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228. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Dans les autres poèmes, l’écrivain ne remplit point le personnage de poète, l’art même consiste à le faire oublier. […] Mais ce désordre n’est qu’apparent, puisqu’il est le fruit de l’art ; il doit renfermer un ordre caché, puisqu’il est beau. […] Il admet la même noblesse d’idées, la même pompe d’expressions que l’ode ; mais il en rejette les écarts et les désordres : ils seraient incompatibles avec l’art et la sagesse qu’il faut pour soutenir une allégorie. […] Peut-on rien ajouter à la beauté du tableau où le poète représente cette magicienne ayant recours aux secrets de son art pour rappeler Ulysse ? […] La timide romance exhale mollement Une plainte sans art, fille du sentiment ; Elle aime à parcourir le domaine des larmes.

229. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Il ira, cet ignorant dans l’art de bien dire, avec cette locution1 rude, avec cette phrase qui sent l’étranger, il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs, et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d’églises que Platon n’y a gagné de disciples par cette éloquence qu’on a crue divine. […] L’œil a ses humeurs et son cristallin, où les réfractions se ménagent avec plus d’art que dans les verres les mieux taillés ; il a aussi sa prunelle, qui s’allonge et se resserre pour rapprocher les objets, comme les lunettes de longue vue. […] Les mots, l’art de les disposer, l’harmonie des sons, la noblesse ou la vulgarité des expressions, rien n’importe à Bossuet ; sa pensée est si forte, que tout lui est bon pour l’exprimer.

230. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails ; même quand il expose des vérités ordinaires, il les marque d’une empreinte ineffaçable. […] Celui-ci1 passe Juvénal, atteint Horace, semble créer les pensées d’autrui et se rendre propre tout ce qu’il manie ; il a, dans ce qu’il emprunte des autres, toutes les grâces de la nouveauté et tout le mérite de l’invention ; ses vers forts et harmonieux, faits de génie quoique travaillés avec art, pleins de traits et de poésie, seront lus encore quand la langue aura vieilli, en seront les derniers débris ; on y remarque une critique sûre, judicieuse et innocente, s’il est permis du moins de dire de ce qui est mauvais qu’il est mauvais. […] Une naissance auguste, un air d’empire et d’autorité, un visage qui remplisse la curiosité des peuples empressés de voir le prince6, et qui conserve le respect dans le courtisan ; une parfaite égalité d’humeur ; un grand éloignement pour la raillerie piquante, ou assez de raison pour ne se la permettre point1 : ne faire jamais ni menaces ni repròches ; ne point céder à la colère, et être toujours obéi ; l’esprit facile, insinuant ; le cœur ouvert, sincère, et dont on croit voir le fond, et ainsi très-propre à se faire des amis, des créatures et des alliés ; être secret toutefois, profond et impénétrable dans ses motifs et dans ses projets ; du sérieux et de la gravité dans le public ; de la brièveté, jointe à beaucoup de justesse et de dignité, soit dans les réponses aux ambassadeurs des princes, soit dans les conseils ; une manière de faire des grâces2 qui est comme un second bienfait ; le choix des personnes que l’on gratifie ; le discernement des esprits, des talents et des complexions3, pour la distribution des postes et des emplois ; le choix des généraux et des ministres ; un jugement ferme, solide, décisif dans les affaires, qui fait que l’on connaît le meilleur parti et le plus juste ; un esprit de droiture et d’équité qui fait qu’on le suit jusqu’à prononcer quelquefois contre soi-même en faveur du peuple, des alliés, des ennemis ; une mémoire heureuse et très-présente qui rappelle les besoins des sujets, leurs visages, leurs noms, leurs requêtes ; une vaste capacité qui s’étende non-seulement aux affaires de dehors, au commerce, aux maximes d’État, aux vues de la politique, au reculement des frontières par la conquête de nouvelles provinces, et à leur sûreté par un grand nombre de forteresses inaccessibles ; mais qui sache aussi se renfermer au dedans, et comme dans les détails4 de tout un royaume ; qui en bannisse un culte faux, suspect et ennemi de la souveraineté, s’il s’y rencontre ; qui abolisse des usages cruels et impies5, s’ils y règnent ; qui réforme les lois et les coutumes6, si elles étaient remplies d’abus ; qui donne aux villes plus de sûreté et plus de commodités par le renouvellement d’une exacte police, plus d’éclat et plus de majesté par des édifices somptueux ; punir sévèrement les vices scandaleux ; donner, par son autorité et par son exemple, du crédit à la piété et à la vertu ; protéger l’Église, ses ministres, ses droits, ses libertés1 ; ménager ses peuples comme ses enfants2 ; être toujours occupé de la pensée de les soulager, de rendre les subsides légers, et tels qu’ils se lèvent sur les provinces sans les appauvrir ; de grands talents pour la guerre ; être vigilant, appliqué, laborieux ; avoir des armées nombreuses, les commander en personne ; être froid dans le péril3, ne ménager sa vie que pour le bien de son État, aimer le bien de son État et sa gloire plus que sa vie ; une puissance très-absolue, qui ne laisse point d’occasion aux brigues, à l’intrigue et à la cabale ; qui ôte cette distance infinie4 qui est quelquefois entre les grands et les petits, qui les rapproche, et sous laquelle tous plient également ; une étendue de connaissances qui fait que le prince voit tout par ses yeux, qu’il agit immédiatement par lui-même, que ses généraux ne sont, quoique éloignés de lui, que ses lieutenants, et les ministres que ses ministres ; une profonde sagesse qui sait déclarer la guerre, qui sait vaincre et user de la victoire, qui sait faire la paix, qui sait la rompre, qui sait quelquefois, et selon les divers intérêts, contraindre les ennemis à la recevoir ; qui donne des règles à une vaste ambition, et sait jusqu’où l’on doit conquérir ; au milieu d’ennemis couverts ou déclarés, se procurer le loisir des jeux, des fêtes, des spectacles ; cultiver les arts et les sciences, former et exécuter des projets d’édifices surprenants ; un génie enfin supérieur et puissant qui se fait aimer et révérer des siens, craindre des étrangers ; qui fait d’une cour, et même de tout un royaume, comme une seule famille unie parfaitement sous un même chef, dont l’union et la bonne intelligence est redoutable au reste du monde. […] N’y épargnez rien, grande reine : employez-y l’or et tout l’art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et sur vos lambris ; tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes ; épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu’un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par les péages de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison pour l’embellir, et la rendre plus digne de lui et de sa fortune1.

231. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Peu de matière et beaucoup d’art : voilà le secret de son talent. […] Par les arts seuls qu’ils ignorent, ils vivent dans la mémoire, et leur gloire, toujours indépendante du labeur d’autrui, périt, si quelqu’un ne prend soin de la conserver.

232. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

L’art du peintre est de copier cette harmonie. […] L’art de l’écrivain est de saisir cette harmonie : il faut qu’on aperçoive dans son style ce ton qui plaît dans un beau tableau. » Aujourd’hui enfin l’on demande encore mieux. […] « En revanche, vous rapprocherez élégamment d’arabesques gothiques ouvrées à jour les plus merveilleuses guipures, les dentelles les plus délicates : les arts peuvent être comparés entre eux, et c’est donner une haute opinion de la finesse d’un travail en pierre, que d’éveiller à ce propos l’idée d’un tissu de tulle, ou d’un dessin piqué à l’aiguille. » 102.

233. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IX. De quelques autres figures qui appartiennent plus particulièrement à l’éloquence oratoire. »

Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; mais on décrit sans art une mort qu’on déplore sans feinte, etc. » Et Bossuet, dans celle du Grand-Condé : « Ce serait ici le lieu de faire voir notre Prince dans ses glorieuses campagnes qui ont été les miracles de notre siècle, et dont la postérité aura un jour droit de douter ; et peut-être même ne les croira-t-elle pas, parce qu’elles sont bien plus vraies que vraisemblables. […] Massillon, qui a si bien connu et si heureusement employé toutes les ressources de l’éloquence, a surtout connu ce grand art de s’entretenir avec ses auditeurs, de descendre, pour ainsi dire, de la chaire, pour se mêler avec eux, afin de pénétrer plus avant dans leur âme, et d’y surprendre les réponses qu’ils préparent, les objections qu’ils voudraient faire.

234. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Il les entend, près de son jeune guide, L’un sur l’autre pressés, tendre une oreille avide ; Et Nymphes et Sylvains sortaient pour l’admirer, Et l’écoutaient en foule, et n’osaient respirer ; Car, en de longs détours de chansons vagabondes, Il enchaînait de tout les semences fécondes, Les principes du feu, les eaux, la terre et l’air, Les fleuves descendus du sein de Jupiter, Les oracles, les arts, les cités fraternelles, Et depuis le chaos les amours immortelles5. […] Revoir à ce sujet Horace, Épître aux Pisons, V. 393, et l’imitation de Boileau dans le chant IV, de l’Art poétique.

235. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Il ajouta à l’églogue un certain art qu’elle n’avait pas. […] Bref, Théocrite et lui sont les deux modèles que doivent se proposer tous les poètes bucoliques, comme le recommande Boileau dans son Art poétique. […] Allons, plats écoliers, maîtres dans l’art de nuire, Divisant pour régner, isolant pour détruire, Suivez encor d’Hébert les sanglantes leçons, Sur les bancs du sénat placez les noirs soupçons, etc. […] Après Lucile vinrent les autres satiriques latins, Horace, Perse et Juvénal, que Boileau a si bien caractérisés par ces vers de l’Art poétique : Horace à cette aigreur mêla son enjouement. […] Dans les autres poèmes, en effet, le poète n’est pas le personnage mis en scène ; son art même consiste souvent à se faire oublier.

236. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Oui, quelque sujet qu’on traite, fût-ce le dithyrambe ou la lettre familière, les caprices de la fantaisie ou le délire de la passion, l’art exige une certaine unité, un certain enchaînement, une certaine harmonie, des proportions régulières, une gradation continue ; tout cela, si vous voulez, plus ou moins apparent, plus ou moins rigoureux, plus lâche ou plus serré ; mais, sans ces éléments, l’art n’existe plus, la nature même n’est plus représentée, sinon une nature malade, les rêves d’un fiévreux, velut œgri somnia 18 Or comment arriver à la disposition ? […] Voilà le précepte qu’Horace a mis en tête de l’Art poétique : Denique sit quodvis simplex duntaxat et unum.

237. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Et, en effet, pensez-vous, messieurs, que cette femme vaine et ambitieuse puisse se refermer en elle-même, elle qui a non-seulement en sa puissance, mais qui traîne sur elle, en des ornements, la subsistance d’une infinité de familles ; qui porte, dit Tertullien, en un petit fil autour de son cou des patrimoines entiers, et qui tâche d’épuiser au service d’un seul corps toutes les inventions de l’art, et toutes les richesses de la nature ? […] Il ira, cet ignorant dans l’art de bien dire, avec cette locution2 rude, avec cette phrase qui sent l’étranger, il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs, et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d’églises que Platon n’y a gagné de disciples par cette éloquence qu’on a crue divine. […] (Art poétique, les âges de la vie.)

238. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre V. des topiques ou lieux. — lieux applicables aux parties du sujet  » pp. 64-74

— Sans doute ; mais remarquez d’abord qu’Aristote et Quintilien enseignent à argumenter dans une cause, et non simplement à développer une idée, ce qui n’est pas tout à fait la même chose : et puis, nous l’avouons, la rhétorique n’est pas l’art de se faire des opinions justes sur les choses et les hommes, c’est l’art de faire partager aux autres l’opinion quelconque que l’on s’est faite.

239. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — P — article »

Les maîtres de l’art admirent la hardiesse et l’entente de cet ouvrage.

240. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — D — article »

Ces idolâtres croyoient qu’il étoit sorti de la Mer Rouge, et qu’il avoit enseigné aux hommes, les arts, l’agriculture, les loix, etc.

241. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « [Dédicace] »

Au sein de votre paix s’instruit l’adolescence, Le talent y mûrit, ennoblissant les cœurs ; L’art s’y montre riant à la rieuse enfance : Tel rit à l’herbe tendre un parterre de fleurs.

242. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Le grand art de l’écrivain est de les concilier, et l’on n’y parvient qu’au moyen de la pureté et de la justesse du langage. […] Peu d’écrivains modernes ont porté aussi loin que Pope cet art précieux d’unir la concision de la pensée à la rapidité d’une expression toujours poétique, toujours harmonieuse.

243. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre IV. Analyse et Extraits du plaidoyer de Cicéron pour Sextius. »

Nous venons d’entendre le grand orateur : écoutons maintenant le publiciste consommé établir avec autant de justesse que de profondeur les principes constitutifs des états ; et que les jeunes gens, qui ont si longtemps entendu déraisonner sur ces grandes questions de politique, apprennent enfin à fixer leurs idées, non d’après les sophistes modernes, mais d’après l’homme de l’antiquité qui a su le mieux, peut-être, joindre le grand art de bien écrire à l’art non moins difficile de penser toujours juste.

244. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

Non que le travail n’ait mûri les fruits spontanés du génie de La Fontaine ; mais le comble de l’art fut pour lui, comme pour tous les maîtres, d’en dissimuler la trace : au mérite de plaire il joignit essentiellement, d’après sa propre expression, celui de paraître n’y penser pas. […] Je vois avec douleur ces routes méprisées : Arts et guides, tout est dans les champs Élysées.

245. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Peu fidèle au principe de l’art, il ne s’est pas assez préoccupé de corriger en amusant : la leçon ne se mêle que trop rarement chez lui au rire qu’il excite2. […] Boileau avait dit d’Homère, dans son Art poétique, ch. 

246. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Mais pour lui, que jamais ces miracles n’étonnent, Stupide spectateur des biens qui t’environnent, O toi qui follement fais ton Dieu du hasard, Viens me développer ce nid qu’avec tant d’art, Au même ordre toujours architecte fidèle, A l’aide de son bec maçonne l’hirondelle3. […] On trouvera au chant III de ce poëme un tableau bien tracé, d’après Lucrèce, Virgile et Manilius, de la naissance et du développement des arts parmi les hommes.

247. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Diderot, 1713-1784 » pp. 303-312

Il avait des idées fausses sur le but et les beautés de l’art ; mais il les a bien exprimées. […] La Bruyère a dit : « Combien d’art pour rentrer dans la nature !

248. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — I — article » p. 414

On ajoute que cet habile ouvrier avoit trouvé l’art de mettre à ses statues des yeux mobiles qui les faisoient paroître vivantes.

249. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Avertissement de l’auteur sur la seconde édition. » pp. -

Je n’ai pas manqué depuis de le faire, pour contribuer de plus en plus à la saine instruction de la jeunesse ; et je crois devoir dire ici que j’ai été encouragé à continuer ce travail, par les suffrages dont les bons instituteurs ont honoré la première Édition ; par le jugement favorable qu’en ont rendu les journalistes français ; par la mention flatteuse qu’en a faite l’auteur de la Bibliothèque (allemande) des Sciences et des Arts, et par l’annonce de la Traduction qui en a été publiée en cette langue à Léipsick, avec des additions sur la littérature allemande.

250. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

C’est le secret de l’art… Voici un exemple de césure mobile : Qu’on tremble | en comparant l’offense | et le supplice ! […] Racine, Quinault, La Fontaine, Molière, ont excellé dans l’art d’entrelacer les vers libres.

251. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

La comparaison de l’Exorde du plaidoyer d’Ajax et de celui d’Ulysse nous rappelle combien est important l’art de bien préparer les esprits en sa faveur. […] Enfin, dans les sujets graves, l’orateur déploie toutes les ressources de son art, il met en usage tout ce que l’éloquence a de tours séduisants et de mouvements impétueux ; il anime cette partie de son discours de toute la chaleur, de tout le feu du sentiment pour exciter les passions et maîtriser les âmes.

252. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Le chant est aussi souvent la marque de la tristesse que de la joie : l’oiseau qui a perdu ses petits chante encore ; c’est encore l’air du bonheur qu’il redit, car il n’en sait qu’un ; mais, par un coup de son art, le musicien n’a fait que changer la clef 1 et la cantate du plaisir est devenue la complainte de la douleur. […] La Renaissance est l’époque où les lettres et les arts s’épanouirent parmi nous, sous l’influence des modèles antiques.

253. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Il est un des modèles de notre langue pour l’élégance, la richesse, l’harmonie de la diction, la modération ornée du discours, l’ampleur ingénieuse d’un talent qui excelle dans ces développements souples et continus où les pensées naissent les unes des autres ; mais en lui l’art se fait trop sentir. […] Un seul jour perdu devrait nous laisser des regrets mille fois plus vifs et plus cuisants qu’une grande fortune manquée ; et cependant ce temps si précieux nous est à charge ; toute notre vie n’est qu’un art continuel de le perdre ; et, malgré toutes nos attentions à le dissiper, il nous en reste toujours assez pour ne savoir encore qu’en faire ; et cependant la chose dont nous faisons le moins de cas sur la terre, c’est de notre temps ; nos offices, nous les réservons pour nos amis ; nos bienfaits, pour nos créatures ; nos biens, pour nos proches et pour nos enfants ; notre crédit et notre faveur, pour nous-mêmes ; nos louanges, pour ceux qui nous en paraissent dignes ; notre temps, nous le donnons à tout le monde, nous l’exposons, pour ainsi dire, en proie à tous les hommes : on nous fait même plaisir de nous en décharger ; c’est comme un poids que nous portons au milieu du monde, cherchant sans cesse quelqu’un qui nous en soulage.

254. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Quelques larmes amenées du spectacle, et souvent entretenues avec soin, fournissaient à l’art du mouchoir pour rougir et grossir les yeux et barbouiller le visage, et cependant le coup d’œil fréquemment dérobé se promenait sur l’assistance et sur la contenance de chacun. […] Il n’y a point d’ensorcellement sans art et sans habileté.

255. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

L’art est de cacher l’art. […] « Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.

256. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVII. » p. 114

iv  Horace, Art poétique, v. 101-113  etc.

257. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre VIII. » pp. 96-97

Ces choses n’étant point des parties nécessaires ou vraisemblables, Homère s’est borné au détail d’une seule action telle que la présente l’Odyssée » Quant au précepte général qui fait le sujet de ce chapitre, on peut voir dans le Tasse (Discours IIe sur l’Art poétique, et Lettres poétiques, 2 juin, 15 juillet et 15 octobre 1575) combien ce grand génie se préoccupe de l’unité épique et de l’autorité d’Aristote sur cette question.

258. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XVIII. » pp. 115-116

Horace, Art poétique, v. 193 et suiv., et nos extraits des Problèmes, xlviii.

259. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

« Un charme d’élocution continuel, dit-il, en parlant de Massillon, une harmonie enchanteresse, un choix de mots qui vont tous au cœur ou qui parlent à l’imagination ; un assemblage de force et de douceur, de dignité et de grâce, de sévérité et d’onction ; une intarissable fécondité de moyens se fortifiant tous les uns par les autres ; une surprenante richesse de développements ; un art de pénétrer dans les plus secrets replis du cœur humain ; de l’effrayer et de le consoler tour à tour ; de tonner dans les consciences et de les rassurer ; de tempérer ce que l’évangile a d’austère par tout ce que la pratique des vertus a de plus attrayant : c’est à ces traits que tous les juges éclairés ont reconnu dans Massillon un homme du très petit nombre de ceux que la nature fit éloquents ». […] mes frères, si nous sentions les misères de notre âme, comme nous sentons celles de notre corps ; si notre salut éternel nous intéressait autant qu’une fortune de boue, ou une santé fragile et périssable, nous serions habiles dans l’art divin de la prière ; nous ne nous plaindrions pas que nous n’avons rien à dire en la présence d’un Dieu à qui nous avons tant à demander ; il ne faudrait pas donner la gêne à notre esprit, pour trouver de quoi nous entretenir avec lui ; nos maux parleraient tout seuls ; notre cœur s’échapperait malgré nous-mêmes en saintes effusions, comme celui de la mère de Samuel devant l’arche du Seigneur ; nous ne serions plus maîtres de notre douleur et de nos larmes ; et la plus sûre marque que nous n’avons point de foi, et que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, c’est que nous ne savons que dire au Seigneur dans le court intervalle d’une prière. — Faut-il apprendre à un malade à demander sa guérison ; à un homme pressé de la faim, à solliciter de la nourriture ; à un infortuné battu de la tempête, et sur le point d’un triste naufrage, à implorer du secours ?

260. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Après la lecture de Platon, si vous ne partagez pas son opinion, vous savez du moins à quoi vous en tenir sur sa doctrine ; après celle de Cicéron sur l’art oratoire, vous avez de l’éloquence une idée plus précise et plus lumineuse. […] Si vous voulez donc réussir comme épistolographe, abandonnez-vous à l’impulsion de votre nature, de vos sentiments, de vos opinions, de votre esprit, en appliquant seulement à ce genre les règles générales de l’art d’écrire.

261. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Ainsi vous direz : le philosophe, pour Platon ; le poëte, pour Homère ; le Carthaginois, pour Annibal ; ou, au contraire, un Caton, pour un sage ; un Mécène, pour un protecteur des arts ; un Aristarque ou un Zoïle, pour un critique impartial ou odieusement envieux ; Aux Saumaises futurs préparer des tortures. […] Elle-même avec art dessina le fauteuil, Qui, par un double appui, soutenant sa faiblesse, Sur un triple coussin reposait sa vieillesse ; Elle-même à son père offrait ses vêtements… Un peu plus loin, la jeune fille dit qu’elle préfère cette vie de sacrifices à toutes les joies du mariage : Pour moi, mon cœur jouit des biens qu’il se refuse ; Je jouis, quand le jour, appuyé sur mon bras, Mes secours attentifs aident ses faibles pas ; Dans des liens nouveaux ma jeunesse engagée Par deux objets chéris se verrait partagée… etc.

262. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Le cheval qui porte son maître à la chasse du tigre se pavane sous la peau de ce même animal2 ; l’homme demande tout à la fois, à l’agneau ses entrailles pour faire résonner une harpe, à la baleine ses fanons pour soutenir le corset de la jeune vierge, au loup sa dent la plus meurtrière pour polir les ouvrages légers de l’art, à l’éléphant ses défenses pour façonner le jouet d’un enfant : ses tables sont couvertes de cadavres. […] Il ne réussit bien qu’aux sentiments qui exigent du jet, et au commerce qui demande du goût, de la hardiesse et de la célérité. » « Les journaux et les livres sont plus dangereux en France qu’ailleurs, parce que tout le monde y veut avoir de l’esprit ; et que ceux qui n’en ont pas en supposent toujours beaucoup à l’auteur qu’ils lisent, et se hâtent de penser on de parler comme lui. » « En France, il semble qu’on aime les arts pour en juger bien plus que pour en jouir. » 1.

263. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre III. »

La rhétorique est l’art de bien dire, ou d’exprimer convenablement ses pensées.

264. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

J’ai conçu l’idée de cette collection, plus particulièrement dans l’intérêt des élèves faibles, qui ont besoin de se familiariser avec l’art d’exposer des pensées d’une façon méthodique. […] Mentor expose à Télémaque les maximes sur l’art de gouverner les peuples. […] Quel asile restera-t-il pour les nobles connaissances, pour les arts et les lettres, si la ville des Athéniens est anéantie ? […] Si tu recherches la gloire des combats, si tu veux rendre tes amis à la liberté, asservir tes ennemis, prends les maîtres les plus habiles, et à leur école étudie l’art de la guerre. […] Peut-on s’en étonner, quand on voit s’affermir tous les jours ce fatal préjugé qui regarde l’agriculture comme une chose vile, comme un art qui n’a pas besoin des leçons d’un maître ! 

265. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre II. Études du Prédicateur. »

Sans compter les ressources immenses que les livres saints offrent au prédicateur qui sait en faire usage, pour donner du poids et de la solidité à son discours, combien l’art oratoire ne leur a-t-il pas d’obligations, à ne le considérer même ici que sous les rapports humains ?

266. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre IV. Prédicateurs français. »

Maury, c’est la fécondité inépuisable de ses plans, qui ne se ressemblent jamais ; c’est cette abondance de génie, qui ne laisse rien à imaginer au-delà de chacun de ses discours, quoiqu’il en ait composé plusieurs sur la même matière ; c’est l’enchaînement qui règne entre toutes ses idées ; c’est l’art avec lequel il fonde nos devoirs sur nos intérêts ; c’est enfin la connaissance la plus profonde de la religion, et l’usage admirable qu’il fait de l’Écriture et des pères.

267. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XXVI. » pp. 135-136

D’Aubignac, plus poli que La Mesnardière, avoue qu’il écrit « pour faire connaître au peuple l’excellence de l’art des poëtes et pour lui donner sujet de les admirer, en lui montrant combien il faut d’adresse, de suffisance et de précautions pour achever des ouvrages qui ne donnent à nos comédiens que la peine de les réciter et qui ravissent de joie ceux qui les écoutent. » (Pratique du théâtre, I, 2.

268. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre premier. »

D’après la définition que nous avons donnée de l’éloquence, qui n’est autre chose que l’art de raisonner d’une manière persuasive et convaincante, il semblerait que nous rentrons ici dans son véritable domaine ; et qu’en la suivant dans les académies, nous allons avoir sous les yeux ce que l’éloquence a jamais fait entendre de plus beau, et ce que la philosophie a jamais pensé de plus raisonnable.

269. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre I. » pp. 73-74

Le Tasse part de ces trois différences marquées par Aristote, lorsque, dans son deuxième Discours sur l’Art poétique, il s’efforce de montrer, contre l’opinion de quelques critiques ses contemporains, que le roman en vers appartient au même genre de poésie que l’épopée, et que par conséquent il doit se conformer aux mêmes lois, entre autres à la loi de l’unité.

270. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XXII. » pp. 122-123

Mais l’allégorie, et en général le merveilleux, ne devaient pas, aux yeux d’Aristote, faire partie de l’art : ils formaient le fond même de la mythologie païenne.

271. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IX. De l’élégie. »

Boileau, Art poét.

272. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Rapprochez ces vers de Vauquelin de la Fresnaye, poëte normand, connu par son Art poétique : — Quelle es-tu, dis-le moy, si povrement vestue ? […] Acad. —  Instruire d’exemple me paraît faire un très-bel effet en poésie ; cette expression même semble y être devenue d’usage : Il m’instruisait d’exemple au grande art des héros. […] les oreilles chez eux sont de si peu d’usage, Qu’autour d’elles le son frappe inutilement ; Et le nez que votre art plante sur leur visage   Ne leur y sert que d’ornement.

273. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre V. Barreau français. — Le Normant et Cochin. »

Son mérite distinctif était l’art de discuter avec autant de fermeté que de noblesse ; et le barreau devenait une arène vraiment intéressante, par le contraste des deux athlètes, lorsque Le Normant et Cochin y luttaient ensemble.

274. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre X. Genre pastoral. »

Art poétique.

275. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Quand je vis que je ne pouvais par ce moyen rien faire de mon intention, je pris relâche quelque temps, m’occupant à mon art de peinture et de vitrerie, et me mis comme en nonchaloir de plus chercher270 les secrets des émaux. […] (Discours admirables : de l’art de terre, de son utilité, des émaux et du feu.) […] Il est vrai qu’il y a des droits justifiés par des titres fort anciens qui permettent à quelques seigneurs de faire quelques impositions en certains cas, comme lorsque eux-mêmes ou leurs fils aînés se marient ; mais le marquis savait l’art d’étendre les droits, et faisait tous les ans ce que les autres ne font qu’une fois en leur vie. […] disait-il. — A être aimable, répondit l’ami que l’on consultait ; et s’il sait les moyens de plaire, il saura tout ; c’est un art qu’il apprendra chez madame sa mère, sans que ni l’un ni l’autre se donnent la moindre peine. » Madame, à ce discours, embrassa le gracieux ignorant et lui dit : « On voit bien, monsieur, que vous êtes l’homme du monde le plus savant ; mon fils vous devra toute son éducation… » Enfin, après avoir examiné le fort et le faible des sciences, il fut décidé que M. le marquis apprendrait à danser. […] La tête du jeune homme fut bientôt renversée : il acquit l’art de parler sans s’entendre1125 et se perfectionna dans l’habitude de n’être propre à rien.

276. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

C’est ce qui lui inspira, sans doute, le passage, suivant, où l’on remarque autant d’art que de délicatesse : 112« Quæ si opposita Miloni putarem, cederem tempori, Judices, nec inter tantam vim armorum existimarem oratori locum esse. […] Mais ce dont ce grand homme n’avait trouvé le modèle nulle part, c’est l’art admirable qui règne dans cette narration.

277. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

La plupart de ses pensées sont délicates ; et il a l’art de les exprimer finement. […] Le livre où l’on peut le mieux la puiser, est l’Art de se connoître soi-même, par Abbadie ; ouvrage écrit avec force, avec élévation, et plein d’idées profondes.

278. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Par elles il ouvrit à l’art des voies nouvelles, il le porta jusqu’à ses dernières limites ; et, comme s’il n’eût cessé d’acquérir des forces, loin que son génie ait connu la décadence, il termina, heureuse et rare exception, par son chef-d’œuvre, qu’une admiration unanime a proclamé le chef-d’œuvre de l’esprit humain. […] Horace, Art poétique, v. 240 et suiv.

279. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Moi, je sais mieux la vie ; et je pourrai te dire, Quand tu seras plus grande, et qu’il faudra t’instruire, Que poursuivre l’empire, et la fortune et l’art, C’est folie et néant ; que l’urne aléatoire2 Nous jette bien souvent sa honte pour la gloire, Et que l’on perd son âme à ce jeu de hasard ! […] Ouvrez à deux battants la porte à tous les sujets ; que l’art soit votre seul maître, mais que ce maître règne en despote… Sa poésie est un musée où la barbarie est représentée comme la civilisation, où le magot de la Chine grimace à côté de l’Apollon, où le sublime et le hideux figurent au même titre, comme deux formes de l’extraordinaire. » 2.

280. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Son idée fixe, je dirais presque sa monomanie, fut de nous proposer pour idéal ce qu’il appelait l’état de nature, et de rendre les lettres, les arts ou les institutions civiles et politiques responsables de nos passions et de nos vices. […] Nous lisons ailleurs : « La vie est courte ; c’est donc une raison d’en user jusqu’au bout, et de dispenser avec art sa durée, afin d’en tirer le meilleur parti qu’il est possible. […] Les soins, les travaux, la retraite, deviennent des amusements par l’art de les diriger.

281. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre II. Du Sublime dans les Choses. »

Une masse de rochers jetés au hasard par la main de la nature, nous frappe bien plus d’une idée de grandeur, que si l’art les avait arrangés avec une soigneuse symétrie.

282. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XXIV. » pp. 128-130

Voyez la Rhétorique, III, 3 et 8  Horace, Art Poétique, v. 74 et suiv.

283. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Henri IV, 1553-1610 » pp. -

A certaines vérités rudes, mais tempérées par la bonhomie et la belle humeur, on reconnaît le roi qui fait fi de la rhétorique, porte l’épée au côté, sait mener son monde et le ranger à l’obéissance, est passé maître dans l’art de gagner les esprits et de séduire les plus récalcitrants, possède l’expérience des hommes, ne dédaigne pas la ruse quand la loyauté serait peine perdue, et mêle l’adresse aux bons propos, à l’indulgence, à une bonté vraie quoique toujours très clairvoyante.

284. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Racan. (1589-1670.) » pp. 165-168

Il a surtout réussi en chantant, comme le dit l’Art poétique, « Philis, les bergers et les bois ».

285. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

Nous dirons, pour ne pas répéter Cicéron que l’action est l’art de débiter un discours d’une manière agréable et persuasive.

286. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Saint François de Sales, 1567-1622 » pp. -

Son art fut de rendre la religion familière, domestique et accessible à tous les courages.

287. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

En admirant le philosophe que Boileau surnomma le Contemplateur, on aime le comédien qui mourut victime de son art et de sa bienfaisance. […] J’enrage de voir de ces gens qui se traduisent en ridicules, malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours3, et parlent hardiment de toutes choses sans s’y connaître ; qui, dans une comédie, se récrieront aux méchants endroits, et ne bougeront pas à ceux qui sont bons ; qui, voyant un tableau, ou écoutant un morceau de musique, blâment de même, et louent tout à contre-sens, prennent par où ils peuvent les termes de l’art qu’ils attrapent, et ne manquent jamais de les estropier, et de les mettre hors de place.

288. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

« C'est une chose merveilleuse, dit Rollin, comment des mots qui sont à la disposition de tout le monde, et qui par eux-mêmes n’ont aucune beauté particulière, étant choisis avec goût, maniés avec art et appliqués avec discernement, acquièrent tout d’un coup une beauté, un éclat qui les rend méconnaissables. » Il n’y a rien de remarquable dans les mots suivants : « C'est à Cadmus que la Grèce est redevable de l’invention des caractères ; c’est de lui qu’elle a appris l’art de l’écriture. » Mais on est charmé, lorsqu’on entend la même chose exprimée de cette manière si noble et si gracieuse : « C'est de lui que nous vient cet art ingénieux De peindre la parole et de parler aux yeux, Et, par des traits divers de figures tracées, Donner de la couleur et du corps aux pensées. » En latin, le mot ædificare, employé dans le sens propre, est un terme fort simple. […] Il était passionné pour l’art militaire. […] Cléanthe ne semblait exercer aucun art qui pût lui fournir de quoi vivre.

289. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VIII. L’éloquence militaire. »

Nous en avons dit assez pour accoutumer les jeunes gens à distinguer, dans l’art oratoire, ce qui appartient au génie, de ce qui est le résultat de la méditation et de l’application raisonnée des règles.

290. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IV. » pp. 78-81

Au reste, cette réserve à prononcer marque un esprit très-sage, qui ne veut poser ni les bornes de l’art ni celles du génie. » (La Harpe, Analyse de la Poétique d’Aristote.

291. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XXV. » pp. 131-134

Ce précepte effectivement, qui donne pour règle de ne point garder quelquefois de règles, est un mystère de l’art qu’il n’est pas aisé de faire entendre à des hommes sans aucun goût…, et qu’une espèce de bizarrerie d’esprit rend insensibles à ce qui frappe ordinairement les hommes. » (Discours sur l’Ode.

292. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Quel est l’excès de l’art de se faire craindre ? […] Qui sans cesse nous flatte et nous trompe sans cesse : Mère des passions, des arts et des talents, Qui, peuplant l’univers de fantômes brillants, Et d’espoir tour à tour et de crainte suivie, Ou dore ou rembrunit le tableau de la vie. […] Mais cet art me semble futile, Il est plus utile de traiter des sujets relevés. — Mol. […] Dimanche, ou l’art de ne pas payer ses dettes Note. […] Faites remarquer avec quel art l’auteur, dans le tableau des îles flottantes, observe le précepte de copier la nature en ce qu’elle a de beau.

293. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Nous nous intéressons plus vivement à l’entreprise que conduit la valeur ou la sagesse d’un seul homme, et le poète trouve une occasion de déployer tout son art en réunissant dans la peinture d’un seul caractère toute la grâce et toute la force de son pinceau. […] Il faut lire et relire Homère pour apprendre l’art de varier et de faire contraster les caractères. […] Il importe d’ailleurs de ne pas enlever les barrières qui défendent le sanctuaire des arts.

294. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IX. » pp. 98-101

Il a pour maxime très-nécessaire en son art, de ne suivre jamais pas à pas la vérité, mais la vraysemblance et le possible : et sur le possible et sur ce qui peut se faire, il bastit son ouvrage, laissant la véritable narration aux Historiographes qui poursuivent de fil en esguille, comme on dit en proverbe, leur subject entrepris du premier commencement jusques à la fin. » (Ronsard, Préface de la Franciade.)

295. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Guizot Né en 1787 » pp. 247-250

C’est de lui que date l’ère de la science proprement dite. » — La profondeur et la gravité des maximes, l’éloquence des vues supérieures, l’art magistral de classer les idées, de les faire manœuvrer avec puissance et précision, l’autorité qui domine un sujet, et juge de haut toutes les questions : tels sont les mérites éminents de ce grand esprit qui aborda l’histoire en homme d’État, prédestiné aux luttes et aux triomphes de la parole.

296. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Silvestre de Sacy Né en 1804 » pp. 271-274

Compter les astres dans le ciel, chercher dans les entrailles de la terre l’histoire de notre globe et de ses antiques révolutions, dompter les puissances de la nature et les soumettre à notre usage ou à l’utilité de nos arts, c’est une grande chose, assurément, et notre âme même y trouve un témoignage authentique de sa supériorité, puisque c’est par elle que la science connaît l’univers et s’en empare.

297. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Les règles, dans tous les arts de l’imagination, sont le résultat de l’étude raisonnée des grands modèles : c’est l’Iliade et l’Odyssée sous les yeux ; c’est l’Œdipe et l’Électre à la main, qu’Aristote donnait les règles du poème épique et de la tragédie ; aussi rien de plus judicieux que ces règles tracées par la nature elle-même, pour diriger le génie de Sophocle et d’Homère. […] Vous voyez leurs cheveux avec art retroussés ; Les rubis sur leurs doigts dans l’or sont enchâssés ; Le père en ses atours ne connaît plus sa fille, Et sur des fronts hâlés le ruban partout brille.

298. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Le tableau est composé avec un art exquis. […] Remarquez avec quel art le sentiment religieux et philosophique relève ici les plus humbles détails du tableau.

299. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Bien que cette querelle ait perdu son à-propos, la verve d’une ironie éloquente, des principes d’éternelle morale, la dialectique d’un bon sens convaincu, et les beautés d’un art supérieur assurent un intérêt durable à ce pamphlet, qui demeure comme une date impérissable de notre littérature. […] L’éloquence est un art de dire les choses de telle façon que ceux à qui l’on parle puissent les entendre sans peine et avec plaisir, ou qu’ils s’y sentent intéressés, en sorte que l’amour-propre les porte plus volontiers à y faire réflexion.

300. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

La beauté de la forme cache ici l’art de la définition. […] Il y a de l’art à unir ici chaque genre de style à chaque genre de sujet ; on économise la phrase qui acquiert ainsi plus de concision. […] Cela est peu probable ; son talent créait ; et nous, l’art à la main, nous admirons pour nous efforcer d’imiter. […] A l’entour, des arbres de toute espèce semblent se détacher de la forêt, et former négligemment et sans art une verte palissade. […] Une scène se prépare plus intéressante mille fois que toutes celles que l’art invente à grands frais pour vous amuser ou vous distraire.

301. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Saint-Simon 1625-1695 » pp. 144-147

La danse était alors un art ; aujourd’hui, elle est à peine un exercice gymnastique : 4.

302. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Beaumarchais 1732-1799 » pp. 199-202

Talent souple et fertile qui suffit à tout avec de l’esprit, il mêla au sel gaulois du vieux temps le don de l’à-propos, et l’art d’exciter les passions en les amusant ; son style abonde en mots piquants : sa prose acérée se retient comme des vers.

303. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Casimir Delavigne 1794-1843 » pp. 524-529

Chez lui on estime, on aime la douce chaleur d’une âme sympathique, honnête, indépendante et fière, qui honora les lettres par son talent, son caractère, le respect de l’art, et l’essor des nobles ambitions ; c’est une de nos plus pures renommées.

304. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bourdaloue 1632-1704 » pp. 89-93

C’est un art de qui l’imposture est toujours respectée ; et, quoiqu’on la découvre, on n’ose rien dire contre elle.

305. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Cousin 1792-1867 » pp. 257-260

Oui, voilà pourquoi l’art n’est pas l’imitation servile de la nature, mais l’interprète du sentiment, des idées, de l’expression, de l’âme intérieure qui donne aux objets leur physionomie.

306. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

C’est un art absolument étranger aux sophistes, qui sont ou froidement sentencieux, ou ridiculement emphatiques. […] Quand pourrai-je, tantôt goûtant un doux sommeil, Et des bons vieux auteurs amusant mon réveil, Tantôt ornant sans art mes rustiques demeures, Tantôt laissant couler mes indolentes heures, Boire l’heureux oubli des soins tumultueux, Ignorer les humains, et vivre ignoré d’eux !

307. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

N’a-t-il pas dit : « Il faut rire avant d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Observateur profond, et peintre de caractères, il excelle dans l’art d’attirer l’attention par des remarques soudaines, des traits vifs et pénétrants, des métaphores passionnées, des hyperboles à outrance, des paradoxes simulés, des contrastes étudiés, des expressions originales, de petites phrases concises qui partent comme des flèches, des allégories ingénieuses, et des morceaux d’apparat où l’esprit étincelle dans les moindres détails Le berger et son troupeau 1 Quand vous voyez quelquefois un nombreux troupeau qui, répandu sur une colline vers le déclin d’un beau jour, paît tranquillement le thym et le serpolet, ou qui broute dans une prairie une herbe menue et tendre2 qui a échappé à la faux du moissonneur, le berger, soigneux et attentif, est debout auprès de ses brebis ; il ne les perd pas de vue, il les suit, il les conduit, il les change de pâturage ; si elles se dispersent, il les rassemble ; si un loup avide paraît, il lâche son chien qui le met en fuite ; il les nourrit, il les défend ; l’aurore le trouve déjà en pleine campagne, d’où il ne se retire qu’avec le soleil. […] N’y épargnez rien, grande reine : employez-y l’or et tout l’art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient tout leur science sur vos plafonds et sur vos lambris ; tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes ; épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu’un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par les péages de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison pour l’embellir, et la rendre plus digne de lui et de sa fortune1.

308. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Absente de la cour4, je n’ai pas dû penser, Seigneur, qu’en l’art de feindre il fallût m’exercer. […] Avec quel art ingénieux et naïf il échappe et devient insaisissable !

309. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Un peuple est assoupi dans les mœurs de la barbarie ; il ne connaît pas même le premier des arts, qui est d’assujettir la terre à ses besoins. […] Il exige, il suppose, avec des dons extérieurs qui plaisent ou qui touchent, le sang-froid, le tact, la présence d’esprit, la fermeté, le courage, la promptitude de la décision, la connaissance des hommes, l’art de les deviner et de les conduire ; comment ne serait-il pas une grande qualité politique, un moyen pratique de gouvernement ?

310. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre premier. Objet du genre judiciaire. »

Cicéron est un modèle parfait en ce genre, comme dans toutes les autres parties de l’art oratoire.

311. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Rochefoucauld. (1613-1680.) » pp. 15-19

Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours : elles sont comme un art de la nature, dont les règles sont infaillibles ; et l’homme le plus simple, qui a de la passion, persuade mieux que le plus éloquent qui n’en a point.

312. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Préface » pp. -

L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)

313. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Préface » pp. -

L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)

314. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

Il est facile de comprendre que le principe de cet art sublime ne peut résider ni dans la mesure et la combinaison des syllabes, ni dans l’assemblage d’expressions brillantes et harmonieuses, ni dans la composition d’ouvrages ayant le nom et la forme d’Églogues, d’Odes, de Satires, d’Épopées, de Tragédies ou de Comédies.

315. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XI. Poésies fugitives. »

De ces rondeaux un livre tout nouveau À bien des gens n’a pas eu l’art de plaire ; Mais, quant à moi, j’en trouve tout fort beau, Papier, dorure, images, caractère : Hormis les vers qu’il fallait laisser faire            À La Fontaine.

316. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Massillon. (1663-1742.). » pp. 120-123

Le saint roi rendit aux peuples, avec la tranquillité, la joie et l’abondance : les familles virent renaître ces siècles heureux qu’elles avaient tant regrettés ; les villes reprirent leur premier éclat ; les arts, facilités par les largesses du prince, attirèrent chez nous les richesses des étrangers : le royaume, déjà si abondant de son propre fonds, se vit encore enrichi de l’abondance de nos voisins.

317. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Retz 614-1679 » pp. 22-26

. — Ce portrait est d’un ennemi, maître expert dans l’art de piquer un mour-propre, de déchirer le patient, même quand il a l’air de le caresser.

318. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Il n’en est pas de même des historiens latins : leurs harangues sont des morceaux si achevés, dans leur genre, qu’il est impossible de s’y prêter à la moindre illusion, et de ne pas y reconnaître, à chaque mot, l’art étudié de l’orateur, et la correction élégante de l’écrivain qui a mûri toutes ses pensées par la réflexion, choisi et pesé chacune de ses expressions, et donné à ses phrases le tour et l’harmonie qui sont le fruit du travail, et ne se présentent guère à celui qui ne s’est pas fait une étude de les rechercher et de les placer à propos. […] Et moi-même (car il faut bien me vanter un peu, à la manière des vieillards), pensez-vous que j’eusse entrepris tant de travaux, consacré tant de veilles laborieuses à la politique ou à l’art militaire, si le terme de ma vie devait être celui de ma gloire ?

319. (1862) Cours complet et gradué de versions latines adaptées à la méthode de M. Burnouf… à l’usage des classes de grammaire (sixième, cinquième, quatrième) pp. -368

Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.

320. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre V. De l’Éloquence politique chez les Français. »

Tels sont, en effet, le caractère et le sort de cette portion de l’art oratoire, qu’il lui faut de grandes passions à émouvoir, de grands intérêts à démêler, pour qu’elle brille de tout son éclat, pour qu’elle déploie toute son énergie.

321. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Cousin, qui parle ainsi dans son remarquable ouvrage sur les Pensées de Pascal : « Il est venu à cette heureuse époque de la littérature et de la langue où l’art se joignait à la nature dans une juste mesure pour produire des œuvres accomplies.

322. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

    A Nevers donc, chez les Visitandines, Vivait naguère un perroquet fameux, A qui sont art et son cœur généreux, Ses vertus même, et ses grâces badines, Auraient dû faire un sort moins rigoureux, Si les bons cœurs étaient toujours heureux.

323. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Un soir, selon l’usage, à côté de leur père, Assis près d’une table où s’appuyait la mère, L’aîné lisait Rollin2 : le cadet, peu soigneux D’apprendre les hauts faits des Romains et des Parthes3 Employait tout son art, toutes ses facultés, A joindre, à soutenir par les quatre côtés Un fragile château de cartes.

324. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

. — Ce portrait est d’un ennemi, maître expert dans l’art de piquer un amour-propre, de déchirer le patient, même quand il a l’air de le caresser.

325. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Corneille, 1606-1684 » pp. 26-31

Pour me faire croire ignorant, vous avez tâché d’imposer aux simples, et, de votre seule autorité, vous avez avancé des maximes de théâtre dont vous ne pourriez, quand elles seraient vraies, déduire les conséquences que vous en tirez ; vous vous êtes fait tout blanc d’Aristote, et d’autres auteurs que vous ne lûtes ou n’entendîtes peut-être jamais, et qui vous manquent tous de garantie ; vous avez fait le censeur moral, pour m’imputer de mauvais exemples ; vous avez épluché les vers de ma pièce, jusqu’à en accuser un manque de césure : si vous eussiez su les termes de l’art, vous eussiez dit qu’il manquoit de repos en l’hémistiche.

326. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Béranger 1780-1859 » pp. 488-497

Il est sans rival dans l’art d’amener le refrain.

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