Bien souvent, me portant tout enfant dans ses bras au milieu de vous, il semblait me recommander à votre dévouement. […] « Pour repousser ces outrages que nous ne devons pas supporter, nous avons de préférence établi notre séjour dans cette ila-derhodes, parce que ce lieu nous a semblé le plus favorable. […] Alors Parménion s’avance et s’exprime ainsi : « Prince, il me semblerait prudent de placer pour le moment notre camp sur la rive du fleuve. […] Les possessions appartenant à chaque peuple étaient assez belles assurément, et la nature semblait en avoir déterminé les limites. […] Déjà votre zèle ardent brûle de passer les mers et les montagnes ; déjà il me semble vous voir au champ de bataille, couverts de sueur et de poussière, chargeant les barbares.
Mettant donc à profit notre expérience de trente années et les études toutes spéciales que nous avons faites sur la langue latine, nous avons revu avec le plus grand soin cette nouvelle édition, nous l’avons remaniée presque en entier, et, suivant le conseil du vieux poëte, nous sommes devenu à notre égard un Aristarque sévère, tantôt effaçant ce qu’il y avait de trop, tantôt ajoutant ce qui faisait défaut, tantôt éclaircissant ou modifiant ce qui nous semblait obscur ou défectueux.
D’Aguesseau veut prouver que la science étend et enrichit l’esprit : il rapproche, par un dénombrement vif et animé, les différentes sources d’agrandissement qu’elle lui ouvre : Par elle, l’homme ose franchir les bornes étroites dans lesquelles il semble que la nature l’ait renfermé. […] Elle lui en découvre les lois, les mœurs, la religion et le gouvernement : il revient chargé des dépouilles de l’Orient et de l’Occident, et, joignant les richesses étrangères à ses propres trésors, il semble que la science lui ait appris à rendre toutes les nations de la terre tributaires de sa doctrine. […] Elle excitait ceux qui l’accompagnaient à espérer en Dieu y qui faisait toute sa confiance ; et, pour éloigner de leur esprit les funestes idées de la mort qui se présentait de tous côtés, elle disait, avec un air de sérénité qui semblait déjà ramener le calme, que les reines ne se noyaient pas. […] Et ne croyez pas que ce fût sur des matières que Dieu semble avoir livrées à la dispute des hommes, c’était sur la nature de Dieu même, sur son existence, sur l’immortalité de l’âme, sur la véritable félicité. […] Le roi, la reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré, et il me semble que je vois l’accomplissement de cette parole du Prophète : « Le roi pleurera, le prince sera désolé, et les mains tomberont au peuple de douleur et d’étonnement. » Fléchier n’est pas au rang de Bossuet dans l’oraison funèbre ; mais il vient après lui.
Louis XIV, témoin de son courage au siège de Maestricht, dit de lui : Il semble que dès que l’on tire en quelque endroit, ce petit garçon sorte de terre pour s’y trouver.
Il assemble autour de la tribune les ombres de ces infortunés citoyens ; il les place entre le peuple et Démosthène : il l’investit de ces mânes vengeurs, et en forme autour de lui un rempart dont il semble lui défendre de sortir. […] Il semble, quand on l’entend, que toutes les ombres qu’Eschine vient d’évoquer, accourent pour se ranger autour de la tribune de Démosthène, et le prennent sous leur protection.
Vous voulez prouver par le dilemme que Dieu a créé le monde parfait en son espèce : — « Majeure : Si Dieu n’a pas créé le monde parfait, cela ne peut venir que d’un défaut de volonté ou d’un défaut de puissance ; — Mineure : mais cela ne vient ni d’un défaut de volonté, car alors il serait méchant, c’est-à-dire il ne serait pas Dieu ; ni d’un défaut de puissance, car alors il serait impuissant, c’est-à-dire encore il ne serait pas Dieu ; — Conclusion : donc il a créé le monde parfait en son espèce. » Je passe d’autres espèces d’arguments ; ce livre n’est pas un traité de logique ; mais ce peu de mots peut suffire, ce me semble, à établir le principe et les modes les plus ordinaires de la logique formelle. […] La liberté de la tribune et de la presse, consacrée par nos lois et nos mœurs, semble donner toute licence à cet égard, et certains journaux de petit format, enfants perdus de la politique, ont amplement profité de la permission.
Elle se lie tellement à l’unité d’action, qu’on dit généralement que l’unité c’est l’ harmonie, C’est elle qui constitue invariablement la beauté, la supériorité, la perfection ; c’est en un mot l’absence de tout élément qui ne semblerait point faire partie d’un bel ensemble. […] Il semble, grâce à l’image produite par les détails, qu’on voit mourir le héros.
Il semble qu’on n’a jamais parlé une meilleure langue, plus pure, plus limpide, plus naturelle, convenant mieux à la prompte communication des sentiments et des idées, pourvu que ces idées ne soient pas trop hautes, ni ces sentiments trop profonds ; car ils briseraient de toutes parts cette légère enveloppe, tandis qu’elle va merveilleusement à la taille de la société nouvelle, qui succède à la grande société du dix-septième siècle. […] Nous n’avons pas besoin de rappeler, ce semble, que dans le style de Rousseau les défauts abondent à côté des grandes qualités.
