J’ajouterai avec presque tous mes prédécesseurs l’exemple de la Fontaine dans la fable du Charlatan : Ce charlatan se vantait d’être En éloquence un si grand maître, Qu’il rendrait disert un badaud, Un manant, un rustre, un lourdaud ; Oui, messieurs, un lourdaud, un animal, un âne. Que l’on m’amène un âne, un âne renforcé, Je le rendrai maitre passé… Vous remarquez dans ces deux derniers exemples une sorte de crescendo dans la synonymie.
. — De 1669 à 1677, il laisse reposer ses armes, et maître du champ de bataille, formule dans l’Art poétique (1674), sous la dictée d’Horace, dont il n’a pas la grâce, ces lois éternelles du goût, qui doivent être la conscience de tout écrivain. […] Voltaire parlait ainsi à son maître, le P.
Je vous remercie de vos lettres au roi, mon cousin ; elles me feroient plaisir à lire d’un inconnu, elles m’attendrissent ; il me semble qu’elles devroient faire cet effet-là sur notre maître : il est vrai qu’il ne s’appelle pas Rabutin comme moi. […] Les hommes ne pensent point ainsi : lisez saint Augustin dans la Vérité de la Religion ; lisez l’Abbadie 2, bien différent de ce grand saint, mais très-digne de lui être comparé, quand il parle de la religion chrétienne (demandez à l’abbé de Polignac s’il estime ce livre) ; ramassez donc toutes ces idées, et ne jugez point si frivolement ; croyez que, quelque manége qu’il y ait dans le conclave, c’est toujours le Saint-Esprit qui fait le pape ; Dieu fait tout, il est le maître de tout, et voici comme nous devrions penser (j’ai lu ceci en bon lieu) : « Quel trouble peut-il arriver à une personne qui sait que Dieu fait tout, et qui aime tout ce que Dieu fait ?
Le fond de ces pensées ne lui appartient point ; mais il s’en est rendu le maître, il en a fait son propre bien, par les tours et les expressions qui sont à lui. […] Quoique nous ne soyons pas les maîtres de nos mouvements, dit ce Rhéteur35, nous pouvons cependant nous faire des images si vives et si justes des choses absentes, qu’elles les rendent présentes et comme exposées à nos yeux. […] Il suffira d’en citer un seul fourni par un grand maître, et qui peut bien servir de modèle : il est tiré d’une oraison de Cicéron contre Verrès 36, Préteur de Sicile, qui avait condamné au dernier supplice Gavius, citoyen romain. […] y a-t-il rien de plus nouveau, que de voir un homme de Macédoine se rendre maître des Athéniens, et faire la loi à toute la Grèce ? […] Servez donc ce roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donné en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais votre sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services, du jour que vous vous serez donnés a un maître si bienfaisant.
Cette première règle est d’une nécessité indispensable ; et je ne saurois mieux la développer, qu’en faisant voir de quelle manière les grands maîtres l’ont mise en pratique. […] de mon transport puis-je être ici le maître. […] La plupart des seigneurs de la cour de Louis XIV, dit Voltaire, vouloient imiter cet air de grandeur, d’éclat et de dignité qu’avoit leur maître. […] Le théâtre lui doit aussi Crispin rival de son maître, petite pièce qui n’est pas indigne de son auteur. […] Les Dieux sont de nos jours les maîtres souverains : Mais, Seigneur, notre gloire est dans nos propres mains.
Cette célèbre tournure, si heureusement employée pour adoucir ce que la chose pouvait avoir d’odieux, appartient à l’orateur Lysias, qui, le premier, en avait fait usage dans un plaidoyer sur le meurtre d’Ératosthène ; ce qui ne diminue en rien le mérite de Cicéron, et prouve seulement avec quel succès il savait imiter ceux que sa modestie appelle si fréquemment ses maîtres, dans ses ouvrages sur la rhétorique. […] Ces serviteurs fidèles, pleins de zèle et de courage, ou périrent en défendant leur maître, ou voyant que le fort de l’attaque était autour de sa voiture, qu’on les empêchait de le secourir ; entendant Clodius lui-même crier que Milon était tué, et le croyant en effet… ; les esclaves de Milon firent (car je ne veux ni éluder l’accusation, ni altérer les faits) ce que chacun de vous voudrait que fissent pour lui les siens, en pareille occasion ».
138 … Celui qui fait sa demeure Dans les royaumes éternels ; Qui suit en tous lieux, à toute heure, Les pas incertains des mortels : Celui qui leur envoie un maître, Ce dieu qu’ils osent méconnaître, Ou qu’ils feignent de mépriser, Entend les blasphèmes frivoles Dont ils amusent les idoles Sur eux prêtes à s’écraser. […] Dépositaire de ma foudre, Maître de punir et d’absoudre, Leur sort est remis dans tes mains.
