» Voici cc qu’en peu de mots leur intérêt m’ordonne de leur dire : Femmes, votre gloire est de vous ressembler à vous-mêmes, d’obéir au vœu de la nature ; d’être ce qu’elle vous fit, d’éviter dans les assemblées des hommes la publicité des censures, même la publicité des éloges. […] Allez et retirez-vous après avoir donné à la nature, à l’amitié les pleurs qu’elles réclament »104.
Lamartine a trouvé, dans le sentiment chrétien et dans l’admiration de la nature, des élans lyriques qui ne nous laissent rien à envier à l’antiquité. […] Il passe du ciel à la terre, il parcourt la nature entière ; dans la fougue de ses pensées, il ne saisit que les plus remarquables ; il peut se passer de transitions, et laisser dans sa marche un désordre apparent qui produit plus d’effet que l’ordre lui-même.
Je ne sache pas qu’on ait rendu nettement raison de ce fait, qui tient à la nature même des différentes figures que je viens de nommer. […] Ou a donné le pourquoi de ces diverses expressions ; le vrai pourquoi, c’est l’usage, c’est l’habitude, cette seconde nature, plus puissante parfois que la première, dans la langue comme ailleurs. […] L’élève connaîtra la théorie des tropes d’usage, parce qu’il doit savoir la technologie de la grammaire et de la rhétorique, le mécanisme de la langue ; mais il s’exercera à la pratique des tropes d’invention, parce que, pour bien écrire, il doit avoir étudié la nature et l’emploi du style figuré.
En faisant connaître la situation des lieux, les beautés de la nature, et les monuments des arts, l’auteur nous trace l’origine des divers habitants de cette charmante contrée, et nous apprend quelle était leur religion, quelles étaient leurs lois, leurs coutumes, leurs mœurs. […] Elle renferme une érudition immense, et offre, suivant Buffon, autant de variété que la nature même. […] -C., fut suffoqué par les malignes vapeurs à l’âge de 56 ans : ce qui l’a fait appeler le martyr de la nature. […] Parmi nous, Pluche a fait le Spectacle de la nature. […] Buffon, dans son Histoire naturelle, est un des plus grands peintres de la nature qui aient paru.
Ce peu de mots explique parfaitement la bouffisure, et le ton ridiculement emphatique qui règnent en général dans les ouvrages de Thomas : il était impossible qu’il y eût rien de simple, rien de naturel dans les écrits d’un homme obligé de violenter à ce point la nature, et dont le travail était une convulsion perpétuelle. […] C’est pour moi que la nature te fit ce présent immortel.
Outre les connaissances spéciales, les recherches particulières au sujet qu’il traite, un historien, pour être complet, doit avoir pénétré les secrets de la nature et du cœur humain, étudié les lois et les constitutions des peuples, et acquis sur la politique, la religion, la philosophie, la littérature, les arts, le commerce, l’industrie, l’économie politique, des notions générales et suffisantes. […] Cette froide insensibilité n’est pas dans la nature ; de plus, elle est contraire à la justice et à la vérité.
Va, d’un débit heureux l’innocente imposture, Sans la défigurer embellit la nature ; Et les traits que la muse éternise en ses chants, Récités avec art, en seront plus touchants : Ils laisseront dans l’âme une trace durable Du génie éloquent empreinte inaltérable, Et rien ne plaira plus à tous les goûts divers Qu’un organe flatteur déclamant de beaux vers. […] Le devoir fait, légers comme de jeunes daims, Nous fuyions à travers les immenses jardins, Éclatant à la fois en cent propos contraires, Moi, d’un pas inégal je suivais mes grands frères ; Et les astres sereins s’allumaient dans les cieux ; Et les mouches volaient dans l’air silencieux ; Et le doux rossignol, chantant dans l’ombre obscure, Enseignait la musique à toute la nature ; Tandis qu’enfant jaseur, aux gestes étourdis, Jetant partout mes yeux ingénus et hardis, D’où jaillissait la joie en vives étincelles, Je portais sous mon bras, noués par trois ficelles, Horace et les festins, Virgile et les forêts, Tout l’Olympe, Thésée, Hercule, et toi, Cérès, La cruelle Junon, Lerne, et l’hydre enflammée, Et le vaste lion de la roche Némée.
Les leçons qu’il reçut de lui, en développant les rares dispositions qu’il devait à la nature, le firent paraître de bonne heure propre aux fonctions les plus importantes. […] Vous venez, mon cher fils, d’achever le cercle ordinaire de l’étude des humanités et de la philosophie ; vous l’avez rempli avec succès : je vous en félicite de tout mon cœur, je m’en félicite moi-même, ou plutôt nous devons l’un et l’autre en rendre grâces à Dieu, de qui viennent tous les biens dans l’ordre de la nature comme dans celui de la grâce… L’étude de la religion, mon fils, doit être le fondement, le motif et la règle de toutes les autres.
La nature envers vous me semble bien injuste. — Votre compassion4, lui répondit l’arbuste, Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci : Les vents me sont moins qu’à vous redoutables ; Je plie, et ne romps pas. […] Au xvii e siècle, où l’on ne connaissait que la vie de salon, le sentiment de la nature est une précieuse rareté. […] C’est peint d’après nature. […] Si je me rappelle bien, cher ami, nous nous sommes embrassés la dernière fois sans pleurer, et c’était mieux comme cela ; mais, la première fois que nous nous embrasserons, nous laisserons nature faire à sa guise. […] Viennet, nous offre, au début d’une de ses fables (La Machine à vapeur), une description analogue à celle-ci, et non moins poétique : Sur un chemin de fer dont la double nervure Aux miracles de l’art soumettant la nature, Courait en noirs filets sur les monts nivelés.