. — Vous semblez tout à coup abandonner votre sujet pour interpeller une personne ou une chose dont votre imagination est pleine. […] Malheur à qui ne seconderait pas de toute son influence les propositions et les projets de l’homme que la nation elle-même semble avoir appelé à la dictature !
Cette répétition doit avoir quelque chose de nonchalant, et qui semble indiquer qu’on ne veut pas se donner la peine de chercher plus loin. […] L’églogue qui, comme l’idylle, est une représentation simple et naïve de la vie des champs dans ce qu’elle a de plus gracieux, diffère aujourd’hui de celle-ci en ce qu’elle semble demander plus d’action et de mouvement, et en ce qu’elle prend la forme dramatique ou la forme épique, c’est-à-dire qu’elle est en dialogue ou en récit ; tandis que l’idylle ne renferme ordinairement que des images, des sentiments et rarement des récits.
Aristote semble vouloir dire que Thimothée dans ses Perses et Philoxène dans ses Cyclopes ont représenté des personnages moins beaux que nature on peut supposer aussi que le premier faisait ses personnages plus beaux que nature, et le second moins beaux.
La Fontaine a très bien dit : Les fables ne sont point ce qu’elles semblent être : Le plus simple animal nous y tient lieu de maître. […] Il semble qu’il a perdu de vue le point d’où il est parti, et le but où il doit arriver. […] Il semble que le poète va prédire ici la ruine entière des Rochelais, et finir son ode. […] L’Univers à sa présence Semble sortir du néant. […] Ainsi de cris et d’alarmes, Mon mal semblait se nourrir ; Et mes yeux noyés de larmes Étaient lassés de s’ouvrir.
Il semble que l’écrivain l’a caché à demi, afin que le lecteur le cherche et le devine : ou du moins, il le laisse seulement entrevoir, pour lui donner le plaisir de le découvrir tout à fait. […] Cette louange est si bien assaisonnée, qu’il semble que ce n’en est pas une. […] Il semble au lecteur qu’il l’avait dans la tête, avant de la lire, et que par conséquent elle n’a exigé aucun effort de la part de l’écrivain. […] « Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées, où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains, et les feux du midi (premier membre) ; s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre, que descendre des nues (second membre) ; avoir pénétré dans ces vastes déserts, dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois (troisième membre) ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire des Lettres, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or (quatrième membre) ; voilà ce que connaît de vous l’Europe, et ce que dira la postérité » (cinquième membre).
Partout Massillon persuade, parce que l’intérêt de ses auditeurs est le seul qui l’occupe ; parce qu’il semble n’être monté en chaire que pour les prévenir du danger qui les menace ; et ce danger, il en est lui-même si pénétré, il le peint de couleurs si vraies, soutenues de preuves si convaincantes, toujours puisées dans la nature et dans le cœur de l’homme, que l’on ne peut pas ne pas rester convaincu avec lui de la réalité et de l’importance des vérités qu’il annonce. […] C’est que la vengeance leur semblait traîner après elle je ne sais quoi de bas et d’emporté, qui eût défiguré le portrait et l’orgueilleuse tranquillité de leur sage ; c’est qu’il leur paraissait honteux de ne pouvoir se mettre au-dessus d’une offense.
Je m’en allai donc à Sainte-Marie2, toujours pleurant, et toujours mourant : il me semblait qu’on m’arrachait le cœur3 et l’âme ; et en effet, quelle rude séparation ! […] J’aurais, ce me semble, ajourné ce détail qui ôte au dénoûment sa surprise.
Il nous semble en effet que, de cette manière, l’obscurité disparaît entièrement […] « Délicat et châtié dans l’emploi de ses mots (in verbis serendis), l’auteur d’un poëme attendu du public devra aimer telle expression, et dédaigner telle autre. » Quant au sens de promissi carminis, que l’on a traduit quelquefois : un poëme d’une certaine étendue, un poeme de longue haleine, il semble évident que promissi signifie bien un poeme attendu du public. […] Considérés en eux-mêmes, ces vers me paraissent fort beaux, mais il ne me semble pas retrouver ici cette délicatesse de flatterie, si habituelle chez Horace ; et je ne sais pas jusqu’à quel point Auguste aurait dû être charmé de voir condamnés d’avance à une mort certaine ces travaux gigantesques, si noblement célébrés par Virgile. […] En effet, le vieillard est bien plus enclin au désespoir qu’aux longues espérances ; et puis, entre ces deux mots iners et avidus, il semble qu’il y aurait opposition ; enfin, le passage d’Aristote, que le poëte avait certainement en vue, repousse complétement l’idée de avidus : δειοὶ καὶ πάντα προφοϐητικοί, dit Aristote, meticulosi et de omnibus futuris paventes.
Toutefois, si l’on veut accepter la légère distinction que l’usage semble avoir établie, l’églogue veut plus d’action et de mouvement ; l’idylle peut ne contenir que des peintures, des récits, des sentiments, la comparaison de notre vie avec celle des bergers. […] D’où vient qu’avec cent pieds, qui semblent inutiles, Cet insecte tremblant traîne ses pas débiles ? […] Il semble qu’il n’y ait pas de genre de poésie qui soit plus dans le caractère et le génie de notre nation. […] Les sentiments sont sublimes quand ils semblent être presque au-dessus de la condition humaine.
