On peut dire avec Aristote : « La bonne cause est plus facile à plaider que la mauvaise et le bien se défend plus éloquemment que le mal. […] L’absence est le plus grand des maux, etc. […] Rousseau contre Molière à propos du Misanthrope : « Convenons que l’intention de l’auteur étant de plaire à des esprits corrompus, ou sa morale porte au mal, ou le faux bien qu’elle prêche est plus dangereux que le mal même, en ce qu’il séduit par une apparence de raison, en ce qu’il fait préférer l’usage et les maximes du monde à l’exacte probité, etc. » (Lettre à d’Alembert sur les spectacles.) […] Le panégyriste insiste sur le bien, glisse sur le mal, quelquefois même n’en parle pas du tout. […] Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom), Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Je m’arrête, il siérait mal, en ce moment, d’accuser avec amertume la mémoire d’un grand monarque dont la postérité vient de subir tant d’infortunes. […] N’étendez pas mes maux au-delà de ma vie ; Prenez soin de vos fils, respectez votre sang, Ne les punissez pas d’être nés dans mon flanc. […] Il y a longtemps, Catilina, qu’un ordre du consul devait t’envoyer au supplice, qu’il devait faire retomber sur toi ces maux que, depuis longtemps, tu médites contre nous. » Cette sortie brûlante eut et devait avoir son effet. […] Cette traduction, avec tout son mérite, rend mal l’original. […] Un citoyen, mal renseigné, ayant annoncé dans Athènes la mort du grand Alexandre, l’orateur Démade s’écria que « si cette nouvelle était vraie, la terre entière aurait déjà senti l’odeur du mort ».
» Ce n’est pas pour vous nourrir du pain de la parole et chercher des secours et des remèdes utiles à vos maux que vous venez nous écouter ; c’est pour trouver où placer quelques vaines censures et vous faire honneur de nos défauts, qui sont peut-être une punition terrible de Dieu sur vous, lequel refuse à vos crimes des ouvriers plus accomplis et qui auraient pu vous rappeler à la pénitence : Exploratores estis ; ut videatis infirmiora terræ, venistis. […] On regarde communément l’amour et la haine comme la base de toutes les passions, parce qu’ils comprennent les deux rapports de notre âme avec le bien et le mal. […] L’exorde doit être ingénieux, c’est-à-dire que l’orateur doit lui donner un certain degré d’ornement et de beauté qui attire l’attention, pique la curiosité, et fasse concevoir une bonne opinion de toute la suite du discours ; autrement, l’exorde ressemblerait à ces visages malades et disgraciés de la nature qui font mal augurer de la personne. […] Au premier bruit d’un mal si étrange, on accourt à Saint-Cloud de toutes parts ; on trouve tout consterné, excepté le cœur de cette princesse.
Quand la métaphore est ainsi mal soutenue, quand sa ressemblance est trop éloignée ou ne peut pas être saisie tout d’abord, on dit alors qu’elle est trop hardie. […] Le sang n’ébranle point les murailles : il peut seulement les inonder : la métaphore est mal soutenue. […] Puissent tous ses voisins, ensemble conjurés, Saper ses fondements encor mal assurés. […] Tout ce que j’en sais sans compas, C’est que depuis l’oblique entrée, Dans cette cage resserrée, On peut former jusqu’à six pas : Une lucarne mal vitrée, Près d’une gouttière livrée À d’interminables sabbats, Où l’université des chats, À minuit en robe fourrée Vient tenir ses bruyants États ; Une table mi-démembrée Près du plus humble des grabats, t Six brins de paille délabrée Tressés sur de vieux échalas : Voilà les meubles délicats !
Mais telle est la nature des choses humaines : l’éloquence peut servir, et n’a que trop servi les passions ; mais il faut de l’éloquence pour les combattre : et l’on sait que le bien et le mal se confondent dans tout ce qui est de l’homme.
Instruit dans les sciences de la Grèce, de l’Italie et de l’orient, où il avait beaucoup voyagé, Clément d’Alexandrie faisait entrer dans ses compositions cette masse de connaissances souvent mal digérées.
Il lutta du moins contre les violents, jusqu’au jour où, se sentant aussi impuissant à faire le bien qu’à entraver le mal, il rendit avec dignité ces sceaux tenus huit années avec courage, entre les ambitieuses convoitises de partis également fanatiques.
