’il se chauffait les mains à cause du froid. Après, on leur servit à
manger
. Comme le mets était très chaud, l’homme le prena
uveau pourquoi il agissait ainsi. Il répondit qu’il refroidissait son
manger
, parce qu’il était trop chaud. « Eh bien ! camara
les avoit ainsi effrayez, s’estant retiré, le Rat de Ville se remit à
manger
, et appella son compagnon, qui revint à la fin to
e la Dictature au soc. Curius et Fabricius prefererent les delices de
manger
leurs Raves, à la gloire des batailles qu’ils avo
qu’il demeura dans ceste cave, où le Rat de ville luy avoit apresté à
manger
? Cela fait bien voir que toute sorte d’incertitu
s importune, vous prendrez garde, s’il vous plaist, que les chiens ne
mangent
ces viandes, tandis que je m’en retourneray à la
qu’il ne se passoit guere jour qu’il n’y eust quelqu’un des leurs de
mangé
, firent une assemblée entr’eux, pour y consulter
re ne saveit mie. Quand cil eissirent del celer, les suriz revindrent
manger
; cele fu murne e en dolur, ki ot eü de mort poür
rtez des colliers et vous gardez les troupeaux ; et quand vos maîtres
mangent
, ils ne vous jettent que les os. Mais croyez-nous
Pa 166 Pc 95 Pg 106 Ma 116 Mb 126 Ca 123. Un jeune prodigue, ayant
mangé
son patrimoine, ne possédait plus qu’un manteau.
ant premierement fait asseoir à l’ombre d’un arbre, leur donna dequoy
manger
sobrement : puis il leur servit de guide, et les
lur aporta ; que haitié fussent, ceo lur preia. Ensemble asistrent al
manger
. « Pensez », fet ele, « del haiter ! » — « Si fer
ner sur son corps. Le lion, se réveillant, le saisit, et il allait le
manger
, quand le rat le pria de le relâcher, promettant,
: de la sorte on ne verrait plus les loups, réduits à la disette, se
manger
les uns les autres. Mais un âne s’avança, et seco
Gare la cage ou le chaudron.
C’est pourquoy, leur dit l’Hirondelle,
Mangez
ce grain, et croyez-moy.
Les Oyseaux se moqueren
avec la volaille. Alors l’oiseau baissait la tête et, de chagrin, ne
mangeait
plus : on l’eût pris pour un roi prisonnier. Mais
pain et de viande que des bergers y avaient laissés, y pénétra et les
mangea
. Mais son ventre s’étant gonflé, il ne put sortir
fois, elle fut prise par une autre belette, et la pria de ne point la
manger
. Celle-ci ayant répondu qu’elle détestait toutes
monta dessus et secoua les fruits. Les moutons, mangeant les glands,
mangèrent
aussi par mégarde le manteau. Le berger, étant de
orté d’une certaine viande, qu’il trouva fort à son goust, et dont il
mangea
de bon appetit ; Xanthus voulut faire accroire à
table, que ce Vilain hoste, le tournant de tous costez, commença d’en
manger
, comme si ç’eust esté du pain, et comme s’il n’en
ien. Quand il forgeait, le chien dormait ; mais quand il se mettait à
manger
, le chien venait se mettre à ses côtés. Le forger
leurs demeures. Il arriva ainsi que les autres oiseaux furent pris et
mangés
par les hommes, et que seule, l’hirondelle, leur
re, outre son dû, le gré de sa loüange.
Il vient, l’on festine, l’on
mange
.