Quel plaisir d’élever un enfant qu’on voit croître1, Non plus comme un esclave élevé pour son maître, Mais pour voir avec lui renaître tant de rois ! […] Mais qu’il ne songe plus, Céphise, à nous venger : Nous lui laissons un maître, il doit le ménager.
Ou peut mettre la main sur un sujet fécond et dramatique, réunissant les trois conditions dont nous venons de parler ; mais il est très rare de bien choisir les pensées accessoires, d’imaginer de bons faits et d’heureux incidents, et de tracer en maître les caractères des personnages. […] Pour trouver le pathétique, il faut descendre dans son propre cœur et étudier avec ce maître par excellence les caprices des passions humaines.
» « Nous sommes un, car nos frères, c’est nous, et nous, c’est nos frères. » Dieu n’a fait ni petits ni grands, ni maîtres ni esclaves : il a fait tous les hommes égaux1. […] Le calcul est l’ouvrier du génie, le serviteur de l’âme ; mais s’il devient le maître, il n’y a plus rien de grand ni de noble dans les vues de l’homme.
Étudiez-les de préférence chez les grands maîtres : Aristote, Longin, Cicéron, Quintilien pour les anciens ; Fénelon, Rollin, Batteux, La Harpe, pour les modernes. […] Vous avez beaucoup de maîtres en Jésus-Christ ; mais vous n’avez qu’un père. […] Moi, je n’étais ni le maître ni le chef des troupes ; je ne suis donc pas responsable de ce qu’elles ont fait. […] Ils croient tout savoir, ils prononcent en maîtres, et voilà ce qui rend tous leurs sentiments excessifs. […] Mais un maître tel que Tite-Live sent bien qu’il n, faut que montrer un tel motif, et que vouloir l’amplifier, c’est l’affaiblir.
A certaines vérités rudes, mais tempérées par la bonhomie et la belle humeur, on reconnaît le roi qui fait fi de la rhétorique, porte l’épée au côté, sait mener son monde et le ranger à l’obéissance, est passé maître dans l’art de gagner les esprits et de séduire les plus récalcitrants, possède l’expérience des hommes, ne dédaigne pas la ruse quand la loyauté serait peine perdue, et mêle l’adresse aux bons propos, à l’indulgence, à une bonté vraie quoique toujours très clairvoyante.
Séjan fit tout trembler, jusqu’à son maître.
Aussi des débris épars de la tyrannie qui venait de succomber, vit-on se former, sur tous les points de l’Europe, une foule de petits états, tous gouvernés par de petits despotes, uniquement occupés du soin de se détruire mutuellement, et d’opprimer des peuples devenus assez stupides pour ne pas même s’apercevoir qu’ils avaient changé de joug et de maître.
« Des bords du Pô jusqu’à ceux du Danube, on bénit de tous côtés, au nom du même Dieu, ces drapeaux sous lesquels marchent des milliers de meurtriers mercenaires, à qui l’esprit de débauche, de libertinage et de rapine ont fait quitter leurs campagnes ; ils vont, ils changent de maîtres ; ils s’exposent à un supplice infâme pour un léger intérêt ; le jour du combat vient, et souvent le soldat qui s’était rangé naguères sous les enseignes de sa patrie, répand sans remords le sang de ses propres concitoyens ; il attend avec avidité le moment où il pourra, dans le champ du carnage, arracher aux mourants quelques malheureuses dépouilles qui lui sont enlevées par d’autres mains.
Si vous l’imitez, vous suivrez un maître, vous apprendrez l’art, et vous ne vous fierez plus à votre talent.
Les autres pour un peu de science veulent être honorés et respectés du monde, comme si chacun devait aller à l’école chez eux et les tenir pour maîtres : c’est pourquoi on les appelle pédants.
Voiture 1598-1648 [Notice] Fils d’un fermier des vins qui fut échevin d’Amiens, protégé par son condisciple le comte d’Avaux, recherché des grands qu’il amusait en les flattant, devenu la merveille de l’hôtel de Rambouillet, maître des cérémonies chez Gaston d’Orléans, favori tour à tour de Richelieu et de Mazarin, interprète des ambassadeurs près de la reine, reçu à l’Académie française qui porta officiellement son deuil, Voiture fut un bel esprit, heureux et habile, dont le souvenir est inséparable de la société polie au milieu de laquelle s’épanouirent ses agréments.
Aussi les anciens ne séparaient-ils point l’éloquence de la philosophie, et les véritables maîtres de l’éloquence furent chez eux des philosophes.
On pourrait lui donner une petite place de petit régent ou de maître d’études.
