Sa lettre à Horace est un chef-d’œuvre, comme vérité, et, si j’ose le dire, comme tour de force. […] Homère a chanté le combat des rats et des grenouilles sur la même lyre qui chantait ceux des héros et des dieux ; l’auteur des Pensées est celui des Provinciales ; l’auteur de l’Esprit des lois, celui des Lettres persanes ; si Horace, le Pindare de Rome, en est aussi le premier satirique, qui aiguisa l’épigramme mieux que J.
Je lis au bas d’une lettre : votre très-humble et très-obéissant serviteur, sans que l’idée me vienne de mettre à l’épreuve en quoi que ce soit l’humilité et l’obéissance de mon prétendu serviteur. […] Le lendemain, l’étranger, prenant l’hyperbole à la lettre, fait abattre une avenue d’arbres qui lui masquait la vue.
Il est sans doute impossible de tout savoir, d’embrasser à la fois les sciences, les arts et les lettres : il est même certain qu’en voulant trop étendre son instruction, on ne peut rien approfondir, on n’acquiert que des connaissances superficielles : l’étude doit toujours nous conduire à une spécialité, sinon nous devenons impropres à exercer une fonction sociale, et nous sommes condamnés à ramper dans la médiocrité. […] Surtout, j’ai une extrême satisfaction à lire avec une personne d’esprit ; car, de cette sorte, on réfléchit à tout moment sur ce qu’on lit, et des réflexions que l’on fait, il se forme une conversation la plus agréable du monde et la plus utile. » Si l’esprit des jeunes gens a été bien préparé par les moyens que nous venons d’indiquer, ils acquerront promptement le sentiment du beau et du bon, qui est le but de tous les arts ; et ils aimeront la littérature, les bonnes lettres, comme disaient les anciens, les belles-lettres, comme disent les modernes.
Parmi les anciens, Phèdre dans ses Fables,Térence dans ses Comédies, Horace dans ses Épîtres et ses Satyres, Cicéron dans ses Lettres ; parmi nous La Fontaine et madame de Sévigné offrent en ce genre des exemples sans nombre. […] Il est assez important aux jeunes gens de ne pas ignorer, en entrant dans le monde, la manière de bien écrire une lettre, et le cérémonial qu’on y doit observer.
Or, à part un très-petit nombre de noms grandioses et fortunés qui, par l’à-propos de leur venue, l’étoile constante de leurs destins, et aussi l’immensité des choses humaines et divines qu’ils ont les premiers reproduites glorieusement, conservent ce privilége éternel de ne pas vieillir, ce sort un peu sombre, mais fatal, est commun à qui porte dans l’ordre des lettres le titre de talent et même celui de génie. […] C’est un fonds inépuisable dont on ne saurait se passer quand on a le goût des lettres.
Le logogriphe, λόγος, discours, mot, γρῖφος, énigme, c’est-à-dire, énigme sur un mot, ou même sur les parties de ce mot, est une espèce d’énigme qui donne à deviner, non pas une chose, comme l’énigme proprement dite, mais un mot, par la décomposition du mot lui-même ou le retranchement d’une ou de plusieurs lettres. Par conséquent, c’est l’assemblage de plusieurs énigmes, dont l’une porte sur le mot total, et les autres sur les parties de ce mot, c’est-à-dire sur les syllabes ou les lettres diversement arrangées.
Fronton, orateur très-célèbre, enseigna les lettres latines à Marc-Aurèle. […] Annibal eut Sosile de Lacédemone pour maître dans les lettres grecques. — 7. […] Nous retirons un grand plaisir de l’étude des lettres. — 8. […] Ulysse remit à un prisonnier Phrygien une lettre à porter à Priam. — 15.
., sur les lettres doubles, le dernier chapitre de la Métaphysique, cité plus haut, p. 115.
Mots au commencement desquels la lettre h est aspirée.
. — Voltaire, Lettre à Maffei, en tête de sa Mérope : « Aristote, cet esprit si étendu, si juste et si éclairé dans les choses qui étaient alors à la portée de l’esprit humain, Aristote, dans sa Poétique immortelle, ne balance pas à dire que la reconnaissance de Mérope et de son fils était le moment le plus intéressant de toute la scène grecque.