Recette véritable par laquelle tous les hommes de la France pourront apprendre à multiplier et augmente leurs trésors (1564) et Discours admirables de la nature des eaux et fontaines tant naturelles qu’artificielles, des métaux, etc. (1580). […] Il a composé cet univers des natures et des qualités les plus discordantes : il fait concourir ensemble la nuit et le jour, l’hiver et l’été, le froid et le chaud, et ainsi du reste pour la bonne constitution de l’univers et pour la conservation du genre humain. […] Les accidents de la fortune se réparent aisément ; mais comment parer à des événements qui naissent continuellement de la nature des choses ? Mais la nature ni la fortune ne furent jamais si fortes contre lui que lui-même. […] Ses contemporains ont dit de lui que son génie égalait la majesté de la nature.
Le Créateur, toujours attentif à soulager par un bienfait chacun des malheurs de la nature, t’opposa seule à toutes les peines des humains. […] L’Arabie Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd, sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte, et pour ainsi dire écorchée par les vents, laquelle ne présente que des ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés, ou le voyageur n’a jamais respiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante. […] C’est elle qui nous fait comprendre et aimer les charmes de la vérité et de la vertu ; c’est elle qui nous fait contempler avec ravissement les phénomènes de la nature, la majesté des cieux, l’existence de la terre, et toutes les merveilles qui s’accomplissent à sa surface. […] Le Jugement est cette faculté qui nous fait connaître la nature et le caractère des passions. […] Dieu Ces globes lumineux qui, depuis tant de siècles, roulent majestueusement dans l’espace, sans jamais s’écarter de leur orbite, ni se choquer dans leurs révolutions ; ce soleil suspendu à la voûte céleste, comme une lampe de feu qui vivifie toute la nature, et se trouve placée à la distance convenable pour éclairer, échauffer la terre, sans l’embrasser de ses ardeurs ; cet astre qui préside à la nuit avec ses douces clartés, ses phases, son cours inconstant et pourtant régulier, dont le génie de l’homme a su tirer tant d’avantages ; cette terre si féconde, sur laquelle on voit se perpétuer par des lois constantes une multitude d’êtres vivants, avec cette admirable proportion des deux sexes, de morts et de naissances, qui fait qu’elle n’est jamais déserte, ni surchargée d’habitants ; ces mers immenses, avec leurs agitations périodiques et si mystérieuses ; ces éléments qui se mélangent, se modifient, se combinent de manière à suffire aux besoins, à la vie de cette multitude prodigieuse d’êtres, qui sont si variés dans leur structure et leur grandeur ; enfin ce concours si réglé des saisons qui reprochait sans cesse la terre sous des formes nouvelles, qui, après le repos de l’hiver, la présente successivement embellie de toutes les fleurs du printemps, enrichie des moissons de l’été, couronnée des fruits de l’automne, et fait ainsi rouler l’année dans un cercle de scènes variées sans confusion, et semblables sans monotonie ; tout cela ne forme-t-il pas un concert, un ensemble de parties dont vous ne pouvez détacher une seule sans rompre l’harmonie universelle ?
Les beautés les plus éclatantes des Géorgiques sont répandues dans des digressions de cette nature, où le génie du poète a pu se déployer en liberté : tels sont les prodiges qui accompagnèrent la mort de Jules César, les louanges de l’Italie, le bonheur de la vie champêtre, la fable d’Aristée et l’histoire touchante d’Orphée et d’Eurydice. […] Les lieux les plus riants sans lui nous touchent peu ; C’est un temple désert qui demande son dieu ; Avec lui mouvement, plaisir, gaîté, culture, Tout renaît, tout revit : ainsi qu’à la nature La présence de l’homme est nécessaire aux arts ; C’est lui dans vos tableaux que cherchent nos regards. […] Albert de Haller, né en 1708, à Berne, et mort en 1777 dans la même ville, a laissé de nombreux écrits en prose et en vers, et en particulier un poème célèbre, les Alpes, composition descriptive pleine de sentiment et de goût, riche en image et en poésie, et qui, avec le Printemps, de Kleist, a servi de modèle au genre. — Ewald Christian de Kleist, né en 1715, à Zœblin, en Poméranie, et mort en 1759 sur le champ de bataille de Kunnersdorf, s’est immortalisé par ses poésies lyriques et pastorales, et surtout par le poème qui a pour titre le Printemps, où l’on trouve une peinture fidèle et animée des beautés de la nature. […] C’est là ce qui fait le prestige de la fable, car tout ce qui concourt à nous persuader la simplicité et la crédulité du poète, rend la fable plus intéressante ; tandis que tout ce qui est de nature à nous faire douter de la bonne foi de son récit, en affaiblit l’intérêt. […] Dans cette espèce de poème, on peut employer, selon la nature des sujets, les figures hardies, les descriptions brillantes, le style noble et sublime, comme aussi la simplicité de l’apologue.
Il aime les cimes supérieures, et sa devise pourrait être ; Haut les cœurs Dans Eleusis et Psyché, qui furent ses premières œuvres, et font revivre des légendes antiques, la nature semble être une médiatrice entre l’âme et Dieu. […] C’est senti, c’est peint d’après nature, et de loin, à grands coups de pinceau.