Était-il invité à un repas, la vue de quelque pièce de vaisselle bien travaillée le transportait, il n’était pas maître de ses mains. […] Les accusés, comme il était juste, sont arrêtés par son ordre et conduits à Lilybée ; il assigne le maître, il instruit le procès et prononce leur jugement. […] Il veut que les maîtres plaident leur cause ; quoi de plus effrayant pour les esclaves ? […] Lorsque l’on craignait la guerre des esclaves, il faisait supplicier les maîtres sans forme de procès, et il délivrait du supplice les esclaves qui avaient été condamnés. […] Il semblait, à tous ceux qui le regardaient, annoncer l’exil et prévoir la fuite de son maître.
Or, s’il est vrai que la satisfaction des spectateurs soit la fin que se proposent les spectacles, et que les maîtres mêmes du métier aient quelquefois appelé de César au peuple, le Cid du poëte français ayant plu aussi bien que la Fleur du poëte grec, ne seroit-il point vrai qu’il a obtenu la fin de la représentation, et qu’il est arrivé à son but, encore que ce ne soit pas par le chemin, ni par les adresses de la Poétique ?
C’est là un ouvrage pour les maîtres, ce n’en est pas un pour les écoliers.
L’éducation, sans cela, se passerait en argumentation, et tout serait perdu, si tous les maîtres n’étaient pas de bons ergoteurs. » 1.
Ses grâces, sa douceur charment bientôt et le maître du champ et les moissonneurs : l’heure du repas arrive, ils lui font une place au milieu d’eux, partagent leur festin champêtre avec elle ; Et Ruth, riche des dons que lui fait l’amitié, Songeant que Noémi languit dans la misère, 172Pleure, et garde son pain pour en nourrir sa mère. […] seul maître de ma vie, » Je ne me plaindrai point qu’elle me soit ravie : » Je ne veux que le temps et l’espoir, ô mon Dieu !
Tous ces préceptes sont incontestables, et les grands maîtres les ont presque toujours religieusement suivis ; mais si parfois ils les perdent de vue, ce sont leurs fautes même que la critique doit relever le plus vivement, puisque leur supériorité rend leur exemple plus contagieux. […] Ainsi, dans les Méditations sur l’Évangile de Bossuet, le cheval dompté par le cavalier, qui représente si bien le chrétien sous la main de Dieu, et dans les Sermons, cette magnifique image de la vie humaine, dont on peut rapprocher, le style de Bossuet à part, un passage ingénieux des Inductions morales et physiologiques de M. de Kératry, où le monde est un palais dont le maître invisible accueille des voyageurs qu’y conduit un pouvoir inconnu.
Ainsi l’auteur qui a dit : Maison à louer, laquelle a deux portes, trois fenêtres, du logement pour quatre maîtres, même pour cinq en un besoin, deux caves, un grenier à foin ; maison que le propriétaire avec sa baguette d’enchanteur, peut transporter, au gré du locataire, dans quelque quartier qu’il lui plaira ; maison qui porte un écriteau tiré de Barème et de l’algèbre, et dont le nom, aussi bien que celui de l’enchanteur, se lit dans le calendrier : cet auteur, dis-je, a proposé une énigme, dont le mot est une voiture, nommée fiacre. […] On y voit l’Arsenal comparé aux antres du mont Etna, où Vulcain forgeait avec les Cyclopes la foudre pour Jupiter ; les armes qui y sont déposées, comparées aux traits fabriqués par Vulcain ; Henri IV, à Jupiter même, et ses ennemis, aux géants réduits en poudre dans la guerre qu’ils osèrent déclarer au maître des Dieux.
On n’a de maître que son plaisir et son goût. […] Madame de Sévigné parlait ainsi des maîtres qui furent ses contemporains et qu’elle relisait souvent : « Nous relisons aussi, au travers de nos grandes lectures, des rogatons que nous trouvons sous notre main ; par exemple, toutes les belles oraisons funèbres de M.
C’était le petit neveu d’Achille de Harlay, qui, sous Henri III, étant président du Parlement, resta fidèle au roi, et dit au duc de Guise : « C’est grand pitié quand le valet chasse le maître ; au reste mon âme est à Dieu, mon cœur au roi et mon corps entre les mains des méchants : qu’on fasse ce qu’on voudra. » 4.
Monseigneur le lui dit : le voilà tranquille ; qu’on parle maintenant, qu’on discute, sa conviction est formée, on ne l’ébranlera pas : s’il en change jamais, ce ne sera du moins qu’après que certain hôtel1 aura changé de maître ; alors il écoutera, il verra.
En dehors des livres destinés aux maisons d’éducation, et qui ne sont pour la plupart que des abrégés des anciennes rhétoriques, c’est plutôt chez les maîtres de la critique contemporaine que la doctrine s’est produite sous une autre forme. […] Septime dit au roi Ptolémée : Pompée a besoin d’aide : il vient chercher la vôtre ; Vous pouvez, comme maître absolu de son sort, Le servir, le chasser, le livrer vif ou mort, etc. […] Elle est le vernis des maîtres, suivant Vauvenargues. […] De nos jours, Alexandre Dumas père a été un maître incomparable dans l’art de faire parler plusieurs personnages de ses romans, de ses drames et de ses comédies. […] La poésie est une création du génie et l’œuvre des grands maîtres ; la versification est l’ensemble des observations faites sur ces maîtres depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, le code des règles inspirées par les chefs-d’œuvre pour déterminer les genres poétiques et appliquer à chacun les principes dictés par le goût.