Plus tard, les Latins désignèrent par la même expression (stylus) un poinçon ou forte aiguille qui leur servait à tracer les lettres de l’alphabet sur l’écorce d’arbre appelée liber, ou sur des tablettes recouvertes de cire.
Parfois la lettre familière peut monter jusqu’à l’éloquence, et l’orateur chrétien descendre jusqu’à converser familièrement avec son auditoire. […] Présentez l’histoire des dieux païens et de leur entourage sous la forme de Lettres à Emilie, je le veux bien, le correspondant est à la hauteur du sujet ; mais s’il s’agit de chimie ou d’astronomie, faites-moi grâce de votre prose légère et de vos bouquets à Chloris.
(Lettres, v.) […] Montaigne écrivit cette lettre à M. de Mesme, seigneur de Roissy et de Malassise, en lui dédiant la traduction des Règles du mariage de Plutarque, par E. de la Boëtie.
Les mots importants sont imprimés en petites capitales, et les définitions en lettres italiques. […] Rousseau sur l’influence des lettres, discours qui n’est qu’un tissu de sophismes, peut servir utilement à cet exercice. […] On cite comme modèle l’endroit où Cicéron fait l’éloge des lettres dans son discours pour le poète Archias. […] Dans une lettre, on pleure, on s’indigne, on supplie, on discute avec chaleur, on cherche enfin à produire dans le confident de ses pensées les émotions qu’on éprouve. Or, agir et parler ainsi dans une lettre, c’est être vraiment éloquent, et l’on peut citer des lettres où se trouve l’éloquence même la plus sublime (Voir le nº xxxviii).
paraît condamné à traîner, loin des hommes, une existence pénible et pleine d’amertume, puise dans les Lettres un courage ferme et d’abondantes consolations : elles lui font oublier ses disgrâces, ses revers, et lui tiennent lieu d’amis, de rang et de fortune.
Défiguré par la petite vérole, qui le rendit presque aveugle, il demanda aux lettres des ressources, une consolation, et l’emploi d’une activité qui visait obstinément à la gloire.
Horace, célèbre poète latin, né à Venouse, l’an de Rome 689, entreprit aussi de tracer les règles de la poésie ; mais son Art poétique n’est, & proprement parler, qu’une longue lettre versifiée qu’il adressa aux Pisons sous ce titre : Epistola ad Pisones.
Je lis dans la lettre de madame de Sévigné sur la mort de Vatel : « Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte et se la passe au travers du cœur ; mais ce ne fut qu’au troisième coup (car il s’en donna deux qui n’étaient pas mortels) qu’il tomba mort. » Voilà une véritable parenthèse. […] En voici un dans son admirable lettre sur la mort de Turenne : « Chacun conte l’innocence de ses mœurs, la pureté de ses intentions, son humilité éloignée de toutes sortes d’affectations, la solide gloire dont il était plein, sans faste et sans ostentation, aimant la vertu pour elle-même, sans se soucier de l’approbation des hommes, une charité généreuse et chrétienne. » L’énallage est une figure de syntaxe.
Maimbourg a du feu, de l’énergie et de la rapidité dans son style ; que toutes ses histoires offrent un grand nombre de morceaux pleins de chaleur et d’intérêt, et qu’il en est plusieurs que l’homme de lettres jugeant sans prévention, ne fera jamais difficulté de placer parmi les bons ouvrages en ce genre. […] Mais il n’a pas rempli le titre de son ouvrage : il s’y est borné à faire connaître les grands hommes du siècle dernier, en donnant un recueil d’éloges historiques des gens de lettres, des savants et des artistes, avec une notice de leurs ouvrages. […] Nouvelles de la République des Lettres.
Dans les recueils destinés aux classes de grammaire et aux classes supérieures des lettres, nous avons pensé qu’il convenait d’adopter, pour le classement des auteurs, l’ordre chronologique, comme favorable à l’exercice de la mémoire et susceptible d’ajouter à l’utilité de la lecture, en plaçant sous les regards, avec la marche insensible de notre idiome parvenu à sa maturité, le magnifique développement de notre littérature arrivée à son plus grand éclat.
