(1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XII. Les Medecins. » p. 114170
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(1692) Fables choisies, mises en vers « Livre cinquiéme. — XII. Les Medecins. » p. 114170

XII.

Les Medecins.

Le Medecin Tant-pis alloit voir un malade,
Que visitoit aussi son confrere Tant-mieux,
Ce dernier esperoit, quoique son camarade
Soûtinst que le gisant iroit voir ses ayeux.
Tous deux s’estant trouvez differens pour la cure,
Leur malade paya le tribut à Nature ;
Aprés qu’en ses conseils Tant-pis eust esté cru.
Ils triomphoient encor sur cette maladie.
L’un disoit, Il est mort, je l’avois bien prévû.
S’il m’eust cru, disoit l’autre, il seroit plein de vie.