Xanthus voulant tromper
Esope
, est trompé luy-mesme. Chapitre XI. Uu peu apre
ant tromper Esope, est trompé luy-mesme. Chapitre XI. Uu peu apres,
Esope
étant revenu ; comme il voulut foüiller dans le p
pres l’avoir bien lavé. Cependant, l’apprehension qu’eust Xanthus, qu’
Esope
ne s’enfuyt, apres qu’il auroit apperçeu le larci
le remit dans le pot. Comme il fut donc question de servir sur table,
Esope
ayant vuidé les pieds dans le plat, et Xanthus en
voy-la plus que je n’en ay fait achepter ». « Il est vray » respondit
Esope
, « et voicy comment. Combien de pieds ont deux Po
», continua Xanthus : « Il y en a donc cinq dans ce plat », repartit
Esope
, « et le Porc qu’on engraisse là bas, n’en a que
orc qu’on engraisse là bas, n’en a que trois ». Xanthus bien fâché qu’
Esope
luy avoit joüé ce tour là, devant ses amis. « Hé
s ay advisé n’aguere que ce Malheureux me feroit devenir fol ? » Mais
Esope
qui le voulut payer de raison : « Seigneur, adjou
’appaiser, comme il vid qu’il n’avoit point de juste sujet de frapper
Esope
.
Ennus est adopté par
Esope
, qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI.
t adopté par Esope, qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI.
Esope
se voyant sans enfans, s’advisa d’adopter un gent
à contrefaire une lettre, par laquelle il donnoit à entendre au nom d’
Esope
, qu’il n’estoit pas si content d’adherer au Roy L
nt des problemes. Cette lettre estant cachetée avec la propre bague d’
Esope
, il la presenta au Roy ; qui transporté de colere
ost à Hermippus, que sans autre forme d’enqueste, il s’en allast tuër
Esope
, comme traistre qu’il estoit. Mais il arriva de b
ui reüssit si bien au profit d’Ennus, qu’il eust toutes les charges d’
Esope
, par le don que luy en fist Lycerus. Quelque temp
cerus. Quelque temps apres Nectenabo Roy des Egyptiens, ayant sçeu qu’
Esope
estoit mort, escrivit incontinent une lettre au m
ion de la Tour. Il s’affligea donc d’une estrange sorte, disant qu’en
Esope
il avoit perdu la principale colomne de son Estat
ont il cognoissoit la cause, le fût trouver aussi tost, et luy dit qu’
Esope
vivoit encore, et qu’il ne l’avoit point voulu tu
stre fâché. Ceste nouvelle plût grandement à Lycerus, à qui le pauvre
Esope
fut amené tout crasseux, et plain d’ordure. Le Ro
et à l’équipper d’une autre façon. Ces choses s’estans ainsi passées,
Esope
se justifia du crime dont Ennus l’avoit chargé, e
que le Roy recognoissant son innocence, eust fait executer Ennus, si
Esope
ne l’eust prié de luy faire grace. En suite de to
En suite de tout cecy, Lycerus donna la lettre de Nectenabo au subtil
Esope
, qui ne l’eust pas plûtost leuë, que sçachant par
questions. Lycerus renvoya donc les Ambassadeurs d’Egypte, puis remit
Esope
en sa premiere administration, et luy rendit Ennu
D’un seul grain de lentille qu’
Esope
fit cuire en un Pot, et de quelques autres choses
uns de ses amis, qu’il voulut traicter, et commanda pour cét effect à
Esope
, de courir viste au logis, et d’y faire cuire un
e, de courir viste au logis, et d’y faire cuire un grain de lentille.
Esope
partit incontinent, et ne fût pas plustost arrivé
fûrent donc sortis des estuves, et entrez en la maison de Xanthus ; «
Esope
», luy dit-il, « apporte-nous du bain ». Esope co
maison de Xanthus ; « Esope », luy dit-il, « apporte-nous du bain ».
Esope
courut aussi tost prendre de l’eau du bain, et le
teur. « Qu’est-cecy, dit-il ? » « C’est de l’eau du bain », respondit
Esope
, « que tu as voulu que je te donnasse ». Bien que
? » luy dit-il, « ne donnes-tu point à laver ? » « Nenny », respondit
Esope
, « pource qu’il me seroit mal-seant de faire autr
sis à table, et que Xanthus eust demandé si la lentille estoit cuite,
Esope
prit la Cueiller, et tira du pot un seul grain, q
nthus la prit à mesme temps, et sur la creance qu’il eust d’abord, qu’
Esope
ne luy avoit presenté ce grain tout seul, que pou
ts ; « Apporte », dit-il, « la lentille, elle est assez cuite ». Mais
Esope
n’ayant vuidé dans les escuelles que l’eau toute
est la lentille, luy demanda-t’il ? » « Tu l’as euë », luy respondit
Esope
: « Quoy ? » reprit Xanthus, « n’y en a-t’il qu’u
a-t’il qu’un seul grain de cuict ? » « Nenny sans mentir », respondit
Esope
, « car tu m’as dit au singulier, que je fisse cui
pas capable de me faire enrager ». Apres ces choses, se tournant vers
Esope
, « Viens çà », luy dit-il, « meschant que tu és,
urceau, et nous les apporte, apres qu’ils seront promptement cuits ».
Esope
s’y en alla tout aussi-tost, et fit ce qui luy es
Esope
ne laisse entrer qu’un seul de tous ceux que son
derechef invité à disner des Orateurs, et des Philosophes, commanda à
Esope
de se tenir à la porte, et de ne laisser entrer q
aisser entrer que les Doctes. L’heure du disner estant donc venuë, et
Esope
se tenant à l’entrée du logis, qu’il avoit fermé
ermé sur luy, un des conviez s’en vint heurter à la porte, et soudain
Esope
luy fist cette question, « Que remuë le chien ? »
il y en eust un entre les autres qui heurta comme eux. Apres donc qu’
Esope
luy eût fait la mesme question, et qu’à ces parol
pour nous empescher d’aller chez toy, tu ayes mis à la porte ce puant
Esope
, pour nous injurier, et nous appeller chiens ? »
esvons ». A ces mots Xanthus tout enflammé de colere, envoya chercher
Esope
, et luy demanda, pour quelle raison il avoit ains
il avoit ainsi honteusement chassé ses amis. « Mon Maistre », luy dit
Esope
, « ne m’as-tu point commandé exprés, de ne laisse
ne sont-ils donc pas sçavants ? » « Non pas que je pense », repartit
Esope
, « du moins ils ne m’en ont donné aucune preuve :
paroles, toute la compagnie ne sçeut respondre autre chose, sinon qu’
Esope
avoit parlé doctement.
Du thresor trouvé par
Esope
, et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII.