Lorsque chacun est placé avant le régime du verbe, on met leur après chacun : = ces braves officiers ont fait chacun leur devoir : = le maître a réuni ses écoliers, et leur a dicté à chacun leur thème. […] Tous les verbes actifs ont un régime simple ; et la plupart ont de plus un régime composé. = Consacrons notre temps à l’étude : = votre maître vous dispense de ce travail : = je vous donnerai un livre. […] Ce régime est composé, lorsque commander signifie, avoir droit et puissance, avoir autorité, empire sur quelqu’un ; et en ce sens, ce verbe est neutre : = le souverain commande à ses sujets ; le père à ses enfants ; le maître à ses domestiques ; le capitaine à ses soldats. […] ici le participe vaincu, l’adjectif plein, et le substantif maître, ne se rapportent qu’au pronom adjectif sa, qui est mis pour de lui ; et c’est ce qui rend la phrase incorrecte. […] D’ailleurs, nos plus grands maîtres ont senti la nécessité de s’assujettir aux lois grammaticales, pour bien écrire en vers ; et c’est aux poètes mêmes, que Boileau s’adresse, lorsqu’il dit : Surtout qu’en vos écrits, la langue révérée, Dans vos plus grands excès, vous soit toujours sacrée.
La Harpe a traité en détail la question des poèmes en prose, et, comme son maître, il les a justement condamnés.
Les maîtres ne sauraient mettre trop de soin à faire remarquer ces nuances légères, cette limite délicate où le trop de perfection commence à devenir un modèle d’autant plus dangereux, qu’il est plus aisé de s’en laisser séduire. […] Il faut donc que, dès le premier jour où nous aborderons dans l’île, nous soyons maîtres de la campagne ; sans quoi, au premier échec, tout est perdu pour nous.
Il est vrai que ce qu’il dépense d’un côté, il l’épargne de l’autre ; car ses enfants sont sans maîtres et sans éducation. […] Ce palais, ces meubles, ces jardins, ces belles eaux vous enchantent, et vous font récrier d’une première vue sur une maison si délicieuse, et sur l’extrême bonheur du maître qui la possède : il n’est plus, il n’en a pas joui si agréablement, ni si tranquillement que vous ; il n’y a jamais eu un jour serein, ni une nuit tranquille ; il s’est noyé de dettes pour la porter à ce degré de beauté où elle vous ravit : ses créanciers l’en ont chassé ; il a tourné la tête, et il l’a regardée de loin une dernière fois ; et il est mort de saisissement.
Enfin, après douze ans de silence, il étonne son siècle par Esther et Athalie, créations d’un maître que la Bible inspire. […] Comparez, dans les Guêpes d’Aristophane, v : 86-126, le passage où Xanthias, esclave de Philocléon, expose, lui aussi, la manie de son maître, qui est pris de la folie de juger, envers et contre tous, du soir au matin, nuit et jour.
L’originalité de Chateaubriand est dans l’accord de ses dissonances : procédant de maîtres opposés, il s’inspire du passé comme de l’avenir, il mêle tous les styles, et rapproche les idées et les sentiments les plus contraires. […] Une espèce de sauvage, presque nu, pâle et miné par la fièvre, garde ces tristes chaumières : on dirait qu’aucune nation n’a osé succéder aux maîtres du monde dans leur terre natale, et que les champs sont tels que les a laissés le soc de Cincinnatus, ou la dernière charrue romaine.
On y trouve une vigueur extrême de pensée, une beauté simple d’expression, et souvent une manière de relever la phrase qui est tout à fait dans le genre des maîtres.
Par lui notre domaine littéraire, si agité et si changeant, fut pacifié ; et il y régna en maître absolu.
Elle a un poli qui rappellerait les maîtres classiques, s’il était moins prémédité.
9° Le nom du maitre de la maison se prend aussi pour la maison qu’il habite. […] C'est ainsi qu’on dit, en parlant du bourreau : le maître, ou l’exécuteur des hautes œuvres. […] Au figuré : Debellare superbos, abattre les superbes. — Vincere, vaincre, se rendre maître du champ de bataille. […] Le maître du festin. — Tyrannus (de τυραννος), maître absolu, souverain. […] Cic. — Scutica (de σϰύτος, cuir), fouet de lanières de cuir dont se servaient les maîtres d’école. — Flagellum, fouet en usage pour punir les esclaves et les criminels.
