(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 218 » p. 153
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(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 218 » p. 153

Chambry 218

Λύκοι καὶ πρόϐατα — Les loups et les moutons.

Λύκοι ἐπιϐουλεύοντες ποίμνῃ προϐάτων, ἐπειδὴ οὐκ ἠδύναντο αὐτῶν περιγενέσθαι διὰ τοὺς φυλάττοντας αὐτὰ κύνας, ἔγνωσαν δεῖν διὰ δόλου τοῦτο πρᾶξαι. Καὶ πέμψαντες πρέσϐεις ἐξῄτουν παρ’ αὐτῶν τοὺς κύνας, λέγοντες ὡς ἐκεῖνοι τῆς ἔχθρας αἴτιοί εἰσιν, καί, εἰ ἐγχειρίσουσιν αὐτούς, εἰρήνη μεταξὺ αὐτῶν γενήσεται. Τὰ δὲ πρόϐατα μὴ προϊδόμενα τὸ μέλλον ἐξέδωκαν αὐτούς, καὶ οἱ λύκοι περιγενόμενοι ἐκείνων ῥᾳδίως καὶ τὴν ποίμνην ἀφύλακτον οὖσαν διέφθειραν.

Οὗτω καὶ τῶν πόλεων αἱ τοὺς δημαγωγοὺς ῥᾳδίως προδιδοῦσαι λανθάνουσι καὶ αὐταὶ ταχέως πολεμίοις χειρούμεναι.

Codd. Pa 148 Pb 151 Pd 35 Ma 102.

Des loups cherchaient à surprendre un troupeau de moutons. Ne pouvant s’en rendre maîtres, à cause des chiens qui les gardaient, ils résolurent d’user de ruse pour en venir à leurs fins. Ils envoyèrent des députés demander aux moutons de livrer leurs chiens. C’étaient les chiens, disaient-ils, qui étaient cause de leur inimitié ; on n’avait qu’à les leur livrer ; et la paix régnerait entre eux. Les moutons ne prévoyant pas ce qui allait arriver, livrèrent les chiens, et les loups, s’en étant rendus maîtres, égorgèrent facilement le troupeau qui n’était plus gardé.

Il en est ainsi dans les États : ceux qui livrent facilement leurs orateurs ne se doutent pas qu’ils seront bientôt assujettis à leurs ennemis.