Vous durez encore, places que l’art et la nature ont fortifiées, et qu’ils avaient dessein de démolir ; et vous n’avez tremblé que sous des projets frivoles d’un vainqueur en idée, qui comptait le nombre de nos soldats, et qui ne songeait pas à la sagesse de leur capitaine. » À des êtres métaphysiques qu’on personnifie : c’est ce qu’a fait Jean-Jacques Rousseau, dans cet endroit de son Discours sur les Lettres. […] Elle peut même trouver place dans le genre épistolaire, suivant la manière dont elle y est employée, et suivant la manière dont elle y est employée, et suivant la nature des choses qu’on y dit. […] Superbes monuments de l’orgueil des humains, Pyramides, tombeaux, dont la vaine structure A témoigné que l’art, par l’adresse des mains Et l’assidu travail, peut vaincre la nature : Vieux palais ruinés, chef-d’œuvre des Romains, Et les derniers efforts de leur architecture, Colisée où souvent les peuples inhumains De s’entr’assassiner se donnaient tablature : Par l’injure des temps vous êtes abolis, Ou du moins la plupart vous êtes démolis : Il n’est point de ciment que le temps ne dissoude. […] Le premier dit que Jupiter qui signala sa puissance par la défaite des géants, ébranle, du mouvement de ses sourcils, toute la nature .
Ces principes d’harmonie sont donc essentiellement dans la nature, qui n’est elle-même qu’harmonie, et qui ne pourrait subsister un moment sans l’accord admirable de toutes ses parties. […] Sa tête regarde le ciel, et présente une face auguste sur laquelle est imprimé le caractère de sa dignité : l’image de l’âme y est peinte par la physionomie ; l’excellence de sa nature perce à travers les organes matériels, et anime d’un feu divin les traits de son visage.
Cousin, l’art pour l’art, mais pourvu que l’art lui-même soit bien compris, pourvu que l’on sache bien que, sous peine de mentir à sa nature, il doit offrir, comme conséquence de ses œuvres, la vérité, la moralité, la beauté. […] Soit que le sujet admette par sa nature même deux genres opposés, comme le tragique et le comique, le roman et l’histoire, la prose et la poésie, la dissertation et la narration, soit qu’il y ait disparate entre le genre d’esprit de l’auteur et le genre du sujet, le résultat pour le style est un défaut d’unité, de naturel, de solidité.
Il est difficile de changer la nature. — 4. […] La nature humaine a de la pente au vice. — 2. […] La nature a mis la discorde entre les loups et les agneaux. — 18. […] La nature de l’homme est composée d’une âme et d’un corps. — 6. […] Notre but est de vivre selon la nature. — 6.
Sans doute, tout cela se trouve dans la prose ; mais, comme dans les beaux-arts, il s’agit non seulement de rendre la nature, mais de la rendre avec tous ses agréments et ses charmes possibles, la poésie, pour arriver à sa fin, a dû ajouter au style de la prose un nouveau degré de perfection. […] En voici des exemples : Sous des arbres dont la nature A formé de riants berceaux, Entre des tapis de verdure, Que nourrit la fraîcheur des eaux, Serpente avec un doux murmure Le plus transparent des ruisseaux. […] En voici un très beau, composé pour être mis au bas d’un portrait de La Fontaine : Dans la fable et le conte, il n’eut point de rivaux, Il peignit la nature et garda ses pinceaux. […] L’homme de la nature est le chef et le roi. […] Jamais de la nature il ne faut s’écarter.
Il aimait à m’appeler votre compagnon d’armes plutôt que son fils : il regardait ce dernier nom comme venant de la nature, et l’autre comme une fraternité empruntée au courage. […] Si nous devons semer éternellement la division dans Rome, attends du moins que j’aie payé mon tribut à la nature, pour briguer le tribunat. […] Quelle sera donc la nature de cette guerre ? […] Nos ennemis sont orgueilleux de leur nature, et avides de gain. […] Les possessions appartenant à chaque peuple étaient assez belles assurément, et la nature semblait en avoir déterminé les limites.
Et celle-ci de Tertullien : Le déluge fut la lessive de la nature. […] Ainsi ferrer un cheval signifie mettre une lame de fer sous le pied d’un cheval ; voici ce qui motive le verbe ferrer ; mais si le fer est remplacé par l’argent, le verbe ferrer doit être remplacé par un autre mot qui pourrait être semblable au verbe argenter ; il n’existe point dans notre langue d’expression pour cette idée ; alors on continue de se servir du mot ferrer, et l’on dira : ce cheval est ferré d’argent ; comme les deux termes ferré et argent sont de nature différente, c’est dans leur rapprochement que consiste la figure, à laquelle on a donné le nom de catachrèse, ou a bus des mots. […] La nature lui donna le germe de toutes les vertus, et Aristote lui en développa les principes. […] Sont-ce enfin des monstres exécrables qui fassent horreur à la nature ? […] César et Henri IV Tous deux avaient reçu de la nature une âme élevée et sensible, un génie également souple et profond dans les affaires politiques, de grands talents pour la guerre ; tous deux furent redevables de l’empire à leur courage et à leurs travaux : tous deux pardonnèrent à leurs ennemis, et finirent par en être les victimes : tous deux connaissaient le grand art de s’attacher les hommes et de les employer ; art le plus nécessaire de tous à quiconque commande ou veut commander : tous deux étaient adorés de leurs soldats, et mêlaient les plaisirs aux fatigues militaires et aux intrigues de l’ambition.
Son chef-d’œuvre fut Gil Blas (1715) où des peintures expressives nous représentent toutes les conditions de la vie et de la nature humaine. […] Nous autres personnes du commun, nous regardons les grands seigneurs avec une prévention qui leur prête souvent un air de grandeur que la nature leur a refusé1.