. — Instruire d’exemple me paraît faire un très-bel effet en poésie ; cette expression même semble y être devenue d’usage : Il m’instruisait d’exemple au grande art des héros. […] Il semble dire comme Joad : Et les siècles obscurs devant moi se découvrent. […] Il voit qu’il n’est plus compris, et semble se décourager.
Le style facile est celui qui paraît n’avoir coûté aucune peine, aucun effort, et que l’on semble avoir trouvé comme en se jouant. […] Les expressions qui manquent de dignité et de noblesse, et que la poésie semble devoir rejeter, peuvent être relevées de plusieurs manières : 1° Par une habile préparation, par des rapprochements heureux. […] Il semblait à son gré gouverner le tonnerre ; Foulait aux pieds ses ennemis vaincus ; Je n’ai fait que passer, il n’était déjà plus.
— 1° Les bons auteurs semblent éviter avec le plus grand soin les élisions dans la seconde moitié du vers pentamètre. […] Il semble voir les mains de ce tendre père qui s’élèvent pour commencer cette touchante peinture, et qui retombent aussitôt ; et pourquoi ? […] Semblable à la foudre qui, retirée dans la profondeur des nuages, semble éclater avec plus de grandeur et de majesté ; c’était du fond de son labyrinthe que le monarque dictait ses volontés. » Les comparaisons doivent être claires et de nature à mieux faire concevoir l’objet auquel elles s’appliquent.
Rollin semble s’être formé sur Quintilien, qui donne rarement des préceptes sans ornement. […] Il semble que l’imprimerie seule pouvait faire de la critique littéraire une profession.
Demande-lui ce qu’il lui semble de l’École des Femmes, tu verras qu’il te dira qu’elle ne lui plaît pas. […] Il semble, à vous ouïr parler, que ces règles de l’art soient les plus grands mystères du monde : et cependant ce ne sont que quelques observations aisées que le bon sens a faites sur ce qui peut ôter le plaisir que l’on prend à ces sortes de poëmes3 ; et le même bon sens qui a fait autrefois ces observations les fait fort aisément tous les jours sans le secours d’Horace et d’Aristote.
Je vous remercie de vos lettres au roi, mon cousin ; elles me feroient plaisir à lire d’un inconnu, elles m’attendrissent ; il me semble qu’elles devroient faire cet effet-là sur notre maître : il est vrai qu’il ne s’appelle pas Rabutin comme moi. […] Madame de Sévigné raconte ainsi les mêmes détails dans une autre lettre (9 août 1675) : « Écoutez, je vous prie, une chose qui, à mon sens, est fort belle ; il me semble que je lis l’histoire romaine.
Dans plusieurs mss. et éditions οὐϰ ἔστι manque et ἀλλά est remplacé par ϰαί, leçon qui peut à la rigueur s’entendre, et qui semble même répondre au texte suivant de la Métaphysique, XIV, 6.
Mais ce qui contribua le plus à effacer la réputation de Patru, et à le reléguer dans la classe des écrivains estimés, mais peu lus, ce fut le célèbre Cochin, à qui il semblait réservé d’offrir aux Français le modèle le plus accompli de l’éloquence du barreau, et l’exemple, en même temps, de toutes les vertus qui doivent constituer l’avocat.
Le divertissement du lecteur, que le romancier habile semble se proposer pour but, n’est qu’une fin subordonnée à la principale, qui est l’instruction de l’esprit et la correction des mœurs.
Il me semble alors que je vois autour de moi toutes les passions qui se promènent, et mon âme s’afflige et se trouble à la vue de ces infortunés, mais, en même temps, se plaît dans leur compagnie séditieuse2.
Le Batteux, Chompré, Pluche, Condillac117, soutenaient que tout dépend du génie de la langue ; Dumarsais et l’Encyclopédie étaient d’un avis contraire ; et la raison, ce me semble, est pour eux, comme l’autorité. […] Enfin dans toutes les langues analytiques, en anglais, en italien, en espagnol, comme en français, le génie de la langue, le point de vue où l’on se place pour apprécier les relations logiques entre les mots, la liaison des idées surtout, loi souveraine de toute construction, justifient, exigent même, en certains cas, ces sortes de contraventions à la construction naturelle, mais on peut toujours, me semble-t-il, les expliquer facilement d’après ce que j’ai dit, et elles ne détruisent pas le principe.
Ces notions préliminaires nous ont semblé indispensables, pour mieux apprécier l’effet de l’éloquence et le mérite des orateurs. […] Son avis cependant me semble, je ne dirai pas cruel (on ne saurait l’être à l’égard de tels hommes), mais trop peu conforme l’esprit qui doit nous animer. […] Ils prirent des Samnites la manière d’armer leurs troupes ; des Toscans, le costume de leurs magistrats : en un mot, tout ce qu’ils trouvaient de bon chez leurs alliés, ou même chez leurs ennemis, ils s’empressaient de le transporter chez eux, préférant à la petitesse d’en être jaloux, la gloire d’imiter ce qui leur semblait bien.
Tout est plein de fenêtres, de roses et de pointes ; la pierre semble découpée comme du carton : tout est à jour, tout est en l’air. […] Dieu ne donne aux passions humaines, lors même qu’elles semblent décider de tout, que ce qu’il leur faut pour être les instruments de ses desseins ; ainsi l’homme s’agite, mais Dieu le mène6. […] M. de Lamennais juge ainsi Démosthène : Démosthène semble avoir posé, dans la Grèce encore libre, les bornes de l’art.