Même dans ces âges lointains, les maux de la servitude étaient atténués par les instincts généreux et permanents de la nature humaine. […] Mais il ne faut pas abuser de ce remède ; il est souvent pire que le mal.
Mais veut-on faire abhorrer la guerre, tout change de face : on en rappelle les maux affreux et les innombrables désastres. […] Dans les Animaux malades de la peste, La Fontaine nous donne en même temps un modèle d’exposition pompeuse, et un exemple de circonstances antérieures à l’action : Un mal qui répand la terreur, ……………………………………………… Faisait aux animaux la guerre. […] Il n’est pour le poète, qui se jette au milieu de l’action et fait un choix parmi les circonstances, qu’un moyen de toucher le cœur, d’exciter l’imagination et de remuer fortement tous les nobles sentiments de l’âme, comme l’enthousiasme pour les œuvres de Dieu, pâles reflets de sa grandeur et de sa puissance, l’admiration et l’amour pour le bien, l’horreur pour le mal. […] Comme la tristesse aime à se nourrir de sa douleur, on peut louer l’objet qui fait couler les larmes, sans craindre de réveiller ou d’aigrir le mal. […] Des reproches trop vifs et trop amers ont presque toujours pour effet de blesser, d’irriter, d’augmenter le mal au lieu de le guérir.
Dès lors, le grand intérêt du théâtre dépendit du jeu des passions : leurs progrès » leurs combats, leurs ravages, tous les maux qu’elles ont causes, les vertus qu’elles ont étouffées comme dans leurs germes, les crimes qu’elles ont fait éclore du sein même de l’innocence, du fond d’un naturel heureux : tels furent les tableaux que présenta la tragédie. […] Trop compliqué, il aurait l’obscurité à redouter, et ne manquerait pas de porter la confusion et la fatigue dans les esprits : Je me ris d’un acteur qui, lent à s’exprimer, De ce qu’il veut, d’abord ne sait pas m’informer ; Et qui, débrouillant mal une pénible intrigue, D’un divertissement me fait une fatigue. […] L’amour et l’admiration pour les hommes vertueux, la compassion pour les infortunés, l’indignation pour les auteurs de leurs maux, la défiance dans la prospérité, voilà les sentiments que doit en général présenter la tragédie. […] Le poète qui écrit comme on parle, écrit mal. […] Ma rivale m’expose à des maux effroyables ; Qu’elle ait part aux tourments qui vous sont destinés Non, les enfers impitoyables Ne pourront inventer des horreurs comparables Aux tourments qu’elle m’a donnés.
Je n’ai pas même un grand mérite à avoir fait peut-être un peu moins mal que la première fois.
Qu’il songe et qu’il se rappelle à chaque instant que ce peuple qui va l’entendre, est un torrent qu’il n’est plus possible d’arrêter, une fois que l’on a rompu la digue qui le retenait, et que des regrets tardifs ne répareront point le mal dont il aura été la cause imprudente.
) De l’avoir mal peinte.]
Ainsi les peuples, trouvants beaux ces passetemps, amusés d’un vain plaisir qui leur passoit devant les yeux, s’accoustumoient à servir aussi niaisement, mais plus mal que les petits enfants qui, pour voir les luisants images de livres illuminés12, apprennent à lire.
En réduisant ces deux traités, en les débarrassant du fatras métaphysique auquel les deux écrivains se laissaient trop facilement entraîner ; en augmentant le nombre des exemples, diminuant l’étendue de quelques-uns d’eux et les appropriant davantage au sujet ; en ajoutant enfin quelques détails visiblement oubliés ou omis mal à propos, et redressant quelques jugements ou quelques faits historiques, il nous a semblé qu’on pouvait en tirer un petit volume où ne manquerait rien d’essentiel, et dont le nom des auteurs primitifs, cité à toutes les pages, garantirait d’ailleurs les excellents principes.
. — Les pronoms il, elle, ils, elles, doivent toujours être du même genre et du même nombre que le nom dont ils tiennent la place : ainsi, en parlant de la tête, dites : elle me fait mal ; elle, parce que ce pronom se rapporte à tête, qui est du féminin et au singulier ; et en parlant de plusieurs jardins, dites : ils sont beaux ; ils, parce que ce pronom se rapporte à jardins, qui est du masculin et au pluriel.
