Toute personne, dit-il, n’est pas propre à servir de témoin ; pour être digne de foi, il faut jouir d’un certain crédit. […] Il faut éviter néanmoins de trop raffiner sur ces motifs ; c’est par les actions surtout qu’il convient de caractériser les personnes. […] Si une femme joue heureusement pendant que quelqu’un est auprès d’elle, elle s’imagine que cette personne lui porte bonheur : cum hoc, ergo propter hoc. […] Cent voiles pour cent vaisseaux, une tête si chère pour une personne si précieuse ; c’est la partie pour le tout. […] — À personne. » Le dialogisme, selon quelques anciens, consiste le plus souvent à donner à chacun de ceux que l’on met en scène le langage convenable à sa situation.
Votre éloquence rend votre douleur contagieuse, disait Balzac à une personne qu’il voulait consoler ; et quelle glace ne fondrait à la chaleur de vos belles larmes ? […] Tibulle disait à une personne qui lui était extrêmement chère : Dans les lieux les plus solitaires, vous êtes pour moi une grande compagnie : In solis tu mihi turba locis. […] La connaissance approfondie de la langue suppose encore l’étude des grands modèles, et, s’il se peut, le commerce des personnes qui parlent correctement. […] 1° Il faut éviter de faire passer brusquement le lecteur d’une personne à l’autre, et faire en sorte d’avoir un seul et même sujet qui gouverne la phrase du commencement à la fin.
La vraie satire attaque les vices généraux de la-société, frappe le ridicule sans avilir les personnes, flétrit le mal, le préjugé, l’erreur, sans sortir des bornes des convenances, sans blesser le goût ni la pudeur.
. — Dès qu’une infirmité fâcheuse menace votre vie, qu’un événement inattendu met vos biens et votre fortune en péril, qu’une mort prochaine est sur le point de vous enlever une personne ou chère ou nécessaire ; alors vous levez les mains au ciel, vous y faites monter des gémissements et des prières ; vous vous adressez au Dieu qui frappe et qui guérit ; vous savez prier alors ; vous n’allez pas chercher hors de votre cœur des leçons et des règles pour apprendre à lui exposer votre peine, ni consulter des maîtres habiles pour savoir ce qu’il faut lui dire ; vous n’avez besoin que de votre douleur : vos maux tout seuls ont su vous instruire. — Si vous priez rarement, le Seigneur sera toujours pour vous un Dieu étranger et inconnu, pour ainsi dire, devant qui vous serez dans une espèce de gêne et de contrainte ; avec qui vous n’aurez jamais ces effusions de cœur, cette douce confiance, cette sainte liberté que la familiarité toute seule donne, et qui fait tout le plaisir de ce commerce divin. […] Rien ne doit le borner dans sa charité que la charité elle-même, qui n’a point de bornes, qui n’excepte ni lieux, ni temps, ni personnes ; qui ne doit jamais s’éteindre.
« S’il est écrit qu’au milieu de cet orage je doive être outragé dans ma personne, emprisonné pour une querelle particulière ; s’il est écrit que l’usurpateur de mon bien profite de ma détention pour faire juger notre procès au parlement, et si je suis destiné de toute éternité à tomber à cette époque entre les mains d’un rapporteur inabordable, j’oserais désirer qu’il me fût interdit de sortir de prison pour solliciter ce rapporteur, sans être suivi d’un homme public et assermenté, dont le témoignage pût servir un jour à me sauver des misérables embûches de mes ennemis. […] On me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celle de la presse ; et que pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.
. ; soit pour transmettre à la postérité la mémoire de quelque événement, soit pour faire connaître aux passants un fait, une personne ou une chose. […] Le poète y fait le plus souvent l’éloge du mort ; et il doit alors y mettre les grâces et les délicatesses du madrigal, en prenant cependant un ton plus noble et plus élevé, et en résumant d’un trait la vie et le caractère de la personne qui en est l’objet.
La personne qui cause avec le plus de charme est celle qui sait le mieux enchaîner ses idées et celles des autres par des transitions naturelles.
Il faut tenir compte du sujet, du temps, des personnes. — 119. […] Personne, sans cela, personne ne ferait de meilleurs vers. […] 479Des inconvénients nombreux 480entourent le vieillard : 481soit parce qu’il amasse, 482et que, malheureux, 483il s’abstienne des choses amassées, 484et craint d’en user (d’en jouir) ; 485soit parce qu’il administre 486toutes les affaires 487timidement et d’une-manière-glacée, 488temporiseur, 489lent dans l’espérance (espérant peu), 490sans-énergie (irrésolu), 491et ayant-peur de l’avenir, 492difficile, se-plaignant-toujours, 493louangeur du temps passé 494 quand lui-même était enfant, 495censeur et grondeur 496des personnes plus jeunes. […] » 1328qu’il n’y ait personne 1329qui songe à le retirer.
