/ 94
1 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Xanthus voulant tromper Esope, est trompé luy-mesme. Chapitre XI. »
Xanthus voulant tromper Esope , est trompé luy-mesme. Chapitre XI. Uu peu apre
ant tromper Esope, est trompé luy-mesme. Chapitre XI. Uu peu apres, Esope étant revenu ; comme il voulut foüiller dans le p
pres l’avoir bien lavé. Cependant, l’apprehension qu’eust Xanthus, qu’ Esope ne s’enfuyt, apres qu’il auroit apperçeu le larci
le remit dans le pot. Comme il fut donc question de servir sur table, Esope ayant vuidé les pieds dans le plat, et Xanthus en
voy-la plus que je n’en ay fait achepter ». « Il est vray » respondit Esope , « et voicy comment. Combien de pieds ont deux Po
 », continua Xanthus : « Il y en a donc cinq dans ce plat », repartit Esope , « et le Porc qu’on engraisse là bas, n’en a que
orc qu’on engraisse là bas, n’en a que trois ». Xanthus bien fâché qu’ Esope luy avoit joüé ce tour là, devant ses amis. « Hé
s ay advisé n’aguere que ce Malheureux me feroit devenir fol ? » Mais Esope qui le voulut payer de raison : « Seigneur, adjou
’appaiser, comme il vid qu’il n’avoit point de juste sujet de frapper Esope .
2 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Ennus est adopté par Esope, qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI. »
Ennus est adopté par Esope , qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI.
t adopté par Esope, qui en reçoit une grande injure. Chapitre XXVI. Esope se voyant sans enfans, s’advisa d’adopter un gent
à contrefaire une lettre, par laquelle il donnoit à entendre au nom d’ Esope , qu’il n’estoit pas si content d’adherer au Roy L
nt des problemes. Cette lettre estant cachetée avec la propre bague d’ Esope , il la presenta au Roy ; qui transporté de colere
ost à Hermippus, que sans autre forme d’enqueste, il s’en allast tuër Esope , comme traistre qu’il estoit. Mais il arriva de b
ui reüssit si bien au profit d’Ennus, qu’il eust toutes les charges d’ Esope , par le don que luy en fist Lycerus. Quelque temp
cerus. Quelque temps apres Nectenabo Roy des Egyptiens, ayant sçeu qu’ Esope estoit mort, escrivit incontinent une lettre au m
ion de la Tour. Il s’affligea donc d’une estrange sorte, disant qu’en Esope il avoit perdu la principale colomne de son Estat
ont il cognoissoit la cause, le fût trouver aussi tost, et luy dit qu’ Esope vivoit encore, et qu’il ne l’avoit point voulu tu
stre fâché. Ceste nouvelle plût grandement à Lycerus, à qui le pauvre Esope fut amené tout crasseux, et plain d’ordure. Le Ro
et à l’équipper d’une autre façon. Ces choses s’estans ainsi passées, Esope se justifia du crime dont Ennus l’avoit chargé, e
que le Roy recognoissant son innocence, eust fait executer Ennus, si Esope ne l’eust prié de luy faire grace. En suite de to
En suite de tout cecy, Lycerus donna la lettre de Nectenabo au subtil Esope , qui ne l’eust pas plûtost leuë, que sçachant par
questions. Lycerus renvoya donc les Ambassadeurs d’Egypte, puis remit Esope en sa premiere administration, et luy rendit Ennu
3 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — D’un seul grain de lentille qu’Esope fit cuire en un Pot, et de quelques autres choses facetieuses. Chapitre X. »
D’un seul grain de lentille qu’ Esope fit cuire en un Pot, et de quelques autres choses
uns de ses amis, qu’il voulut traicter, et commanda pour cét effect à Esope , de courir viste au logis, et d’y faire cuire un
e, de courir viste au logis, et d’y faire cuire un grain de lentille. Esope partit incontinent, et ne fût pas plustost arrivé
fûrent donc sortis des estuves, et entrez en la maison de Xanthus ; «  Esope  », luy dit-il, « apporte-nous du bain ». Esope co
maison de Xanthus ; « Esope », luy dit-il, « apporte-nous du bain ». Esope courut aussi tost prendre de l’eau du bain, et le
teur. « Qu’est-cecy, dit-il ? » « C’est de l’eau du bain », respondit Esope , « que tu as voulu que je te donnasse ». Bien que
? » luy dit-il, « ne donnes-tu point à laver ? » « Nenny », respondit Esope , « pource qu’il me seroit mal-seant de faire autr
sis à table, et que Xanthus eust demandé si la lentille estoit cuite, Esope prit la Cueiller, et tira du pot un seul grain, q
nthus la prit à mesme temps, et sur la creance qu’il eust d’abord, qu’ Esope ne luy avoit presenté ce grain tout seul, que pou
ts ; « Apporte », dit-il, « la lentille, elle est assez cuite ». Mais Esope n’ayant vuidé dans les escuelles que l’eau toute
est la lentille, luy demanda-t’il ? » « Tu l’as euë », luy respondit Esope  : « Quoy ? » reprit Xanthus, « n’y en a-t’il qu’u
a-t’il qu’un seul grain de cuict ? » « Nenny sans mentir », respondit Esope , « car tu m’as dit au singulier, que je fisse cui
pas capable de me faire enrager ». Apres ces choses, se tournant vers Esope , « Viens çà », luy dit-il, « meschant que tu és,
urceau, et nous les apporte, apres qu’ils seront promptement cuits ». Esope s’y en alla tout aussi-tost, et fit ce qui luy es
4 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ne laisse entrer qu’un seul de tous ceux que son Maistre avoit conviez. Chapitre XXI. »
Esope ne laisse entrer qu’un seul de tous ceux que son
derechef invité à disner des Orateurs, et des Philosophes, commanda à Esope de se tenir à la porte, et de ne laisser entrer q
aisser entrer que les Doctes. L’heure du disner estant donc venuë, et Esope se tenant à l’entrée du logis, qu’il avoit fermé
ermé sur luy, un des conviez s’en vint heurter à la porte, et soudain Esope luy fist cette question, « Que remuë le chien ? »
il y en eust un entre les autres qui heurta comme eux. Apres donc qu’ Esope luy eût fait la mesme question, et qu’à ces parol
pour nous empescher d’aller chez toy, tu ayes mis à la porte ce puant Esope , pour nous injurier, et nous appeller chiens ? »
esvons ». A ces mots Xanthus tout enflammé de colere, envoya chercher Esope , et luy demanda, pour quelle raison il avoit ains
il avoit ainsi honteusement chassé ses amis. « Mon Maistre », luy dit Esope , « ne m’as-tu point commandé exprés, de ne laisse
ne sont-ils donc pas sçavants ? » « Non pas que je pense », repartit Esope , « du moins ils ne m’en ont donné aucune preuve :
paroles, toute la compagnie ne sçeut respondre autre chose, sinon qu’ Esope avoit parlé doctement.
5 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du thresor trouvé par Esope, et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. »
Du thresor trouvé par Esope , et de l’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII.