Le pont était couvert de six cents créatures humaines4, dont plusieurs, que le mal de mer avait retenues dans leur lit, s’étaient vues forcées de s’enfuir sans vêtement, et couraient çà et là, cherchant un père, un mari, des enfants.
Mais nous payons, utiles spectateurs ; Et si la pièce est mal représentée, Pour notre argent nous sifflons les acteurs. […] Grand Dieu, tes jugements sont remplis d’équité ; Toujours tu prends plaisir à nous être propice : Mais j’ai tant fait de mal, que jamais ta bonté Ne me pardonnera sans blesser ta justice.
La complaisance lui était naturelle, coulait de3 source ; elle en avait jusque pour sa cour4 Régulièrement laide, les joues pendantes, le front trop avancé, un nez qui ne disait rien, de grosses lèvres mordantes, des cheveux et des sourcils châtain-brun fort bien plantés, des yeux les plus parlants et les plus beaux du monde, peu de dents, et toutes gâtées, dont elle parlait et se moquait5 la première, le plus beau teint du monde, le cou long avec un soupçon de goître6 qui ne lui seyait point mal, un port de tête galant, gracieux, majestueux, et le regard de même, le sourire le plus expressif, une taille longue, ronde, menue, aisée, parfaitement coupée, une marche de déesse sur les nues7 ; elle plaisait au dernier point.
La commination a pour objet d’intimider l’auditeur par la peinture des maux qui l’attendent ; l’obsécration implore l’assistance d’une puissance supérieure pour obtenir ce que l’on désire ; la déprécation souhaite du bien à quelqu’un ; l’imprécation lui souhaite du mal ; enfin, l’optation exprime un désir violent d’obtenir quelque chose. […] Fuir les occasions du mal, acquérir par le travail les qualités les plus précieuses, n’est-ce pas seconder dignement les vues du Créateur, qui nous imposa avec la vie le fardeau léger de l’étude ? […] Le style est forcé, quand on emploie mal les figures et qu’on les multiplie sans nécessité ; la pensée est forcée, quand elle manque de naturel. […] il dit : Je parlerai, Madame, avec la liberté D’un soldat qui sait mal farder la vérité. Remarquez 1° que l’enjambement est de trois syllabes ; 2° que le poète a soin de faire courir tout d’un trait sa phrase jusqu’au bout du vers, pour faire excuser son enjambement ; 3° qu’en supprimant les mots : qui sait mal farder la vérité, il y aurait une belle césure.
Il faut donc, dans l’arrangement des parties qui composent une phrase, éviter avec le plus grand soin d’embarrasser mal à propos les mots les uns parmi les autres. […] Toutefois, comme nous l’avons déjà dit, il faut bien se garder d’être obscur, et par conséquent de déplacer les mots sans aucun motif, de les embarrasser mal à propos les uns parmi les autres. […] Le souvenir des maux passés nous est agréable. […] Il vaut mieux ignorer les maux à venir que les connaître.
Mal, n. m. le contraire du bien, maladie, douleur.
Ce n’est pas un méchant homme ; il préfère ne pas faire du mal, et ne s’y décide que pour son intérêt.
Peinture transparente d’une jeunesse rêveuse, agitée et mélancolique, René (1805) fixa par des couleurs immortelles les principaux traits d’une âme qui souffrait d’un mal que son talent rendit contagieux, au lendemain des bouleversements qui avaient laissé tant de ruines. […] Montaigne décrit ainsi la campagne de Rome telle qu’elle était il y a environ deux cents ans : « Nous avions loin sur notre main gauche l’Apennin, le prospect du pays mal plaisant, bossé, plein de profondes fendaces, incapable d’y recevoir nulle conduite des gens de guerre en ordonnance ; le terroir nu, sans arbres, une bonne partie stérile, le pays fort ouvert tout autour et plus de dix milles à la ronde, et quasi tout de cette sorte, fort peu peuplé de maisons. » (Note de Chateaubriand.)