Mais il nous est impossible de partager les préventions de certaines personnes pour le rôle modeste et utile d’annotateur. […] Il meurt, et il n’a personne pour l’ensevelir. […] Mais je savais mieux que personne en quelles mains l’Europe était tombée. […] Les cavaliers normands les poursuivirent sans relâche, ne faisant quartier à personne. […] La mortalité, qui était effrayante, frappait surtout les enfants et les personnes jeunes.
. — Le Participe est un mot qui tient du verbe et de l’adjectif, comme aimant, aimé : il tient du verbe, en ce qu’il en a la signification et le régime : aimant Dieu, aimé de Dieu ; il tient aussi de l’adjectif, en ce qu’il qualifie une personne ou une chose, c’est-à-dire qu’il en marque la qualité.
Les substitutions, dans la versification, sont des changements de mots, de genres, de nombres, de cas, de temps, de personnes, de modes, qui facilitent la facture du vers et contribuent aussi à son élégance. […] Ils appliquent à une chose une épithète qui ne convient qu’à une personne. […] Chaque personne, en effet, a son caractère propre, ses qualités et ses défauts, qui fournissent autant de qualificatifs au nom qui la désigne.
Voyez, au contraire, dans Ovide, Ajax s’emporter brutalement, dès le premier vers, et contre les Grecs, et contre Ulysse ; sa colère, sans écho dans l’assemblée, n’émeut personne, l’ex abrupto est déplacé. […] Mais en général, et surtout dans les affaires civiles, je proscrirai cette éloquence canine, comme l’appelait Appius, qui aboie et qui mord, je recommanderai la modération dans l’exorde tiré de la personne de l’adversaire, et ce système, en dépit de quelques exemples modernes que l’on pourrait citer, est beaucoup plus dans notre civilisation et dans nos mœurs que les emportements des avocats de l’antiquité.
On conçoit, en effet, d’après tout ce qui a été dit, que la noblesse varie nécessairement d’après les époques, les lieux, les circonstances, les convenances de personnes et de choses ; que ces nuances se multiplient à l’infini ; que la même idée, la même expression a pu être tour à tour anoblie ou avilie par l’opinion ; qu’ainsi il est à peu près impossible de prononcer à cet égard, quand il s’agit des anciens et des étrangers. […] Pour nous, nous dirons à l’écrivain : Point de pruderie dédaigneuse, mais cette bienséance qu’on doit garder pour les paroles comme pour les habits, et qui, loin de blesser la vérité, est elle-même un élément de vérité ; cette dignité de langage, que recommande Cicéron et que comportent tous les arts86 ; en un mot ce familier noble, comme l’appelle Marmontel, qui tout en modifiant le discours d’après les temps et les personnes, ne le laisse jamais se dégrader et s’avilir, et conserve avec la nature une ressemblance, mais cette ressemblance embellie, sans laquelle il n’y a plus d’art.
Or, monsieur, parceque chasque nouvelle cognoissance que je donne de luy et de son nom, c’est autant de multiplication de ce sien second vivre12, et d’advantage que son nom s’ennoblit et s’honnore du lieu qui le receoit13, c’est à moy à faire14, non seulement de l’espandre le plus qu’il me sera possible, mais encores de le donner en garde à personnes d’honneur et de vertu ; parmy lesquelles vous tenez tel reng, que, pour vous donner occasion de recueillir ce nouvel hoste, et de luy faire bonne chère15, j’ay esté d’advis de vous présenter ce petit ouvrage. […] Son humeur visoit encores à une aultre fin : de me rallier avecques le peuple et cette condition d’hommes qui a besoing de nostre ayde ; et estimoit que je feusse tenu de regarder plustost vers celuy qui me tend les bras que vers celuy qui me tourne le dos : et feut cette raison pour quoy5 aussi il me donna à tenir sur les fonts6 à des personnes de la plus abjecte fortune, pour m’y obliger et attacher.
L’expression complète de cette fusion, dans la comédie, sont la personne et le théâtre de Pierre Larivey (1540-1611), Italien francisé, Florentin d’origine par son père, Champenois et Troyen de naissance, imitateur de la comédie latine et de la comédie italienne. […] Or a vescu personne d’aage pleine93. […] Il ne mange son bien en païs estranger, Il ne met pour autruy sa personne en danger, Et plus riche qu’il est ne voudroit jamais estre. […] Et de fait il ne nomme personne, pas même Malherbe, qui l’a piqué au vif : Tout le monde s’y voit et ne s’y sent nommer. […] C’est l’arrest de nature, et personne en ce monde Ne sçauroit contrôler sa sagesse profonde.