’ingratitude de Xanthus. Chapitre XXII. Une autrefois Xanthus ayant Esope à sa suite, s’en alla dans un certain Cimetiere,
Epigrammes, à quoy il prit un plaisir extrême. Sur ces entrefaictes, Esope ayant fortuitement apperçeu les lettres suivantes
comprendre et confessa franchement qu’il n’entendoit pas cela. Alors Esope le regardant, « Seigneur », luy dit-il, « si par
 si tu le fais, je te donneray la liberté, et la moitié du thresor ». Esope se mit alors à foüiller prés d’une motte de terre
l’or, que tu sçaurois jamais trouver ». « A cela ne tienne », reprit Esope  ; « Sçache donc, que celuy qui cacha ce thresor d
icy tu y trouveras quantité d’or ». Xanthus estonné du grand esprit d’ Esope  ; « Je suis d’advis », luy dit-il, « de ne te poi
uis que tu és si plein de subtilité ». « Si tu ne le fais », repliqua Esope , « je m’en sçauray bien revencher ; Car je m’en i
uoy cognois-tu cela », continüa Xanthus ; « A ces lettres », adjousta Esope , « R. R. D. Q. I. T. qui signifient, Redde Regi D
ognu tout de bon que ce thresor appartenoit à un Roy, voulant adoucir Esope  : « Sois secret », luy dit-il, « et prends la moi
la moitié du thresor. Ce n’est point toy qui me le donnes, respondit Esope , mais celuy qui l’a icy caché. Que cela ne soit,
logis, où ils furent à peine arrivez, que Xanthus voulut faire mettre Esope en prison, de peur qu’il eust, que son babil ne l
tu m’accuses de meilleur courage ». « Si est-ce pourtant », respondit Esope , « qu’apres m’avoir fait du pire que tu pourras,
6 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. »
De quelle façon Esope nourrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapi
urrit, et dressa quatre Poussins d’Aigle. Chapitre XXVIII. Apres qu’ Esope eust fait venir à soy tous les oyseaux du pays, i
ses amys ; « Je suis trompé », leur dit-il, « car j’avois ouy dire qu’ Esope estoit mort, bien que toutesfois il soit icy plai
ie. En cét esquipage, s’estant assis en son Throsne, il fist appeller Esope , qui fust à peine entré, qu’il luy demanda tout h
st à peine entré, qu’il luy demanda tout haut, « à qui me compares-tu Esope , et ceux qui sont avec moy ? » « Au Soleil du Pri
, et ceux qui sont avec moy ? » « Au Soleil du Printemps », respondit Esope , « et tes Conseillers aux Espics meurs ». Ceste r
une robe blanche, il en fit prendre de rouges à ses amis ; puis quand Esope fut derechef entré ; « Que penses-tu de moy », lu
à l’entour de ma personne ? » « Je te compare au Soleil », respondit Esope , « et ceux qui t’environnent en sont comme les ra
nabo, « je n’estime rien Lycerus au prix de moy ». A ces mots, le bon Esope souriant, « ô Roy », continua t’il, « ne parle po
s Massons, pour bastir la Tour ? » « Il est vray en effet », répondit Esope , « et ils sont si prests, qu’il ne reste plus qu’
rge campagne, où il luy fist veoir l’endroit qu’il avoit déjà marqué. Esope amena donc aux quatre coings de la place, les qua
ceste engeance d’hommes volants ? » « Du pays de Lycerus », respondit Esope , « qui en a quantité à son commandement : et tout
sez habile homme pour m’en dire la cause ». « Je le feray », répondit Esope , « mais ce ne sera que demain ». Comme il fût don
omment l’affaire s’estoit passée. Nectenabo fist à l’instant appeller Esope  ; et s’estant mis à le tancer ; « D’où vient », l
Dieu ? Parle donc ? qui t’a obligé à cela ? » « Seigneur », respondit Esope , « ce que j’en ay fait a esté pour vanger le Roy
dinairement les heures de la nuict ». Nectenabo croyant avoir surpris Esope par ses propres paroles ; « Je te tiens », luy di
stion, soit allé d’Egypte en Babylone ? » « Pourquoy non », respondit Esope en sousriant, « s’il se peut faire, comme tu dis,
uestions Sophistiques, il se mit à les entretenir sur la suffisance d’ Esope , et voulut que luy-mesme fust de la partie, en un
. Comme ils se furent tous mis à table, un de ces Sophistes attaquant Esope  ; « Estranger », luy dit-il, « je t’advise que je
e demander l’esclaircissement d’une question dont je suis en doute », Esope l’ayant escouté sans s’esmouvoir ; « Tu ments »,
elles est soustenuë de trente poutres, que deux femmes environnent ». Esope l’oyant ainsi parler ; « Vrayment », dit-il, « vo
seil ; « Sans mentir », leur dit-il, « j’ay belle peur que l’esprit d’ Esope ne nous fasse tributaires du Roy Lycerus ». « Ava
s n’avons jamais sçeuës, ny ouyes ». « Voila qui ne va pas mal », dit Esope , « mais je vous feray demain response à cela ». I
ons ouy cecy de longtemps, et le sçavons veritablement ». Ce qu’oyant Esope  ; « Tant mieux », s’escria-t’il : « puis que vous
rien, et n’en avons jamais ouy parler. « Tant mieux encore », adjoûta Esope  ; « et s’il est ainsi, comme vous l’asseurez, vos
en son Royaume une telle source de doctrine ». Il fist donc compter à Esope l’argent du tribut accordé entr’eux, et le renvoy
7 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La vente d’Esope. Chapitre V. »
La vente d’ Esope . Chapitre V. Zenas (c’estoit le nom de celuy qu
u, ce qui fut cause, qu’il se mit à le frapper pour une legere faute. Esope ayant pris garde à cela ; « pourquoy », luy dit-i
ent je suis resolu de m’en plaindre à nostre Maistre ». Ces paroles d’ Esope estonnerent fort le Mestayer Zenas, si bien qu’ap
t mettre en doute que mes affaires n’aillent tres-mal, s’il arrive qu’ Esope fasse sa plaincte tout le premier. Je suis donc d
cela », luy repliqua Zenas ; « tout ce que j’ay à vous dire, c’est qu’ Esope , qui jusques icy semble avoir esté muet, a mainte
r luy témoigner son ressentiment ; « Va », luy dit-il, « je te remets Esope , pour en faire à ta volonté, et le vendre, ou le
nner à qui bon te semblera ». Apres donc que Zenas pouvant disposer d’ Esope , luy eust fait sçavoir combien grand estoit l’emp
eust fait sçavoir combien grand estoit l’empire qu’il avoit sur luy, Esope sans s’estonner ; « Je n’empesche pas », luy dit-
». Le marchand l’ayant alors voulu voir, Zenas fist incontinent venir Esope . Mais l’autre ne l’eust pas plustost avisé, que s
faire voir ce malencontre ». Il voulut là dessus passer outre : mais Esope le suivant, « Arreste un peu », luy dit-il. A ces
uy dit-il. A ces mots le marchand tourna visage, et bien fâché contre Esope  : « va-t’en loing de moy », s’escria-t’il, « mast
e moy », s’escria-t’il, « mastin que tu és ». « Tout beau », repartit Esope , « à tout le moins dy moy quelle affaire t’ameine
’une marchandise inutile et gastée ». « Si est-ce pourtant », adjoûta Esope , « que tu m’achepteras, si tu me veux croire, et
es la haine de tout le monde ? » « Je m’en vay te le dire », repartit Esope  : « n’as-tu point chez toy quelques enfans qui so
rivé en sa maison, que deux enfants qui estoient à la mammelle voyant Esope , en eurent peur aussi-tost, et se mirent à crier.