Si l’écrivain sacré avait dit simplement du conquérant le plus renommé qui ait jamais existé, du grand Alexandre : il fut le maître de la terre ; cette pensée n’aurait par elle-même rien de fort ni d’éclatant. […] Vois ces murs, vois ce temple envahi par tes maîtres ; Tout annonce le Dieu qu’ont vengé tes ancêtres. […] Mascaron, pour dire que Turenne avait été enseveli dans le tombeau de nos Rois, a employé cette belle périphrase : « Le Roi, pour donner une marque immortelle de l’estime et de l’amitié dont il honorait ce grand Capitaine, donne une place illustre à ses glorieuses cendres, parmi ces Maîtres de la terre, qui conservent encore, dans la magnificence de leurs tombeaux, une image de celle de leurs trônes. » II.
Voilà pourquoi nous avons multiplié les citations, et prouvé partout, par l’exemple des grands maîtres, la solidité des principes que nous avions établis ; voilà pourquoi nous n’avons dissimulé ni les défauts ni les endroits faibles de ceux que nous proposons d’ailleurs comme des modèles.
Mais l’un, prenant un vol hardi, a voulu se placer à la source de tout, se rendre maître des premiers principes, par quelques idées claires et fondamentales, pour n’avoir plus qu’à descendre aux phénomènes de la nature, comme à des conséquences nécessaires.
Telle est l’inscription suivante, sur une statue de l’Amour, que Voltaire a traduite du grec : Qui que tu sois, voici ton maître : Il l’est, le fut, ou le doit être.
Après son départ, le tiers État resta dans la salle commune, et quand le grand-maître des cérémonies vint le sommer de se retirer, Mirabeau, alors député du tiers, s’écria au nom de ses collègues : Vous qui n’avez ici ni place, ni voix, ni droit de parler, allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple, et que nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes !
. — Ce portrait est d’un ennemi, maître expert dans l’art de piquer un mour-propre, de déchirer le patient, même quand il a l’air de le caresser.
En cela, il rappelle les maîtres de l’antiquité.
Voiture 1598-1648 [Notice] Fils d’un fermier des vins qui fut échevin d’Amiens, protégé par son condisciple le comte d’Avaux, recherché des grands qu’il amusait en les flattant, devenu la merveille de l’hôtel de Rambouillet, maître de cérémonies chez Gaston d’Orléans, favori tour à tour de Richelieu et de Mazarin, interprète des ambassadeurs près de la reine, reçu à l’Académie française qui porta officiellement son deuil, Voiture fut un bel esprit, heureux et habile, dont le souvenir est inséparable de la société polie au milieu de laquelle s’épanouirent ses agréments.
On peut citer comme exemple de pureté les lignes suivantes de Buffon : Le Cheval La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite, est celle de ce fier et fougueux animal, qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats : aussi intrépide que soc maître, le cheval voit le péril et l’affronte il se fait au bruit des armes, il l’aime, il le cherche et s’anime de la même ardeur. […] Comme on le voit dans les vers de ce célèbre maître, Boileau nous recommande de ne pas blesser l’oreille ; car, puisque c’est l’oreille qui reçoit les paroles qui doivent convaincre l’esprit ou émouvoir le cœur, ce serait par conséquent manquer le but que de commencer par l’indisposer ou la rebuter entièrement.
Il a fait sentir pourquoi Homère et les prophètes ne sont jamais plus différents que lorsqu’ils semblent le plus se rapprocher par le fond ou les détails du sujet qu’ils traitent ; et nous ne saurions trop inviter les maîtres et les disciples à se pénétrer de l’esprit qui a dicté le Génie du Christianisme, le plus beau trophée que le génie de la sensibilité et l’enthousiasme du vrai beau aient élevé depuis longtemps à la morale et à la religion.
[Notice] Né à Limoges en 1668, d’une ancienne et honorable famille, François d’Aguesseau eut le bonheur de trouver dans son père un excellent maître qui forma également son cœur et son esprit.
On ne peut pas dire : cet officier attaqua et se rendit maître de la ville, parce que le verbe attaquer ne peut régir de la ville.
Il ne faut point raisonner avec le maître des événements, en disant que les rois qu’il paraît abandonner sont pieux, et que nos ennemis sont la plupart hérétiques.
Mais les sages du jour, ou de fiers novateurs, De leur goût corrompu partisans corrupteurs, Ne pouvant les atteindre, ont dégradé leurs maîtres, Et, protecteurs des sots flétris par nos ancêtres, O de la sympathie inévitable effet !