. — Son génie inquiet, entreprenant, et ennemi de toute dépendance, aspire à bouleverser toutes les constitutions politiques ; et ses vœux ne seront remplis, que quand elle aura mis la puissance législative et exécutrice entre les mains de la multitude ; lorsqu’elle aura détruit cette inégalité nécessaire des rangs et des conditions ; lorsqu’elle aura avili la majesté des rois, rendu leur autorité précaire et subordonnée aux caprices d’une foule aveugle ; et lorsqu’enfin, à la faveur de ces étranges changements, elle aura précipité le monde entier dans l’anarchie, et dans tous les maux qui en sont inséparables ».
O roi, qui du rang des hommes T’exceptes par ta bonté, Roi qui de l’âge où nous sommes Tout le mal as surmonté ; Si tes labeurs, d’où la France A tiré sa délivrance, Sont écrits avec que foi3, Qui sera si ridicule Qu’il ne confesse qu’Hercule Fut moins Hercule que toi4 ?
Exemple : Celui qui évite d’apprendre (dit le sage) tombera dans le mal.
En même temps, il versait du vin dans mon verre, et m’excitait à lui faire raison5 Je ne répondais point mal aux santés qu’il me portait, ce qui, avec ses flatteries, me mit insensiblement de si belle humeur, que, voyant notre seconde omelette à moitié mangée, je demandai à l’hôte s’il n’avait point de poisson à nous donner.
De vous dire pourquoi, cela serait long ; suffit6 qu’ils nous haïssent à mort, et qu’on passe fort mal son temps lorsqu’on tombe entre leurs mains.
La révolution française, ou plutôt européenne, a été un appel fait à toutes les passions par toutes les erreurs : elle est, pour me servir de l’énergie d’une expression géométrique, le mal élevé à sa plus haute puissance. […] Des sentiments élevés et sublimes, comme de grandes pensées, s’accorderaient mal avec un sujet ordinaire ou badin ; de même qu’un sujet élevé et terrible ne s’accommoderait pas plus de sentiments naïfs et délicats que de pensées fines et gracieuses. […] Lorsqu’on s’exprime mal, il y a toujours, indépendamment de ce qui tient à l’art de manier la langue, quelque chose de faux dans la pensée.
Les appartements d’une maison exigent de la régularité dans leur distribution, pour la commodité de ceux qui l’habitent ; mais un jardin, qui ne doit être que beau, remplirait bien mal son objet s’il avait la méthodique uniformité d’une maison.
Les libertins déclarent la guerre à la providence divine, et ils ne trouvent rien de plus fort contre elle, que la distribution des biens et des maux, qui paraît injuste, irrégulière, sans aucune distinction entre les bons et les méchants.
Voici comme Thomas décrit les devoirs et les travaux de l’homme d’état : « Il doit gouverner comme la nature, par des principes invariables et simples ; bien organiser l’ensemble, pour que les détails roulent d’eux-mêmes : pour bien juger d’un seul ressort, regarder la machine entière, calculer l’influence de toutes les parties les unes sur les autres, et de chacune sur le tout ; saisir là multitude des rapports entre des intérêts qui semblent éloignés ; faire concourir les divisions même à l’harmonie du tout ; veiller sans cesse à retrancher de la somme des maux qu’entraînent l’embarras de chaque jour, le tourment des affaires, le choc et le contraste éternel de ce qui serait possible dans la nature, et de ce qui cesse de l’être par les passions ».
Voici un fragment de ballade adressée par La Fontaine à Fouquet : Trois fois dix vers, et puis cinq d’ajoutés Sans point d’abus, c’est ma tâche complète : Mais le mal est qu’ils ne sont pas comptés ; Par quelque bout il faut que je m’y mette.
Je ne vous dirai point qu’ils sont sur la litière : les pauvres bêtes n’en ont point, et ce serait fort mal parler ; mais vous leur faites observer des jeûnes si austères, que ce ne sont plus rien que des idées ou des fantômes, des façons de chevaux.
Toujours tu prends plaisir à nous être propice ; Mais j’ai tant fait de mal que jamais ta bonté Ne me pardonnera sans blesser ta justice.
L’orateur s’y propose de détourner ses auditeurs de ce qui est mal, ou de les porter vers ce qui est bien, et développe les raisons qui doivent les déterminer.
La vieille société française du dix-huitième siècle, si polie, mais si mal ordonnée, finit dans un orage épouvantable.