Esope, en eurent peur aussi-tost, et se mirent à crier. Ce que voyant Esope  ; « Et bien », dit-il à son nouveau Maistre, « ne
8 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope est derechef vendu. Chapitre VII. »
Esope est derechef vendu. Chapitre VII. Quand le marc
remier estoit un Grammairien, le second un Musicien, et le troisiesme Esope . Apres qu’un de ses amis luy eust conseillé de fa
et le Musicien, et les mit en vente en plein marché. Mais d’autant qu’ Esope ne pouvoit s’accommoder d’aucun habit, pour estre
n, qui obscurcit ainsi le lustre des autres ? » Or bien que le pauvre Esope servit d’une matiere de raillerie à plusieurs, si
oyant les deux jeunes Esclaves si bien habillez, et tout au contraire Esope , qui estoit au milieu d’eux, si contre-faict, et
luy dit Xanthus, « Toutes choses », repartit le Musicien. A ces mots, Esope se mit à rire : A quoy le disciple de Xanthus aya
’eux, luy en ayant demandé la cause ; « Retire-toy d’icy », respondit Esope , « ô brebis de mer » ; Paroles qui le rendirent s
reprit Xanthus : « Toutes choses », replicqua l’Esclave. Ce qu’oyant Esope , le rire luy échappa, comme auparavant. A cause d
fin de n’employer mal nostre argent ». Là dessus estant retourné vers Esope  ; « Réjouy-toy », luy dit-il. « Pourquoy ? » resp
rné vers Esope ; « Réjouy-toy », luy dit-il. « Pourquoy ? » respondit Esope , « estois-je maintenant triste ? » « Je te saluë 
« Je te saluë », adjoûta Xanthus ; « Et moy je te saluë aussi », dit Esope . Le Philosophe n’estant pas moins estonné que ses
ponce, « Qui es-tu ? », luy demanda-t’il. « Je suis noir », respondit Esope  ; « Ce n’est pas ce que je desire sçavoir de toy 
on païs, ou le lieu d’où tu és sorty ». « Du ventre de ma Mere », dit Esope . « Ce n’est point encore cela », repartit le Phil
naissance que je te demande ». « Je ne me souviens point », replicqua Esope , « que ma mere m’ait jamais declaré, si le lieu o
bas ». « Que sçais tu faire ? » continüa Xanthus. « Rien », respondit Esope  ; « D’où vient cela ? », adjoûta le Philosophe ;
Esope ; « D’où vient cela ? », adjoûta le Philosophe ; « C’est », dit Esope , « de ce que mes compagnons se sont vantez de sça
ut, et qu’ainsi ils ne m’ont rien laissé de reste ». Ces subtilitez d’ Esope plurent si fort aux Escoliers de Xanthus, que tou
nterrogé s’il vouloit qu’il l’acheptast ? « Ne vois-tu pas », luy dit Esope , « que c’est une affaire, en laquelle tu n’as nul
achepté, ne t’enfuyras tu point ? » « Si je le veux faire, respondit Esope en riant, je ne me serviray nullement de ton cons
« mais je suis fâché que tu és si laid ». « O Philosophe », repartit Esope , « il faut considerer l’esprit, non pas le visage
ers les luy donnerent incontinent, et ainsi Xanthus demeura maistre d’ Esope . Cependant les Fermiers, qui estoient là presents
u’un châcun avoit honte de se declarer, pour raison d’un si bas prix, Esope qui estoit au milieu, « C’est moy », s’écria-t’il
9 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre XX. »
Esope découvre le derriere de sa Maistresse. Chapitre X
peu apres Xanthus voulant donner à disner à ses escoliers, fist venir Esope , et luy commanda qu’il eust à tenir prest le fest
fist venir Esope, et luy commanda qu’il eust à tenir prest le festin. Esope s’en alla donc au Marché, d’où il apporta tout ce
ur que la viande ne soit bien gardée ; car mon derriere a des yeux ». Esope ayant donc appresté tous les autres mets, les app
out scandalisé de voir une chose si honteuse ; « Paillard », dit-il à Esope , « d’où vient tout ce beau mesnage ? » « Seigneur
Esope, « d’où vient tout ce beau mesnage ? » « Seigneur », respondit Esope , « quand j’ay mis les viandes sur la table, j’ay
10 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De la response qu’Esope fist à un Juge. Chapitre XVII. »
De la response qu’ Esope fist à un Juge. Chapitre XVII. Le lendemain, Es
e la response qu’Esope fist à un Juge. Chapitre XVII. Le lendemain, Esope eust commandement de son Maistre de s’en aller au
phe Xanthus, luy demanda où il alloit ? « Je ne sçay », luy respondit Esope , sans en dire d’avantage ; ce qui fut cause que s
, qui s’en alloit aux estuves, il osta la pierre, et la mit ailleurs. Esope estant donc retourné vers son Maistre ; « Seigneu
rouvant du monde à la foule, « Qu’est-cecy », luy dit-il, « ô menteur Esope , ne m’as tu pas asseuré que tu n’as veu ceans qu’
euré que tu n’as veu ceans qu’un homme ? » « Il est vray », respondit Esope , « et je le soustiens encore. Car à l’entrée de l
us approuvant cela, « Sans mentir », dit il, « rien ne peut empescher Esope , d’estre toûjours prompt en ses reparties ».
11 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Partement d’Esope, et son arrivée en Lydie. Chapitre XXIV. »
arrivée en Lydie. Chapitre XXIV. Comme ils furent arrivez en Lydie, Esope se presenta devant le Roy, qui s’estant mis en co
un si petit homme m’ait empesché de subjuguer une si grande Isle ? ». Esope s’estant mis alors à parler, il le fist ainsi. « 
fforme, je loge une ame qui ne sçauroit rien flatter ». Ces paroles d’ Esope donnerent ensemble de l’admiration et de la pitié
semble de l’admiration et de la pitié au Roy, qui luy respondit ; « ô Esope ce n’est pas moy qui te donne la vie, mais bien l
nc ce que tu voudras, et je te l’accorderay ». « Seigneur », adjousta Esope , « toute la priere que j’ay à te faire, c’est qu’
se laisser en paix les Samiens ». « Je le veux », dit le Roy et alors Esope prosterné à ses pieds, l’en remercia tres-humblem
12 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du present fait à la maistresse de Xanthus. Chapitre XII. »
choisir quelques-unes des viandes les plus exquises, et les donnant à Esope , qui estoit auprés de luy ; « Va-t’en », dit-il,
prés de luy ; « Va-t’en », dit-il, « et porte cecy à ma bien-aymée ». Esope s’en alla en mesme temps, disant à par soy le lon
s’il avoit tout donné à sa bien aymée ; « Elle a eu tout », respondit Esope , « et l’a mangé en ma presence ». « Qu’a-t’elle d
 ». « Qu’a-t’elle dit en mangeant », adjousta Xanthus ? « Rien », dit Esope , « mais elle t’en a remercié à par soy ». Cependa
ivisions et de grands desordres parmy les hommes ? » A quoy le subtil Esope , qui étoit auprés de luy, respondit ainsi ; « Ce
eu que le Pourceau faisoit un estrange bruict ? « Pource », respondit Esope , « qu’on a accoustumé de tirer le laict à la Breb
ut Xanthus, qui en estant tout hors de soy ; « Asseurément », dit-il, Esope m’a fait encore quelque tour de son mestier : Pui
x langages ? N’est-ce pas à toy seule que j’ay envoyé les viandes, qu’ Esope te doit avoir données ? ». « Par le Dieu Jupiter 
, mais bien à ta chienne ». Xanthus ayant fait à mesme temps appeller Esope  : « Vien çà », luy dit-il, « à qui as-tu baillé c
baillé ce dequoy je t’avois chargé ? » « A ta bien aymée », respondit Esope . Surquoy Xanthus s’estant enquis de sa femme, si
voit rien reçeu : « Rien du tout », dit-elle « Mais toy mesme (reprit Esope parlant à son Maistre) à qui m’as-tu ordonné de f
rdonné de faire ce present ? » « A ma bien aymée », continua Xanthus, Esope fit alors venir la chienne, et s’adressant à Xant
ueuë. Il falloit donc bien, ce me semble, Seigneur, que tu me disses, Esope porte cecy à ma femme, et non pas à ma bien aymée