Si d’abord la multitude et la variété des amusements semblent contribuer au bonheur, si l’uniformité d’une vie égale paraît d’abord ennuyeuse, en y regardant mieux, on trouve, au contraire, que la plus douce habitude de l’âme consiste dans une modération de jouissance qui laisse peu de prise au désir et au dégoût. […] C’était là qu’elle semblait déployer à mes yeux une magnificence toujours nouvelle. […] Tous ses sens semblent devenir meilleurs pour le tourmenter : il voit au milieu de la nuit des lueurs menaçantes ; il est toujours environné de l’odeur du carnage ; il découvre le goût du poison jusque dans les mets qu’il a lui-même apprêtés ; son oreille, d’une étrange subtilité, trouve le bruit où tout le monde trouve le silence ; et, en embrassant son ami, il croit sentir sous ses vêtements un poignard caché. » 3.
Puisque nous ne concevons pas la véritable éloquence sans la probité, et que nous ne séparons pas l’orateur de l’homme de bien, il est clair que l’avocat ne peut jamais se charger d’une cause dont l’équité lui semblera seulement équivoque.
Comme au milieu de tant de travaux vous semblez presque toujours être de loisir !
De tous les fabulistes connus, c’est La Fontaine en France, et Kryloff en Russie, qui nous semblent l’expression la plus complète du génie de la fable ; ils en ont porté la perfection à un degré inimitable et sublime ; leur popularité tient surtout à ce que chacun d’eux a reproduit admirablement le caractère de sa nation.
C’est l’heure où la nature semble offrir à Dieu son hommage. […] Mais, au milieu de son discours, il s’arrête, pâle et tremblant ; il semble que la foudre l’ait frappé : à ses yeux apparaît Constantin. […] Le printemps approchait, et plusieurs des chefs semblaient plus disposés à jouir de leurs conquêtes qu’à continuer l’expédition. […] Pais il fit exhumer le corps de cette infortunée, dont la mort semblait avoir respecté la beauté ; il la fit revêtir des habits royaux et placer sur un trône, avec la couronne sur la tête. […] En cherchant à faire triompher l’opinion qui vous semble la plus juste, vous n’oublierez pas de réfuter les objections qu’on peut vous faire.
D’autres vous diront par quels efforts persévérants il acquit la faculté oratoire que la nature semblait lui avoir refusée. […] Rien ne vous semble plus facile que de dire à des hommes libres : La patrie est en danger ; renoncez à vos plaisirs jusqu’à ce qu’elle soit sauvée. […] On le voit tourner autour de cette question dangereuse ; il l’effleure de ses allusions timides, c’est le murmure sourd de l’abeille qui, voltigeant autour d’une fleur, semble désirer et craindre de s’y poser. […] Ne vous semble-t-il pas qu’elles devaient faire entrer, comme autant de pointes acérées, la honte et le remords dans l’âme des auditeurs ?
Aussi, celui de tous les arts qui est le plus éloigné de la perfection chez les Anglais, est, sans contredit, l’art de la prédication ; tandis que, chez les Français, nous verrons Bossuet, Bourdaloue, Massillon et Fléchier, tendre et arriver souvent à une supériorité d’éloquence, dont les prédicateurs anglais ne semblent pas même avoir eu l’idée.
Il semble avoir fondu dans son style les différents styles des plus célèbres orateurs, pour se former une manière unique, et qui est devenue son caractère distinctif.
vii, p. 33, éd. 1777, dont Molière semblait se souvenir en écrivant les vers, passés en proverbe, du Dépit amoureux, acte IV, scène ii).
Sous ce rapport encore, il me semble qu’on a trop multiplié les exemples, et abusé de la permission de citer.
Il y a un ton, un accent pour la colère, et cet accent doit être vif, prompt et coupé ; il y en a un autre pour la douleur et la plainte : il est touchant, égal, mêlé de quelques interruptions, accompagné de gémissements ; un autre encore pour la crainte, humble, hésitant, bas et faible le ton de la violence est pressant, véhément, menaçant, impétueux ; l’accent du plaisir est doux, tendre, plein d’abandon ; le chagrin qui ne cherche point à inspirer la pitié, prend un ton grave, sombre, uniforme. » Telles sont les recommandations générales de Cicéron qui nous semblent fort utiles aux lecteurs ou aux orateurs qui ne veulent point affecter désagréablement leur auditoire par une prononciation froide ou monotone.