Vous m’avez voulu faire passer pour simple traducteur, sous ombre de soixante et douze vers que vous marquez sur un ouvrage de deux mille, et que ceux qui s’y connoissent n’appelleront jamais de simples traductions ; vous avez déclamé contre moi, pour avoir tu1 le nom de l’auteur espagnol, bien que vous ne l’ayez appris que de moi, et que vous sachiez fort bien que je ne l’ai célé à personne, et que même j’en ai porté l’original en sa langue à Monseigneur le Cardinal votre maître et le mien ; enfin, vous m’avez voulu arracher en un jour ce que près de trente ans d’étude m’ont acquis ; il n’a pas tenu à vous que, du premier lieu où beaucoup d’honnêtes gens me placent, je ne sois descendu au-dessous de Claveret2 ; et pour réparer des offenses si sensibles, vous croyez faire assez de m’exhorter à vous répondre sans outrage, de peur, dites-vous, de nous repentir après, tous deux, de nos folies.
Il est dangereux de vouloir être toujours le maître de la conversation et de pousser trop loin une bonne raison quand on l’a trouvée.
La Fontaine a très bien dit : Les fables ne sont point ce qu’elles semblent être : Le plus simple animal nous y tient lieu de maître. […] Tremblez, humains, faites des vœux ; Voilà le maître de la terre. […] Aux arbres, qui couvraient les eaux, Nos lyres tristement demeuraient suspendues, Tandis que nos maîtres nouveaux Fatiguaient de leurs pris nos tribus éperdues. […] Ici, ce sont les rois, maîtres absolus de leurs sujets, mais sujets eux-mêmes du souverain de l’univers qui, du mouvement de ses sourcils, ébranle toute la nature.
Cet esprit d’analyse se manifeste encore au quatorzième siècle en Allemagne dans les curieux ouvrages du maitre d’école Hugo de Trimberg, qui semble annoncer de loin, Addison, Sterne et Swift.
Elle dit encore ailleurs qu’elle avait eu à cet égard d’excellents maîtres.
Écuyer et ami du roi de Navarre, il épargna plus d’une faute à un maître qui mit son dévouement à de rudes épreuves.
Là se perdent ces noms de maîtres de la terre, D’arbitres de la paix, de foudres de la guerre ; Comme ils n’ont plus de sceptre, ils n’ont plus de flatteurs ; Et tombent avec eux d’une chute commune3 Tous ceux que la fortune Faisait leurs serviteurs4 1.
Longtemps aucun ne l’a cru ; On disait : Il va paraître ; Par mer il est accouru ; L’étranger va voir son maître.
Mais si je dis, le méchant médit de tout le monde ; le maître a parlé aux disciples ; quoique j’exprime, par ces deux verbes, des actions qui passent hors des sujets qui en sont le principe, je ne pourrais cependant pas dire, tout le monde est médit par le méchant ; les disciples ont été parlés par le maître. […] Cette règle est généralement sûre : mais l’usage est ici le meilleur maître.
Dieu, dit Saint Bernard, possède trois qualités, celle de maître, celle de rémunérateur, et celle de père. […] Delà vient que le Prince de Condé valait seul à la France des années entières ; que devant lui les forces ennemies les plus redoutables s’affaiblissaient visiblement par la terreur de son nom ; que sous lui nos plus faibles troupes devenaient intrépides et invincibles ; que par lui nos frontières étaient à couvert, et nos provinces en sûreté ; que sous lui se formaient et s’élevaient ces soldats aguerris, ces officiers expérimentés, ces braves dans tous les ordres de la milice, qui se sont depuis signalés dans nos dernières guerres, et qui n’ont acquis tant d’honneur au nom français, que parce qu’ils avaient eu ce Prince pour Maître et pour Chef ». […] Il nous le représente ensuite ; 1º comme un Héros supérieur à sa propre gloire, c’est-à-dire, qui fit tout pour l’acquérir hors de la désirer et de la chercher ; 2ºcomme un Héros sans ostentation ; 3º comme un Héros ennemi de la flatterie ; 4º comme un Héros aussi humain qu’il était grand ; 5º comme un Héros que l’amour de lui-même n’avait point gâté ; bon père, aimable maître, parfait ami.
La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats : aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l’affronte ; il se fait au bruit des armes, il l’aime, il le cherche, et s’anime de la même ardeur.
Il y fixe la langue que parleront les maîtres.
Il faut, de plus, qu’il se rende maître de son sujet, qu’il l’embrasse et le possède tout entier, qu’il en montre l’unité en le présentant sous son vrai point de vue, et qu’il tire ainsi d’une seule source les principaux événements qu’il doit raconter. […] C’est surtout dans le genre de l’histoire nationale que les anciens passent pour nos maîtres.
Le premier est l’ascendant, c’est-à-dire une manière impérieuse de dire ses sentiments, que peu de gens peuvent souffrir, tant parce qu’elle représente l’image d’une âme fière et hautaine, dont on a naturellement de l’aversion, que parce qu’il semble que l’on veuille dominer sur les esprits et s’en rendre le maître… C’est encore un fort grand défaut que de parler d’un air décisif, comme si ce qu’on dit ne pouvait être raisonnablement contesté ; car l’on choque ceux à qui l’on parle de cet air, ou en leur faisant sentir qu’ils contestent une chose indubitable, ou en faisant paraître qu’on leur veut ôter la liberté de l’examiner et d’en juger par leur propre lumière1, ce qui leur paraît une domination injuste.