C’est une époque bien glorieuse pour les lettres françaises, et qui justifie bien heureusement ce qu’un ancien a dit de l’étude des belles-lettres en général, qu’elles ne laissaient rien de barbare dans le cœur qui les aimait : Emollit mores, nec sinit esse feros.
Les lettres à Mme de Chantal sont un des plus précieux monuments de l’esprit chrétien au xvii e siècle.
Ses lettres et ses poésies légères sont, au dix-septième siècle, un monument unique où brillent les qualités les plus rares, infiniment d’esprit, une verve comique inépuisable qui part et jaillit à tout propos, une hardiesse qui se permet tout, avec un art qui sait tout dire. » 3.
j’allais finir ma lettre sans mettre votre très-humble, très-obéissant et très-fidèle serviteur.
Il écrivit cette lettre avant d’attaquer l’archiduc, frère de l’empereur d’Allemagne.
Si vous recevez des lettres… Rodolphe. […] A droite, une table chargée de papiers, de lettres, de journaux et de livres, une écritoire en plomb et des plumes.
Leurs textes qu’il citerait, seraient les plus beaux ornements du sien, etc. » (Lettre à l’Acad. sur l’Éloq.
Letronne, XVIIIe Lettre d’un Antiquaire à un Artiste (Paris, 1835).
Les Lettres de Consolation qui suivirent furent inspirées par des malheurs personnels dont le sentiment donne un vif accent à ce commentaire d’un ancien.
En ne prenant que la fleur de la plus pure antiquité, il ferait un ouvrage, court, exquis et délicieux… » (Lettre à l’Acad. […] Il était digne de notre auguste monarque, héritier de Louis XIV et comme lui protecteur des arts et des lettres, d’ouvrir, en donnant à notre siècle un nouvel ordre politique, cette belle carrière à l’éloquence, et de préparer ainsi dans l’avenir des occasions au génie français. […] Je serai amplement dédommagé de mon travail, si les peines que je me suis données peuvent en épargner à la jeunesse, à l’éducation de laquelle j’ai l’honneur de concourir ; si je suis assez heureux pour leur inspirer un plus grand amour pour les lettres. […] Les lettres sont comme toutes les choses grandes et pures, comme la justice, comme la vertu ; elles ont le privilége d’élever l’âme et de la calmer ; elles inspirent à la fois l’enthousiasme et la paix ; elles sont toujours une source de bonheur, et souvent un asile contre l’adversité. […] Le but des éloges que les académies ont coutume de donner pour sujet de leur prix est de louer les talens, l’esprit, les qualités du cœur de quelque homme illustre, de faire connaître les services qu’il peut avoir rendus aux arts, aux lettres ou à la société.
Ces observations ont quelque fondement, et il est certain que l’on sera embarrassé pour écrire à un de ses amis une lettre sur un sujet imaginaire, tandis qu’il serait facile de prendre la plume pour rendre compte d’une partie de chasse ou d’une audience au palais. […] 1° Exemple à pari, ou de parité : François Ier mit tous ses soins et son orgueil à protéger les lettres et les arts en France : aussi Louis XIV, prenant ce prince pour modèle, favorisa-t-il les artistes, les hommes de lettres, et les génies de tout genre, pour rendre son nom et son règne à jamais célèbres.
Du reste, nous n’aurions eu à citer que des noms d’une autorité imposante dans les lettres.
Puissent ceux qui croient que dans les cours l’intrigue ou le hasard distribue toujours les récompenses, lire quelques-unes de ces lettres que le monarque écrivait après sa victoire !
Déjà Balzac, dans sa célèbre Lettre à Scudéri au sujet du Cid, disait prudemment : « Aristote blâme la Fleur d’Agathon, quoiqu’il dise qu’elle fût agréable et l’Œdipe peut-être n’agréoit pas, quoiqu’Aristote l’approuve.
Cette différence de genres se marque ordinairement par la dernière lettre.