Ne haïssez pas plus longtemps un homme qui est si heureux à se venger de ses ennemis ; et cessez de vouloir du mal à celui qui sait tourner le sien à sa gloire et qui le porte si courageusement.
Buffon aimait mieux recommencer un article entier, plutôt que de laisser sortir de sa plume une phrase mal arrondie ou mal sonnante : aussi ses écrits nous offrent-ils une succession de mots et de phrases harmonieusement cadencés.
Le succès, il est vrai, n’a pas toujours égalé le courage des orateurs ; il n’a pas toujours suffi d’avoir raison, pour obtenir gain de cause ; c’est que le nombre des sophistes l’emportait déjà sur celui des sages, et que le génie du mal, à qui le choix des armes est indifférent, triomphe trop aisément du génie du bien, qui n’est que franchement courageux.
Ici ce sont des arbres chargés de fruits d’un goût exquis : là, ce sont des herbes odoriférantes, et des végétaux, qui peuvent nous servir d’aliment : plus loin, ce sont des plantes salutaires, dont l’usage peut soulager ou guérir les maux de l’humanité souffrante.
Avant que de se perdre, il a eu le loisir de perdre les peuples et les Etats, de mettre le feu aux quatre coins de la terre, de gâter le présent et l’avenir par les maux qu’il a faits et par les exemples qu’il a laissés… Mais il faut toujours en venir là.
Comment auraient-ils donné des remèdes à vos maux, puisqu’ils ne les ont pas seulement connus ?
Ver-Vert était un perroquet dévot,Une belle âme innocemment guidée ; Jamais du mal il n’avait eu l’idée, Ne disait onc un immodeste mot : Mais en revanche il savait des cantiques.
Allusion à ce début de l’épître de Voltaire à Boileau : Boileau, correct auteur de quelques bons écrits… Mais on sait qu’un autre jour Voltaire, mieux inspiré, a prononcé un mot dont eût dû profiter Marmontel : « Ne disons pas de mal de Nicolas (c’était le prénom de l’illustre satirique) : cela porte malheur. » 2.
Nostre Seigneur nous ha fait ceste grace d’avoir la iustice de bon vouloir à remédier au mal, et tous nos freres sont d’un bon accord à poursuyvre ce qui est de nostre office, tellement qu’il y ha une mesme constance en tous.
Il y avait alors dans Paris quelques hommes de haute science et de saine gaieté qui detestaient les grimaces des Seize, et ne leur pardonnaient pas les maux dont souffrait le pays.
Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.
Nous le vîmes alors couché dans son étable, Sans plus songer à l’heure où se dressait la table, Seul, triste, loin des chiens, tout entier à son mal, Haïssant à la fois et l’homme et l’animal ; Par accès s’élançant, dans ses colères mornes, Contre les visiteurs qu’il frappait de ses cornes ; De tristesse et de crainte il emplit le manoir, Pauvre bête, et mourut ainsi de désespoir1 !
L’Imprécation est une figure par laquelle on souhaite du mal à quelqu’un. […] Romeb, l’unique objet de mon ressentiment, Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant ; Rome, qui t’a vu naître et que ton cœur adore, Rome, enfin que je hais, parce qu’elle t’honore, Puissent tous ses voisins ensemble conjurés, Saper ses fondements encor mal assurés !
le comte Pour grands que soient les rois1, ils sont ce que nous sommes : Ils peuvent se tromper comme les autres hommes2 ; Et ce choix sert de preuve à tous les courtisans Qu’ils savent mal payer les services présents. […] Les exemples vivants sont d’un autre pouvoir : Un prince dans un livre apprend mal son devoir.
L’ambiguïté naît de deux causes : un choix vicieux de mots et un arrangement ou construction mal conçue. […] Les mots peuvent être bien choisis et sonores, et cependant mal disposés. […] Rien ne fait un plus mauvais effet que l’emploi trop fréquent et mal appliqué de cette forme du discours. […] On a accusé l’éloquence d’être un art qui peut être employé à persuader le mal comme le bien. […] Ses raisonnements sur la loi dont on s’occupait sont très subtils, mais ses attaques contre Démosthène sont mal soutenues.
on ne déprécie pas moins ces grands modèles en les louant maladroitement, qu’en les dénigrant mal à propos.