’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. Une autrefois Xanthus ayant
Esope
à sa suite, s’en alla dans un certain Cimetiere,
Epigrammes, à quoy il prit un plaisir extrême. Sur ces entrefaictes,
Esope
ayant fortuitement apperçeu les lettres suivantes
comprendre et confessa franchement qu’il n’entendoit pas cela. Alors
Esope
le regardant, « Seigneur », luy dit-il, « si par
si tu le fais, je te donneray la liberté, et la moitié du thresor ».
Esope
se mit alors à foüiller prés d’une motte de terre
l’or, que tu sçaurois jamais trouver ». « A cela ne tienne », reprit
Esope
; « Sçache donc, que celuy qui cacha ce thresor d
icy tu y trouveras quantité d’or ». Xanthus estonné du grand esprit d’
Esope
; « Je suis d’advis », luy dit-il, « de ne te poi
uis que tu és si plein de subtilité ». « Si tu ne le fais », repliqua
Esope
, « je m’en sçauray bien revencher ; Car je m’en i
uoy cognois-tu cela », continüa Xanthus ; « A ces lettres », adjousta
Esope
, « R. R. D. Q. I. T. qui signifient, Redde Regi D
ognu tout de bon que ce thresor appartenoit à un Roy, voulant adoucir
Esope
: « Sois secret », luy dit-il, « et prends la moi
la moitié du thresor. Ce n’est point toy qui me le donnes, respondit
Esope
, mais celuy qui l’a icy caché. Que cela ne soit,
logis, où ils furent à peine arrivez, que Xanthus voulut faire mettre
Esope
en prison, de peur qu’il eust, que son babil ne l
tu m’accuses de meilleur courage ». « Si est-ce pourtant », respondit
Esope
, « qu’apres m’avoir fait du pire que tu pourras,
De quelle façon
Esope
nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapi
urrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. Apres qu’
Esope
eust fait venir à soy tous les oyseaux du pays, i
ses amys ; « Je suis trompé », leur dit-il, « car j’avois ouy dire qu’
Esope
estoit mort, bien que toutesfois il soit icy plai
ie. En cét esquipage, s’estant assis en son Throsne, il fist appeller
Esope
, qui fust à peine entré, qu’il luy demanda tout h
st à peine entré, qu’il luy demanda tout haut, « à qui me compares-tu
Esope
, et ceux qui sont avec moy ? » « Au Soleil du Pri
, et ceux qui sont avec moy ? » « Au Soleil du Printemps », respondit
Esope
, « et tes Conseillers aux Espics meurs ». Ceste r
une robe blanche, il en fit prendre de rouges à ses amis ; puis quand
Esope
fut derechef entré ; « Que penses-tu de moy », lu
à l’entour de ma personne ? » « Je te compare au Soleil », respondit
Esope
, « et ceux qui t’environnent en sont comme les ra
nabo, « je n’estime rien Lycerus au prix de moy ». A ces mots, le bon
Esope
souriant, « ô Roy », continua t’il, « ne parle po
s Massons, pour bastir la Tour ? » « Il est vray en effet », répondit
Esope
, « et ils sont si prests, qu’il ne reste plus qu’
rge campagne, où il luy fist veoir l’endroit qu’il avoit déjà marqué.
Esope
amena donc aux quatre coings de la place, les qua
ceste engeance d’hommes volants ? » « Du pays de Lycerus », respondit
Esope
, « qui en a quantité à son commandement : et tout
sez habile homme pour m’en dire la cause ». « Je le feray », répondit
Esope
, « mais ce ne sera que demain ». Comme il fût don
omment l’affaire s’estoit passée. Nectenabo fist à l’instant appeller
Esope
; et s’estant mis à le tancer ; « D’où vient », l
Dieu ? Parle donc ? qui t’a obligé à cela ? » « Seigneur », respondit
Esope
, « ce que j’en ay fait a esté pour vanger le Roy
dinairement les heures de la nuict ». Nectenabo croyant avoir surpris
Esope
par ses propres paroles ; « Je te tiens », luy di
stion, soit allé d’Egypte en Babylone ? » « Pourquoy non », respondit
Esope
en sousriant, « s’il se peut faire, comme tu dis,
uestions Sophistiques, il se mit à les entretenir sur la suffisance d’
Esope
, et voulut que luy-mesme fust de la partie, en un
. Comme ils se furent tous mis à table, un de ces Sophistes attaquant
Esope
; « Estranger », luy dit-il, « je t’advise que je
e demander l’esclaircissement d’une question dont je suis en doute »,
Esope
l’ayant escouté sans s’esmouvoir ; « Tu ments »,
elles est soustenuë de trente poutres, que deux femmes environnent ».
Esope
l’oyant ainsi parler ; « Vrayment », dit-il, « vo
seil ; « Sans mentir », leur dit-il, « j’ay belle peur que l’esprit d’
Esope
ne nous fasse tributaires du Roy Lycerus ». « Ava
s n’avons jamais sçeuës, ny ouyes ». « Voila qui ne va pas mal », dit
Esope
, « mais je vous feray demain response à cela ». I
ons ouy cecy de longtemps, et le sçavons veritablement ». Ce qu’oyant
Esope
; « Tant mieux », s’escria-t’il : « puis que vous
rien, et n’en avons jamais ouy parler. « Tant mieux encore », adjoûta
Esope
; « et s’il est ainsi, comme vous l’asseurez, vos
en son Royaume une telle source de doctrine ». Il fist donc compter à
Esope
l’argent du tribut accordé entr’eux, et le renvoy
La vente d’
Esope
. Chapitre V. Zenas (c’estoit le nom de celuy qu
u, ce qui fut cause, qu’il se mit à le frapper pour une legere faute.
Esope
ayant pris garde à cela ; « pourquoy », luy dit-i
ent je suis resolu de m’en plaindre à nostre Maistre ». Ces paroles d’
Esope
estonnerent fort le Mestayer Zenas, si bien qu’ap
t mettre en doute que mes affaires n’aillent tres-mal, s’il arrive qu’
Esope
fasse sa plaincte tout le premier. Je suis donc d
cela », luy repliqua Zenas ; « tout ce que j’ay à vous dire, c’est qu’
Esope
, qui jusques icy semble avoir esté muet, a mainte
r luy témoigner son ressentiment ; « Va », luy dit-il, « je te remets
Esope
, pour en faire à ta volonté, et le vendre, ou le
nner à qui bon te semblera ». Apres donc que Zenas pouvant disposer d’
Esope
, luy eust fait sçavoir combien grand estoit l’emp
eust fait sçavoir combien grand estoit l’empire qu’il avoit sur luy,
Esope
sans s’estonner ; « Je n’empesche pas », luy dit-
». Le marchand l’ayant alors voulu voir, Zenas fist incontinent venir
Esope
. Mais l’autre ne l’eust pas plustost avisé, que s
faire voir ce malencontre ». Il voulut là dessus passer outre : mais
Esope
le suivant, « Arreste un peu », luy dit-il. A ces
uy dit-il. A ces mots le marchand tourna visage, et bien fâché contre
Esope
: « va-t’en loing de moy », s’escria-t’il, « mast
e moy », s’escria-t’il, « mastin que tu és ». « Tout beau », repartit
Esope
, « à tout le moins dy moy quelle affaire t’ameine
’une marchandise inutile et gastée ». « Si est-ce pourtant », adjoûta
Esope
, « que tu m’achepteras, si tu me veux croire, et
es la haine de tout le monde ? » « Je m’en vay te le dire », repartit
Esope
: « n’as-tu point chez toy quelques enfans qui so
rivé en sa maison, que deux enfants qui estoient à la mammelle voyant
Esope
, en eurent peur aussi-tost, et se mirent à crier.