Parce que plusieurs modernes ont dit en latin des impertinences qu’ils n’auraient osé dire en français, on s’est imaginé que c’était là le génie de la langue latine, et on a pris à la lettre le vers de Boileau : Le latin dans les mots brave l’honnêteté. […] Tout cela ne vous semble-t-il pas un peu forcé, et vous figurez-vous bien nettement l’élan du cierge et les lettres de change du buisson négociant, qui fait faillite et est prêt à porter le bonnet vert ?
Sur la muraille qui l’incruste, Je recomposais lentement Les lettres du nom de l’Auguste3 Qui dédia le monument. […] Hachette, Furne et Pagnerre, qui ont bien voulu autoriser nos emprunts, dans l’intérêt des lettres et des études classiques auxquelles ils ont rendu d’éminents services.
En particulier, causante, sautante, voltigeante1 autour d’eux, tantôt perchée sur le bras du fauteuil de l’un ou de l’autre, tantôt se jouant sur leurs genoux, elle leur sautait au cou, les embrassait, les caressait, les chiffonnait, leur tirait le dessous du menton2, les tourmentait, fouillait leurs tables, leurs papiers, leurs lettres, les décachetait, les lisait quelquefois malgré eux, selon qu’elle les voyait en humeur d’en rire, et parlant quelquefois dessus.
Dans une autre lettre à madame de Senfft, je lis encore : « Je prends un plaisir extrême à voir cette vie passer comme l’oiseau qu’on entrevoit à peine, et qui ne laisse point de trace dans les airs ; et quand après cela j’arrête mes regards sur cette immense éternité, fixe, immobile, vaste comme mon cœur, inépuisable comme ses désirs, je voudrais m’élancer dans ses profondeurs.
Chez lui on estime, on aime la douce chaleur d’une âme sympathique, honnête, indépendante et fière, qui honora les lettres par son talent, son caractère, le respect de l’art, et l’essor des nobles ambitions ; c’est une de nos plus pures renommées.
Au moment de signer, Joseph reçoit une lettre. […] Il nous reste de lui un fragment d’une lettre écrite du fond de sa prison aux fidèles d’Antioche. […] Lettre de Narsès à Alboin. […] A la réception de cette lettre, Alboin, transporté de joie, fit promptement ses préparatifs. […] Alboin ne tint aucun compte de cette seconde lettre.
Il faut alors mettre l’article : = Cet homme a des belles-lettres ; c’est-à-dire, de la littérature ; = il voit des beaux esprits, des grands Seigneurs ; c’est-à-dire, des gens de lettres, des gens de qualité. […] On dira donc : les deux Corneille se sont distingués dans la républiques des lettres : = il est peu de magistrats aussi anciens dans la robe, que les Nicolaï, et les Lamoignon : = c’est ainsi que se sont conduits les plus grands capitaines, tels que les Scipion, les Turenne, et les Maurice. […] Bien des personnes disent, par exemple : j’ai reçu hier votre lettre. […] Quant à la préposition vis-à-vis, voici ce que dit Voltaire dans sa lettre à l’Abbé d’Olivet. […] Ces sortes de constructions rendent souvent la diction aisée, vive, naturelle, comme on le voit dans les charmantes lettres de madame de Sévigné.
L’Italie fut l’heureuse contrée, où les lettres et les arts fleurirent avec le plus d’éclat.
1 Vœux de retraite Lettre au supérieur de la compagnie.
Cette page termine une lettre adressée à M. le prince de la Gisterna : M.
Le monde a été ébloui de l’éclat qui l’environnait ; ses ennemis ont envié sa puissance ; les étrangers sont venus des îles les plus éloignées baisser les yeux devant la gloire de sa majesté ; ses sujets lui ont presque dressé des autels ; et le prestige qui se formait autour de lui n’a pu le séduire lui-même. » Glissons ici ce fragment d’une Lettre que Louis XIV écrivait à Philippe V, son petit-fils, roi d’Espagne : « Il y a deux ans que vous régnez, vous n’avez pas encore parlé en maître par trop de défiance de vous-même ; vous n’avez pu vous défaire de votre timidité ; à peine cependant vous arrivez à Madrid, qu’on réussit à vous persuader que vous êtes capable de gouverner seul une monarchie, dont vous n’avez senti jusqu’à présent que le poids excessif.