Vous oyrez4 crier, braire et tempester à l’appetit d’une partie hargneuse5 ; vous verrez les langues impures, venales et mercenaires mettre l’honneur des plus vertueux, illustres et grands personnaiges en compromis6, et ce dont je ne me sçaurois assez estonner, ces asnes d’Arcadie à qui les judges debvroient, à toutes les fois qu’ilz s’oublient et s’esmancipent contre la decence de leur robbe, mettre ung mords de bride, et leur fermer la bouche avec une bonne et grave reprimande, ilz les laissent divaguer de maniere qu’il semble à ces effrontez qu’ilz ont faict quelque beau chef-d’œuvre quand ilz ont, dient-ilz, bien lavé la teste7 à ung homme d’honneur, et mettent ceste haulte et sotte vanterie parmy leurs trophées… Et neantmoins ce sont ceulx ordinairement qui ont le plus de praticque1, parce qu’ilz se mettent à tous les jours, à toutes les causes ; et les bons playdeurs2, qui intenteroient ung procez sur la pointe d’une eguille3, les recherchent plus volontairement que les aultres, dont les mœurs sont composees à la prudence et modestie4 : vray ornement d’ung sçavant homme de bien, d’advocat5, lequel, faisant trop6 plus de cas de l’honneur que de gaing, ne soubtient jamais de cause contre sa conscience ; aussy la deffend il avec tant de vigueur, de force et de solides raisons, que l’on recognoist à vue d’œil7 qu’il ne se fonde pour obtenir la victoire que sur la verité et la justice de sa cause.
La situation de cette pauvre église semblait désespérée, lorsque, se jetant au milieu des infidèles, il réussit à relever la croix dans les baillages recouvrés par le duc de Savoie sur les bords du lac.
À mademoiselle de Sillery 1 Il me semble que vous vous mariez bravement sans me rien dire ; j’avais cependant d’assez sages conseils à vous donner ; mais la bonté de votre naturel et l’éducation de ma sœur vous ont appris, sans doute, tout ce que vous aviez à faire dans une telle occasion.
Ayons le cœur et l’esprit hospitaliers. » Je lis dans La Bruyère : « Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné et renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite ; qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal ; un musicien, par exemple, qui, après m’avoir comme enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, on n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée, à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre ? […] Ayons le cœur et l’esprit hospitaliers. » Je lis dans La Bruyère : « Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné et renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite ; qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal ; un musicien, par exemple, qui, après m’avoir comme enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, on n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée, à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre ?
Aussi naïf qu’un enfant, quand il était abandonné à la seule nature, il semblait avoir tout oublié ou ne rien connaître du monde, de ses grandeurs, de ses peines, de ses plaisirs ; mais quand Dieu descendait dans son âme, Paul devenait un génie inspiré, rempli de l’expérience du présent et des visions de l’avenir. […] Après les inimitables modèles que nous présente la Bible, comme la vie des patriarches, l’histoire de Joseph, celle de Tobie, la Passion du Sauveur, nous mentionnerons, chez les Grecs, les récits d’Hérodote et de Thucydide ; chez les Latins, Salluste, le premier des Romains qui appliqua l’éloquence à l’histoire, Tite-Live, dont le style est toujours tempéré, Tacite qui semble avoir un fer brûlant pour flétrir le vice et le crime, et les couleurs les plus suaves pour représenter la vertu ; chez nous, Bossuet qui s’élève souvent jusqu’au style sublime, et Mme de Sévigné dont le talent de narrer est connu de tout le monde. […] Elle semble avoir pour but ordinaire de plaire et de récréer : les leçons morales qu’elle renferme doivent être présentées délicatement et cachées sous les fleurs. […] Le genre épistolaire semble, au premier coup d’œil, dit Blair, embrasser un très vaste champ ; car, il n’y a aucun sujet qu’on ne puisse traiter sous forme de lettre. […] L’écrivain sera naturel dans sa correspondance, s’il a une diction aisée et sans apprêts, si tout semble couler de source, et si, en évitant tout ce qui sentirait la recherche, l’affectation ainsi que l’incorrection, il emploie ce style juste et court qui chemine , dit Mme de Sévigné, et qui plaît au souverain degré .
Ce qu’on ne trouvera pas estrange, si l’on considere ce que ce peuple là mesme avoit faict à la mort de Jules Cæsar, qui donna congé8 aux lois et à la liberté : auquel personnage ils n’y ont trouvé, ce me semble, rien qui valeust9, que son humanité ; laquelle, quoiqu’on la preschast10 tant, fut plus dommageable que la plus grande cruauté du plus sauvage tyran qui feust oncques, pour ce que, à la verité, ce fut ceste venimeuse doulceur qui, envers le peuple romain, sucra1 la servitude.
Les mers sont traversées par des vaisseaux sans voiles que n’arrêtent plus les tempêtes, et les terres sont parcourues par des chars dont la force et la vélocité ne semblent plus dépendre que de la volonté humaine.
Le cours de tous ces objets porte aux sens une impression de fraîcheur qui semble pénétrer jusqu’à l’Âme. […] Je me souviendrai toute ma vie d’avoir vu cette tête qui nageait dans le sang, ces yeux fermés et éteints, ce visage pâle et défiguré, cette bouche entrouverte qui semblait vouloir encore achever des paroles commencées, cet air superbe et menaçant que la mort même n’avait pu effacer. […] 8° Utilité et Inconvénients du Raisonnement Quintilien, l’un des rhéteurs romains les plus habiles, tout en reconnaissant la puissance du raisonnement, pensait que cependant elle pouvait contrarier l’orateur dans les mouvements de son éloquence ; il avoue avec justice, ce nous semble, que les raisonnements nuisent à l’éloquence, en l’enchaînant dans une multitude de syllogismes et d’enthymèmes qui ne sauraient que lui apporter de la sécheresse et du dégoût.