Les unes doivent ce caractère à la nature même de l’objet. […] « Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées, où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains, et les feux du midi (premier membre) ; s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre, que descendre des nues (second membre) ; avoir pénétré dans ces vastes déserts, dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois (troisième membre) ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire des Lettres, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or (quatrième membre) ; voilà ce que connaît de vous l’Europe, et ce que dira la postérité » (cinquième membre). […] L’esprit n’a consisté ni ne consistera jamais dans une manière de s’exprimer entortillée, mystérieuse et presque énigmatique : Ce que j’appelle esprit, c’est la vive peinture Des naïves beautés qu’étale la nature, Qui fait que d’un coup d’œil le lecteur aperçoit Un objet tout entier et tel qu’il le conçoit1. […] Mais ces débordements de parricides ; ces champs empestés ; ces montagnes de morts privés d’honneurs suprêmes, et que la nature force à se venger ; ces troncs pourris, qui font la guerre au reste des vivants, ont été regardés comme une véritable enflure. […] Le P. de Colonia jésuite, dans sa rhétorique latine, reproche avec raison à Tertullien d’appeler le déluge universel, la lessive de la nature .
Toutefois le caractère de ces deux écrivains illustres était bien différent : l’un, opiniâtre et fougueux, semblait appelé par sa nature aux luttes de la controverse ; l’autre n’aspirait qu’au repos, dont il ne lui fut jamais donné de jouir. […] Il savait tous leurs égarements dans les choses de la nature.
Comme Maurice, elle eut aussi le sens profond des harmonies de la nature ; mais son pinceau est plus rapide et plus léger. […] Voici un aveu sur elle-même : « Je lisais hier au soir Bernardin, au premier volume des Études, qu’il commence par un fraisier, ce fraisier qu’il décrit avec tant de charme, tant d’esprit, tant de cœur, qui ferait, dit-il, écrire des volumes sans fin, dont l’étude suffirait pour remplir la vie du plus savant naturaliste par les rapports de cette plante avec tous les règnes de la nature.
Les exemples sont bien choisis et de nature à former le cœur autant que l’esprit des jeunes gens. […] Mais j’ai reconnu qu’on avait trouvé avec raison dans votre œuvre plus de méthode, d’ordre, de netteté, de précision et d’esprit chrétien, que dans les œuvres de même nature destinées à servir de manuel.
À ces petits défauts marqués dans sa peinture, L’esprit avec plaisir reconnaît la nature. […] Le poème épique est la plus vaste des compositions humaines : le génie seul peut parvenir à l’embrasser ; aussi toutes les richesses de l’imagination et du style doivent concourir à son ornement ; toutes les connaissances sur Dieu, sur l’homme, sur la nature, peuvent y entrer : c’est ainsi qu’Homère est universel, et que ses poèmes sont le tableau complet de son époque.
La nature matérielle est beaucoup plus bornée que la nature morale, soit pour jouir, soit pour souffrir.
Cette dernière proposition respire bien franchement l’espèce de confiance qu’inspire au sauvage le sentiment de sa force ; et l’énergique concision de ce petit discours, où chaque mot est une pensée, et une grande pensée, caractérise parfaitement l’éloquence de la nature : on sent que c’est ainsi qu’un barbare a dû parler. […] Le barbare propose au roi de Macédoine l’alliance des Scythes, et son pacte est celui que la nature a établi : il ne devait pas en connaître d’autre. […] Croyez aussi que si les Athéniens restent tranquilles, leurs talents s’affaibliront insensiblement dans une fatale oisiveté, et que l’inaction, ce poison lent de tout ce qui existe dans la nature, les forcera d’employer leurs propres forces contre eux-mêmes.
Comme don, elle renferme la faculté d’être ému, qui vient de la nature ; comme art, c’est la faculté de communiquer aux autres l’émotion par le moyen de la parole. […] L’orateur est donc obligé souvent de parler sans préparation, d’improviser : c’est un talent qui tient à la nature, mais qui se développe par de fortes études et par une longue pratique.
Je soutins à Nangis que celui des Importants était de cette nature ; et je vous marque cette circonstance pour avoir lieu de vous faire le plan de l’état où les choses se trouvèrent à la mort du feu roi. […] Il n’y avait rien de si facile que ce coup par toutes les circonstances que vous avez vues ; mais il paraissait grand ; et tout ce qui est de cette nature est heureux, parce qu’il a de la dignité et n’a rien d’odieux.
L’art d’écrire l’histoire 1 L’observation assidue des hommes et des événements, ou, comme disent les peintres, l’observation de la nature, ne suffit pas : il faut un certain don pour bien écrire l’histoire. […] C’est cette qualité, appliquée aux grands objets de l’histoire, qui, à mon avis, convient essentiellement au narrateur, et qui, lorsqu’elle existe, amène bientôt à sa suite toutes les autres, pourvu qu’au don de la nature on joigne l’expérience, née de la pratique.
En admettant donc la justification accidentelle du néologisme, je voudrais que l’on apportât dans son emploi la plus scrupuleuse circonspection ; si les transformations successives du langage sont une nécessité de sa nature, que les bons esprits littéraires se fassent un devoir, comme les bons esprits politiques, dans les révolutions des Etats, de chercher à régulariser le mouvement, et, tout en laissant au progrès la part qui lui est due, à ramener la langue à son caractère primitif ; que, selon le mot ingénieux de Quintilien, ils préfèrent dans les mots nouveaux les plus anciens, et dans les anciens les plus nouveaux. […] Evitons toutes ces fautes, de quelque nature qu’elles soient.
Leurs dieux ne sont pas les fantasques et grossières visions de la peur, mais les représentations idéales des facultés de l’homme et des forces de la nature. […] On dirait qu’il tient en main toutes les fibres de ces natures nerveuses, tant il excelle à leur donner des commotions agréables ou douloureuses, selon les nécessités du moment et les besoins de sa politique. […] Étudions donc le caractère de cet orateur, et, quand nous le connaîtrons, nous connaîtrons et la nature de son éloquence, et les causes de l’ascendant qu’il exerça si longtemps sur Athènes et sur toute la Grèce. […] D’autres vous diront par quels efforts persévérants il acquit la faculté oratoire que la nature semblait lui avoir refusée. […] L’action, l’action, c’est le cri de Démosthène, c’est le cri de la nature et de l’expérience.