2° dans āio, je dis, aux personnes où i est élidé.
C’est une vérité également reconnue des personnes très instruites, et de celles qui ne l’étant que médiocrement, regrettent tous les jours la perte d’un temps si précieux.
C’est un homme que personne n’aime, qui lui-même n’aime que soi et son plaisir, et qui en fait profession avec impudence, un homme par conséquent inutile aux autres hommes, qui pèse à la petite société qu’il tyrannise, qui est vain, avantageux.
Il revenait de la campagne avec une suite d’environ trente personnes ; il était à cheval ; et Milon, qui allait à Lanuvium, était dans un chariot avec sa femme ; mais sa suite était plus nombreuse et mieux armée. […] Croyez que celui qui a choisi pour juges les hommes les plus justes et les plus fermes, s’est engagé d’avance plus particulièrement que personne, à approuver ce que vous auront dicté la justice, la patrie et la vertu ».
Appliqué à David seulement, ce psaume est de la fidélité la plus historique : transporté à la personne de J. […] « Les peuples les plus redoutables ont été pour moi comme un nid de petits oiseaux, qui s’est trouvé sous ma main : j’ai réuni sous ma puissance tous les peuples de la terre, comme on ramasse quelques œufs que la mère a ahandonnés ; et il ne s’est trouvé personne qui osât seulement agiter son aile, ou faire entendre un faible cri ».
Il faut s’oublier soi-même, ne point parler de sa personne, et ne s’occuper que de son sujet : la vanité déplaît aux hommes. […] 3° Considéré dans les moyens, le pathétique doit être 1° exprimé en style simple et exempt de toute figure ambitieuse ; 2° être préparé ; personne ne se passionne sans raison préalable et légitime ; 3° ne point être interrompu, soit par des transitions visibles soit par tout autre froid artifice ; 4° enfin, ne peut être prolongé, car les mouvements violents fatiguent le cœur et les pleurs se tarissent vite.
Telle est cette pensée si usée : la mort n’épargne personne, mais à laquelle Malherbe a su donner les caractères de la nouveauté : Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre Est sujet à ses lois ; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N’en défend pas nos rois. […] Telle est cette pensée du bon roi Robert de France, lorsque douze personnes de sa cour eurent conspiré contre ses jours.
Les Mémoires sont des histoires écrites par des personnes qui ont eu part aux affaires, ou qui en ont été les témoins oculaires. […] Cela est vrai : mais il est vrai aussi (et personne ne le conteste) que le P. […] Mais ils renferment aussi bien des particularités concernant la régence du duc d’Orléans, et les portraits de plusieurs personnes des plus distinguées de la cour.
Ne tentez donc pas de retomber à quatre pattes : personne au monde n’y réussirait moins que vous. […] Personne au monde ne me connaît que moi seul. […] et n’est-ce pas une espèce du miracle que ces maximes constantes de courage, de probité, de justice, ne pouvant jamais être abolies, je ne dis pas par le temps, mais par un usage contraire, il y ait, pour le bonheur du genre humain, beaucoup moins de personnes qui les décrient tout à fait, qu’il n’y en a qui les pratiquent parfaitement ?
Lui-même ne se présentait que sous un aspect formidable, l’orgueil sur le front, la fureur dans les yeux, la pâleur d’une femme sur tout son corps : personne n’osait l’aborder, ni percer les ténèbres où il se retranchait. — Cependant dans ces mêmes murailles, dont il s’était fait un rempart, il enferme avec lui la vengeance et la mort ; et le dieu qui punit le crime l’y poursuivit et l’y atteignit enfin ».
Les personnes amies de l’étude reconnaîtront ensuite aisément quels sont ceux qui ont le plus approché de ces modèles. » 1.
A ses talents aucun ne porte envie ; Il a sa place entre les beaux esprits, Fait des sonnets2, des bouquets pour Iris, Quelquefois même aux bons mots s’abandonne, Mais doucement, et sans blesser personne ; Toujours discret, et toujours bien disant, Et, sur le tout, aux salons complaisant.
Il prodigue les saillies et les jeux de mots ; il s’abandonne trop souvent à l’impétuosité de son imagination ; mais quand il sait s’en rendre maître, et la captiver dans les limites convenables, personne ne raisonne avec plus de force, ne connaît mieux le cœur humain, n’observe plus scrupuleusement les bienséances.
On sait que l’art des contrastes habilement saisis et rendus heureusement, est un des grands moyens du style de Voltaire, et que personne n’a tiré parti comme lui de cette ressource, également ouverte cependant à tous les écrivains.
