(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 329 » p. 269
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(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 329 » p. 269

Chambry 329

Σῦς <ἄγριος> καὶ ἵππος καὶ κυνηγέτης — Le sanglier, le cheval et le chasseur.

Σῦς ἄγριος καὶ ἵππος ἐν ταὐτῷ ἐνέμοντο. Τοῦ δὲ συὸς παρ’ ἕκαστα τὴν πόαν διαφθείροντος καὶ τὸ ὕδωρ θολοῦντος, ὁ ἵππος βουλόμενος αὐτὸν ἀμύνασθαι [ἐπὶ] κυνηγέτην σύμμαχον παρέλαϐε. Κἀκείνου εἰπόντος μὴ ἄλλως δύνασθαι αὐτῷ βοηθεῖν, ἐὰν μὴ χαλινόν τε ὑπομείνῃ καὶ αὐτὸν ἐπιϐάτην δέξηται, ὁ ἵππος πάντα ὑπέστη. Καὶ ὁ κυνηγέτης ἐποχηθεὶς αὐτῷ καὶ τὸν σῦν κατηγωνίσατο καὶ τὸν ἵππον προσαγαγὼν τῇ φάτνῃ προσέδησεν.

Οὕτω πολλοὶ δι’ ἀλόγιστον ὀργήν, ἕως τοὺς ἐχθροὺς ἀμύνασθαι θέλουσιν, ἑαυτοὺς ἑτέροις ὑπορρίπτουσιν.

Cod. Pa 218.

Le sanglier et le cheval partageaient le même pâtis. Comme le sanglier à chaque instant détruisait l’herbe et troublait l’eau, le cheval, voulant se venger de lui, recourut à l’aide d’un chasseur. Mais celui-ci ayant déclaré qu’il ne pouvait lui prêter main-forte que s’il consentait à recevoir un frein et à le prendre lui-même sur son dos, le cheval se soumit à toutes ses exigences. Alors le chasseur monté sur son dos mit le sanglier hors de combat, et, emmenant le cheval chez lui, l’attacha au râtelier.

Ainsi bien des gens, en voulant, sous le coup d’une colère aveugle, se venger de leurs ennemis, se jettent sous le joug d’autrui.