(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 260 » p. 355
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(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 260 » p. 355

Chambry 260

Ὁδοιπόρος καὶ Ἀλήθεια — Le voyageur et la vérité.

Ὁδοιπορῶν τις ἐν ἐρήμῳ εὗρε γυναῖκα μόνην κατηφῆ ἑστῶσαν, καί φησιν αὐτῇ· « Τίς εἶ ; » Ἡ δὲ ἔφη· « Ἀλήθεια. – Καὶ διὰ ποίαν αἰτίαν τὴν πόλιν ἀφεῖσα τὴν ἐρημίαν οἰκεῖς ; » Ἡ δὲ εἶπεν· « Ὅτι τοῖς πάλαι καιροῖς παρ’ ὀλίγοις ἦν τὸ ψεῦδος· νῦν δὲ εἰς πάντας ἀνθρώπους ἐστίν, ἐάν τι ἀκούειν καὶ λέγειν θέλῃς. »

Ὅτι κάκιστος βίος καὶ πονηρὸς τοῖς ἀνθρώποις ἐστίν, ὅτε τὸ ψεῦδος προκρίνεται τῆς ἀληθείας.

Cod. Ba 98.

Un voyageur qui passait dans un désert rencontra une femme solitaire qui tenait ses yeux baissés. « Qui es-tu ? » demanda-t-il. « La Vérité », répondit-elle. « Et pour quel motif as-tu quitté la ville et habites-tu le désert ? » Elle répondit : « Parce que, dans les temps anciens, le mensonge ne se rencontrait que chez un petit nombre d’hommes ; maintenant il est chez tous, quoi qu’on entende et quoi qu’on dise. »

La vie devient mauvaise et pénible pour les hommes, lorsque le mensonge prévaut sur la vérité.