Parmi les figures de mots, les grammairiens distinguent : 1º Les figures de diction : elles regardent les changements qui arrivent dans les lettres ou dans les syllabes des mots : telle est la syncope, qui retranche une lettre ou une syllabe au milieu d’un mot. […] et cette belle prosopopée de Fabricius, dans le fameux discours de Jean-Jacques Rousseau contre les sciences et les lettres.
Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul, adressée à ses concitoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron. […] Relisez la lettre de Madame de Sévigné sur la mort de Louvois.
Lorsque les personnes curent reçu les lettres de Jéhu, elles prirent les soixante et dix fils du roi et les tuèrent. […] Dans Tacite, ses ruses, sa lettre à Sénèque sont l’œuvre d’un écolier sophiste.
Le Sage 1668-1747 [Notice] Breton d’origine, très-fier et très-jaloux de son indépendance, Alain René Le Sage quitta un modeste emploi de finance pour se faire homme de lettres.
Sganarelle se charge avec joie de cette commission, et veut décacheter la lettre. […] Valère entre, ouvre la boîte, et lit la lettre suivante. […] qui vous dit que la lettre est pour lui ? […] Je n’ai point maintenant de tes lettres sur moi, Mais j’en ferai du feu jusqu’à la dernière. […] Je me contenterai d’indiquer ici les plus remarquables de ceux que la mort a enlevés à la république des lettres, et dont les pièces ont encore les suffrages des connoisseurs.
Je me suis consolé par la culture des lettres, dans un ouvrage que je vous enverrai. […] Prise à la lettre, la litote semble affaiblir la pensée ; mais les idées accessoires en font sentir toute la force. […] Epistola copiosè et suaviter scripta. — Littera, lettre de l’alphabet. […] Litteræ recentissimæ, lettre que l’on vient d’écrire ou de recevoir. […] Aperire litteras, ouvrir une lettre.
Je les veux faire graver en lettres d’or sur la cheminée de ma salle.
On peut rapprocher de cet éloge une lettre de Mme de Maintenon au duc de Noailles, du 11 mars 1704.
Faire prévaloir tout ce qui est bon et honnête, le juste sur l’injuste ; assurer le triomphe de la vérité et de la vertu ; défendre la pureté et la sainteté de la morale et de la religion ; étendre l’empire des lettres, des sciences et des arts ; raffermir l’existence des sociétés ébranlées ; travailler à l’utilité ou au bien général : tel est le domaine de l’orateur, telle est la gravité de la mission qu’il est appelé à remplir parmi ses concitoyens.
Cette lettre, dont nous ne pouvons donner qu’un fragment, s’adressait à la France entière, et parle comme la postérité.
Sans lettres, il n’avait aucun ornement, ni agrément dans l’esprit. […] On peut rapprocher cette tirade d’une lettre fort vive que Joseph de Maistre adresse à sa fille sur le même sujet.
Enfin, après avoir défendu soixante ans les particuliers et l’état, cultivé les lettres, la philosophie et l’éloquence, au milieu des orages, des succès et des malheurs, il périt victime des factions et d’un monstre à qui il avait servi de protecteur et de père.
Sur cette usage, on peut voir les Recherches de Pasquier, IV, 27, et ses Lettres, XI, I : t.
Des lettres.
Il écrit aussi un de ses amis qu’il veut s’abstenir de recevoir de ses lettres, à cause qu’il est en carême, et que pour un temps de pénitence, Ce sont de trop grands Festins. […] Un chef-d’œuvre de style affecté et recherché est la lettre que Vincent Voiture se plut à écrire à M. le duc d’Enghien, après le passage du Rhin par l’armée française. […] Lecture. — Lettre de Voiture au duc d’Enghien.
La marquise, le duc, pour lui tout est libraire : De riches pensions on l’accable ; et Voltaire Du titre de génie a soin de l’honorer Par lettres qu’au Mercure5 il fait enregistrer… 1.