Pour nous, il nous semble que ces enfants de la vision feraient d’assez beaux groupes sur les nuées : nous les peindrions avec une tête flamboyante, une barbe argentée descendrait sur leur poitrine immortelle, et l’esprit divin éclaterait dans leurs regards. […] Par ces raisons, cette méthode semble préférable dans un poème dont l’action est d’une longue durée et s’étend même à quelques années, comme dans l’Odyssée et l’Énéide ; mais lorsqu’elle est moins étendue, comme dans l’Iliade et la Jérusalem délivrée, le poète peut, sans inconvénient, faire lui-même la totalité du récit. […] Un espace plus court semble même plus favorable à l’épopée, parce que, outre que l’action se soutient mieux, elle parait plus intéressante et plus héroïque.
Απλοì offre ici une difficulté, car il semble anticiper sur la définition qui ne sera donnée qu’au chapitre x.
En réduisant ces deux traités, en les débarrassant du fatras métaphysique auquel les deux écrivains se laissaient trop facilement entraîner ; en augmentant le nombre des exemples, diminuant l’étendue de quelques-uns d’eux et les appropriant davantage au sujet ; en ajoutant enfin quelques détails visiblement oubliés ou omis mal à propos, et redressant quelques jugements ou quelques faits historiques, il nous a semblé qu’on pouvait en tirer un petit volume où ne manquerait rien d’essentiel, et dont le nom des auteurs primitifs, cité à toutes les pages, garantirait d’ailleurs les excellents principes.
La vie semble prendre dès le berceau, et au bord de la tombe, un caractère attendrissant et respectable pour ceux même qu’aucune relation personnelle ne lie à l’enfant qui y entre, ou au vieillard qui en sort.
Il me semble que vous avez peine à écarter la foule d’idées ingénieuses qui se présente toujours à vous : c’est le défaut d’un homme supérieur1 ; vous ne pouvez pas en avoir d’autres ; mais c’est un défaut très dangereux. […] Il semble qu’on n’écrive plus qu’en énigmes : rien n’est simple, tout est affecté ; on s’éloigne en tout de la nature ; on a le malheur de vouloir mieux faire que nos maîtres4.
Au barreau, l’orateur peut recourir à tous les moyens capables d’émouvoir ceux qui l’écoutent, intéresser toutes leurs passions au succès de sa cause, entrer dans leurs sentiments, leur accorder même quelquefois en apparence plus qu’ils ne semblent exiger, afin d’en triompher plus sûrement encore le moment d’après.
Tous ces grands spectacles ne nous semblent-ils pas comme des manifestations d’une puissance, d’une intelligence et d’une sagesse admirables ; et, pour ainsi parler, la face de la nature n’est-elle pas expressive comme celle de l’homme1 ?
Ce sujet nous semble développé d’une manière agréable et heureuse. […] Enfin elle sait reproduire les traits des êtres les plus chéris qui semblent encore vivre au milieu de nous, quand la mort les a enlevés à notre affection. […] Vous me faites sentir vos bontés de la manière la plus bienfaisante ; vous semblez, ne me laisser de sentiments que ceux de la reconnaissance ; et il faut avec cela que je vous importune encore.
Il me semble que vous avez peine à écarter la foule d’idées ingénieuses qui se présente toujours à vous ; c’est le défaut d’un homme supérieur1, vous ne pouvez pas en avoir d’autres ; mais c’est un défaut très-dangereux. […] Vous ne trouvez point Boileau assez fort ; il n’a rien de sublime, son imagination n’est point brillante, j’en conviens avec vous ; aussi il me semble qu’il ne passe point pour un poëte sublime, mais il a bien fait ce qu’il pouvait et ce qu’il voulait faire. […] Quant à votre dispute1 particulière avec votre adversaire, il me semble de plus en plus que la raison et la justice sont de votre côté.
Le premier événement qui figure avec quelque intérêt dans son histoire, est la chute de ce fameux Crésus, qui soutint ce revers épouvantable avec une fermeté courageuse, que l’on ne semblait pas devoir attendre d’un homme ébloui longtemps de ses richesses, et l’objet et la victime de tous les genres de corruption. […] Peut-être entendra-t-on avec quelque plaisir à la tribune ce même homme aussi brave à la tête des armées, qu’aimable aux soupers d’Aspasie ; aussi grand dans ses revers et dans son exil, qu’il avait été brillant dans le cours de ses succès, et qui semble avoir épuisé à lui seul tous les genres de célébrité.
De vos songes menteurs, l’imposture est visible6, A moins que la pitié qui semble vous troubler Ne soit ce coup fatal qui vous faisait trembler. […] Messieurs, tout ce qui peut étonner un coupable, Tout ce que les mortels ont de plus redoutable, Semble s’être assemblé contre nous, par hasard ; Je veux dire la brigue et l’éloquence.
toutes les raisons que nous en pouvons donner sont toujours très imparfaites : la nature semble nous avoir fait de ces premiers principes du sens interne un mystère impénétrable.
Et le gouvernement doit trembler de tolérer dans son sein une secte ardente, qui semble ne chercher qu’à soulever les peuples, sous prétexte de les éclairer ».
Voltaire s’est trop peu rappelé, en l’appréciant, l’influence considérable qu’il a exercée sur l’idiome et sur l’esprit français ; il n’a pas été assez frappé, ce semble, de la propriété d’expression, de la pureté soutenue, de la clarté et de la rigueur de langage qui font l’originalité suprême de cet écrivain, et qui devinrent par lui les qualités de notre littérature.
