Chambry 256
Ὁδοιπόροι καὶ κόραξ — Les voyageurs et le corbeau▶.
Πορευομένοις τισὶν ἐπὶ πρᾶξίν τινα κόραξ ὑπήντησε τὸν ἕτερον τῶν ὀφθαλμῶν πεπηρωμένος. Ἐπιστραφέντων δὲ αὐτῶν καί τινος ὑποστρέψαι παραινοῦντος, τουττο γὰρ σημαίνειν τὸν οἰωνόν, ἕτερος ὑποτυχὼν εἶπε· « Καὶ πῶς οὗτος ἡμῖν δύναται τὰ μέλλοντα μαντεύεσθαι, ὃς οὐδὲ τὴν ἰδίαν πήρωσιν προεῖδεν, ἵνα φυλάξηται ; »
Οὕτω καὶ τῶν ἀνθρώπων οἱ ἐν τοῖς ἰδίοις ἄϐουλοι καὶ εἰς τὰς τῶν πέλας συμϐουλίας ἀδόκιμοί εἰσιν.
Des gens, qui voyageaient pour certaine affaire, rencontrèrent un ◀corbeau qui avait perdu un œil. Ils tournèrent leurs regards vers lui, et l’un d’eux leur conseilla de rebrousser chemin ; c’était, à son avis, ce que voulait dire le présage. Mais un autre prenant la parole dit : « Comment cet oiseau pourrait-il nous prédire l’avenir, lui qui n’a même pas prévu, pour l’éviter, la perte de son œil ? »
Pareillement les hommes qui sont aveugles sur leurs propres intérêts sont mal qualifiés pour conseiller leur prochain.