Esope, en eurent peur aussi-tost, et se mirent à crier. Ce que voyant
Esope
; « Et bien », dit-il à son nouveau Maistre, « ne
Esope
est derechef vendu. Chapitre VII. Quand le marc
remier estoit un Grammairien, le second un Musicien, et le troisiesme
Esope
. Apres qu’un de ses amis luy eust conseillé de fa
et le Musicien, et les mit en vente en plein marché. Mais d’autant qu’
Esope
ne pouvoit s’accommoder d’aucun habit, pour estre
n, qui obscurcit ainsi le lustre des autres ? » Or bien que le pauvre
Esope
servit d’une matiere de raillerie à plusieurs, si
oyant les deux jeunes Esclaves si bien habillez, et tout au contraire
Esope
, qui estoit au milieu d’eux, si contre-faict, et
luy dit Xanthus, « Toutes choses », repartit le Musicien. A ces mots,
Esope
se mit à rire : A quoy le disciple de Xanthus aya
’eux, luy en ayant demandé la cause ; « Retire-toy d’icy », respondit
Esope
, « ô brebis de mer » ; Paroles qui le rendirent s
reprit Xanthus : « Toutes choses », replicqua l’Esclave. Ce qu’oyant
Esope
, le rire luy échappa, comme auparavant. A cause d
fin de n’employer mal nostre argent ». Là dessus estant retourné vers
Esope
; « Réjouy-toy », luy dit-il. « Pourquoy ? » resp
rné vers Esope ; « Réjouy-toy », luy dit-il. « Pourquoy ? » respondit
Esope
, « estois-je maintenant triste ? » « Je te saluë
« Je te saluë », adjoûta Xanthus ; « Et moy je te saluë aussi », dit
Esope
. Le Philosophe n’estant pas moins estonné que ses
ponce, « Qui es-tu ? », luy demanda-t’il. « Je suis noir », respondit
Esope
; « Ce n’est pas ce que je desire sçavoir de toy
on païs, ou le lieu d’où tu és sorty ». « Du ventre de ma Mere », dit
Esope
. « Ce n’est point encore cela », repartit le Phil
naissance que je te demande ». « Je ne me souviens point », replicqua
Esope
, « que ma mere m’ait jamais declaré, si le lieu o
bas ». « Que sçais tu faire ? » continüa Xanthus. « Rien », respondit
Esope
; « D’où vient cela ? », adjoûta le Philosophe ;
Esope ; « D’où vient cela ? », adjoûta le Philosophe ; « C’est », dit
Esope
, « de ce que mes compagnons se sont vantez de sça
ut, et qu’ainsi ils ne m’ont rien laissé de reste ». Ces subtilitez d’
Esope
plurent si fort aux Escoliers de Xanthus, que tou
nterrogé s’il vouloit qu’il l’acheptast ? « Ne vois-tu pas », luy dit
Esope
, « que c’est une affaire, en laquelle tu n’as nul
achepté, ne t’enfuyras tu point ? » « Si je le veux faire, respondit
Esope
en riant, je ne me serviray nullement de ton cons
« mais je suis fâché que tu és si laid ». « O Philosophe », repartit
Esope
, « il faut considerer l’esprit, non pas le visage
ers les luy donnerent incontinent, et ainsi Xanthus demeura maistre d’
Esope
. Cependant les Fermiers, qui estoient là presents
u’un châcun avoit honte de se declarer, pour raison d’un si bas prix,
Esope
qui estoit au milieu, « C’est moy », s’écria-t’il
Esope
découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre X
peu apres Xanthus voulant donner à disner à ses escoliers, fist venir
Esope
, et luy commanda qu’il eust à tenir prest le fest
fist venir Esope, et luy commanda qu’il eust à tenir prest le festin.
Esope
s’en alla donc au Marché, d’où il apporta tout ce
ur que la viande ne soit bien gardée ; car mon derriere a des yeux ».
Esope
ayant donc appresté tous les autres mets, les app
out scandalisé de voir une chose si honteuse ; « Paillard », dit-il à
Esope
, « d’où vient tout ce beau mesnage ? » « Seigneur
Esope, « d’où vient tout ce beau mesnage ? » « Seigneur », respondit
Esope
, « quand j’ay mis les viandes sur la table, j’ay
De la response qu’
Esope
fist à un Juge. Chapitre XVII. Le lendemain, Es
e la response qu’Esope fist à un Juge. Chapitre XVII. Le lendemain,
Esope
eust commandement de son Maistre de s’en aller au
phe Xanthus, luy demanda où il alloit ? « Je ne sçay », luy respondit
Esope
, sans en dire d’avantage ; ce qui fut cause que s
, qui s’en alloit aux estuves, il osta la pierre, et la mit ailleurs.
Esope
estant donc retourné vers son Maistre ; « Seigneu
rouvant du monde à la foule, « Qu’est-cecy », luy dit-il, « ô menteur
Esope
, ne m’as tu pas asseuré que tu n’as veu ceans qu’
euré que tu n’as veu ceans qu’un homme ? » « Il est vray », respondit
Esope
, « et je le soustiens encore. Car à l’entrée de l
us approuvant cela, « Sans mentir », dit il, « rien ne peut empescher
Esope
, d’estre toûjours prompt en ses reparties ».
arrivée en Lydie. Chapitre XXIV. Comme ils furent arrivez en Lydie,
Esope
se presenta devant le Roy, qui s’estant mis en co
un si petit homme m’ait empesché de subjuguer une si grande Isle ? ».
Esope
s’estant mis alors à parler, il le fist ainsi. «
fforme, je loge une ame qui ne sçauroit rien flatter ». Ces paroles d’
Esope
donnerent ensemble de l’admiration et de la pitié
semble de l’admiration et de la pitié au Roy, qui luy respondit ; « ô
Esope
ce n’est pas moy qui te donne la vie, mais bien l
nc ce que tu voudras, et je te l’accorderay ». « Seigneur », adjousta
Esope
, « toute la priere que j’ay à te faire, c’est qu’
se laisser en paix les Samiens ». « Je le veux », dit le Roy et alors
Esope
prosterné à ses pieds, l’en remercia tres-humblem
choisir quelques-unes des viandes les plus exquises, et les donnant à
Esope
, qui estoit auprés de luy ; « Va-t’en », dit-il,
prés de luy ; « Va-t’en », dit-il, « et porte cecy à ma bien-aymée ».