Il ne nous a pas semblé suffisant de les réduire à des faits ou à des dates.
Il se jeta d’abord sur l’omelette avec tant d’avidité, qu’il semblait n’avoir mangé de trois jours.
La nuit s’était déjà passée presque entière assez tranquillement, et je commençais à me rassurer, quand sur l’heure où il me semblait que le jour ne pouvait être loin, j’entendis au-dessous de moi notre hôte et sa femme parler et se disputer ; et, prêtant l’oreille par la cheminée qui communiquait avec celle d’en bas, je distinguai ces propres mots du mari : « Eh bien !
Dans le temps où nous vivons, et où il semble que l’instabilité nous donne la soif de la stabilité, il n’est qu’une sorte de gens dont on puisse dire qu’ils font leur fortune ; ce sont les élèves laborieux de nos lycées.
Il ne nous a pas semblé suffisant de les réduire à des faits ou à des dates.
S’il considère le monde physique dans ses rapports avec son âme et ses sentiments, la nature lui semble vivante et animée, et il ouvre son cœur aux émotions les plus douces, aux impressions les plus profondes.
Regardez cette tête, où la Divinité Semble imprimer ses traits.
Ces grands objets passent devant nos yeux comme des scènes fabuleuses : le cœur se prête pour un moment au spectacle ; l’attendrissement finit avec la représentation ; et il semble que Dieu n’opère ici-bas tant de révolutions, que pour se jouer dans l’univers, et nous amuser plutôt que nous instruire.
Je ne sais pas ce qu’en dit le Père Musnier3, mais tout cela est contre les bonnes mœurs, et il y a là, ce me semble, grande matière de confession.
« Son esprit (dit l’abbé Sicard) était brûlant comme le soleil qui éclaira son berceau, sa tête remplie de principes justes et sains ; homme étonnant, qui mieux que lui les eût fait triompher, si d’anciens ressentiments ne l’avaient jeté dans un parti dont il faisait la force, dont il était la gloire, et dont il était sur le point de déserter les drapeaux, quand la mort vint empêcher cette réparation solennelle à la cause qu’il avait combattue jusqu’alors avec tant de courage, de talent et de persévérance. » Cependant cet athlète si redoutable, dont la seule apparition à la tribune semblait en devoir écarter tous ceux qui n’y monteraient pas pour soutenir ou défendre ses opinions ; ce turbulent tribun du peuple, qui jouissait et abusait même insolemment de toute l’influence que donne une grande popularité, trouva un adversaire digne de son talent, dans un homme qui, célèbre jusque-là par des succès dans la chaire évangélique, et par de pacifiques triomphes d’académie, ne laissait pas soupçonner en lui le publiciste profond, l’homme d’état complètement familiarisé avec tous les ressorts et tous les secrets de l’administration.
Thomas procède peut-être d’une manière un peu trop uniforme : il emploie trop souvent l’analyse et l’épuise trop souvent : il se sert quelquefois de termes de science et d’art qui présentent à l’esprit des idées trop vagues, comme les mots de calcul, de choc, de résistance, de frottement, expressions qui semblent d’ailleurs un peu sèches, lorsqu’il s’agit de morale et de littérature.
Tel est le caractère dominant des mœurs de notre siècle : une inquiétude généralement répandue dans toutes les professions, une agitation que rien ne peut fixer, ennemie du repos, incapable du travail, portant partout le poids d’une inquiète et ambitieuse oisiveté ; un soulèvement universel de tous les hommes contre leur condition, une espèce de conspiration générale dans laquelle ils semblent être tous convenus de sortir de leur caractère ; toutes les professions confondues, les dignités avilies, les bienséances violées ; la plupart des hommes hors de leur place, méprisant leur état et le rendant méprisable.
Vous me faites sentir vos bontés de la manière la plus bienveillante ; vous ne semblez me laisser de sentiments que ceux de la reconnaissance, et il faut avec cela que je vous importune encore.
La Fontaine, inspiré par ce souvenir, et à qui il semble que Gresset ait pris quelquefois sa naïveté et son abandon, s’est peint lui-même dans les vers suivants : Papillon du Parnasse et semblable aux abeilles, A qui le bon Platon compare nos merveilles, Je suis chose légère et vole à tout sujet ; Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet.
Il y a, ce me semble, beaucoup de rapport entre la perte d’une main et d’un frère3 ; vous avez ci-devant souffert la première sans que j’aie jamais remarqué que vous en fussiez affligé ; pourquoi le seriez-vous davantage de la seconde ?
Si nous le considérons selon la nature, c’est un feu qu’une maladie et qu’un accident amortissent sensiblement ; c’est-un tempérament délicat qui se dérègle, une heureuse conformation d’organes qui s’usent, un assemblage et un certain mouvement d’esprits6 qui s’épuisent et qui se dissipent ; c’est la partie la plus vive et la plus subtile de l’âme qui s’appesantit, et qui semble vieillir avec le corps ; c’est une finesse de raison qui s’évapore, et qui est d’autant plus faible et plus sujette à s’évanouir, qu’elle est plus délicate et plus épurée.
