Chambry 205
Λέων καὶ λαγωός — Le lion et le lièvre.
Λέων περιτυχών λαγωῷ κοιμωμένῳ, τοῦτον ἔμελλε καταφαγεῖν· μεταξὺ δὲ θεασάμενος ἔλαφον παριοῦσαν, ἀφεὶς τὸν λαγωόν, ἐκείνην ἐδίωκεν. Ὁ μὲν οὖν παρὰ τὸν ψόφον ἐξαναστὰς ἔφυγεν. Ὁ δὲ λέων ἐπὶ πολὺ διώξας τὴν ἔλαφον, ἐπειδὴ καταλαϐεῖν οὐκ ἠδυνήθη, ἐπανῆλθεν ἐπὶ τὸν λαγωόν· εὑρὼν δὲ καὶ αὐτὸν πεφευγότα ἔφη· « Ἀλλ’ ἐγὼ δίκαια πέπονθα, ὅτι ἀφεὶς τὴν ἐν χερσὶ βοράν, ἐλπίδα μείζονα προέκρινα. »
Οὕτως ἔνιοι τῶν ἀνθρώπων μετρίοις κέρδεσι μὴ ἀρκούμενοι, μείζονας δὲ ἐλπίδας διώκοντες λανθάνουσι καὶ τὰ ἐν χερσὶ προϊέμενοι.
Un lion, étant tombé sur un lièvre endormi, allait le dévorer ; mais entre temps il vit passer un cerf : il laissa le lièvre et donna la chasse au cerf. Or le lièvre, éveillé par le bruit, prit la fuite ; et le lion, avant poursuivi le cerf au loin, sans pouvoir l’atteindre, revint au lièvre et trouva qu’il s’était sauvé lui aussi. « C’est bien fait pour moi, dit-il, puisque lâchant la pâture que j’avais en main, j’ai préféré l’espoir d’une plus belle proie. »
Ainsi parfois les hommes, au lieu de se contenter de profils modérés, poursuivent de plus belles espérances, et lâchent imprudemment ce qu’ils ont en main.