N’y prenez jamais un ton de maître ; il faut y ménager l’amour-propre de celui à qui vous écrivez, soit que vous lui donniez de vous-même ces conseils, soit qu’il vous les ait demandés.
Il fallait que le maître abandonnât.
Elle a un poli qui rappellerait les maîtres classiques, s’il était moins prémédité.
Qu’il s’efforce donc, avant tout, de se recueillir et de rester constamment maître de lui-même. […] Ce sont des qualités auxquelles l’historien ne peut atteindre qu’autant qu’il est parfaitement maître de son sujet. […] Tous les ouvrages de Tacite sont écrits de main de maître. […] La plupart des lettres de Bolingbroke et de l’évêque Atterbury sont écrites de main de maître. […] Chaque circonstance est retracée de main de maître et sous les couleurs les plus touchantes.
Je vous représenterois ce fidèle sujet marchant sur les traces de son maître, qui étaient des pas de géant, et le surpassant par la nouvelle ardeur que lui inspirait l’exemple de ce monarque ; vous le verriez dans un corps usé de travaux, rallumant tout le feu de ses premières années, combattre à la tête de nos troupes, défaire les trois formidables armées de l’Empereur, de l’Espagne et de la Hollande ; partout s’immolant et se sacrifiant ; mais partout triomphant, et remplissant la mesure de cette glorieuse réputation qu’il faisait à la France Mais un objet plus intéressant m’oblige de me taire sur ses triomphes profanes, pour ne parler que de ses victoires sacrées ».
Sans demander assurément ni aux maîtres ni aux jeunes gens de s’occuper ainsi de chaque mot, nous voudrions au moins que, pour acquérir la propriété de l’expression, ils étudiassent sérieusement, à ce point de vue biographique, en quelque sorte, tous les mots dont le sens est flottant et la signification capricieuse, les multisenses et les synonymes, si toutefois il nous est possible d’admettre cette dernière espèce de vocables.
Et qui doit, en effet, servir Votre Majesté avec plus de zèle qu’un gentilhomme qui, n’étant pas né à la cour, n’a rien à espérer que de son maître et de ses services ?
C’est à Athènes, à Rome, à Florence, en Angleterre, en France, à l’éclat des plus vives lumières, par l’enseignement des plus grands spectacles, sous la protection de la liberté de l’État ou de l’indépendance de la pensée, que se sont formés les maîtres dans l’art de l’histoire.
Le moyen le plus sûr et le plus facile, pour se former au nombre et à l’harmonie, c’est de l’étudier dans les grands maîtres : dans Tacite, dans Tite-Live, Salluste, Quinte-Curce, etc. ; mais surtout dans Cicéron, surnommé à juste titre le père de l’éloquence chez les Latins. […] C'est au goût sûr et aux oreilles délicates de maîtres savants et habiles, plus encore qu’à des règles particulières, qui ne peuvent rien avoir d’absolu, de juger de la bonne ou de la mauvaise disposition des diverses parties qui composent le discours. […] Un maître habile et familiarisé avec le génie de la langue latine, ne manquera pas de diriger ses élèves dans cette voie si intéressante pour eux, et si utile au progrès de leurs études.
) C’est un écueil que les grands maîtres ont sagement évité.
C’est par ces sortes d’exercices que l’on forme son jugement et son goût : le devoir du maître est rempli, quand il a posé et développé les principes généraux ; l’application doit être l’ouvrage de l’élève, sans quoi l’un et l’autre ont perdu leur temps.
Malgré tant de précautions si adroitement prises, l’orateur ne se croit pas assez maître encore des esprits de ses auditeurs, et il termine son exorde, en déclarant qu’il va exposer les motifs de son opinion, mais que s’ils paraissent insuffisants à ceux qui l’écoutent, il est tout prêt à renoncer à son avis, pour adopter celui du plus grand nombre.
Avec ses amis, il aime à discourir et à se répandre au dehors ; il est pourtant toujours maître de son esprit.
Ce témoignage honorable de la satisfaction de son maître produisit sur l’esprit du jeune Blair une impression profonde, et décida son goût pour l’étude de la littérature. […] De même l’œil ne saisit pas tout d’un coup les beautés de la peinture ; il s’y forme peu à peu en voyant souvent des tableaux, et en étudiant les compositions des meilleurs maîtres. […] Le roi des dieux s’assied sur le trône des airs : La terre tremble au loin sous son maître qui tonne ; Les animaux ont fui ; l’homme éperdu frissonne ; L’univers ébranlé s’épouvante. […] Car, les Romains ayant été longtemps maîtres de toutes les Gaules, on ne parla dans ce pays, jusqu’à l’invasion des Francs et des Normands, qu’une espèce de latin corrompu, mélangé de celtique, et auquel on a donné le nom de langue romance. […] Les nobles se lèvent et, tirant leurs épées : « C’est par elles, s’écrièrent-t-ils, que nous les avons acquises, c’est avec elles que nous les défendrons. » Par elles indique que leur épée fut un des moyens par lesquels ils acquirent leurs terres lorsqu’ils employèrent la force pour s’en rendre les maîtres, et avec elles signifie que leur épée est l’instrument direct et immédiat qu’ils sont prêts à employer pour les défendre.