L’utilité de la littérature n’est contestée par personne.
Sans elle, l’action n’a plus aucun intérêt : l’orateur qui lit son œuvre ne possède plus ni expression ni mouvement dans sa personne : il est complètement paralysé par les feuilles de papier qu’il tient à la main.
Voiture a été proclamé le père de l’ingénieuse badinerie, et personne n’a plaisanté plus agréablement, soit qu’il raconte les aventures de son voyage aérien, pendant que, lancé par quatre gaillards dont les bras vigoureux l’enlèvent de sa couverture par delà les nues et le mettent aux prises avec un bataillon de grues qui le prennent pour un pygmée ; soit que, par l’entremise du plus muet des poissons, il donne les éloges les plus vifs et les plus délicats à son compère le brochet, duc d’Enghien, vainqueur de Rocroy ; soit que de la terre d’Afrique, aride nourricière des monstres, il en voie à mademoiselle Paulet, à la lionne de l’hôtel de Rambouillet, des nouvelles de ses terribles parents du désert ; soit qu’il prenne parti pour la conjonction car en grand danger d’être proscrite.
Le poète disparaît donc entièrement dans le drame pour ne laisser voir que les personnes qu’il met en scène. […] On peut bien s’intéresser au sort des autres personnages, comme on le voit dans nos meilleures .pièces ; mais cet intérêt se rapporte toujours à la personne qui joue le premier rôle. […] Elle doit leur faire connaître les principaux personnages qui paraîtront sur la scène, leurs desseins, leurs intérêts et leur situation au moment où la pièce commence, ainsi que le lieu de la scène, le moment précis, en un mot, les différentes circonstances de personnes, de lieu et de temps. […] Ce sera un magistrat qui, oubliant la décence et la gravité de son état, ne s’occupera que de puérilités ; un homme ruiné qui voudra apprendre aux autres à s’enrichir ; une personne âgée, en qui on retrouve les goûts légers et frivoles de la jeunesse ; un homme d’une condition ordinaire, qui voudra prendre le ton, les manières des grands seigneurs, et qui ne parlera que de rois et de personnages illustres ; un homme, en un mot, qui choquera, par sa manière d’être, la raison, les bienséances ou les usages reçus. […] Personne n’ignore ce que les Pères de l’Église et les orateurs et moralistes chrétiens ont dit des dangers que présente ce genre de divertissement.
Mais quand même on ne sentirait pas cet entraînement qui porte à écrire, ce n’est pas une raison pour abandonner la composition : bien des personnes attendraient en vain l’inspiration du ciel ; elle n’est accordée qu’à un petit nombre d’élus.
Je ne vois pas maintenant personne qui, oyant parler de Neron, ne tremble mesme au surnom de ce vilain monstre, de ceste orde6 et sale beste.
Lorsque ce siècle aura réglé sa curiosité et tempéré sa fougue, personne ne peut prévoir sa grandeur, comme rien ne peut arrêter son génie.
À ce rare talent de s’exprimer ainsi, l’auteur joint dans ce discours un mérite qui est devenu l’un de ses caractères distinctifs, l’art de donner de grandes leçons de morale ou d’humanité, et de les donner sans ce faste ridicule, sans cette morgue arrogante qui les décréditent d’avance, et qui n’en imposent depuis longtemps à personne.
Personne ne le pensera.
Madame de Lambert a dit : « Les enfants aiment à être traités en personnes raisonnables ; il faut entretenir en eux cette espèce de fierté, et s’en servir comme d’un moyen pour les conduire où l’on veut.
si vous saviez combien ils sont empêchés de leur personne, et combien ils sont petits de près, vous les remettriez bientôt à hauteur d’appui. » Voilà, ajoute-t-il, ce que j’appelle une figure préparée. […] Personne ne croit assurément qu’une rivière, une fois mêlée à l’Océan, puisse y conserver la douceur et la limpidité de ses eaux ; mais dès que la fable a doué la fontaine Aréthuse de ce privilége, il est permis à Voltaire de dire à propos de Mornay, resté pur et intègre au milieu de la corruption des cours : Relie Aréthuse, ainsi ton onde fortunée Roule au sein furieux d’Amphitrite étonnée Un cristal toujours pur et des flots toujours clairs Que jamais ne corrompt l’amertume des mers.
Dieu seul sait la distance entre nous ; Seul il sait quel degré de l’échelle de l’être Sépare ton instinct de l’âme de ton maître ; Mais seul il sait aussi par quel secret rapport Tu vis de son regard, et tu meurs de sa mort, Et par quelle pitié pour nos cœurs il te donne Pour aimer encor ceux que n’aime plus personne. […] n’attriste personne ; Ne va pas mendier des pleurs à l’horizon !
