(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 193 » p. 333
/ 1093
(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 193 » p. 333

Chambry 193

Λαγωὸς καὶ ἀλώπηξ — Le lièvre et le renard.

Ὁ λαγωὸς τῇ ἀλώπεκι· « Ὄντως πολλὰ κερδαίνεις ἢ ἔχεις ὅτι ὄνομά σοι κερδώ ἐστιν ; » Ἡ δὲ ἀλώπηξ· « Εἰ ἀπιστεῖς, ἔφη, δεῦρο· ἐγὼ ἑστιῶ σε. » Ὁ δὲ ἠκολούθει καὶ ἦν ἔνδον οὐδὲν ἢ ὁ λαγωὸς δεῖπνος τῇ ἀλώπεκι. Ὁ δὲ λαγωὸς ἔφη· « Σὺν κακῷ μέν, ἀλλ’ ἔμαθόν σου τὸ ὄνομα πόθεν ἐστί, οὐκ ἀπὸ τοῦ κερδαίνειν, ἀλλ’ ἀπὸ τοῦ δολοῦν. »

Ὅτι τοῖς περιέργοις πολλάκις μέγιστον κακὸν συνέϐη κακῶς τῇ περιεργείᾳ χρωμένοις.

Cod. Ba 100.

Le lièvre dit au renard : « Fais-tu réellement beaucoup de profits, et peux-tu dire pourquoi on t’appelle le « profiteur ? » — Si tu en doutes, répondit le renard, viens chez moi, je t’offre à dîner. » Le lièvre le suivit. Or à l’intérieur le renard n’avait rien à dîner que le lièvre. Le lièvre lui dit : « J’apprends pour mon malheur, mais enfin j’apprends d’où te vient ton nom : ce n’est pas de tes gains, mais de tes ruses. »

Il arrive souvent de grands malheurs aux curieux qui s’abandonnent à leur maladroite indiscrétion.