Esope
s’en alla en mesme temps, disant à par soy le lon
s’il avoit tout donné à sa bien aymée ; « Elle a eu tout », respondit
Esope
, « et l’a mangé en ma presence ». « Qu’a-t’elle d
». « Qu’a-t’elle dit en mangeant », adjousta Xanthus ? « Rien », dit
Esope
, « mais elle t’en a remercié à par soy ». Cependa
ivisions et de grands desordres parmy les hommes ? » A quoy le subtil
Esope
, qui étoit auprés de luy, respondit ainsi ; « Ce
eu que le Pourceau faisoit un estrange bruict ? « Pource », respondit
Esope
, « qu’on a accoustumé de tirer le laict à la Breb
ut Xanthus, qui en estant tout hors de soy ; « Asseurément », dit-il,
Esope
m’a fait encore quelque tour de son mestier : Pui
x langages ? N’est-ce pas à toy seule que j’ay envoyé les viandes, qu’
Esope
te doit avoir données ? ». « Par le Dieu Jupiter
, mais bien à ta chienne ». Xanthus ayant fait à mesme temps appeller
Esope
: « Vien çà », luy dit-il, « à qui as-tu baillé c
baillé ce dequoy je t’avois chargé ? » « A ta bien aymée », respondit
Esope
. Surquoy Xanthus s’estant enquis de sa femme, si
voit rien reçeu : « Rien du tout », dit-elle « Mais toy mesme (reprit
Esope
parlant à son Maistre) à qui m’as-tu ordonné de f
rdonné de faire ce present ? » « A ma bien aymée », continua Xanthus,
Esope
fit alors venir la chienne, et s’adressant à Xant
ueuë. Il falloit donc bien, ce me semble, Seigneur, que tu me disses,
Esope
porte cecy à ma femme, et non pas à ma bien aymée
croire, et le quittant là, se retira chez ses parents. Ce que voyant
Esope
, « hé bien ! mon Maistre », dit-il, « ne vous avo
De quelles viandes
Esope
traicta les Hostes de Xanthus. Chapitre XIV. Qu
convia derechef ses escoliers à disner, et commanda pour cét effect à
Esope
qu’il acheptast ce qu’il trouveroit de meilleur,
s que tu nous as servies ? » Xanthus s’estant mis alors en colere : «
Esope
», dit-il, « n’as-tu donc point autre chose à nou
n’as-tu donc point autre chose à nous donner ? » « Nenny », respondit
Esope
. « Vilain bout d’homme », continüa Xanthus, « ne
e bon, et d’excellent ? » « C’est par là que j’ay gaigné », replicqua
Esope
, « et je suis bien aise de ce que tu me reprends
oir qu’il n’y a rien de meilleur que la langue ». Ces raisonnements d’
Esope
furent approuvez par les escoliers, qui le loüant
Xanthus fait un present d’
Esope
à sa femme. Chapitre VIII. Esope se mit donc à
Xanthus fait un present d’Esope à sa femme. Chapitre VIII.
Esope
se mit donc à suivre Xanthus, comme il s’en alloi
fuïray ». « Pourquoy cela ? » ; reprit Xanthus. « Pource », respondit
Esope
, « que je ne pourray jamais servir un tel Maistre
is exprés, pour éviter trois grands maux ? » « Quels maux ? » demanda
Esope
. « Si je me fusse tenu debout », repartit Xanthus
en allant au logis, où apres qu’ils furent arrivez, Xanthus voulut qu’
Esope
demeurât devant la porte, pource, disoit il, qu’i
e toute estonnée, luy demanda s’il n’estoit point celuy qu’on nommoit
Esope
? « Je le suis en effect », luy respondit-il. « P
e découppe le visage. Mais sur tout, garde toy bien de m’approcher ».
Esope
entra tout à mesme temps, et se presenta devant l
langages n’estonnerent point autrement Xanthus, qui se tournant vers
Esope
, se mit à le reprendre, de ce qu’en chemin le voy
que cependant, il demeuroit muet devant sa femme. A quoy l’ingenieux
Esope
ayant fait response, qu’il l’a jettait dans un go
sçais-tu pas, que je l’ayme comme moy-mesme ? ». « Quoy ? » repartit
Esope
, « Tu t’arrestes donc à l’amour d’une femme ». «
tif esclave, j’en suis en effect extrémement passionné ». A ces mots,
Esope
frappant du pied. « O Dieux », s’écria-t’il, « le
e veux donc faire ma paix avecque luy ». Alors Xanthus s’addressant à
Esope
: « Te voila bien, puis que tu és reconcilié avec
que tu és reconcilié avec ta Maistresse ». « Il est vray », respondit
Esope
, en riant, « Car ce n’est pas peu de chose, que d
tude de Xanthus. Chapitre XIX. Comme ils furent de retour au logis,
Esope
s’addressant à son Maistre ; « Seigneur », luy di
Comme au contraire, s’il n’y en a qu’une l’Augure en sera mauvais ».
Esope
sortit doncques du logis, et apperçeut fortuiteme
s’y en alloit, l’une s’envola ; ce qui fit que s’estant mis à tancer
Esope
; « Malheureux homme », luy dit-il, « ne m’as-tu
« ne m’as-tu pas asseuré qu’il y en avoit deux ? » « Ouy », respondit
Esope
, « mais l’une s’en est volée ». « Et quoy », repr
plus estonné qu’auparavant, de la merveilleuse vivacité de l’esprit d’
Esope
, ne voulut point qu’on le battist d’avantage.
Par quelle advanture
Esope
reçeut le don de bien parler. Chapitre IIII. Le
mmes, s’estant fortuitement égarez de leur chemin, firent rencontre d’
Esope
, et le prierent instamment, par Jupiter l’Hospita
spitalier, de leur monstrer par où il falloit aller à la Ville. Alors
Esope
les ayant premierement fait asseoir à l’ombre d’u
ar des prieres, qu’ils firent en sa faveur. Ces choses ainsi passées,
Esope
s’en retourna, et fut saisy d’un profond sommeil,
i d’un bon office, on n’en doit esperer que du bien ». De ceste façon
Esope
tout réjouy d’une si belle advanture, se remit à
Esope
se justifie devant son Maistre, et luy fait voir
les luy garder jusques à son retour des bains. Sur ses entre-faites,
Esope
s’en estant allé au logis pour quelques affaires,
gues : Que si nostre Maistre les demande, nous luy ferons accroire qu’
Esope
les aura mangées, et témoignerons nous deux contr
qu’ils en faisoient ; « malheur sur toy », disoient-ils, « miserable
Esope
». Quelque temps apres, leur Maistre estant de re
qu’on luy apportast ses figues. Mais apres qu’on luy eust respondu qu’
Esope
les avoit mangées, il se mit fort en colere, et c
llier, et manger les figues que j’avois commandé qu’on me gardast ? »
Esope
bien estonné de ces langages, les escoutoit tout
yen celuy d’entr’eux qui auroit mangé les figues. Ceste proposition d’
Esope
plust fort à son Maistre, qui bien estonné du bon
De l’affranchissement d’
Esope
. Chapitre XXIII. Il advint en ce temps-là une c
devint tout pensif, et se plongea dans une profonde melancolie. Mais
Esope
cognoissant fort bien d’où procedoit cét ennuy ;
e deshonneur n’en sera qu’à moy ». Xanthus rasseuré par ces paroles d’
Esope
, se resolut de le croire, et ne faillist point le
estant si laid et si contrefaict ? » Voila comme ils se mocquoient d’
Esope
, qui toutesfois ne s’en troubla point. Mais apres
ieur du vin ? » Tous les assistans fort satisfaits de ces paroles ; «
Esope
», s’escrierent-ils, « si tu peux assister la Vil
peuple s’escria pour lors d’un commun accord : « ô Xanthus, affranchy
Esope
: obey aux Samiens, et fay ce bien à leur Ville !