Toutefois on regarde comme plus tolérables celles où la consonance embrasse plus de lettres et celles où l’un des deux mots est un monosyllabe.
Pasquier, Lettres.)
j’allois finir ma lettre sans mettre votre très-humble, très-obéissant et très-fidèle serviteur.
L’auteur a pu déjà produire au public les lettres de félicitations que lui ont adressées NN.
Le célèbre Manzoni les combat non moins victorieusement par une savante analyse des conditions de l’action dramatique et de l’intérêt théâtral, dans son Dialogue et dans sa Lettre sur les unités de temps, de lieu, etc., que l’on trouve dans l’édition de ses tragédies (Paris, 1830, in-12), et dans la traduction qu’en a donnée Fauriel (Paris, 1834).
On retrouve quelque chose de ce goût dans sa diction si patiemment élaborée : « Il ne sortait rien de sa plume qui ne fût travaillé, a dit le Père de La Rue ; et ses lettres, ses moindres billets, avaient du nombre et de l’art. » On regrette qu’il se soit trop assujetti à poursuivre l’un et l’autre. — Au sujet de cet auteur, on peut consulter avec fruit une notice de Dussault et l’Essai de M.
I,), et par Fénelon (Lettre sur les occupations de l’Académie, § vii.
Ce passage est tiré d’une lettre au cardinal de la Valette, si dévoué à Richelieu, que son père, le duc d’Épernon, l’appela le cardinal Valeto (Valet).
Ces pages, qui ne semblent contenir qu’une lettre morte, paraissent toutes pleines de vie quand on vient à les déchiffrer. […] Le meilleur mode de reconnaissance est celui qui résulte des faits eux-mêmes, parce que, alors, la surprise a des causes naturelles, comme dans Œdipe roi, de Sophocle, et dans Iphigénie en Tauride, où il est naturel que celle-ci veuille adresser une lettre. […] Sont masculins tous ceux qui se terminent par un Ν, un Ρ (R), un Σ (S) et par les lettres qui se composent de cette dernière. […] Aucun nom ne se termine sur une lettre aphone (muette), ni sur une voyelle brève122. […] Une chose équitable, c’est encore d’excuser les actions humaines ; c’est de considérer non pas la loi, mais le législateur ; non pas la lettre de cette loi, mais la pensée du législateur ; non pas l’action, mais l’intention.
(Ce qu’on appelle aujourd’hui hommes de lettres n’existait pas alors : les lettres n’étaient pas une profession, mais un délassement, une honnête distraction.) […] De même que, quand on écrit un mot, il n’est pas nécessaire de porter sa pensée sur toutes les lettres qui le composent, de même, quand on plaide une cause, on n’a pas besoin de passer en revue tous les lieux communs qui s’y rapportent.
C’est alors que les autres peuples ont cherché avidement dans vos auteurs de quoi s’instruire, etc. » Rien de plus judicieux que les raisons qu’apporte l’orateur de la décadence, déjà sensible, des lettres et du goût.
Examinez ceux qui se sont acquis depuis un quart de siècle un nom dans les lettres et même dans les arts, et vous remarquerez que le plus souvent leur premier succès a été le signal d’une décadence graduelle.
Mis en relation avec les religieux de Port-Royal, devenu leur disciple candide, et bientôt leur intrépide avocat, il composa pour les défendre contre leurs adversaires les Lettre de Louis de Montale à un provincial de ses amis (1656-57).
Eu égard au sujet qu’on traite, elle est civile s’il s’agit des hommes réunis en peuples, soumis aux gouvernements ; ou littéraire, s’il s’agit des lettres, des sciences, etc. […] Elle comprend la naissance, les progrès, le perfectionnement, la décadence et le renouvellement des lettres, des sciences et des arts ; c’est-à-dire qu’elle énumère, analyse, s’il y a lieu, et apprécie les ouvrages de tous ceux qui se sont distingués dans ces divers genres.
« Quand tu auras essuyé ce débordement de ma philosophie. » (Montesquieu, Lettres persanes, 69.) […] L’homme de mérite et aussi l’homme de lettres en avaient cruellement souffert.