Chacun estant en belle humeur,
Un domestique a
on ? Aussi-tost il conta l’affaire. Mercy de moy, luy dit la Mere, Tu
mangeras
mon fils ? L’ay-je fait à dessein Qu’il assouviss
e cest païs, ceo m’est avis, un an entier. Mut aveie grant desirer de
manger
de ta char, que est saine, si n’iés mie chargié d
oup reprit : « Quelle que soit ta facilité à te justifier, je ne t’en
mangerai
pas moins. » Cette fable montre qu’auprès des gen
e du rat à sa propre patte. Et tout d’abord ils allèrent sur la terre
manger
du blé ; ensuite ils s’approchèrent du bord de l’
c’était de l’argent, la secoua, et, voyant ce qu’elle renfermait, le
mangea
; puis, prenant les coquilles des amandes et les
s le faisaient sécher. Une cigale qui avait faim leur demanda de quoi
manger
. Les fourmis lui dirent : « Pourquoi, pendant l’é
in qu’il faut tout de bon écouter. Cependant soyez gais, voilà dequoy
manger
. Eux repus, tout s’endort ; les petits et la mere
ent par sa priere, amdeus s’asient sur la piere ; mut [i] troverent a
manger
sanz cuntredit e sanz danger. La suriz par amur d
e viandes, l’invitant à se saouler par ces mots qu’il luy reïteroit, “
Mange
m’amie Grenoüille”. Ayant donc fait bonne chere,
un coup d’aisle à l’Escarbot, puis il mit le Liévre en pieces, et le
mangea
. L’Escarbot offensé de ceste injure, s’envola ave
l’ayant su, s’y rendit, et, les attrapant l’un après l’autre, il les
mangeait
. Or les rats, se voyant toujours pris, s’enfonçai
mis au lieu d’un ; et attirer le Loup dans son bercail, pour se faire
manger
à luy. Que s’il est bon au mauvais de se conserve
115 Ml 121 Mm 112. Un âne était au service d’un jardinier. Comme il
mangeait
peu, tout en travaillant beaucoup, il pria Jupite
uisinier de ce vil animal, et luy avoir appresté en mesme temps, et à
manger
et à rire. Combien voyons-nous de pareilles advan
e, et il le pria de la lui enlever d’abord, après quoi il pourrait le
manger
, sans se percer la bouche en mâchant. Le loup se
’y prendrai de bonnes lippées, j’engraisserai et je serai pour toi un
manger
plus agréable. » Le loup le crut et s’en alla. À
uire aux hommes, elle leur était même fort utile, car elle prenait et
mangeait
les serpents et autres reptiles, l’oiseleur répon
FABLE VII. Du Loup, et de la Gruë. Le Loup venoit de
manger
une Brebis, dont quelques os luy étoient demeurez
l, et du Lion. Le Lion s’en alla trouver le Cheval, à dessein de le
manger
; Mais pource qu’il n’en pouvoit pas venir à bout
bien contents de faire comme l’Ours de ceste Fable, c’est à dire, de
manger
la plus pure substance des Innocents, et de ne vo
lephant, il en separa une moitié avecque sa trompe, et se contenta de
manger
l’autre. Dequoy le Maistre infera, que le perfide
celle du Singe ? Il imite sans peine toutes nos façons de faire ; il
mange
proprement comme nous, il s’habille, il se couvre
e l’Animal n’avoit pas ce dessein ; mais que sa coustume estant de ne
manger
depuis plusieurs jours que la moitié de ceste mes
t s’y accoustuma de telle sorte qu’il voulut reserver l’autre pour la
manger
quand il auroit faim. Ce que font aussi bien les
pour conserver leur provision, soit qu’ils se trouvent incapables de
manger
avec excez, comme nous faisons, soit que la Natur
Loup. Vne Nourrice voyant pleurer son Enfant, le menaça de le faire
manger
au Loup, s’il ne s’appaisoit. Elle eust à peine p
donné à sa bien aymée ; « Elle a eu tout », respondit Esope, « et l’a
mangé
en ma presence ». « Qu’a-t’elle dit en mangeant »
lles pas des paillards, et des adulteres ? Si elles leur souffrent de
manger
et de boire par excez, n’en font-elles pas des di
qui regardait. Le cœur étant tombé, il le saisit à la dérobée, et le
mangea
pour se dédommager de sa peine. Mais le lion, apr
elle, se jetta du lict en bas, et se mit à poursuivre le Rat pour le
manger
: ce qui fut cause que la Déesse irritée, voulut
’objets fâcheux, sans y attirer encore celuy là ? Pourquoy feront-ils
manger
leur bien à une ennemie ? Car il est à croire que
, lorsque, pour remédier à une infirmité cruelle, il lui conseille de
manger
des asperges. Or Valla mourut à Naples, le 14 aoû
▲