croire, et le quittant là, se retira chez ses parents. Ce que voyant Esope , « hé bien ! mon Maistre », dit-il, « ne vous avo
13 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De quelles viandes Esope traicta les Hostes de Xanthus. Chapitre XIV. »
De quelles viandes Esope traicta les Hostes de Xanthus. Chapitre XIV. Qu
convia derechef ses escoliers à disner, et commanda pour cét effect à Esope qu’il acheptast ce qu’il trouveroit de meilleur,
s que tu nous as servies ? » Xanthus s’estant mis alors en colere : «  Esope  », dit-il, « n’as-tu donc point autre chose à nou
n’as-tu donc point autre chose à nous donner ? » « Nenny », respondit Esope . « Vilain bout d’homme », continüa Xanthus, « ne
e bon, et d’excellent ? » « C’est par là que j’ay gaigné », replicqua Esope , « et je suis bien aise de ce que tu me reprends
oir qu’il n’y a rien de meilleur que la langue ». Ces raisonnements d’ Esope furent approuvez par les escoliers, qui le loüant
14 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Xanthus fait un present d’Esope à sa femme. Chapitre VIII. »
Xanthus fait un present d’ Esope à sa femme. Chapitre VIII. Esope se mit donc à
Xanthus fait un present d’Esope à sa femme. Chapitre VIII. Esope se mit donc à suivre Xanthus, comme il s’en alloi
fuïray ». « Pourquoy cela ? » ; reprit Xanthus. « Pource », respondit Esope , « que je ne pourray jamais servir un tel Maistre
is exprés, pour éviter trois grands maux ? » « Quels maux ? » demanda Esope . « Si je me fusse tenu debout », repartit Xanthus
en allant au logis, où apres qu’ils furent arrivez, Xanthus voulut qu’ Esope demeurât devant la porte, pource, disoit il, qu’i
e toute estonnée, luy demanda s’il n’estoit point celuy qu’on nommoit Esope  ? « Je le suis en effect », luy respondit-il. « P
e découppe le visage. Mais sur tout, garde toy bien de m’approcher ». Esope entra tout à mesme temps, et se presenta devant l
langages n’estonnerent point autrement Xanthus, qui se tournant vers Esope , se mit à le reprendre, de ce qu’en chemin le voy
que cependant, il demeuroit muet devant sa femme. A quoy l’ingenieux Esope ayant fait response, qu’il l’a jettait dans un go
sçais-tu pas, que je l’ayme comme moy-mesme ? ». « Quoy ? » repartit Esope , « Tu t’arrestes donc à l’amour d’une femme ». « 
tif esclave, j’en suis en effect extrémement passionné ». A ces mots, Esope frappant du pied. « O Dieux », s’écria-t’il, « le
e veux donc faire ma paix avecque luy ». Alors Xanthus s’addressant à Esope  : « Te voila bien, puis que tu és reconcilié avec
que tu és reconcilié avec ta Maistresse ». « Il est vray », respondit Esope , en riant, « Car ce n’est pas peu de chose, que d
15 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — L’ingratitude de Xanthus. Chapitre XIX. »
tude de Xanthus. Chapitre XIX. Comme ils furent de retour au logis, Esope s’addressant à son Maistre ; « Seigneur », luy di
Comme au contraire, s’il n’y en a qu’une l’Augure en sera mauvais ». Esope sortit doncques du logis, et apperçeut fortuiteme
s’y en alloit, l’une s’envola ; ce qui fit que s’estant mis à tancer Esope  ; « Malheureux homme », luy dit-il, « ne m’as-tu
« ne m’as-tu pas asseuré qu’il y en avoit deux ? » « Ouy », respondit Esope , « mais l’une s’en est volée ». « Et quoy », repr
plus estonné qu’auparavant, de la merveilleuse vivacité de l’esprit d’ Esope , ne voulut point qu’on le battist d’avantage.
16 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Par quelle advanture Esope reçeut le don de bien parler. Chapitre IIII. »
Par quelle advanture Esope reçeut le don de bien parler. Chapitre IIII. Le
mmes, s’estant fortuitement égarez de leur chemin, firent rencontre d’ Esope , et le prierent instamment, par Jupiter l’Hospita
spitalier, de leur monstrer par où il falloit aller à la Ville. Alors Esope les ayant premierement fait asseoir à l’ombre d’u
ar des prieres, qu’ils firent en sa faveur. Ces choses ainsi passées, Esope s’en retourna, et fut saisy d’un profond sommeil,
i d’un bon office, on n’en doit esperer que du bien ». De ceste façon Esope tout réjouy d’une si belle advanture, se remit à
17 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope se justifie devant son Maistre, et luy fait voir qui avoit mangé les figues. Chapitre III. »
Esope se justifie devant son Maistre, et luy fait voir
les luy garder jusques à son retour des bains. Sur ses entre-faites, Esope s’en estant allé au logis pour quelques affaires,
gues : Que si nostre Maistre les demande, nous luy ferons accroire qu’ Esope les aura mangées, et témoignerons nous deux contr
qu’ils en faisoient ; « malheur sur toy », disoient-ils, « miserable Esope  ». Quelque temps apres, leur Maistre estant de re
qu’on luy apportast ses figues. Mais apres qu’on luy eust respondu qu’ Esope les avoit mangées, il se mit fort en colere, et c
llier, et manger les figues que j’avois commandé qu’on me gardast ? » Esope bien estonné de ces langages, les escoutoit tout
yen celuy d’entr’eux qui auroit mangé les figues. Ceste proposition d’ Esope plust fort à son Maistre, qui bien estonné du bon
18 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — De l’affranchissement d’Esope. Chapitre XXIII. »
De l’affranchissement d’ Esope . Chapitre XXIII. Il advint en ce temps-là une c
devint tout pensif, et se plongea dans une profonde melancolie. Mais Esope cognoissant fort bien d’où procedoit cét ennuy ;
e deshonneur n’en sera qu’à moy ». Xanthus rasseuré par ces paroles d’ Esope , se resolut de le croire, et ne faillist point le
estant si laid et si contrefaict ? » Voila comme ils se mocquoient d’ Esope , qui toutesfois ne s’en troubla point. Mais apres
ieur du vin ? » Tous les assistans fort satisfaits de ces paroles ; «  Esope  », s’escrierent-ils, « si tu peux assister la Vil
peuple s’escria pour lors d’un commun accord : « ô Xanthus, affranchy Esope  : obey aux Samiens, et fay ce bien à leur Ville !
rément », luy dit-il, « si tu ne veux obeyr au peuple, j’affranchiray Esope tout maintenant, et il sera fait semblable à toy 
stant pas possible à Xanthus de s’en dédire, il s’y accorda, et ainsi Esope fût declaré affranchy par un cry public qu’un tro
en ces termes. « Le Philosophe Xanthus donne aux Samiens la liberté d’ Esope  », et ainsi se trouva veritable, ce qu’un peu aup
erté d’Esope », et ainsi se trouva veritable, ce qu’un peu auparavant Esope avoit dit à son Maistre par ces paroles, je t’adv
bler pour en consulter ; ils treuverent à propos de prendre l’advis d’ Esope , qui pour response à leur demande ; « Messieurs »
nse pas que tu puisses jamais vaincre les Samiens, tant qu’ils auront Esope avec eux, et qu’ils se gouverneront par son advis
ain aux Samiens un Ambassadeur, avec charge expresse de leur demander Esope  : comme en effect ils se resolurent de l’envoyer
Esope : comme en effect ils se resolurent de l’envoyer au Roy. Ce qu’ Esope ayant appris, et s’estant presenté devant l’assem
nt incontinent le sens de la Fable, et resolurent entr’eux de retenir Esope . Mais luy ne le voulut pas, et s’estant mis à la
19 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Invention d’Esope, pour faire retourner sa Maistresse avec Xanthus. Chapitre XIII. »
Invention d’ Esope , pour faire retourner sa Maistresse avec Xanthus.