Laissons de côté les opinions ; personne n’a le droit de les forcer ; mais réclamons, et réclamons avec courage, contre une proscription qui tient au défaut de mœurs plus qu’au défaut de goût ; et rappelons à la lecture et à l’admiration de ces chefs-d’œuvre ceux que le fond même des choses n’intéresserait que faiblement.
On me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celle de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.
Ces règles ne peuvent pas être fixées avec une rigueur mathématique ; mais personne ne doutera qu’au nombre des conditions générales de la bonté dans les ouvrages, on ne doive compter les suivantes : 1º.
Quand c’est à lui qu’il faut m’en prendre, je ne m’en prends plus à personne, et je me soumets.
Qu’on plaigne après cela nos paysans, ou plutôt qu’on ne plaigne personne ; car sous ces cabanes enfumées, et avec cette nourriture détestable, ces hommes des premiers temps sont sains, vigoureux et gais.
Comme en Dieu est réunie toute perfection et toute vertu, ainsi toute la puissance des particuliers est réunie en la personne du prince.
Nous saisissons mal la liaison entre cette idée : « Ils ne craignent pas un public qui les craint et qui les respecte, et, à la honte du siècle, ils se flattent avec raison qu’on a pour leurs passions les mêmes égards que pour leurs personnes, » et celle-ci : « Ainsi,… ceux qui leur sont soumis se vengent de la servitude par la liberté des discours ; les grands se croient tout permis, et l’on ne pardonne rien aux grands. » Encore une fois, Massillon a parfaitement raison, il énonce une vérité, et une vérité bonne à dire ; mais assurément ses prémisses, au lieu d’amener cette conséquence, semblaient en promettre une toute contraire. […] Ils ne craignent pas un publie qui les craint et qui les respecte ; et, à la honte du siècle, ils se flattent avec raison qu’on a pour leurs passions les mêmes égards que pour leur personne.
Je m’en rends compte par ce seul mot : Je n’ai appartenu à personne. […] À Paris, dans un salon, on annonce M. le préfet de …, personne ne tourne la tête, c’est impatientant.”
Quoiqu’il n’y ait personne d’entièrement privé de cette heureuse faculté, tous ne la possèdent cependant pas au même degré ; dans les uns, le goût ne laisse échapper que de légères étincelles : les beautés les plus communes sont celles qui les affectent le plus agréablement ; encore n’en conservent-ils qu’une impression légère, une idée confuse : dans les autres, au contraire, le goût s’élève au discernement le plus fin, et sa délicatesse n’est pleinement satisfaite, que de ce genre de beauté qui ne laisse rien à désirer.
Cette insatiable avidité de parler s’exerce indifféremment sur tout, dévore tout comme un vaste incendie, et fait contracter à un jeune homme la déplorable habitude de parler de tout avec une légèreté dont on ne sent ni ne veut sentir les conséquences ; de sacrifier les ridicules des personnes présentes, la réputation et l’honneur des absents, avec une précipitation dont on serait soi-même effrayé, si une réflexion solide pouvait trouver sa place dans une tête vide d’idées, et étourdie du bruit qu’elle-même excite autour d’elle.
Il suffit de rappeler à l’honneur de ce salon les paroles suivantes de Saint-Simon : « Cette académie de beaux esprits, de vertu et de science, était le rendez-vous de ce qu’il y avait de plus distingué en condition et en mérite, un tribunal avec qui il fallait compter, et dont la décision avait grand poids dans le monde sur la conduite et la réputation des personnes, autant que sur les ouvrages qui s’y portaient à l’examen. » On peut voir les Mémoires de Dangeau, édit. de Lemontey, au 10 mai 1690.
En revanche, notre plus vif plaisir a été de signaler les pages où l’homme se montre sous l’écrivain, où le style est la personne même trahissant son caractère, et laissant parler son cœur avec ce naturel, cet abandon, cette bonne foi qui ne sent ni l’encre ni le papier.
Il y procédait pourtant d’une vitesse toujours égale, et trouvait moyen, sans perdre un coup de dent, de me donner louanges sur louanges, ce qui me rendait fort content de ma petite personne, il buvait aussi fort souvent : tantôt c’était à ma santé, et tantôt c’était à celle de mon père et de ma mère4, dont il ne pouvait assez vanter le bonheur d’avoir un fils tel que moi.
En revanche, notre plus vif plaisir a été de signaler les pages où l’homme se montre sous l’écrivain, où le style est la personne même trahissant son caractère, et laissant parler son cœur avec ce naturel, cet abandon, cette bonne foi qui ne sent ni l’encre ni le papier.