L’ordre consiste à séparer les accessoires de l’invention en autant de parts qu’il y a de natures de pensées. […] L’art de disposer les moyens de l’invention est dépendant de la nature des causes, des circonstances locales, de l’à-propos des compositions, en un mot, du but de l’écrivain.
Conseils à M. de Chateaubriand sur le Génie du christianisme 1 Fragment … Qu’il se souvienne bien que toute étude lui est inutile ; qu’il ait pour seul but, dans son livre, de montrer la beauté de Dieu dans le Christianisme, et qu’il se prescrive une règle imposée à tout écrivain par la nécessité de plaire et d’être lu facilement, plus impérieusement imposée à lui qu’à tout autre par la nature même de son esprit, esprit à part, qui a le don de transporter les autres hors et loin de tout ce qui est connu. […] On ne commande pas à la nature, et l’affection qui pleure ne raisonne jamais.
D’abord puisque, par sa nature même, il ne peut être vrai, c’est à-dire représenter un personnage réel, qu’il soit du moins vraisemblable. […] Si vous voulez donc réussir comme épistolographe, abandonnez-vous à l’impulsion de votre nature, de vos sentiments, de vos opinions, de votre esprit, en appliquant seulement à ce genre les règles générales de l’art d’écrire.
Il s’élève une question sur la nature des richesses ; et, comme il n’est pas nécessaire de tenir les choses pour en raisonner, n’ayant pas un sou, j’écris sur la valeur de l’argent et sur son produit net ; sitôt, je vois du fond d’un fiacre se baisser pour moi le pont d’un château fort, à l’entrée duquel je laissai l’espérance et la liberté. […] À ce comptet puisque Figaro répond à tant de sentiments bons et mauvais de notre nature, c’est un personnage qui cessera plutôt d’être joué que d’être applaudi.
Quelques productions irrégulières et informes ont enlevé les suffrages ; elles ne plaisent point par la violation des principes, mais en dépit de cette violation ; et c’est, au contraire, le triomphe de la nature et du goût, que quelques beautés conformes à cet invariable modèle, répandues dans un ouvrage bizarrement mélangé, suffisent à son succès, et soient plus fortes que l’alliage qui les altère. […] Mais cette activité féconde de la nature fut réglée, pour ainsi dire, par la fortune et les regards d’un seul homme.
Elle a lieu : 1° Quand on change la nature des compléments, et que, par suite de ce changement, on fait remplir à un nom le rôle qu’il ne devrait pas avoir. […] La guerre, la paix, les lances, les javelots, les villes, les fleuves, les montagnes, toute la nature est vivante dans leurs écrits. […] Fulgere est plus l’effet de l’art, et splendere l’effet de la nature. — Lucere, luire, produire de la lumière. […] Cic. — Malus, méchant, mauvais par nature. […] Virg. — Silex, pierre de la nature du caillou, silex, pierre à fusil.
Nous regrettons bien sincèrement que la nature et les bornes de notre ouvrage ne nous permettent pas d’offrir en entier de pareils morceaux à l’admiration de nos lecteurs.
« C’est pour cela que l’on a souvent dit que les tragédies ne mettent sur la scène qu’un petit nombre de familles : car les poëtes qui cherchoient des actions de cette nature en sont redevables à la fortune, et non pas à leur invention.
Combien le spectacle de la nature est changé ! […] Leur éclat renaîtra ; mais quand les beaux jours de l’homme sont passés, c’est pour toujours : telle est la triste réflexion que me suggère le deuil de la nature. […] C’est l’heure où la nature semble offrir à Dieu son hommage. […] Mon intelligence s’élève à Dieu et donne une voix à la nature, et l’Éternel daigne m’écouter. […] Déjà il était nuit depuis longtemps, tout reposait dans la nature.
« Il y a véritablement un petit nombre de génies extraordinaires, que la nature prend plaisir à former, qui trouvent tout en eux-mêmes, qui savent ce qu’on ne leur a jamais enseigné, qui ne suivent pas les règles, mais qui les font et qui les donnent aux autres. — Quant à nous, qui sommes d’un ordre inférieur, si nous n’avons que nos propres forces, et si nous n’empruntons rien d’autrui, quel moyen qu’avec un seul jugement et un seul esprit, qui n’ont rien que d’ordinaire et de médiocre, nous contentions tant de différents esprits, tant de jugements divers, à qui nous exposons nos ouvrages ?
Le Pot au lait Comparaison des alquemistes 1 à la bonne femme qui portoit une potée de lait au marché 2 Chascun sçait que le commun langaige3 des alquemistes, c’est qu’ilz se promettent un monde de richesses, et qu’ilz sçavent des secrets de nature que tous les hommes ensemble ne sçavent pas ; mais à la fin tout leur cas s’en va en fumée…4 et ne les sçauroit-on mieux comparer qu’à une bonne femme qui portoit une potée de laict au marché, faisant son compte ainsi : qu’elle la vendroit deux liards ; de ces deux liards elle en5 achepteroit une douzaine d’eufz, lesquelz elle mettroit couver, et en auroit une douzaine de poussins ; ces poussins deviendroient grands.. et vaudroyent cinq solz la pièce ; ce seroit un escu et plus, dont elle achepteroit deux cochons, masle et femelle, qui deviendroyent grands et en seroient une douzaine d’autres, qu’elle vendroit vingt solz6 la pièce après les avoir nourriz quelque temps : ce seroyent douze francs, dont elle achepteroit une jument qui porteroit un beau poulain, lequel croistroit et deviendroit tant gentil : il saulteroit et feroit hin7.