Le style simple s’emploie généralement dans les ouvrages didactiques, les récits de faits ordinaires, les entretiens familiers, les lettres, la fable, les dialogues, l’histoire, l’églogue, les rapports, les dissertations, en un mot, dans tous les sujets où l’on parle sérieusement de choses simples et communes. […] Cependant, il ne faut pas affecter de prodiguer les sentiments tendres et les pensées délicates, afin de ne pas lasser la sensibilité, comme l’a fait Demoustier dans ses Lettres sur la mythologie, et pour ne pas tomber dans des fadeurs plus fines que délicates, comme cela est arrivé à Fontenelle dans ses Pastorales.
Rien de plus scandaleux dans la république littéraire, rien de plus déshonorant pour l’homme de lettres lui-même, que ce style malignement épigrammatique, ces déclamations pleines de fiel, cette raillerie amère et insultante, ces personnalités basses, ces injures atroces qui peuvent tout au plus amuser les sots et les méchants, mais qui révoltent toujours le lecteur honnête et raisonnable, et qui ne répandent jamais la moindre lumière sur la question agitée.
C’est ainsi qu’en plaidant pour le poète Archias, Cicéron va au-devant de ce que pouvaient lui objecter ceux qui ne prenaient pas à la cause des lettres le même intérêt que lui : « Quæret quispiam : quid ?
On ne se contente pas de la simple raison, des grâces naïves, du sentiment le plus vif, qui l’ont la persuasion réelle ; on va au delà du but par amour-propre. » Lettre à MM. de l’Académie française.
Puis il porta les armes : mais il ne tarda pas à se livrer aux lettres et même aux luttes de la politique.
Voltaire écrivait dans une lettre à un académicien : « Le stoïcisme ne nous a donné qu’un Épictète, et la philosophie chrétienne forme des milliers d’Épictète qui ne savent pas qu’ils le sont, et dont la vertu est poussée jusqu’à ignorer leur vertu même.
Les dix mille, jetés au cœur de l’Asie. sans chefs et sans organisation, se formaient en assemblée dans leur camp, discutaient leurs marches, leurs mouvements de retraite, et exécutaient à la lettre les mesures prises à la pluralité des voix.
Parmi les maux qu’a faits aux lettres ce déluge d’écrits périodiques, qui depuis vingt-cinq ans inonde toute la France, il faut compter cette corruption épidémique du langage, qui en a été une suite nécessaire. […] Ces feuilles éphémères, rédigées avec une précipitation qui serait dangereuse même pour le talent, à plus forte raison pour ceux qui n’en ont point, fourmillent de fautes de toutes espèce : il est impossible à un homme de lettres d’en lire vingt lignes sans y trouver presque à chaque mot l’ignorance ou le ridicule. […] Un contemporain, après avoir dépeint un festin public, où avait régné un pêle-mêle divertissant, finit ainsi : « Adieu, je vais cacheter ma lettre à la lueur d’une bougie et d’une chandelle, étonnées de se trouver réunies sur ma table. » La bougie et la chandelle ne sont point étonnées ; mais ce simple mot amène de suite dans l’esprit un rapport de comparaison entre le riche qui se sert de bougies et le pauvre qui ne connaît que la chandelle ; c’est un dernier trait qui exprime très-bien la confusion des rangs. […] Dans les trois mots en lettres italiques, il n’y a que deux épithètes. […] On ne l’emploie que dans la lettre familière, la fable et la narration badine.
Il cite et fait lire la lettre insolente que ce prince avait écrite aux habitants de l’île d’Eubée ; il en tire l’occasion de nouveaux reproches aux Athéniens, sur leur inconcevable indolence. […] Qui croirait que l’homme capable de produire des tirades aussi fortes de choses et d’éloquence ; que l’auteur d’Électre, d’Atrée et de Rhadamiste ait été traité de barbare par Voltaire ; et que cette même tragédie de Catilina ait été présentée par M. de La Harpe, dans le Cours de Littérature, comme la conception la plus inepte qui ait jamais déshonoré la scène et les lettres françaises : Crébillon n’est pas, sans doute, un modèle de style ; mais c’était un génie d’une trempe ferme et vigoureuse, et vraiment né pour la tragédie.