rément », luy dit-il, « si tu ne veux obeyr au peuple, j’affranchiray
Esope
tout maintenant, et il sera fait semblable à toy
stant pas possible à Xanthus de s’en dédire, il s’y accorda, et ainsi
Esope
fût declaré affranchy par un cry public qu’un tro
en ces termes. « Le Philosophe Xanthus donne aux Samiens la liberté d’
Esope
», et ainsi se trouva veritable, ce qu’un peu aup
erté d’Esope », et ainsi se trouva veritable, ce qu’un peu auparavant
Esope
avoit dit à son Maistre par ces paroles, je t’adv
bler pour en consulter ; ils treuverent à propos de prendre l’advis d’
Esope
, qui pour response à leur demande ; « Messieurs »
nse pas que tu puisses jamais vaincre les Samiens, tant qu’ils auront
Esope
avec eux, et qu’ils se gouverneront par son advis
ain aux Samiens un Ambassadeur, avec charge expresse de leur demander
Esope
: comme en effect ils se resolurent de l’envoyer
Esope : comme en effect ils se resolurent de l’envoyer au Roy. Ce qu’
Esope
ayant appris, et s’estant presenté devant l’assem
nt incontinent le sens de la Fable, et resolurent entr’eux de retenir
Esope
. Mais luy ne le voulut pas, et s’estant mis à la
Invention d’
Esope
, pour faire retourner sa Maistresse avec Xanthus.
entir : Dequoy Xanthus fût plus en peine qu’auparavant. Ce qui fit qu’
Esope
s’adressant à luy : « Seigneur », luy dit-il, « t
celuy qui en a besoin ? » « C’est le Philosophe Xanthus », respondit
Esope
, « Car il se doit marier demain ». Le valet ayant
arier demain ». Le valet ayant appris ces belles nouvelles, laissa là
Esope
, et monté qu’il fût en la chambre, il fit sçavoir
ier à une autre femme durant ma vie ». Voylà quelle fut l’invention d’
Esope
, qui trouva moyen de rappeller en la maison la fe
eur pour le donner à ses escoliers, qui devoient soupper avecque luy.
Esope
s’en alla donc au marché, et sans rien changer de
angues qu’on nous presente ? » Mais sans s’arrester à leurs discours,
Esope
en apporta d’autres, et d’autres encore, jusqu’à
cellent que toute autre chose ! » « Et quoy, mon Maistre », respondit
Esope
, « y a-t’il rien de plus mauvais que la langue ?
luspart des fautes et des malheurs qui nous arrivent en cette vie ? »
Esope
n’eust pas plustost achevé ces mots qu’un des Ass
se devenir fol, Car tel qu’est son corps, tel est son esprit » ; Mais
Esope
le renvoya bien viste, et sans s’émouvoir autreme
Subtile response d’
Esope
, touchant les superfluitez que la Nature rejette.
au sortir de la garde-robbe, il prit fantasie à Xanthus de demander à
Esope
, « pourquoy les hommes souloient regarder leur or
mes souloient regarder leur ordure, apres avoir purgé leur ventre ? »
Esope
voulant tout aussi tost satisfaire à ceste demand
s-jà bien à penser à Xanthus, qui ne sçavoit presque où il en estoit.
Esope
estant donc prés de luy, « Mon Maistre », dit-il,
s aux enfers ». « Ce sera donc toy qu’on y traisnera », luy respondit
Esope
. Voila cependant qu’un des Disciples de Xanthus v
u’il ne trouva plus sa bague en son doigt. Ayant donc voulu sçavoir d’
Esope
s’il ne l’avoit point veuë, « Nenny », luy respon
ison ». « Pourquoy cela », luy demanda Xanthus ? « Pource », repartit
Esope
, « que hier estant yvre tu demeuras d’accord de b
, d’adresse, et d’experience ». « Pour t’en parler franchement », dit
Esope
, « l’on sçait assez que tu t’es offert à une chos
reprise, et que Xanthus eust dit et executé de poinct en poinct ce qu’
Esope
luy avoit enseigné, le Peuple s’en estonna, et le
Le voyage d’
Esope
en Delphes. Chapitre XXIX. Quelque temps apres,
Le voyage d’Esope en Delphes. Chapitre XXIX. Quelque temps apres,
Esope
ayant resolu de faire un voyage en Grece, pria le
ls le respectassent autrement, et luy fissent aucune sorte d’honneur,
Esope
s’adressant à eux ; « Hommes Delphiens », leur di
leur Ville, et de le mettre secrettement dans la male ou la valise d’
Esope
. Un peu apres comme il ne se doutoit aucunement d
rirent et la monstrerent aux Citoyens, qui en firent un grand bruict.
Esope
cognoissant bien par là que c’étoit une partie qu
t d’une commune voix ils le condamnerent à mourir. Durant ces choses,
Esope
voyant qu’il n’y avoit point de subtilité qui fus
is, qu’on appelloit Damas, il luy demanda la cause de sa plaincte, qu’
Esope
luy fit cognoistre en ces termes. « Une femme »,
it le Laboureur, “et c’est tout de bon”. J’en fay de mesme », conclud
Esope
, « et ne me feints point en mes regrets : Car m’e
Esope
ameine à son Maistre un homme niais, et sans souc
s soucy. Chapitre XVI. Xanthus n’eût pas plûtost ouy la response qu’
Esope
venoit de faire a ses hostes, que n’ayant rien si
un peu trop de soucy, monstre-moy quelque homme qui n’en ait point ».