« Le nom d’amour-propre, dit Nicole, ne suffit pas pour nous faire connaître sa nature, puisqu’on se peut aimer en bien des manières. […] Voici l’analyse qui suit immédiatement : « Il force une terre à nourrir les productions d’une autre, un arbre à porter les fruits d’un autre ; il mêle et confond les climats, les éléments, les saisons ; il mutile son chien, son cheval, son esclave ; il bouleverse tout, il défigure tout ; il aime la difformité, les monstres ; il ne veut rien tel que l’a fait la nature, pas même l’homme ; il le faut dresser pour lui comme un cheval de manége ; il le faut contourner à sa mode comme un arbre de son jardin. » Massillon, dans son discours sur le petit nombre des élus, veut prouver que bien peu de chrétiens méritent le salut par leur innocence ; il parcourt tous les états, toutes les conditions, toutes les occupations de l’homme.
Montaigne voyageur Le voyager2 me semble un exercice proufitable : l’ame y a une continuelle exercitation3 à remarquer des choses incogneues et nouvelles ; et ie ne sçache point meilleure eschole à façonner la vie, que de luy proposer incessamment la diversité de tant d’aultres vies, fantasies et usances4, et luy faire gouster une si perpetuelle varieté de formes de nostre nature. […] Nature tire.
Nature ne peut pas l’âge en l’âge confondre : L’enfant qui sait déjà demander et répondre. […] « Les secours donnés à l’esprit pour le rendre plus attentif et plus étendu sont une force prétendue, une industrie acquise, qui le trompent également sur sa nature et sur ses forces naturelles : erreur grave et funeste.
Madame de Sévigné eut comme La Fontaine le sentiment de la nature, en un siècle où il faisait défaut. […] Voici le passage dont se plaint madame de Sévigné : « Madame de Sévigné est inégale jusques aux prunelles des yeux et jusques aux paupières ; elle a les yeux de différentes couleurs, et les yeux étant les miroirs de l’âme, ces inégalités sont comme un avis que donne la nature à ceux qui l’approchent, de ne pas faire un grand fondement sur son amitié. » 2.
Les finales en m sont brèves de leur nature ; mais, dans les vers, elles deviennent longues devant une consonne, et s’élident devant une voyelle. […] 2° Les autres prépositions qui sont brèves de leur nature, comme ăb, ăd, ĭn, ŏb, sŭb, pĕr, antĕ, circŭm, intĕr, prœtĕr, supĕr, etc., restent brèves en composition, à moins qu’elles ne soient suivies de deux consonnes.
Malgré la pureté de langage qui caractérise ses plaidoyers et ses lettres, on a cessé depuis longtemps de les lire, parce qu’on y chercherait en vain cette chaleur de style et cette force de raison qui donnent seules la vie aux écrits, de quelque nature qu’ils soient.
. — Il y a des syllabes brèves de leur nature qui deviennent longues par position ; ce qui arrive quand elles sont suivies de deux consonnes, l’une finale, l’autre initiale du mot suivant.
S’il y en avait un seul, ce serait un de ces phénomènes, que la nature ne produit que dans l’espace de plusieurs siècles ; et l’on pourrait d’ailleurs assurer qu’à l’appui de ces connaissances, il eût marché d’un pas bien plus ferme, et se fût bien plus avancé dans la carrière.
La nuit, qui répand avec ses ombres une douce fraîcheur, ne pouvait tempérer la chaleur dévorante que le jour avait causée ; elle ne pouvait verser sur les hommes abattus et défaillants, ni la rosée qu’elle fait distiller quand Vesper3brille à la queue des autres étoiles, ni cette moisson de pavots qui font sentir les charmes du sommeil à toute la nature fatiguée. […] Fénelon s’était un jour vu forcé de parler à son élève avec une autorité et même une sévérité, qu’exigeait la nature de la faute dont il s’était rendu coupable ; le jeune prince se permit de lui répondre : Non, non, Monsieur, je sais qui je suis et qui vous êtes.
« On a beaucoup dit que la nature humaine tendait au bonheur : c’est là son instinct involontaire. […] Toute possession lie l’âme, tout ce qu’on recherche au delà du simple besoin présent l’entrave, dans l’ordre de l’apostolat ; et les besoins mêmes doivent être réduits aux strictes nécessités de la nature, sans quoi l’apôtre tombera plus ou moins dans le servage de ceux au-dessus desquels il doit s’élever pour accomplir son œuvre.
La métamorphose se rapproche de la fable : elle raconte les transformations fabuleuses des êtres et leurs changements de nature.
Dans la disposition des morceaux, nous n’avons apporté d’autre ordre que celui qui semblait indiqué par la nature des idées, selon que leur simplicité et leur clarté plus parfaites les rendaient plus faciles à saisir.
Les poètes chrétiens, considérés sans prévention, ne nous ont point paru indignes de faire entendre leurs accents sous les voûtes séculaires de nos temples ; et leur inspiration nous a semblé de nature à fixer l’attention des jeunes littérateurs.
De la nature des mots. […] Le verbe est en général un mot qui exprime une action, soit intentionnelle, c’est-à-dire, produite par un principe spirituel ; soit réelle, c’est-à-dire, produite par un principe matériel, de quelque nature qu’il soit. […] Ainsi le verbe neutre est immuable de sa nature ; et le verbe actif peut être changé en passif, sans que, pour cela, le sens de la phrase soit altéré. […] Il n’y a proprement que trois temps dans la nature : le présent ; c’est le temps qui est actuellement : le passé ; c’est le temps qui a été : le futur ; c’est le temps qui sera.