J’aime mieux mourir pour m’être mal défendu, que de devoir la vie à une défense indigne de moi.
Un poëme épique, une tragédie, un drame, un roman qui appartiennent à une époque ou à un pays que l’auteur connaît mal ou ne peut connaître, dont le but n’est pas franc et bien déterminé, où les oppositions ne sont point senties et manquent de relief, amènent infailliblement un style vague, incolore, maigre, sans originalité ou sans variété.
Remarquez les mots suivants : … male si mandata loqueris, Aut dormitabo, aut ridebo… C’est un mandat qu’ont accepté l’acteur et le poëte ; c’est une passion de commande dont ils doivent prendre le masque et les paroles, mais un masque d’une irréprochable fidélité, mais des paroles d’une rigoureuse convenance.
La critique a beau élever sa voix sévère, le mal est plus fort que la raison et la vérité36.
Celui-là a fait également, dans un sermon sur la médisance, le tableau des désordres que cause « ce mal inquiet qui trouble la société, qui désunit les amitiés les plus étroites, qui est la source des haines et des vengeances, cette ennemie de la paix, de la douceur et de la politesse ».
Dieu préserve, en chassant, toute sage personne D’un porteur de huchet4 qui mal à propos sonne ; De ces gens qui, suivis de dix hourets 5 galeux.
Le vieux sergent (1823) Près du rouet de sa fille chérie, Le vieux sergent se distrait de ses maux, Et d’une main que la balle a meurtrie Berce en riant deux petits-fils jumeaux4 Assis tranquille au seuil du toit champêtre, Son seul refuge après tant de combats5, Il dit parfois : « Ce n’est pas tout de naître ; Dieu, mes enfants, vous donne un beau trépas !
Les noms en al ont le pluriel en aux : = égal ; égaux : royal ; royaux : le mal ; les maux : un végétal ; les végétaux. […] Cependant on met au nombre des adverbes, qu’on appelle composés, ces expressions, pour le présent, à l’avenir, tour à tour, tout à fait, mal à propos, à contretemps, etc.
Puis il compatit à leurs maux, à leurs longues souffrances : il comprend l’impatience qu’ils ont de retourner dans leur patrie, auprès de leurs femmes et de leurs enfants. […] Ce puissant politique fut en partie la cause du mal. […] Frappés de ces maux, la plupart des hommes politiques en accusaient l’institution démocratique, et, soit calcul, soit désespoir, trahissaient la liberté et livraient la patrie à l’ennemi, sous prétexte de la sauver.
C’est une créature qui renonce à son être pour n’exister que par la volonté d’un autre, qui sait même la prévenir, qui, par la promptitude et la précision de ses mouvements, l’exprime et l’exécute ; qui sent autant qu’on le désire, et ne rend qu’autant qu’on le veut ; qui, se livrant sans réserve, ne se refuse à rien, sert de toutes ses forces, s’excède, et même meurt pour mieux obéir1… Le cheval est de tous les animaux celui qui, avec une grande taille, a le plus de proportion et d’élégance dans les parties de son corps : car, en lui comparant les animaux qui sont immédiatement au-dessus et au-dessous, on verra que l’âne est mal fait, que le lion a la tête trop grosse, que le bœuf a les jambes trop minces et trop courtes pour la grosseur de son corps, que le chameau est difforme, et que les plus gros animaux, le rhinocéros et l’éléphant, ne sont pour ainsi dire que des masses informes.
Les maux qu’on dissimule en ont plus d’amertume.
Discutons donc les appréciations des deux camps, ceux qui tiennent pour Racine contre Euripide, ceux qui tiennent pour Euripide contre Racine, nous verrons qu’elles sont quelquefois injustes et mal fondées. […] Mais Burrhus conserve trop ses illusions ; âme candide, il ne suppose pas toute l’étendue du mal dont l’empereur est capable ; il croit encore possible un retour sinon à la vertu, du moins à une honnêteté relative et qui recule devant le crime. […] Les peuples grecs divisés, le patriotisme languissant, la vénalité corrompant les vertus politiques, la disette de bons généraux, les excès d’une démocratie mal réglée, telles étaient les circonstances au milieu desquelles il tenta de soulever sa patrie contre la Macédoine. […] C’est ce qui m’a fait comprendre l’histoire comme une sorte de protestation morale destinée à flétrir le mal et à immortaliser le bien18. — Adieu. […] Ronsard. — Convenez avec moi que j’en aurais quelque sujet ; car enfin quel mal vous faisaient mes vers pour que vous ayez pris tant de soin d’en médire et de couvrir leur auteur de sarcasmes et de ridicule ?