Ce sont à la vérité des taches, et des taches beaucoup trop nombreuses dans ses éloges académiques ; mais il était aisé de les faire disparaître ; et quand il veut s’interdire ces écarts d’imagination, personne ne l’égale dans l’art de rendre non seulement intelligibles, mais agréables, des matières regardées jusqu’alors comme inabordables aux esprits ordinaires.
Le moindre incident fait naître des couplets : victoires et défaites, plaisirs et amours, personnes et choses, on chansonne tout, on s’amuse de tout; on est satisfait quand, on a lancé une plaisanterie ou quelques rimes ; en un mot, comme dit le proverbe : Tout finit en France par des chansons.
Oui, quand vous verrez venir les personnes ; et gardez bien de gâter vos habits.
1° Le Genre Démonstratif, consacré à la louange ou au blâme, comprend les invectives contre les vices en général et contre les personnes ; les panégyriques des saints, les oraisons funèbres, les éloges, les compliments, etc.
Les pauvres augustins2 réformés et déchaussés, que l’on appelle capucins noirs, qui étaient nos diables d’imagination, voyant venir à eux deux hommes qui avaient l’épée à la main, eurent grand’peur, et l’un d’eux, se détachant de la troupe, nous cria : « Messieurs, nous sommes de pauvres religieux, qui ne faisons de mal à personne, et qui venons nous rafraîchir un peu dans la rivière pour notre santé. » Nous retournâmes en carrosse, M. de Turenne et moi, avec des éclats de rire, que vous pouvez vous imaginer3.
Personne n’oublie sa dette ; chaque pensée rend son écho.
Ce qui fit un héros du prince de Condé J’appelle le principe de ces grands exploits cette ardeur martiale qui ; sans témérité ni emportement, lui faisait tout oser et tout entreprendre ; ce feu qui, dans l’exécution, lui rendait tout possible et tout facile ; cette fermeté d’âme que jamais nul obstacle n’arrêta, que jamais nul péril n’épouvanta, que jamais nulle résistance ne lassa, ni ne rebuta ; cette vigilance que rien ne surprenait ; cette prévoyance à laquelle rien n’échappait ; cette étendue de pénétration avec laquelle, dans les plus hasardeuses occasions, il envisageait d’abord tout ce qui pouvoit ou troubler, ou favoriser l’événement des choses : semblable à un aigle dont la vue perçante fait en un moment la découverte de tout un vaste pays ; cette promptitude à prendre son parti, qu’on n’accusa jamais en lui de précipitation, et qui, sans avoir l’inconvénient de la lenteur des autres, en avait toute la maturité ; cette science qu’il pratiquait si bien, et qui le rendait si habile à profiter des conjonctures, à prévenir les desseins des ennemis presque avant qu’ils fussent conçus, et à ne pas perdre en vaines délibérations ces moments heureux qui décident du sort des armées ; cette activité que rien ne pouvait égaler, et qui, dans un jour de bataille, le partageant, pour ainsi dire, et le multipliant, faisait qu’il se trouvait partout, qu’il suppléait à tout, qu’il ralliait tout, qu’il maintenait tout : soldat et général tout à la fois, et, par sa présence, inspirant à tout le corps d’armée, jusqu’aux plus vils membres qui le composaient, son courage et sa valeur, ce sang-froid qu’il savait si bien conserver dans la chaleur du combat, cette tranquillité dont il n’était jamais plus sûr que quand on en venait aux mains, et dans l’horreur de la mêlée ; cette modération et cette douceur pour les siens, qui redoublaient à mesure que sa fierté pour l’ennemi était émue ; cet inflexible oubli de sa personne, qui n’écouta jamais la remontrance, et auquel constamment déterminé, il se fit toujours un devoir de prodiguer sa vie, et un jeu de braver la mort ; car tout cela est le vif portrait que chacun de vous se fait, au moment que je parle, du prince que nous avons perdu ; et voilà ce qui fait les héros1.
Il y a une faiseuse de bouquets, je ne l’ose nommer Eloquence, qui est toute peinte et toute dorée, qui semble toujours sortir d’une boîte, qui n’a soin que de s’ajuster et ne songe qu’à faire la belle ; qui, par conséquent, est plus propre pour les fêtes que pour les combats, et plaît davantage qu’elle ne sert2, quoique néanmoins il y ait des fêtes dont elle déshonorerait la solennité et des personnes à qui elle ne donnerait point de plaisir.
Nous sommes si présomptueux, que nous voudrions être connus de toute la terre, et même des gens qui viendront quand nous ne serons plus ; et nous sommes si vains, que l’estime de cinq ou six personnes qui nous environnent nous amuse et nous contente.