Suis les pas de nos grands : énervés de mollesse, Ils se traînent à peine en leur vieille jeunesse ; Courbés avant le temps, consumés de langueur, Enfants efféminés de pères sans vigueur ; Demi-dieux avortés, qui par droit de naissance, Dans les camps, à la cour, règnent en espérance : Quels succès leurs talents semblent nous présager ?
Il semble advis aux jeunes gens que ie les presse trop ; mais si la bride ne leur estoit tenue rude, ce seroit pitié : car il faut leur procurer leur bien malgré qu’ils en ayent. » 5.
Tout est sain, franc, naturel et pathétique dans ce discours qui semble un écho de l’antique forum, et réduit aux abois les passions d’une meute affolée.
On traverse des cours silencieuses, en rencontrant çà et là des jeunes gens portant une toque sur la tête et une toge sur leurs épaules ; point de foule, point de bruit : une gravité dans l’air comme dans les murs noircis par l’âge ; car il me semble qu’ici on ne répare rien, de peur de commettre un crime contre l’antiquité.
Il me semble pourtant qu’il exagère ses remords.
Rousseau nous en donne un exemple brillant dans son discours sur l’influence des lettres et des arts : — « Aujourd’hui que des recherches plus subtiles et un goût plus fin ont réduit l’art de plaire en principes, il règne dans nos mœurs une vile et trompeuse uniformité, et tous les esprits semblent avoir été jetés dans un même moule. » — Voilà l’idée générale.
Les drames et les romans anciens et modernes, que j’ai cités plus haut, me semblent plus attachants, je ne dis pas supérieurs comme œuvres d’art, cela va de soi, je dis plus attachants, que toutes les productions byroniques et sataniques des trente dernières années.
Cet esprit d’analyse se manifeste encore au quatorzième siècle en Allemagne dans les curieux ouvrages du maitre d’école Hugo de Trimberg, qui semble annoncer de loin, Addison, Sterne et Swift.
Arrêter se prenait alors comme verbe neutre pour s’arrêter ; et c’était assez, ce semble, l’usage de nos aïeux que d’exprimer ou de supprimer arbitrairement le pronom des verbes réfléchis.
Je ne vois rien qui ne me semble plus que naturel4 dans la naissance et dans le progrès de cette doctrine ; les ignorants l’ont persuadée aux philosophes ; de pauvres pêcheurs ont été érigés en docteurs des rois et des nations, en professeurs de la science du ciel.
Nous en demandons bien pardon aux rhéteurs de tous les temps : mais il nous semble qu’aucun d’eux n’avait défini l’éloquence, comme va le faire l’historien et le peintre de la nature.
Son but est de produire sur l’imagination du lecteur ou de l’auditeur une impression si vive qu’il lui semble voir l’objet. […] La lettre n’est pas une dissertation ; son charme est surtout dans l’aisance naturelle avec laquelle la plume semble courir. […] Il semble n’avoir pas connu le Paradis perdu de Milton et il n’a pas compris que le merveilleux chrétien est le ressort de la Jérusalem délivrée du Tasse. […] Quant au merveilleux chrétien, bien que Chateaubriand ait brillamment soutenu dans son Génie du christianisme une opinion contraire à celle de Boileau, il ne semble pas devoir fournir aux poètes épiques de l’avenir une matière nouvelle et féconde.
Si les événements sont, au contraire, tout à fait indépendants, l’écrivain les met dans l’ordre qui lui semble le plus avantageux pour son sujet. […] La nature, qui semblait l’avoir fait naître pour commander au reste des hommes, lui avait donné un air d’empire et de dignité dans ses manières ; mais cet air de grandeur était tempéré par la douceur et la facilité de ses mœurs.
Il faut donc beaucoup d’art pour employer ces personnages, et on loue avec raison la manière dont Voltaire les a placés dans ces beaux vers de la Henriade : Cependant sur Paris s’élevait un nuage Qui semblait apporter le tonnerre et l’orage ; Ses flancs noirs et brûlants, tout à coup entrouverts, Vomissent dans ces lieux les monstres des enfers : Le Fanatisme affreux, la Discorde farouche, La sombre Politique, au cœur faux, à l’œil louche, Le Démon des combats respirant la fureur, Dieux enivrés de sang, dieux dignes des ligueurs. […] Quoiqu’il soit vrai, en un sens, de dire que la Divinité se mêle de toutes les actions des hommes, cependant il semble que, pour conserver la dignité de cette cause, on ne doit l’employer que dans les entreprises importantes, et même dans les parties les plus importantes de ces entreprises, et lorsque, sans elle, les hommes, faute de lumière ou de force, pourraient se détourner du but où les dieux veulent qu’ils arrivent.
Il demeure pourtant si français dans sa métamorphose qu’il semble parler en son nom, ou nous restituer ce qu’il emprunte.
Voilà, ce me semble, un royaume assez lestement conquis, et vous devez être contente de nous ; mais moi, je ne suis pas satisfait.
Un académicien de la Rochelle, dit-il dans sa préface de Nanine, publia une dissertation ingénieuse et approfondie sur cette question qui semble partager depuis quelques années la littérature ; savoir s’il est permis de faire des comédies attendrissantes ? […] Que vous semble d’Adraste ? […] Ce que je viens de dire (qu’il me soit permis de le remarquer en passant) peut, ce me semble, servir à prouver que la tragédie a réellement une fin morale.