Esope
ne respondit rien à cela, mais s’en alla le lende
ui est celuy-cy ? », dit-il : « C’est l’homme sans soucy », respondit
Esope
. Alors Xanthus parlant tout bas à sa femme, « fay
, et ne manque point, affin que je trouve un sujet de bien estreiller
Esope
». Apres ces choses, « ma femme (dit-il tout haut
n souffrir, qu’on s’abbaissast jusques là pour le servir, et qu’ainsi
Esope
meriteroit d’estre battu, pource que son homme se
rquoy n’as tu mis du miel et du poivre dans ce gasteau ? » A ces mots
Esope
se sentant surpris, « Mon Maistre », respondit-il
Là dessus, il fist derechef signe à sa femme de luy obeyr, à cause d’
Esope
, et commanda en mesme temps, qu’on luy apportast
avoit point de malice en son fait, s’en estonna grandement, et dit à
Esope
; « Vrayment tu n’as pas eu mauvaise raison d’app
La response d’
Esope
à un Jardinier. Chapitre IX. Le jour d’apres, X
pe à un Jardinier. Chapitre IX. Le jour d’apres, Xanthus commanda à
Esope
de le suivre, et le mena en un Jardin, pour y ach
, pour y achepter des herbes. Le Jardinier en ayant fait un faisseau,
Esope
le prit, et alors comme Xanthus voulust payer, le
ntre les autres, estoit un effet de la Providence Divine. Ce qu’oyant
Esope
, qui étoit là present, il se prit à rire ; Son Ma
se mocquer, qu’il rioit ainsi ? « Je me mocque voirement », respondit
Esope
, « non pas de toy, mais de celuy qui t’a instruic
autant d’esprit qu’il en faut, pour satisfaire à ma question ». Alors
Esope
prenant la parole ; « Quand une femme », dit-il,
Chambry 19 Αἴσωπος ἐν ναυπηγίῳ -
Esope
dans un chantier naval. Αἴσωπος ὁ λογοποιὸς σχ
ας ἐξ αὐτῶν ἐπισπώμενοι. Codd. Pa 18 Pb 8 Pd 9 Pe 13 Mb 44. Un jour
Esope
le fabuliste étant de loisir entra dans un chanti
e. Les ouvriers le raillèrent et le provoquèrent à la réplique. Alors
Esope
leur dit : « Autrefois il n’y avait que le chaos
D’un fardeau, dont
Esope
se chargea. Chapitre VI. Quelque temps aprés qu
aistre, et partagerent entr’eux les fardeaux qu’ils avoient à porter.
Esope
se mit alors à les prier de luy donner le moins p
l’autre. Dequoy le marchand bien estonné ; « Asseurément », dit il, «
Esope
a des-jà gaigné l’argent que il me couste, puis q
vez au logis où ils devoient disner, et qu’on eust commandé au subtil
Esope
de distribuër à châcun sa portion de pain, ils en
ttoient en doute si celuy qu’ils voyoient devant eux estoit ce vilain
Esope
, ou bien quelque autre que luy. Mais enfin comme
Esope
instruit Ennus, et luy donne des preceptes pour v
ivre en homme de bien. Chapitre XXVII. Ennus estant remis en grace,
Esope
l’accueillit si genereusement, qu’il ne le voulut
açon de vivre des méchants ». Voila quelles furent les instructions d’
Esope
à Ennus son fils adoptif, qui le toucherent si av
’ame, qu’étant frappé comme d’une flesche, tant par la remonstrance d’
Esope
, que par le remors de sa conscience, il en mourut
En quel temps
Esope
composa ses Fables. Chapitre XXV. Ce fut en ce
Esope composa ses Fables. Chapitre XXV. Ce fut en ce mesme temps qu’
Esope
composa ses Fables, qu’il laissa au Roy Cresus, e
eux qui n’y pouvoient respondre, payoient le tribut eux-mesmes. Ainsi
Esope
entendant fort bien tous les problesmes qu’on env
Description du corps, et de la vivacité de son esprit. Chapitre II.
Esope
ne fût pas seulement serf de condition, mais le p
s lévres grosses, et le teinct noir, d’où luy fust donné son nom, car
Esope
signifie le mesme qu’Ethiopien. Avecque cela il e
Du Pays, et de la condition d’
Esope
. Chapitre J . Je sçay qu’il s’est trouvé plusie
rs d’apparence, que par une secrette inspiration des Dieux immortels,
Esope
n’ait parfaictement sçeu la Moralle, il est vray-
randement contraires et differentes. Car la Nature ayant fait naistre
Esope
d’un Esprit libre, la Loy des hommes livra son co
’en dit tout autant.
Ce sujet a esté traité d’une autre façon par
Esope
, comme la Fable suivante le fera voir. Je composa
nal, et que je laissois passer un des plus beaux traits qui fust dans
Esope
. Cela m’obligea d’y avoir recours. Nous ne sçauri
la gloire de les bien suivre. Je joints toutefois ma Fable à celle d’
Esope
: non que la mienne le merite : mais à cause du m
de parole perduë. Phedre estoit si succint, qu’aucuns l’en ont blâmé.
Esope
en moins de mots s’est encore exprimé. Mais sur t
Vers ; Bien ou mal, je le laisse à juger aux Experts. Voyons-le avec
Esope
en un sujet semblable. L’un ameine un Chasseur, l
, Y cousant en chemin quelque trait seulement. Voicy comme à peu prés
Esope
le raconte. Un Pâtre à ses Brebis trouvant quel
La mort d’
Esope
. Chapitre XXX. Ces choses s’estant ainsi passée
es choses s’estant ainsi passées, les Delphiens s’en allerent treuver
Esope
, et le tirerent de la prison, pour le traisner en
moyen elle les devora tous deux. Il en est de mesme de moy », reprit
Esope
: « vous me traisnez injustement à la mort, mais
urez-vous qu’il ne laissera jamais impunie l’impieté des meschants ».
Esope
tenoit ce langage aux Delphiens, qui luy témoigno
sulterent l’Oracle, qui leur respondit qu’il falloit expier la mort d’
Esope
. Sçachant donc bien qu’eux seulement en étoient c
s sçavans hommes de ce temps-là, estans advertis de la fin tragique d’
Esope
, s’en allerent tous en Delphes, où s’estans enqui
XX. Testament expliqué par
Esope
. Si ce qu’on dit d’Esope est vray, C’estoit l’
XX. Testament expliqué par Esope. Si ce qu’on dit d’
Esope
est vray, C’estoit l’Oracle de la Grece : Luy seu
ontre arriva. Petits et grands, tout approuva Le partage et le choix.
Esope
seul trouva Qu’aprés bien du temps et des peines,
n n’en sçait pas La pluspart du temps le nombre. Au Chien dont parle
Esope
il faut les renvoyer. Ce Chien voyant sa proye en
n’ayent esté soüillées de quelque tache difforme. Ce que l’ingenieux
Esope
nous represente accortement par la Fable du Lion,
pas moins stupide que ridicule. Pour la mesme raison, tant Alciat qu’
Esope
, ont fort judicieusement attribué ceste action au
et contentions, retournons, comme de coustume, moraliser avec nostre
Esope
. Voicy quantité d’Oiseaux assemblez qui se presen
s d’un Tyran tout le peuple en liesse Noyoit son soucy dans les pots.
