(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 162 » p. 123
/ 1093
(1300) Fables anonymes grecques attribuées à Ésope (Ier-XIVe s.) « Chambry 162 » p. 123

Chambry 162

Κολοιὸς καὶ κόρακες — Le choucas et les corbeaux.

Κολοιὸς τῷ μεγέθει τῶν ἄλλων κολοιῶν διαφέρων, ὑπερφρονήσας τοὺς ὁμοφύλους, παρεγένετο πρὸς τοὺς κόρακας καὶ τούτοις ἠξίου συνδιαιτᾶσθαι. Οἱ δὲ ἀμφιγνοοῦντες αὐτοῦ τό τε εἶδος καὶ τὴν φωνὴν παίοντες αὐτὸν ἐξέϐαλον. Καὶ ὃς ἀπελαθεὶς ὑπ’ αὐτῶν ἧκε πάλιν πρὸς τοὺς κολοιούς. Οἱ δὲ ἀγανακτοῦντες ἐπὶ τῇ ὕϐρει οὐ προσεδέξαντο αὐτόν. Οὕτω τε συνέϐη αὐτῷ τῆς ἐξ ἀμφοτέρων διαίτης στερηθῆναι.

Οὕτω καὶ τῶν ἀνθρώπων οἱ τὰς πατρίδας ἀπολιπόντες καὶ τὰς ἀλλοδαπὰς προκρίνοντες οὔτε ἐν ἐκείναις εὐδοκιμοῦσι διὰ τὸ ξένοι εἶναι καὶ ὑπὸ τῶν πολιτῶν δυσχεραίνονται διὰ τὸ ὐπερπεφρονηκέναι αὐτούς.

Codd. Pa 115 Pb 122 Pc 66 Pf 65 Pg 81 Ph 67 Ma 88 Me 91 Mf 76 Mj 82 Cd 68.

Un choucas, qui dépassait en grosseur les autres choucas, prit en mépris ceux de sa tribu, se rendit chez les corbeaux et demanda à partager leur vie. Mais les corbeaux, à qui sa forme et sa voix étaient inconnues, le battirent et le chassèrent. Et lui, repoussé par eux, s’en revint chez les choucas ; mais les choucas, sensibles à l’outrage, refusèrent de le recevoir. Il arriva ainsi qu’il fut exclu de la société et des uns et des autres.

Il en est ainsi chez les hommes. Ceux qui abandonnent leur patrie et lui préfèrent un autre pays sont mal vus dans ce pays, parce qu’ils sont étrangers, et ils sont odieux à leurs propres concitoyens, parce qu’ils les ont méprisés.