entir : Dequoy Xanthus fût plus en peine qu’auparavant. Ce qui fit qu’ Esope s’adressant à luy : « Seigneur », luy dit-il, « t
celuy qui en a besoin ? » « C’est le Philosophe Xanthus », respondit Esope , « Car il se doit marier demain ». Le valet ayant
arier demain ». Le valet ayant appris ces belles nouvelles, laissa là Esope , et monté qu’il fût en la chambre, il fit sçavoir
ier à une autre femme durant ma vie ». Voylà quelle fut l’invention d’ Esope , qui trouva moyen de rappeller en la maison la fe
20 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du second service de Langues. Chapitre XV. »
eur pour le donner à ses escoliers, qui devoient soupper avecque luy. Esope s’en alla donc au marché, et sans rien changer de
angues qu’on nous presente ? » Mais sans s’arrester à leurs discours, Esope en apporta d’autres, et d’autres encore, jusqu’à
cellent que toute autre chose ! » « Et quoy, mon Maistre », respondit Esope , « y a-t’il rien de plus mauvais que la langue ?
luspart des fautes et des malheurs qui nous arrivent en cette vie ? » Esope n’eust pas plustost achevé ces mots qu’un des Ass
se devenir fol, Car tel qu’est son corps, tel est son esprit » ; Mais Esope le renvoya bien viste, et sans s’émouvoir autreme
21 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Subtile response d’Esope, touchant les superfluitez que la Nature rejette. Chapitre XVIII. »
Subtile response d’ Esope , touchant les superfluitez que la Nature rejette.
au sortir de la garde-robbe, il prit fantasie à Xanthus de demander à Esope , « pourquoy les hommes souloient regarder leur or
mes souloient regarder leur ordure, apres avoir purgé leur ventre ? » Esope voulant tout aussi tost satisfaire à ceste demand
s-jà bien à penser à Xanthus, qui ne sçavoit presque où il en estoit. Esope estant donc prés de luy, « Mon Maistre », dit-il,
s aux enfers ». « Ce sera donc toy qu’on y traisnera », luy respondit Esope . Voila cependant qu’un des Disciples de Xanthus v
u’il ne trouva plus sa bague en son doigt. Ayant donc voulu sçavoir d’ Esope s’il ne l’avoit point veuë, « Nenny », luy respon
ison ». « Pourquoy cela », luy demanda Xanthus ? « Pource », repartit Esope , « que hier estant yvre tu demeuras d’accord de b
, d’adresse, et d’experience ». « Pour t’en parler franchement », dit Esope , « l’on sçait assez que tu t’es offert à une chos
reprise, et que Xanthus eust dit et executé de poinct en poinct ce qu’ Esope luy avoit enseigné, le Peuple s’en estonna, et le
22 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Le voyage d’Esope en Delphes. Chapitre XXIX. »
Le voyage d’ Esope en Delphes. Chapitre XXIX. Quelque temps apres,
Le voyage d’Esope en Delphes. Chapitre XXIX. Quelque temps apres, Esope ayant resolu de faire un voyage en Grece, pria le
ls le respectassent autrement, et luy fissent aucune sorte d’honneur, Esope s’adressant à eux ; « Hommes Delphiens », leur di
leur Ville, et de le mettre secrettement dans la male ou la valise d’ Esope . Un peu apres comme il ne se doutoit aucunement d
rirent et la monstrerent aux Citoyens, qui en firent un grand bruict. Esope cognoissant bien par là que c’étoit une partie qu
t d’une commune voix ils le condamnerent à mourir. Durant ces choses, Esope voyant qu’il n’y avoit point de subtilité qui fus
is, qu’on appelloit Damas, il luy demanda la cause de sa plaincte, qu’ Esope luy fit cognoistre en ces termes. « Une femme »,
it le Laboureur, “et c’est tout de bon”. J’en fay de mesme », conclud Esope , « et ne me feints point en mes regrets : Car m’e
23 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans soucy. Chapitre XVI. »
Esope ameine à son Maistre un homme niais, et sans souc
s soucy. Chapitre XVI. Xanthus n’eût pas plûtost ouy la response qu’ Esope venoit de faire a ses hostes, que n’ayant rien si
un peu trop de soucy, monstre-moy quelque homme qui n’en ait point ». Esope ne respondit rien à cela, mais s’en alla le lende
ui est celuy-cy ? », dit-il : « C’est l’homme sans soucy », respondit Esope . Alors Xanthus parlant tout bas à sa femme, « fay
, et ne manque point, affin que je trouve un sujet de bien estreiller Esope  ». Apres ces choses, « ma femme (dit-il tout haut
n souffrir, qu’on s’abbaissast jusques là pour le servir, et qu’ainsi Esope meriteroit d’estre battu, pource que son homme se
rquoy n’as tu mis du miel et du poivre dans ce gasteau ? » A ces mots Esope se sentant surpris, « Mon Maistre », respondit-il
Là dessus, il fist derechef signe à sa femme de luy obeyr, à cause d’ Esope , et commanda en mesme temps, qu’on luy apportast
avoit point de malice en son fait, s’en estonna grandement, et dit à Esope  ; « Vrayment tu n’as pas eu mauvaise raison d’app
24 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La response d’Esope à un Jardinier. Chapitre IX. »
La response d’ Esope à un Jardinier. Chapitre IX. Le jour d’apres, X
pe à un Jardinier. Chapitre IX. Le jour d’apres, Xanthus commanda à Esope de le suivre, et le mena en un Jardin, pour y ach
, pour y achepter des herbes. Le Jardinier en ayant fait un faisseau, Esope le prit, et alors comme Xanthus voulust payer, le
ntre les autres, estoit un effet de la Providence Divine. Ce qu’oyant Esope , qui étoit là present, il se prit à rire ; Son Ma
se mocquer, qu’il rioit ainsi ? « Je me mocque voirement », respondit Esope , « non pas de toy, mais de celuy qui t’a instruic
autant d’esprit qu’il en faut, pour satisfaire à ma question ». Alors Esope prenant la parole ; « Quand une femme », dit-il,
25 (1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 19 » p. 8
Chambry 19 Αἴσωπος ἐν ναυπηγίῳ - Esope dans un chantier naval. Αἴσωπος ὁ λογοποιὸς σχ
ας ἐξ αὐτῶν ἐπισπώμενοι. Codd. Pa 18 Pb 8 Pd 9 Pe 13 Mb 44. Un jour Esope le fabuliste étant de loisir entra dans un chanti
e. Les ouvriers le raillèrent et le provoquèrent à la réplique. Alors Esope leur dit : « Autrefois il n’y avait que le chaos
26 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — D’un fardeau, dont Esope se chargea. Chapitre VI. »
D’un fardeau, dont Esope se chargea. Chapitre VI. Quelque temps aprés qu
aistre, et partagerent entr’eux les fardeaux qu’ils avoient à porter. Esope se mit alors à les prier de luy donner le moins p
l’autre. Dequoy le marchand bien estonné ; « Asseurément », dit il, «  Esope a des-jà gaigné l’argent que il me couste, puis q
vez au logis où ils devoient disner, et qu’on eust commandé au subtil Esope de distribuër à châcun sa portion de pain, ils en
ttoient en doute si celuy qu’ils voyoient devant eux estoit ce vilain Esope , ou bien quelque autre que luy. Mais enfin comme
