Chambry 245
Chambry 245.1
Μῦς ἀρουραῖος καὶ μῦς ἀστικός — Le rat des champs et le rat de ville.
Un rat des champs avait pour ami un rat de maison. Le rat de maison invité par son ami s’empressa d’aller dîner à la campagne. Mais comme il n’avait à manger que de l’herbe et du blé, il dit : « Sais-tu bien, mon ami, que tu mènes une vie de fourmi ? Moi, au contraire, j’ai des biens en abondance. Viens avec moi, je les mets tous à ta disposition. » Ils partirent aussitôt tous les deux. Le rat de maison fit voir à son camarade des légumes et du blé, et avec cela des figues, un fromage, du miel, des fruits. Et celui-ci émerveillé le bénissait de tout son cœur, et maudissait sa propre fortune. Comme ils s’apprêtaient à commencer le festin, soudain un homme ouvrit la porte. Effrayés du bruit, nos rats se précipitèrent peureusement dans les fentes. Puis comme ils revenaient pour prendre des figues sèches, une autre personne vint chercher quelque chose à l’intérieur de la chambre. À sa vue, ils se précipitèrent encore une fois dans un trou pour s’y cacher. Et alors le rat des champs, oubliant la faim, soupira et dit à l’autre : « Adieu, mon ami, tu manges à satiété et tu t’en donnes à cœur joie, mais au prix du danger et de mille craintes. Moi, pauvret, je vais vivre en grignotant de l’orge et du blé, mais sans craindre ni suspecter personne. »
Cette fable montre qu’il vaut mieux mener une existence simple et paisible que de nager dans les délices en souffrant de la peur.
Chambry 245.2
Aliter — Autre version.
Μύες δύο, ὁ μὲν ἀρουραῖος, ὁ δὲ οἰκόσιτος κοινὸν εἶχον τὸν βίον. Ὁ δὲ οἰκόσιτος ἦλθε πρῶτος δειπνήσων ἐπὶ τῆς ἀρούρης ἔτι ἀνθούσης. Τρώγων δὲ σῖτον καὶ ῥίζας σὺν τοῖς βώλοις εἶπεν· « Μύρμηκος ζῇς βίον ταλαιπώρου· ἐμοὶ δὲ πολλὰ ἔνεστιν ἀγαθά· τὸ κέρας οἰκῶ τῆς Ἀμαλθείας ὡς πρὸς σέ. Ἐὰν ἔλθῃς μετ’ ἐμοῦ, ὡς θέλεις ἀσωτεύσῃ. » Ἀπῆγε πείσας τὸν μῦν ἐν τῷ οἴκῳ. Ἔδειξε δὲ αὐτῷ σῖτον καὶ ἄλευρα καὶ ὄσπρια καὶ σῦκα καὶ μέλι καὶ φοίνικας. Οὗτος δὲ ἐτέρφθη καὶ διεχύθη. Ὁ δὲ ἤγαγε καὶ τυρὸν ἐκ κανισκίου σύρων. Ἤνοιξέ τις τὴν θύραν· οἱ δὲ ἔφυγον εἰς στενὴν τρώγλην, ἔτριζον δὲ ὑπ’ ἀλλήλων στενούμενοι. Ὡς δὲ πάλιν ἤμελλον ἐκκύψαι καὶ μικρὰν ἰσχάδα σῦραι, ἕτερος ἦλθεν ἄλλο τι ἆραι· οἱ δὲ ἔνδον ἐκρύπτοντο. Ὁ δὲ ἀρουραῖος μῦς, καίπερ τοσαῦτα πεινῶν, εἶπε· « Χαῖρε καὶ πλούτει καὶ τρύφα, ἔχων τὰ πάντα μετὰ κινδύνων· ἐγὼ δὲ βοτάνας καὶ ῥίζας τρώγων ἀφόϐως καὶ λιτῶς ζήσω. »
Ὅτι λιτῶς διάγειν καὶ ζῆν ἀταράχως <μᾶλλον> συμφέρει ἢ ἐν φόϐῳ καὶ κινδύνῳ δαψιλῶς τρυφᾶν.