
VI.
La Genisse, la Chevre et la Brebis en societé avec le Lion▶.
La Genisse, la Chevre, et leur sœur la Brebis,
Firent societé, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacqs de la Chevre un Cerf se trouva pris.
Vers ses associez aussi-tost elle envoye.
Et dit : Nous sommes quatre à partager la proye ;
Puis en autant de parts le Cerf il dépeça :
Prit pour lui la premiere en qualité de Sire ;
Elle doit estre à moy, dit-il ; et la raison,
C’est que je m’appelle ◀Lion,
A cela l’on n’a rien à dire.
La seconde par droit me doit échoir encor :
Ce droit, vous le sçavez, c’est le droit du plus fort.
Comme le plus vaillant je prétens la troisiéme.
Si quelqu’une de vous touche à la quatriéme
Je l’étrangleray tout d’abord.