27 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Esope instruit Ennus, et luy donne des preceptes pour vivre en homme de bien. Chapitre XXVII. »
Esope instruit Ennus, et luy donne des preceptes pour v
ivre en homme de bien. Chapitre XXVII. Ennus estant remis en grace, Esope l’accueillit si genereusement, qu’il ne le voulut
açon de vivre des méchants ». Voila quelles furent les instructions d’ Esope à Ennus son fils adoptif, qui le toucherent si av
’ame, qu’étant frappé comme d’une flesche, tant par la remonstrance d’ Esope , que par le remors de sa conscience, il en mourut
28 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — En quel temps Esope composa ses Fables. Chapitre XXV. »
En quel temps Esope composa ses Fables. Chapitre XXV. Ce fut en ce
Esope composa ses Fables. Chapitre XXV. Ce fut en ce mesme temps qu’ Esope composa ses Fables, qu’il laissa au Roy Cresus, e
eux qui n’y pouvoient respondre, payoient le tribut eux-mesmes. Ainsi Esope entendant fort bien tous les problesmes qu’on env
29 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Description du corps, et de la vivacité de son esprit. Chapitre II. »
Description du corps, et de la vivacité de son esprit. Chapitre II. Esope ne fût pas seulement serf de condition, mais le p
s lévres grosses, et le teinct noir, d’où luy fust donné son nom, car Esope signifie le mesme qu’Ethiopien. Avecque cela il e
30 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — Du Pays, et de la condition d’Esope. Chapitre J . »
Du Pays, et de la condition d’ Esope . Chapitre J . Je sçay qu’il s’est trouvé plusie
rs d’apparence, que par une secrette inspiration des Dieux immortels, Esope n’ait parfaictement sçeu la Moralle, il est vray-
randement contraires et differentes. Car la Nature ayant fait naistre Esope d’un Esprit libre, la Loy des hommes livra son co
31 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre premier. — XVI. La mort et le Buscheron. » p. 60
’en dit tout autant.


 Ce sujet a esté traité d’une autre façon par Esope , comme la Fable suivante le fera voir. Je composa
nal, et que je laissois passer un des plus beaux traits qui fust dans Esope . Cela m’obligea d’y avoir recours. Nous ne sçauri
la gloire de les bien suivre. Je joints toutefois ma Fable à celle d’ Esope  : non que la mienne le merite : mais à cause du m
32 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — II. Le Lion et le Chasseur. » p. 326
de parole perduë. Phedre estoit si succint, qu’aucuns l’en ont blâmé. Esope en moins de mots s’est encore exprimé. Mais sur t
Vers ; Bien ou mal, je le laisse à juger aux Experts. Voyons-le avec Esope en un sujet semblable. L’un ameine un Chasseur, l
, Y cousant en chemin quelque trait seulement. Voicy comme à peu prés Esope le raconte. Un Pâtre à ses Brebis trouvant quel
33 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LA VIE. D’ESOPE. PHRYGIEN. Tirée du Grec de Planudes, surnommé le Grand. — La mort d’Esope. Chapitre XXX. »
La mort d’ Esope . Chapitre XXX. Ces choses s’estant ainsi passée
es choses s’estant ainsi passées, les Delphiens s’en allerent treuver Esope , et le tirerent de la prison, pour le traisner en
moyen elle les devora tous deux. Il en est de mesme de moy », reprit Esope  : « vous me traisnez injustement à la mort, mais
urez-vous qu’il ne laissera jamais impunie l’impieté des meschants ». Esope tenoit ce langage aux Delphiens, qui luy témoigno
sulterent l’Oracle, qui leur respondit qu’il falloit expier la mort d’ Esope . Sçachant donc bien qu’eux seulement en étoient c
s sçavans hommes de ce temps-là, estans advertis de la fin tragique d’ Esope , s’en allerent tous en Delphes, où s’estans enqui
34 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — XX. Testament expliqué par Esope. » p. 512
XX. Testament expliqué par Esope . Si ce qu’on dit d’Esope est vray, C’estoit l’
XX. Testament expliqué par Esope. Si ce qu’on dit d’ Esope est vray, C’estoit l’Oracle de la Grece : Luy seu
ontre arriva. Petits et grands, tout approuva Le partage et le choix. Esope seul trouva Qu’aprés bien du temps et des peines,
35 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XVII. Le Chien qui lâche sa proye pour l’ombre. » p. 133
n n’en sçait pas La pluspart du temps le nombre. Au Chien dont parle Esope il faut les renvoyer. Ce Chien voyant sa proye en
36 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LIV. De l’Asne, et du Lion. »
n’ayent esté soüillées de quelque tache difforme. Ce que l’ingenieux Esope nous represente accortement par la Fable du Lion,
pas moins stupide que ridicule. Pour la mesme raison, tant Alciat qu’ Esope , ont fort judicieusement attribué ceste action au
et contentions, retournons, comme de coustume, moraliser avec nostre Esope . Voicy quantité d’Oiseaux assemblez qui se presen
37 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XII. Le Soleil et les Grenoüilles. » p. 314
s d’un Tyran tout le peuple en liesse Noyoit son soucy dans les pots. Esope seul trouvoit que les gens estoient sots De témoi
38 (1692) Fables choisies, mises en vers « A monseigneur, le dauphin. »
A monseigneurle dauphin. Je chante les Heros dont Esope est le Pere. Troupe de qui l’Histoire, encor que
39 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE VIII. Du Laboureur et du Serpent. »
represente quelquesfois l’ennemy de Dieu ; Et aujourd’huy nostre Sage Esope luy fait joüer un personnage presque aussi mauvai
, et qui est escrit cy-devant en l’Histoire de sa vie ; A sçavoir, qu’ Esope estant dans Babylone, à la Cour du Roy Lycerus, a
ns par cecy de la foiblesse de nostre nature, puis qu’un homme tel qu’ Esope , si excellent en esprit, et qui avoit si bien par
40 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVII. Du Chien, et de la Brebis. »
eges si dangereux, qu’il est presque impossible d’en eschapper. Ce qu’ Esope a fort bien donné à cognoistre, en faisant le Chi
tre plustost charitables, que persecuteurs. L’on ne peut donc accuser Esope d’avoir traitté trop rudement les faux tesmoins,
41 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVIII. De l’Esprevier, et de la Colombe. »
l’un mais comme cruel et injuste persecuteur de l’autre, si est-ce qu’ Esope n’auroit pas feint ceste Fable sans sujet, puis q
t chastié de quelque tort, par un plus meschant que luy ? Voylà ce qu’ Esope nous a voulu representer en ceste Fable : passons
42 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XVII. Le Liévre et la Perdrix. » p. 473
serables : Car qui peut s’asseurer d’estre toûjours heureux ? Le sage Esope dans ses Fables Nous en donne un exemple ou deux.