Aussi La Fontaine a-t-il dit : Les fables ne sont point ce qu’elles semblent être : Le plus simple animal nous y tient lieu de maître. […] Tremblez, humains, faites des vœux : Voici le maître de la terre.
Mais Clodius et les deux consuls Pison et Gabinius, voulant se rendre maîtres des suffrages, et empêcher le décret de passer à l’assemblée du peuple, remplirent le Forum de gens armés : Sextius et Milon rassemblèrent de leur côté des forces pour s’opposer à Clodius et à sa faction.
En visitant chaque année toutes les paroisses de la Flandre, l’ancien maître de l’héritier des rois ne dédaignait pas d’y monter en chaire pour expliquer l’Évangile à quelques villageois ou faire le catéchisme aux enfants2.
Je prends pour exemple d’une disposition narrative la seconde des fables de Lafontaine : Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage ; Maître renard, par l’odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : Voilà l’exposition ! […] On ferait bien de rapporter à Dieu, le maître de toutes grâces, le mérite de la faveur qu’on a obtenue. […] Aussi l’orateur chrétien ne tient-il pas à la terre ; il est placé dans une chaire, et comme suspendu entre Dieu et ses auditeurs, pour servir de médiateur et d’interprète entre eux et ce maître suprême.
On a ri de la stupéfaction de ce maître des cérémonies de la cour de France, lorsqu’il vit, au commencement de la révolution, un ministre entrer chez le Roi avec des souliers à cordons ; c’est que cet oubli des convenances était pour lui le présage de la dissolution de la monarchie ; rie qui voudra, mais l’oubli des bienséances littéraires est pour moi le présage de la dissolution de la littérature.
On a remarqué que les maîtres ne donnent en général au dialogue que le quart ou le cinquième de leur cadre.
Etudiez les grands maîtres, Racine surtout.
Voilà les maîtres à suivre dans la réfutation par le ridicule.
Au treizième chant il revoit Ithaque, mais on conçoit que le poëme n’est pas fini, tant que tous les prétendants n’ont point payé de leur tête leur insolente usurpation, tant qu Eumée n’a pas reconnu son maître, Télémaque son père, Pénélope son époux, Laërte son fils, le peuple entier son roi.
Il faut que l’âge ait mûri le jugement, que les bonnes lectures aient développé le goût, et que l’analyse littéraire ait révélé une partie du secret des grands maîtres.
Les premières pièces offraient les mugissements contenus des valets, désespérés de la perte d’un maître si fait exprès pour eux, et pour les consoler d’un autre qu’ils ne prévoyaient qu’avec transissement, et qui par celle-ci devenait le leur propre.
monsieur le grand maître, au nom du ciel et de vous même, gouvernez fraternellement, noblement, loyalement, justement et royalement, et pour tout dire en un mot qui ne peut être dit qu’à vous : gouvernez poétiquement.
En efforts impuissants leur maître se consume ; Ils rougissent le mors d'une sanglante écume. […] Ces vers de Théophile, Le voilà, ce poignard qui du sang de son maître S'est souillé lâchement : il en rougit, le traître ! […] … Vois ces murs, vois ce temple envahi par tes maîtres : Tout annonce le Dieu qu'ont vengé tes ancêtres.
. — Le maniement de la plume, dit Cicéron, est le premier et le plus habile des maîtres dans l’art d’écrire. — Il faut écrire avec le plus de soin possible, et le plus souvent que l’on peut, dit Quintilien. — Rollin, de son côté, regarde cette partie des études littéraires comme la plus importante, comme le but de toutes les autres, et comme le moyen le plus efficace d’apprendre aux jeunes gens l’art de composer. — Nous allons étudier avec soin cette intéressante question. […] Après s’être hâté lentement dans l’exercice de la composition, après avoir révisé son ouvrage en le remettant vingt fois sur le métier , persuadé avec Quintilien que ce n’est pas en écrivant vite qu’on parvient à bien écrire, mais qu’on arrive à écrire vite en écrivant bien, le jeune littérateur soumettra son travail à la correction d’un maître, au jugement d’un ami judicieux et sincère, et écoutera avec docilité les avis du vir bonus et prudens d’Horace, de l’ ami sage, mais inflexible de Boileau. […] Il ne faut jamais prendre un ton de maître dans les lettres de conseil.