Esope
seul trouvoit que les gens estoient sots De témoi
A monseigneurle dauphin. Je chante les Heros dont
Esope
est le Pere. Troupe de qui l’Histoire, encor que
represente quelquesfois l’ennemy de Dieu ; Et aujourd’huy nostre Sage
Esope
luy fait joüer un personnage presque aussi mauvai
, et qui est escrit cy-devant en l’Histoire de sa vie ; A sçavoir, qu’
Esope
estant dans Babylone, à la Cour du Roy Lycerus, a
ns par cecy de la foiblesse de nostre nature, puis qu’un homme tel qu’
Esope
, si excellent en esprit, et qui avoit si bien par
eges si dangereux, qu’il est presque impossible d’en eschapper. Ce qu’
Esope
a fort bien donné à cognoistre, en faisant le Chi
tre plustost charitables, que persecuteurs. L’on ne peut donc accuser
Esope
d’avoir traitté trop rudement les faux tesmoins,
l’un mais comme cruel et injuste persecuteur de l’autre, si est-ce qu’
Esope
n’auroit pas feint ceste Fable sans sujet, puis q
t chastié de quelque tort, par un plus meschant que luy ? Voylà ce qu’
Esope
nous a voulu representer en ceste Fable : passons
serables : Car qui peut s’asseurer d’estre toûjours heureux ? Le sage
Esope
dans ses Fables Nous en donne un exemple ou deux.
XIII. Le Villageois et le Serpent
Esope
conte qu’un Manant Charitable autant que peu sage
une entreprise, apres que nous la voyons inutile. C’est la feinte qu’
Esope
attribuë à son Renard, qui ne pouvant manger des
certes il y a plus de malheur que de peché. Aussi est ce pour cela qu’
Esope
baille ceste cause à disputer à la Brebis, qui es
er, et mesme il nous y convie. Mais c’est assez justifier la Brebis d’
Esope
. Venons maintenant à moraliser la cinquiesme de s
’étre plaintes derechef de l’autre. Quant à la premiere, il semble qu’
Esope
ait voulu blasmer la conduitte des hommes, qui pr
s firent naistre leur servitude. La seconde impertinence que remarque
Esope
en ces Grenoüilles, c’est le mescontentement qu’e
e, il y repartira de la dent, ou de la patte, comme le fidele Chien d’
Esope
. Car il faut qu’il se souvienne tousjours, que la
leur propre Patrie. Venons maintenant à l’autre condition du Chien d’
Esope
, qu’on ne peut mieux appeller que sagacité, qui c
r servir ses amis, que pour son interest propre. De là vient aussi qu’
Esope
n’attribuë cette sottise qu’à un enfant, jugeant
Philosophie Morale. Que si j’estois aussi adroit à les commenter, qu’
Esope
le fût à les faire, je ne croirois pas qu’il y eû
iscours sur la quarante-cinquiesme Fable. Nous pouvons bien croire
Esope
sur la douceur de la liberté, pour avoir depuis s
ieté de le desirer ; aussi n’est-ce point de la façon que nostre sage
Esope
entend de nous persuader l’amour de la liberté. C
ort de se rendre esclave, pour avoir les superfluës, et concluds avec
Esope
; qu’il vaut beaucoup mieux s’en passer, que les
l’Avare icy haut, comme luy vit en gueux. L’homme au tresor caché qu’
Esope
nous propose, Servira d’exemple à la chose. Ce ma
facilement ». Discours sur la huictante-quatriesme Fable. Ce qu’
Esope
a judicieusement inventé du Laboureur, nous l’avo
ie des Histoires que j’avois déduites cy-devant. Mais il faut accuser
Esope
de redire aussi les mesmes choses, quoy que sous
vieuses du bien d’autruy, qu’à cause qu’il me semble veritablement qu’
Esope
luy fait joüer icy le personnage d’un homme sage
de nostre institution. Il suffit d’avoir monstré l’intention du sage
Esope
, à sçavoir que les gents bien avisez n’ont jamais
ura de force, plus la Republique s’augmentera ; Et partant le Merle d’
Esope
avoit raison de dire à l’Oyseleur, qu’il n’auroit
’à ses Amans cette Muse a promis, Je les consacrerois aux mensonges d’
Esope
: Le mensonge et les vers de tout temps sont amis
ante-uniesme Fable. Si mon dessein estoit d’examiner les Fables d’
Esope
à la maniere des Humanistes, je m’arresterois que
e pour cela qu’il leur faille renoncer à ceux du Ciel ? A quel propos
Esope
auroit-il introduit un Dieu, pour la consolation
ment ». Discours sur la huictante-cinquiesme Fable. Il semble qu’
Esope
ait voulu dire par ceste Fable, qu’il ne faut poi
tesse et d’amour ensemble. Ils font comme cét Avare dont parle nostre
Esope
en la septante-quatriesme Fable, qui outragea son
sté qu’un Boucher ? » Discours sur la soixante-quatriesme Fable.
Esope
se moque à bon droict en cette Fable, de ceux qui
euse desloyauté. Aussi ceste maniere de bassesse a esté attribuée par
Esope
au Bouc, le plus infect, et le plus vilain de tou
m’en vay mourant ». Discours sur la cent-douziesme Fable. Ce qu’
Esope
dit icy du Medecin, nous le pouvons appliquer à u
noistre combien sont puissantes et judicieuses les inventions du sage
Esope
. Je croy qu’il n’est pas besoin apres cela d’autr
. Ne t’attens qu’à toy seul, c’est un commun Proverbe. Voicy comme
Esope
le mit En credit. Les Aloüettes font leur nid Da
es aimez ces traits, et je ne les hais pas. Quant au principal but qu’
Esope
se propose, J’y tombe au moins mal que je puis. E
mps que nous le tenions pour suspect en sa veritable affection. Ce qu’
Esope
a fort judicieusement remarqué en la personne de
inanimées demonstre tacitement ce que l’on veut enseigner, comme fait
Esope
en toutes ses Fables ; Et la tres-propre, qui con
gies d’Isidore. Mais tout cela seroit superflu, puisque dans celles d’
Esope
vous avez, ce me semble, une matiere assez ample,
e leur laissant attrapper que l’ombre, les rend semblables au Chien d’
Esope
, en leur faisant perdre le vray morceau de chair
sent l’honneur avec les intellectuelles. D’où il est aisé de voir, qu’
Esope
a eu bonne grace en cette premiere Fable, de les
ur, sans se laisser emporter à la passion ; Ce que remarque fort bien
Esope
dans la repartie du Loup : Car il ne luy fait poi
r dans une volée trop éminente, est icy tresbien dépeinte par le sage
Esope
, en la personne du Geay. Cét Oiseau portant envie
ur admirateurs : bref, on passe pour plus impertinent que la Mouche d’
Esope
, qui se vante d’avoir fait toute la poussiere de
e, et bien digne de consideration, puis qu’en cét Ouvrage l’ingenieux
Esope
s’est imaginé diverses peintures de ceste maniere
ts, qui ne peuvent compatir avec elle, sans un contraste mortel. Mais
Esope
fournit bien une autre raison aux Courages Vertue