43 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre sixiéme. — XIII. Le Villageois et le Serpent » p. 176
XIII. Le Villageois et le Serpent Esope conte qu’un Manant Charitable autant que peu sage
44 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVIII. Du Renard, et des Raisins. »
une entreprise, apres que nous la voyons inutile. C’est la feinte qu’ Esope attribuë à son Renard, qui ne pouvant manger des
45 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE IV. Du Cerf, et de la Brebis. »
certes il y a plus de malheur que de peché. Aussi est ce pour cela qu’ Esope baille ceste cause à disputer à la Brebis, qui es
er, et mesme il nous y convie. Mais c’est assez justifier la Brebis d’ Esope . Venons maintenant à moraliser la cinquiesme de s
46 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XIX. Des Grenoüilles, et de leur Roy. »
’étre plaintes derechef de l’autre. Quant à la premiere, il semble qu’ Esope ait voulu blasmer la conduitte des hommes, qui pr
s firent naistre leur servitude. La seconde impertinence que remarque Esope en ces Grenoüilles, c’est le mescontentement qu’e
47 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXI. Du Larron, et du Chien. »
e, il y repartira de la dent, ou de la patte, comme le fidele Chien d’ Esope . Car il faut qu’il se souvienne tousjours, que la
leur propre Patrie. Venons maintenant à l’autre condition du Chien d’ Esope , qu’on ne peut mieux appeller que sagacité, qui c
48 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXVIII. Du Berger, et du Loup . »
r servir ses amis, que pour son interest propre. De là vient aussi qu’ Esope n’attribuë cette sottise qu’à un enfant, jugeant
Philosophie Morale. Que si j’estois aussi adroit à les commenter, qu’ Esope le fût à les faire, je ne croirois pas qu’il y eû
49 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLV. Du Loup, et du Chien. »
iscours sur la quarante-cinquiesme Fable. Nous pouvons bien croire Esope sur la douceur de la liberté, pour avoir depuis s
ieté de le desirer ; aussi n’est-ce point de la façon que nostre sage Esope entend de nous persuader l’amour de la liberté. C
ort de se rendre esclave, pour avoir les superfluës, et concluds avec Esope  ; qu’il vaut beaucoup mieux s’en passer, que les
50 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XX. L’Avare qui a perdu son tresor. » p. 225
l’Avare icy haut, comme luy vit en gueux. L’homme au tresor caché qu’ Esope nous propose, Servira d’exemple à la chose. Ce ma
51 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIV. D’un Laboureur et de ses Enfants. »
facilement ». Discours sur la huictante-quatriesme Fable. Ce qu’ Esope a judicieusement inventé du Laboureur, nous l’avo
ie des Histoires que j’avois déduites cy-devant. Mais il faut accuser Esope de redire aussi les mesmes choses, quoy que sous
52 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXIV. Du Singe, et du Renard. »
vieuses du bien d’autruy, qu’à cause qu’il me semble veritablement qu’ Esope luy fait joüer icy le personnage d’un homme sage
de nostre institution. Il suffit d’avoir monstré l’intention du sage Esope , à sçavoir que les gents bien avisez n’ont jamais
53 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LII. De l’Oyseleur, et du Merle. »
ura de force, plus la Republique s’augmentera ; Et partant le Merle d’ Esope avoit raison de dire à l’Oyseleur, qu’il n’auroit
54 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre deuxiéme. — FABLE I. Contre ceux qui ont le goust difficile. » p. 
’à ses Amans cette Muse a promis, Je les consacrerois aux mensonges d’ Esope  : Le mensonge et les vers de tout temps sont amis
55 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXI. Du Dieu Mercure, et d’un Charpentier. »
ante-uniesme Fable. Si mon dessein estoit d’examiner les Fables d’ Esope à la maniere des Humanistes, je m’arresterois que
e pour cela qu’il leur faille renoncer à ceux du Ciel ? A quel propos Esope auroit-il introduit un Dieu, pour la consolation
56 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXV. De la Nourrice, et du Loup. »
ment ». Discours sur la huictante-cinquiesme Fable. Il semble qu’ Esope ait voulu dire par ceste Fable, qu’il ne faut poi
tesse et d’amour ensemble. Ils font comme cét Avare dont parle nostre Esope en la septante-quatriesme Fable, qui outragea son
57 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIV. De l’Asne, et du Loup. »
sté qu’un Boucher ? » Discours sur la soixante-quatriesme Fable. Esope se moque à bon droict en cette Fable, de ceux qui
58 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCIV. Du Taureau, et du Bouc. »
euse desloyauté. Aussi ceste maniere de bassesse a esté attribuée par Esope au Bouc, le plus infect, et le plus vilain de tou
59 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXII. D’un Malade, et d’un Medecin. »
m’en vay mourant ». Discours sur la cent-douziesme Fable. Ce qu’ Esope dit icy du Medecin, nous le pouvons appliquer à u
60 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XLVI. Du Ventre, et des autres Membres. »
noistre combien sont puissantes et judicieuses les inventions du sage Esope . Je croy qu’il n’est pas besoin apres cela d’autr
61 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — XXII. L’Aloüette et ses petits, avec le Maistre d’un champ. » p. 325
. Ne t’attens qu’à toy seul, c’est un commun Proverbe. Voicy comme Esope le mit En credit. Les Aloüettes font leur nid Da
62 (1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — FABLE I. Le Buscheron et Mercure. » p. 173
es aimez ces traits, et je ne les hais pas. Quant au principal but qu’ Esope se propose, J’y tombe au moins mal que je puis. E
63 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVIII. De l’Arondelle, et des autres Oyseaux. »
mps que nous le tenions pour suspect en sa veritable affection. Ce qu’ Esope a fort judicieusement remarqué en la personne de
64 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « AU LECTEUR. Sur le sujet des Fables. »
inanimées demonstre tacitement ce que l’on veut enseigner, comme fait Esope en toutes ses Fables ; Et la tres-propre, qui con
gies d’Isidore. Mais tout cela seroit superflu, puisque dans celles d’ Esope vous avez, ce me semble, une matiere assez ample,
65 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE V. Du Chien, et de l’Ombre. »
e leur laissant attrapper que l’ombre, les rend semblables au Chien d’ Esope , en leur faisant perdre le vray morceau de chair
66 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE J. Du Coq, et de la pierre precieuse. »
sent l’honneur avec les intellectuelles. D’où il est aisé de voir, qu’ Esope a eu bonne grace en cette premiere Fable, de les
67 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LVIII. Du Chevreau, et du Loup. »
ur, sans se laisser emporter à la passion ; Ce que remarque fort bien Esope dans la repartie du Loup : Car il ne luy fait poi
68 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXI. Du Geay. »
r dans une volée trop éminente, est icy tresbien dépeinte par le sage Esope , en la personne du Geay. Cét Oiseau portant envie
69 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXII. De la Mouche, et du Chariot. »
ur admirateurs : bref, on passe pour plus impertinent que la Mouche d’ Esope , qui se vante d’avoir fait toute la poussiere de
70 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXVIII. De l’Ours, et des Mouches à Miel. »
e, et bien digne de consideration, puis qu’en cét Ouvrage l’ingenieux Esope s’est imaginé diverses peintures de ceste maniere
71 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXIII. Des Coqs, et de la Perdrix. »
ts, qui ne peuvent compatir avec elle, sans un contraste mortel. Mais Esope fournit bien une autre raison aux Courages Vertue
vent leurs entreprises. Voila donc la principale raison pour laquelle Esope veut que la Perdrix souffre patiemment sa desconv
72 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CIV. De la Corneille, et de la Cruche. »
ut tout à son aise. Discours sur la cent-quatriesme Fable. Ce qu’ Esope invente de ceste Corneille, certains Autheurs le