Guénard : production d’autant plus précieuse, qu’elle doit faire époque dans notre histoire littéraire, et que c’est la dernière barrière opposée par le talent et le courage aux invasions dont le mauvais goût et le mauvais esprit menaçaient déjà les lettres et les mœurs109.
Le style, quelque matière que l’on traite d’ailleurs, lettres, récits, dialogues, descriptions, dissertations, résumés, drames, mœurs, passions, polémique, est de son ressort ; elle ne doit pas craindre même d’aborder la poésie, du moins en ne la considérant que sous les faces qui lui sont communes avec la prose, et sans empiéter sur le domaine de la poétique proprement dite.
C’est ainsi qu’on trouve l’éloquence dans les ouvrages du moraliste et du philosophe, dans les récits de l’historien, dans les vers du poète, et parfois même dans une simple lettre.
On lira dans son journal ou ses lettres adressées à sa sœur Eugénie, à son ange gardien, dont la tendresse remplaçait pour lui l’affection d’une mère, le récit de ses luttes courageuses et fières, de ses désenchantements et de ses souffrances1.
« Cependant, dit Fénelon dans sa Lettre sur l’Éloquence, une excellente rhétorique serait bien au-dessus de tous les travaux bornés à perfectionner une langue. […] À la renaissance des lettres, les mœurs des peuples étaient tellement changées qu’il était devenu difficile de comprendre ce que les anciens avaient écrit sur la déclamation et la représentation théâtrale. […] Les sons articulés rappelés à leur plus simple expression, on réduisit leurs signes représentatifs à un petit nombre de voyelles et de consonnes, appelées du nom générique de lettres. […] La lettre familière, le mémoire à consulter, les sujets les plus arides, un sermon, un traité philosophique, s’ils sont écrits dans un style clair, seront lus avec plaisir. […] Vers cette même époque, plusieurs hommes de lettres étrangers au barreau se présentèrent dans l’arène, et combattirent avec succès.
Dès lors, s’opère le partage des lettres et la poésie laisse une place à la prose. […] « L’homme digne d’être écouté, est celui qui ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » (Lettre à l’Académie). […] Jadis on appelait de ce nom (en grec στῦλος) le poinçon qui servait à tracer (en grec γράφειν) des lettres sur des tablettes enduites de cire. […] On connaît la fameuse lettre de Mme de Sévigné à M. de Coulanges : « Je vais vous marquer la chose du monde la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse… » Souvent, dans le genre badin, on débute sur un ton noble et pompeux, on a l’air d’annoncer de grandes et de sérieuses choses et l’on finit par un trait plaisant ou épigrammatique. […] » Rousseau, dans son Discours sur les lettres, adresse à la vertu cette magnifique et éloquente apostrophe : « Ô vertu, science sublime des âmes simples, faut-il donc tant de peine et d’appareil pour te connaître ?
Je saisirai toutes les occasions de consacrer ou de réhabiliter, dans un ouvrage classique, la mémoire des hommes qui ont honoré les lettres françaises par leurs mœurs, leurs talents, et l’usage respectable qu’ils en ont fait.
Les Lettres Persanes et l’Esprit des Lois sont deux ouvrages du même auteur ; ils exigeaient sans doute un genre de composition fort différent, et tous deux sont supérieurement traités dans leur genre : il est facile cependant d’y reconnaître la même main.
» Lettres persanes, xi.
Tourmenté de la goutte, il passa les dernières années de sa vie à Chantilli, dans la culture des lettres, et dans la pratique des vertus chrétiennes. […] La gloire qu’il eut de faire fleurir les arts et les sciences, lui mérita le titre de restaurateur des lettres.
Ce prince, amateur des arts eut toujours des gens de lettres à sa cour. […] Pouvant prétendre à tout, il se contenta, jusqu’à la mort, du simple rang de chevalier romain, il ne cessa d’être le protecteur des sciences et des arts, et l’ami des gens de lettres estimables, particulièrement de Virgile et d’Horace.