Quant à l’officier, il fut et sera le même dans tous les temps parmi nous, et partout on le reconnaîtra sans peine dans le portrait suivant : « Idolâtre de son honneur et de son pays, bravant de sang-froid la mort, avec toutes les raisons d’aimer la vie, quittant gaîment les délices de la société pour des fatigues qui font frémir la nature ; humain, généreux, compatissant, tandis que la barbarie étincelle de rage partout autour de lui ; né pour les douceurs de la société, comme pour les dangers de la guerre ; aussi poli que fier, orné souvent par la culture des lettres, et plus encore par les grâces de l’esprit.
Il n’est pas jusqu’aux lois, sire, qui tout insensibles et tout inexorables qu’elles sont de leur nature, ne se réjouissent, lorsque ne pouvant se fléchir elles-mêmes, elles se sentent fléchir d’une main toute-puissante, telle que celle de votre majesté, etc. » Cette image des lois personnifiées et le sentiment que leur prête ici l’orateur, ont quelque chose de sublime, et qui rentre essentiellement dans la manière antique.
Malgré l’autorité d’un tel critique et de ceux qui l’ont suivi, je crois que ces mouvements d’une âme qui cède d’abord à la douleur et se roidit ensuite contre elle, sont conformes à la nature, conformes à l’esprit du théâtre grec, qui en avait fait le sujet et la leçon de la tragédie. » (M.
. — « Sage de nature et de praticque, dit un contemporain2, point sévère sinon bien à propos, équitable quand il falloit, non-point chagrineux et rebarbatif, ni séparé des douces conversations, entendant les raisons, ni bizarre ni fantastique comme estoit ce Caton », il est de ces personnages dont la gloire grandit avec la raison publique.
Je vis pour admirer la nature et les arts ; Des chefs-d’œuvre divers j’enchante mes regards1 ; J’en ai pour tout un jour d’une belle peinture ; De mes auteurs connus je me fais la lecture, Ou bien à travers champs je vais me promener, Pour voir les prés verdir et les bois bourgeonner. […] Même dans ces âges lointains, les maux de la servitude étaient atténués par les instincts généreux et permanents de la nature humaine.
Quand la nature veut créer notre être moral, et faire éclore en notre sein quelque rare perfection, elle en dépose les germes au centre de notre existence, loin des agitations qui se font à notre surface.
Ainsi les pays se rapprochent, les esprits s’unissent, les pensées s’échangent, et, vainqueur de la nature, l’homme, reportant ses regards de sa demeure sur lui-même, aspire à découvrir, par l’observation et par l’histoire, les lois mêmes de l’humanité.
Voilà pour quelles fureurs la nature t’a fait naître, tes inclinations t’ont préparé, la fortune a préservé tes jours ! […] Considérez d’abord la nature des faits, et peut-être ne chercherez-vous pas longtemps le nom qui leur convient. […] faut-il alléguer des preuves dans une cause de cette nature ? […] Une société de cette nature l’aurait contraint à imiter les mœurs de son père, quand même la nature lui aurait accordé les inclinations les plus sages. […] Recevrait-on une excuse de cette nature ?
Selon les uns, et c’est l’opinion que l’institution du concours général a fait prévaloir à Paris, il ne se distingue en rien des classes précédentes que par la nature des devoirs à faire.
Le temps présent est toujours chargé des misères de notre nature ; le passé nous transmet surtout ce qu’elle a de noble et de fort, car c’est ce qui résiste à l’épreuve des siècles.
Ornement du bonheur, soutien de l’infortune, De l’enfant, du vieillard nourriture commune, ……… L’étude…… Rend à son nourrisson la nature asservie ; Au delà du trépas sait prolonger sa vie, Ennoblit ses travaux, embellit ses loisirs ; Pauvre, fait sa richesse, et riche, ses plaisirs.
Il semble qu’on n’écrive plus qu’en énigmes : rien n’est simple, tout est affecté ; on s’éloigne en tout de la nature ; on a le malheur de vouloir mieux faire que nos maîtres4. […] L’agitation, la fièvre du travail et du plaisir lui devint un besoin, une seconde nature.
Ce ciel terne, où manque un soleil, N’est jamais bleu, jamais vermeil ; Jamais brise, dans ce sommeil De la nature, N’agita d’un frémissement La torpeur de ce lac dormant, Dont l’eau n’a point de mouvement, Point de murmure4.
« Le charme qui résulte d’une phrase bien ordonnée, est étonnant ; et je ne comprends pas quelles oreilles donna la nature à ceux qui n’y sont point sensibles. […] Il est une loi non écrite, mais innée ; une loi que nous n’avons point apprise, que nous n’avons point reçue, que nous n’avons point lue : nous la tenons de la nature, nous l’avons puisée dans son sein, c’est elle qui nous l’a inspirée ; ni les leçons, ni les préceptes ne nous ont instruits à la pratiquer ; nous l’observons par sentiment, nos âmes en sont pénétrées. […] De tous les avantages que je tiens de la nature, ou que la fortune m’a accordés, il n’en est aucun que je puisse comparer à l’amitié de Scipion. […] Un spectacle si horrible est bien de nature à eflrayer et à faire prendre la fuite.
Mais le règne de la belle nature avait alors fait place au règne du bel esprit.
L’humanité est simplement la voix, le mouvement instinctif de la nature.
Vous me dites que vous ne me suivez pas dans le ciel ni dans les tombeaux ; il me semble qu’un esprit aussi supérieur que le votre, et qui est déjà détaché de tout ce qui est matériel par la nature même de ses recherches, doit un jour se plaire dans les idées religieuses ; elles complètent tout ce qui est grand, elles apaisent tout ce qui est sensible, et sans cet espoir, il me prendrait je ne sais quelle invincible terreur de la vie comme de la mort ; mon imagination en serait bouleversée.