Personne n’apprit la mort de M. de Turenne, qui ne crût d’abord l’armée du roi taillée en pièces, nos frontières découvertes, et les ennemis prêts à pénétrer dans le cœur de l’État.
. — Racine avait puisé dans les Annales de Tacite les données de sa tragédie de Britannicus, la « pièce des connaisseurs. » Il avait apprécié, plus que personne, et en grand peintre des passions humaines, les vivants et énergiques tableaux du sévère historien. […] Mais, ce que personne ne peut refuser à Tacite, c’est ce style souple et coloré, qui est susceptible de tous les tons, cette originalité, cette sincérité, cette hardiesse d’un esprit qui sent fortement, cette concision qui dit tout ce qu’il faut, mais rien de plus, et qui n’exclut aucun des ornements et des charmes du langage. […] Peut-être mon travail fera-t-il naître à d’autres personnes l’envie de porter la chose plus loin. […] Il prête à ses héros, à quelque degré de l’échelle animale qu’ils soient, une vie propre, qui procède à la fois des instincts et de l’espèce, puis du rang et de l’âge ; il a égard aux temps, aux lieux et aux personnes. […] Si vous seul avez eu la gloire de les concevoir et de les formuler d’une manière remarquable, notre compagnie ne cédera à personne celle de les réaliser.
C’est moi qui ferai votre affaire mieux que personne : ils me relient tous visite ; et je puis dire que je ne me lève jamais sans une demi-douzaine de beaux esprits. […] En effet, je trouve que c’est renchérir sur le ridicule, qu’une personne se pique d’esprit, et ne sache pas jusqu’au moindre petit quatrain qui se fait chaque jour ; et pour moi, j’aurais toutes les hontes du monde, s’il fallait qu’on vînt à me demander si j’aurais vu quelque chose de nouveau que je n’aurais pas vu. […] Maint avocat porte-bonnet Qui trahit son client tout net, En procès ou en arbitrage, Reçoit en ces lieux maint outrage : On le fait ronger par les rats, Ou l’on l’assomme à coups de sacs… Tout auprès de pauvres poêles, Qui rarement ont des manchettes, Y récitent de pauvres vers : On les regarde de travers, Et personne ne les écoute ; Ce qui les fiche fort sans doute, Etc.
Il regarde ses jambes, il se voit au miroir, on ne peut être plus content de sa personne qu’il ne l’est de lui-même, etc. […] Il reprend sa méditation, qui est toujours la comparaison qu’il fait de ces personnes avec lui-même, et où il trouve son compte. Il évite une église déserte et solitaire où il pourrait entendre deux messes de suite, le sermon, vêpres et compiles, tout cela entre Dieu et lui, et sans que personne lui en sût gré.
Un seul chemin vous guidait vers eux, et vous n’en trouverez plus assez pour échapper à leur fureur ; et vos cadavres resteront en proie aux oiseaux du ciel, sans que personne daigne les couvrir seulement d’un peu de poussière.
il en observa les plus beaux traits dans plusieurs belles personnes, les rassembla, en forma un tout, et montra ainsi sur la toile cette perfection idéale qu’on désigne par le mot de belle nature 68.
Sans que personne l’excitât aux pensées religieuses.
Je vois chaque jour des hommes passionnés, ennemis ou amis des personnes, des sectes, des factions, et jugeant pour ou contre, sans considérer l’équité de la cause.
. — Esprit vraiment démocratique, dans le sens le plus pur et le plus sincère de ce mot, ami des choses simples, des vertus cachées, des existences laborieuses, esprit indépendant s’il en fut, il n’a jamais flatté personne, ni les grands, ni les petits. » 1.
Non ; mais de l’orateur incorruptible, de celui que Mirabeau veut défendre en sa personne.
« Aristote définit simplement la comédie une imitation de personnes basses et fourbes.
Un homme, un pays, un fait sont inconnus de tous, excepté de l’auteur et de sa coterie ; ou encore l’auteur se prend lui-même pour sujet, dans des élégies, des poésies intimes, des autobiographies, des mémoires signés ou anonymes ; ou enfin son livre n’éveille qu’un sentiment de curiosité, sans attacher par l’importance des choses et des personnes.
Remarquons d’ailleurs combien tout était public et occupé dans la vie de ces petites et glorieuses nations de la Grèce : il n’y avait pour personne de distraction privée ni de solitude ; l’État se chargeait pour ainsi dire d’amuser les citoyens.
La narration de madame de Sévigné est excellente ; mais, quant à l’héroïsme prétendu de Vatel, il n’est aucune personne sensée qui puisse lui accorder des éloges.