vent leurs entreprises. Voila donc la principale raison pour laquelle
Esope
veut que la Perdrix souffre patiemment sa desconv
ut tout à son aise. Discours sur la cent-quatriesme Fable. Ce qu’
Esope
invente de ceste Corneille, certains Autheurs le
les compagnies, et qui approche en quelque façon de nostre sujet. Car
Esope
ayant si bien fait parler les Animaux, ce seroit,
iverse de la nostre, et qu’elle semble inarticulée. On dit que nostre
Esope
estoit de ceste opinion, et qu’il étoit l’homme d
r qu’ils le fassent par art ; mais il est bien à croire que si nostre
Esope
n’eust point eu de plus excellent sçavoir, que ce
propos d’aller au devant de l’opinion de ceux, qui pouvoient dire qu’
Esope
n’eust jamais fait debitter ses moralitez à des a
ceux qui nous ont trompez. Pour nous figurer cette verité, le subtil
Esope
introduict en cette Fable le plus prudent des ani
me de valeur et de fermeté. C’est au reste avec une grande sagesse qu’
Esope
fait ordonner de la punition d’une si cruelle per
scours abregez. Contentons-nous doncques pour ceste fois du conseil d’
Esope
, qui nous deffend d’entreprendre une chose, sans
s Dieux, témoignées par de ridicules déguisements ? Et comment nostre
Esope
mesme, qui n’avoit pas moins de sagesse que les p
oire du souvenir de nos exploicts, comme le Chien que nous represente
Esope
en ceste Fable, qui se glorifioit du baston qu’on
meraire, et qu’il condamne sa presomption, jugeant fort à propos avec
Esope
, que c’est la grossesse d’une Montagne, qui n’acc
la clarté de ce Discours, je dis que par l’Allegorie de nostre Fable,
Esope
n’a pas entendu ceste derniere espece de Sages, e
t seulement sçavoir, s’il est le plus asseuré ; en quoy je diray avec
Esope
, qu’il l’est en effet, et que les ruses ne font q
race d’un Prince, delaisse ingrattement celuy qu’il se vante d’aymer,
Esope
nous rapporte icy l’exemple d’un homme, qui aband
e participe de tous les deux, comme aux Comediens. Ce que l’ingenieux
Esope
nous a voulu figurer en ceste Fable, pour monstre
issance du Rat envers le Lion, elle a esté tres-sagement inventée par
Esope
, pour nous donner à entendre, qu’il n’est point d
dignité de leur entendement, à l’incontinence et à l’ambition. Que si
Esope
rend icy les Colombes capables de ces fautes, ce
ises de cét Oyseau. Ceste maniere de presomption a esté remarquée par
Esope
, comme la plus commune de celles qui tombent d’or
ny a-t’il rien de si bien seant au monde qu’une laborieuse jeunesse.
Esope
nous represente fort bien cela par le moyen de la
rop nous arrester, pour verifier par les exemples ces deux veritez qu’
Esope
nous veut enseigner dans le combat du Tygre contr
et ravis des mesmes douceurs de là solitude. Qui s’estonnera donc si
Esope
donne de l’avantage au Rat villageois, et luy fai
’il se mesla de l’infame ministere de ses amours ? Ou bien, est-ce qu’
Esope
a voulu monstrer, qu’on n’est point obligé de gar
n’apprehender pas les maux à venir : C’est à quoy nous convie le sage
Esope
, par l’exemple de ce Cheval temeraire et presompt
rme en femme. Le troisiesme poinct de mon Discours sera le vray but d’
Esope
, compris dans la fin de la Fable, à sçavoir qu’on
ué de tout le monde. Discours sur la huictante-troisiesme Fable.
Esope
nous donne, ce me semble, a entendre par cette Fa
mme tels, mais encore d’en priver autruy, chose execrable et maudite.
Esope
a donc tu raison de la joindre à l’Avarice, pour
l’imprimeur. Les critiques avaient en définitive admis que c’était à
Esope
que s’appliquait la qualification d’Athénien, que
trois Boucs et le Lion. 31. Le Glaive perdu. 32. La Statue d’
Esope
. ii, Epil Il est un second fait qui ressort
register. Observation correspondant à celle-ci : « Fin des fables d’
Esope
mises récemment du grec en latin par le savant ma
gismunde der tochter des fūrsten tancredi , etc. Ce qui veut dire : «
Esope
le célèbre fabuliste avec addition de quelques fa
eulement et suivi de ces deux phrases : Cy finist le second liure de
Esope
. Et commence le registre des fables du tiers. F
r liure de esope et commēce le registre des fables du second liure de
Esope
. Fol. f. v b. — Cy cōmance le proheme du secon
d liure de esope et commence le registre du tiers liure des fables de
Esope
. Fol. h. i a. — Cy commēce le tiers liure des
. Fol. h. i a. — Cy commēce le tiers liure des fables subtilles de
Esope
. Fol. j. v b. — Cy finist le tiers liure des s
o, et qui occupe sept lignes : Cy finissent les subtilles fables de
Esope
translatees de | latin en francoys. Par reuerend
suivant : Ci commence le livre des subtilles hystoires et fables de
Esope
. Que toutes personnes que ce liure vouldront lire
ainsi traduite : Romuleo filӡ de Thibère de la cité daticque salut.
Esope
homme de Grèce, subtil et ingénieux, enseigne en
rmine par cette souscription : Cy finissent les subtilles fables de
Esope
translatées de latin en francoys. Par reverend do
’en comprend que 5. Voici le frontispice : Les subtiles fables | de
Esope
, avec cel-|les de auiē. de alfonce. et de | poge
neuvième. L’édition porte le titre suivant : Les subtilles fables de
Esope
auec celle de auiē, de Alfonce, et de poge floren
Elle se termine par cette souscription : Ci finissent les fables de
Esope
, de Auian, de Alfonce. Et aucunes ioyeuses de Pog
ravures sur bois. Il commence par ce titre : Les subtilles fables de
Esope
auec celles d’Auien et Alfonce. Ensemble auscunes
termine par cette souscription : Cy finissent les subtiles fables de
Esope
et imprimeeӡ à Lyon par la Veufue de feu Barnabe
lets numérotés. Le fol. 1 a porte ce titre : Les subtiles fa|bles de
Esope
, auec celles de Auien, et Al|fonse. Et plusieurs
n-16, dont le titre encadré est ainsi conçu : Les Fables et la vie d’
Esope
avec les fables de Avian de Alphonse et de Poge,
récèdent celles d’Avianus. En voici le frontispice : The Fa-|bles of
Esope
in Englys-|she with all his lyfe and fortune, | h
est mentionnée au Catalogue dans les termes suivants : The Fables of
Esope
in English with all his life and Fortune… whereu
est vrai que la cinquantième de ce Romulus, intitulée : La Statue d’
Esope
, a été également omise dans le Dérivé complet, c
▲