Il est plus vrai de dire que la nature ne procède jamais par coups de théâtre, et brusques surprises. […] Un siècle qui nous offre de pareils noms a préparé d’avance l’heure privilégiée où le génie français, fidèle à sa nature, formé par la religion, la philosophie et l’antiquité, conservant de ses agitations civiles une émotion sans trouble, et fort de sa foi politique, aura cette heureuse proportion, ce parfait équilibre de hardiesse et de prudence, d’imagination et de raison, qui est le caractère éminent d’une grande époque littéraire.
J’ai l’ambition qu’il faut pour me faire prendre part aux choses de cette vie ; je n’ai point celle qui pourrait me faire trouver du dégoût dans le poste où la nature m’a mis. […] Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l’histoire, et très-conforme à la nature des choses.
Mais le gouvernement de l’Empereur est aussi électif1 ; et d’ailleurs Votre Majesté est bien convaincue de l’impuissance où serait le monde entier de rien changer à la volonté que le peuple français a reçue de la nature de se gouverner comme il lui plaît2. […] L’on sent dans cette situation que si rien ne nous obligeait à vivre, il vaudrait beaucoup mieux mourir ; mais lorsque, après cette première pensée, l’on presse ses enfants sur son cœur, des larmes, des sentiments tendres raniment la nature, et l’on vit pour ses enfants.
[Notice] Voiture, né quatre ans après Balzac, en 1598, a, de son temps, obtenu une aussi brillante réputation que lui, par un talent d’une tout autre nature.
Sainte-Beuve, Malherbe a exprimé avec vérité et largeur le sentiment de la nature champêtre.
Son chef-d’œuvre fut Gil Blas (1715), où des peintures expressives nous représentent toutes les conditions de la vie et de la nature humaine.
. — La nature elle-même, etc.]
La nature lui avait fait l’esprit aussi grand que le cœur.
Quelques productions irrégulières et informes ont enlevé les suffrages ; elles ne plaisent point par la violation des principes, mais en dépit de cette violation ; et c’est, au contraire, le triomphe de la nature et du goût, que quelques beautés conformes à cet invariable modèle, répandues dans un ouvrage bizarrement mélangé, suffisent à son succès, et soient plus fortes que l’alliage qui les altère.
Le soldat anglais, bien nourri, bien dressé, tirant avec une remarquable justesse, cheminant lentement parce qu’il est peu formé à la marche, et manque d’ardeur propre, est solide, presque invincible dans certaines positions où la nature des lieux seconde son caractère résistant ; mais il devient faible si on le force à marcher, à attaquer, à vaincre de ces difficultés qu’on ne surmonte qu’avec de la vivacité, de l’audace et de l’enthousiasme.
La Bruyère dit : « Les enfants des Dieux, pour ainsi dire, se tirent des règles de la nature, et en sont comme l’exception.
Les traces de l’imitation ne sont pas toujours aussi sensibles que nous venons de le voir ; mais c’est en général la même fidélité à l’expression de la nature. […] Mais ne vous figurez pas que les hommes naissent fidèles : si cette vertu leur était naturelle, elle se manifesterait en eux à l’égard de tous, ainsi que certains sentiments que la nature donne à l’espèce humaine.
Enfin, enivré de tant de sensations nouvelles, déjà fatigué de son bonheur, sa vie a besoin de trêve, et la nature lui fait éprouver une autre félicité dans une cessation apparente d’existence, dans le doux repos du sommeil. […] Son geste d’abord, sa voix ensuite, indique ses besoins, ses désirs ; peu à peu il imite ce qu’il entend, il articule, enfin la parole s’échappe de ses lèvres ; cette parole, mère des talents, des arts, des sciences, cette parole qui lie tous les hommes entre eux, et qui commande à la nature, en donnant des ailes à la pensée.
Cette décadence était trop sensible et trop déplorable en même temps, pour ne pas exciter le zèle de ceux qui, fidèles encore aux bons principes, et admirateurs constants des grands modèles, ne pouvaient voir sans douleur les progrès effrayants du mauvais goût, et l’entier oubli des règles tracées par la nature.
La nature lui avait fait l’esprit aussi grand que le cœur.
Mais ce qui nous surprendra davantage dans un siècle aussi reculé, dans un climat presque barbare, et chez des peuples à peine sortis des mains de la nature, c’est de trouver des discours dans la force du terme, des harangues de longue haleine, et qui paraissent avoir été le fruit de la réflexion et du travail, tant on y remarque l’art de mettre à profît toutes les circonstances possibles, de ne dire que ce qu’il faut, et de le dire précisément comme il doit être dit pour produire l’effet que l’on en attend.
Le goût1 On suit un certain penchant de la nature, qui nous faisant trouver en quelques personnes plus de rapport avec nos inclinations, peut-être aussi plus de complaisance pour nos défauts, nous lie à elles, et fait que nous goûtons dans leur société une douceur qui se change en un ennui avec le reste des hommes.
Il lit dans l’histoire de ses pères l’exemple de ceux qui ont honoré un grand patrimoine par un grand dévouement ; et, pour peu que l’élévation de sa nature réponde à l’indépendance qu’il s’est acquise ou qu’il a reçue, la pensée de servir l’État lui ouvre une perspective de sacrifices et de labeurs.
On le conçoit dès lors, par cela même qu’elles décrivent la nature générique des choses et leurs spécifiques, comme s’exprime l’École, elles renferment la division des matières et les préceptes de l’art.
Quand la nature résiste, le travail est inutile. […] La bienveillance est nécessaire entre les gens de bien ; c’est une source d’amitié établie par la nature. […] VII La conjonction aut, ou, servant à établir une distinction entre les termes qu’elle unit, s’emploie élégamment et se répète même avec grâce, quand cette distinction est nécessaire et repose sur la nature même des choses. […] La nature ne nous permet pas d’accroître nos richesses des dépouilles d’autrui.