les compagnies, et qui approche en quelque façon de nostre sujet. Car Esope ayant si bien fait parler les Animaux, ce seroit,
iverse de la nostre, et qu’elle semble inarticulée. On dit que nostre Esope estoit de ceste opinion, et qu’il étoit l’homme d
r qu’ils le fassent par art ; mais il est bien à croire que si nostre Esope n’eust point eu de plus excellent sçavoir, que ce
propos d’aller au devant de l’opinion de ceux, qui pouvoient dire qu’ Esope n’eust jamais fait debitter ses moralitez à des a
73 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXVIII. Du Laboureur et du Serpent. »
ceux qui nous ont trompez. Pour nous figurer cette verité, le subtil Esope introduict en cette Fable le plus prudent des ani
74 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXXVII. Des Oyseaux, et des Bestes à quatre pieds. »
me de valeur et de fermeté. C’est au reste avec une grande sagesse qu’ Esope fait ordonner de la punition d’une si cruelle per
75 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXI. Du Renard, et du Bouc. »
scours abregez. Contentons-nous doncques pour ceste fois du conseil d’ Esope , qui nous deffend d’entreprendre une chose, sans
76 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXIV. De l’Homme, et d’une Idole. »
s Dieux, témoignées par de ridicules déguisements ? Et comment nostre Esope mesme, qui n’avoit pas moins de sagesse que les p
77 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XC. De deux Chiens. »
oire du souvenir de nos exploicts, comme le Chien que nous represente Esope en ceste Fable, qui se glorifioit du baston qu’on
78 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XXIII. De l’Enfantement des Montagnes. »
meraire, et qu’il condamne sa presomption, jugeant fort à propos avec Esope , que c’est la grossesse d’une Montagne, qui n’acc
79 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXIII. De l’Arbre, et du Roseau. »
la clarté de ce Discours, je dis que par l’Allegorie de nostre Fable, Esope n’a pas entendu ceste derniere espece de Sages, e
80 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXVI. Du Renard, et du Chat. »
t seulement sçavoir, s’il est le plus asseuré ; en quoy je diray avec Esope , qu’il l’est en effet, et que les ruses ne font q
81 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCII. De deux Amis, et de l’Ours. »
race d’un Prince, delaisse ingrattement celuy qu’il se vante d’aymer, Esope nous rapporte icy l’exemple d’un homme, qui aband
82 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XV. De l’Asne, et du Chien. »
e participe de tous les deux, comme aux Comediens. Ce que l’ingenieux Esope nous a voulu figurer en ceste Fable, pour monstre
83 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XVI. Du Lion, et du Rat. »
issance du Rat envers le Lion, elle a esté tres-sagement inventée par Esope , pour nous donner à entendre, qu’il n’est point d
84 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XX. Des Colombes, et du Faucon leur Roy. »
dignité de leur entendement, à l’incontinence et à l’ambition. Que si Esope rend icy les Colombes capables de ces fautes, ce
85 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXX. De l’Aigle, et du Corbeau. »
ises de cét Oyseau. Ceste maniere de presomption a esté remarquée par Esope , comme la plus commune de celles qui tombent d’or
86 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXI. De la Fourmy, et de la Cigale. »
ny a-t’il rien de si bien seant au monde qu’une laborieuse jeunesse. Esope nous represente fort bien cela par le moyen de la
87 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XCVII. Du Tygre, et du Renard. »
rop nous arrester, pour verifier par les exemples ces deux veritez qu’ Esope nous veut enseigner dans le combat du Tygre contr
88 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE X. Du Rat de Ville et de celuy de Village. »
et ravis des mesmes douceurs de là solitude. Qui s’estonnera donc si Esope donne de l’avantage au Rat villageois, et luy fai
89 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XII. De l’Aigle, et du Renard. »
’il se mesla de l’infame ministere de ses amours ? Ou bien, est-ce qu’ Esope a voulu monstrer, qu’on n’est point obligé de gar
90 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE XL. De l’Asne, et du Cheval. »
n’apprehender pas les maux à venir : C’est à quoy nous convie le sage Esope , par l’exemple de ce Cheval temeraire et presompt
91 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CXI. De Venus, et d’une Chatte. »
rme en femme. Le troisiesme poinct de mon Discours sera le vray but d’ Esope , compris dans la fin de la Fable, à sçavoir qu’on
92 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE LXXXIII. D’un Homme qui avoit deux femmes. »
ué de tout le monde. Discours sur la huictante-troisiesme Fable. Esope nous donne, ce me semble, a entendre par cette Fa
93 (1660) Les Fables d’Esope Phrygien « LES FABLES D’ESOPE PHRYGIEN. — FABLE CI. De l’Avare, et de l’Envieux. »
mme tels, mais encore d’en priver autruy, chose execrable et maudite. Esope a donc tu raison de la joindre à l’Avarice, pour
94 (1893) Les fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du moyen âge. Tome I : Phèdre et ses anciens imitateurs directs et indirects pp. -818
l’imprimeur. Les critiques avaient en définitive admis que c’était à Esope que s’appliquait la qualification d’Athénien, que
trois Boucs et le Lion. 31. Le Glaive perdu. 32. La Statue d’ Esope . ii, Epil Il est un second fait qui ressort
register. Observation correspondant à celle-ci : « Fin des fables d’ Esope mises récemment du grec en latin par le savant ma
gismunde der tochter des fūrsten tancredi , etc. Ce qui veut dire : «  Esope le célèbre fabuliste avec addition de quelques fa
eulement et suivi de ces deux phrases : Cy finist le second liure de Esope . Et commence le registre des fables du tiers. F
r liure de esope et commēce le registre des fables du second liure de Esope . Fol. f. v b. —  Cy cōmance le proheme du secon
d liure de esope et commence le registre du tiers liure des fables de Esope . Fol. h. i a. —  Cy commēce le tiers liure des
. Fol. h. i a. —  Cy commēce le tiers liure des fables subtilles de Esope . Fol. j. v b. —  Cy finist le tiers liure des s
 o, et qui occupe sept lignes : Cy finissent les subtilles fables de Esope translatees de | latin en francoys. Par reuerend
suivant : Ci commence le livre des subtilles hystoires et fables de Esope . Que toutes personnes que ce liure vouldront lire
ainsi traduite : Romuleo filӡ de Thibère de la cité daticque salut. Esope homme de Grèce, subtil et ingénieux, enseigne en
rmine par cette souscription : Cy finissent les subtilles fables de Esope translatées de latin en francoys. Par reverend do
’en comprend que 5. Voici le frontispice : Les subtiles fables  | de Esope , avec cel-|les de auiē. de alfonce. et de | poge
neuvième. L’édition porte le titre suivant : Les subtilles fables de Esope auec celle de auiē, de Alfonce, et de poge floren
Elle se termine par cette souscription : Ci finissent les fables de Esope , de Auian, de Alfonce. Et aucunes ioyeuses de Pog
ravures sur bois. Il commence par ce titre : Les subtilles fables de Esope auec celles d’Auien et Alfonce. Ensemble auscunes
termine par cette souscription : Cy finissent les subtiles fables de Esope et imprimeeӡ à Lyon par la Veufue de feu Barnabe
lets numérotés. Le fol. 1 a porte ce titre : Les subtiles fa|bles de Esope , auec celles de Auien, et Al|fonse. Et plusieurs
n-16, dont le titre encadré est ainsi conçu : Les Fables et la vie d’ Esope avec les fables de Avian de Alphonse et de Poge,
récèdent celles d’Avianus. En voici le frontispice : The Fa-|bles of Esope in Englys-|she with all his lyfe and fortune, | h
est mentionnée au Catalogue dans les termes suivants : The Fables of Esope in English with all his life and Fortune… whereu
est vrai que la cinquantième de ce Romulus, intitulée : La Statue d’ Esope , a été également omise dans le Dérivé complet, c
/ 94