Dieu préserve, en chassant, toute sage personne D’un porteur de huchet4 qui mal à propos sonne ; De ces gens qui, suivis de dix hourets 5 galeux.
Voicy son propre9 : c’est pour faire conferer le Conseil d’une ville assiegee avec celuy d’une armee qui la vient secourir et dire toutes les 24 heures ce qu’on pourroit dire de bouche, en quatre ou cinq avec distinction de personnes opinantes, et de leurs noms, et en toutes les langues qui seront entendues par ceux qui en ont besoin.
Il y avait en lui beaucoup d’indifférence pour tout ce qui ne touchait pas directement sa personne.
Nous marchâmes plus d’une heure et demie dans une vaste campagne sans rencontrer personne.
L’immortalité 1 Apollon à portes ouvertes2 Laisse indifféremment cueillir Ces belles feuilles toujours vertes Qui gardent3 les noms de vieillir ; Mais l’art d’en faire des couronnes N’est su que de peu de personnes ; Et trois ou quatre seulement, Au nombre desquels on me range, Peuvent donner une louange Qui demeure éternellement4.
Non, l’avenir n’est à personne !
Elles se divisent en deux classes : les unes déclinatives et conjugatives, qui servent à désigner les genres, les nombres, les cas, dans les mots déclinables, et les temps, les nombres, les personnes, les modes dans les verbes ; les autres spécificatives, servant à spécifier le sens général du mot racine, et à former des dérivés de toute espèce : des noms, des adjectifs, des verbes, des adverbes, etc.
Personne ne rendait plus de justice que lui au créateur de la tragédie française ; il en répétait sans cesse les beaux vers, en faisait apprendre les plus belles scènes à ses enfants, leur en détaillait lui-même les endroits marquants, et ne se lassait point de leur dire : Corneille fait des vers cent fois plus beaux que les miens.
La convenance est une qualité par laquelle on assortit le style aux pensées, aux sentiments que l’on exprime, ainsi qu’aux circonstances actuelles du lieu, du temps et des personnes, en un mot, au sujet que l’on traite. […] Le style tempéré convient aux poèmes descriptifs et didactiques pour les parties plus ornées, comme les épisodes, les descriptions ; aux discours académiques, aux poésies badines, aux panégyriques et aux oraisons funèbres, lorsque la personne qui en est l’objet n’offre pas des faits d’un intérêt extraordinaire, et à tous les discours d’apparat.
Rappelons qu’elles furent improvisées au jour le jour par une personne distinguée, qui ne voulut être et ne fut que l’ange gardien d’un foyer où la mère de famille n’était plus.
Le style vrai est cette façon de dire tellement d’accord avec la nature de la personne qui parle, la position où elle se trouve, le milieu où elle agit, les circonstances qui l’affectent, que le lecteur ne se figure pas la possibilité de penser ou de s’exprimer autrement, que rien n’indique la recherche, l’embarras, le parti pris d’adopter telle forme, de produire tel effet, de faire un sort, selon l’expression de Rivarol, il chaque mot et à chaque phrase.
Lorsque ce siècle aura réglé sa curiosité et tempéré sa fougue, personne ne peut prévoir sa grandeur, comme rien ne peut arrêter son génie.
— On appelle ainsi la preuve tirée de la comparaison du sujet ou du fait en question avec la personne, le lieu, le temps, les motifs, etc. […] Égaler l’artifice à la sincérité, Confondre l’apparence et la réalité, Estimer le fantôme autant que la personne, Et la fausse monnaie à l’égal de la bonne ? […] Personne même n’a plus employé que La Bruyère ces procédés de style qui définissent la pensée et la produisent sous tous ses aspects. […] Mes ordres n’ont encore assassiné personne. […] On lit dans l’Oraison funèbre de Condé : « Merci ne les peut défendre, et ne paraît plus devant son vainqueur ; il faut qu’il tombe à ses pieds : Norlingue en verra la chute. » Corneille et Racine emploient également le pronom en pour désigner un nom de personne.
La qualité essentielle à un prédicateur est une foi ardente et profonde ; l’étude, la science, lui sont utiles sans doute, mais avec elles seules il n’aurait aucune action sur les âmes ; la rhétorique n’a jamais converti personne.
Personne, on l’a déclaré avec raison, n’a su tirer un parti plus riche et des accords plus harmonieux de ces petits vers si aisés en apparence et cependant si difficiles à bien faire.
J’allai à lui, et le priai de me dire quels étaient quelques-uns de ces livres que je voyais mieux reliés que les autres. « Monsieur, me dit-il, j’habite ici une terre étrangère, et je n’y connais personne.
Si le ciel est désert, nous n’offensons personne ; Si quelqu’un nous entend, qu’il nous prenne en pitié2 !