(1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — IX. Le Geay paré des plumes du Paon. » p. 101472
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(1692) Fables choisies, mises en vers « Livre quatriéme. — IX. Le Geay paré des plumes du Paon. » p. 101472

IX.

Le Geay paré des plumes du Paon.

Un Paon muoit ; un Geay prit son plumage ;
Puis aprés se l’accommoda ;
Puis parmy d’autres Paons tout fier se panada,
Croyant estre un beau personnage.
Quelqu’un le reconnut ; il se vit bafoüé,
Berné, sifflé, moqué, joüé ;
Et par Messieurs les Paons plumé d’étrange sorte :
Mesme vers ses pareils s’estant refugié
Il fut par eux mis à la porte.
Il est assez de Geais à deux pieds comme luy,
Qui se parent souvent des dépoüilles d’autruy :
Et que l’on nomme plagiaires.
Je m’en tais ; et ne veux leur causer nul ennuy ;
Ce ne sont pas là mes affaires.