Dans les États gouvernés par un prince, les divisions s’apaisent aisément, parce qu’il a dans ses mains une puissance coercitive qui ramène les deux partis ; mais dans une république, elles sont plus durables, parce que le mal attaque ordinairement la puissance qui pourrait le guérir. […] Des batailles perdues, la diminution du peuple, l’affaiblissement du commerce, l’épuisement du trésor public, le soulèvement des nations voisines, ‘pouvaient faire accepter à Carthage les conditions de paix les plus dures ; mais Rome ne se conduisait point parle sentiment des biens et des maux : elle ne se déterminait que par sa gloire ; et comme elle n’imaginait point qu’elle pût être si elle ne commandait pas, il n’y avait point d’espérance ni de crainte qui pût l’obliger à faire une paix qu’elle n’aurait point imposée.
Leur vue à mon foyer prête un nouvel appas : L’homme se plaît à voir les maux qu’il ne sent pas. […] Mais c’est une épître et non un poème didactique, et c’est pour avoir mal à propos cru qu’il avait voulu faire un poème que quelques critiques lui ont trop sévèrement reproché le peu d’ordre qu’on y remarque.
Deux excès sont à éviter dans le style épistolaire : le trop d’art, c’est-à-dire les pensées affectées, les mots sonores, les figures éclatantes, les périodes nombreuses, les tours pompeux ou alambiqués ; et le trop de négligence, c’est-à-dire les termes impropres, les phrases triviales ou mal construites, les pensées sans valeur, et en, général tout ce qui ne serait pas bien reçu dans la conversation de la bonne compagnie.
Quand une fille aura du bon sens avec une grande piété, elle sera bonne pour tout ; elle sera fidèle à tous ses devoirs, et elle mettra en œuvre tout ce qu’elle aura de talents naturels pour se façonner ; elle vaudra mieux qu’un bel esprit plein de ses pensées et de ses idées en l’air : ce bon sens simple, quand il serait grossier et mal poli, plaira plus aux gens même du monde qu’un caractère plus délicat, mais moins vrai et moins désabusé de soi-même.
N’y a-t-il pas du mal à se plaindre quand on est chaudement près de son feu, tandis que tant de pauvres gens sont transis dehors ?
c’est que seul aussi je souffre de tes maux.
Il s’agissait de sortir de l’Afrique ; de passer toute l’Espagne ; de surmonter les Pyrénées ; de traverser le Rhône si vaste et si rapide vers son embouchure, dont les rivages étaient bordés de tant d’ennemis ; de s’ouvrir un chemin à travers les Alpes, où l’on n’avait jamais passé ; de ne marcher que sur des précipices, de disputer chaque pas qu’il fallait faire à des peuples postés partout en embuscade, dans des défilés continuels, parmi les neiges, les glaces, les pluies, les torrents ; de défier ces orages et ces tonnerres si fréquents et si furieux alors dans les montagnes ; de faire la guerre au ciel, à la terre, à tous les éléments ; de traîner après soi une armée de cent mille hommes, de nations différentes, mais tous gens mal satisfaits d’un capitaine, dont ils ne pouvaient imiter le courage. […] Les réflexions particulières, les sentences figurent mal dans l’histoire, à moins qu’elles ne naissent naturellement du sujet, à moins qu’elles ne soient courtes et pleines de sens.
Il veut leur prouver que le ciel protége, ordonne même cette entreprise, et qu’ainsi la crainte des maux passagers qu’elle occasionnera ne doit pas les en détourner.
En la refusant on doit garder certains ménagements afin d’éviter 1° de blesser l’amour propre des gens ; 2° de les humilier quelquefois mal a propos ; 3° de les faire repentir en toute hypothèse de s’être adressés à un correspondant insensible ou peu compatissant.
Sur le pédantisme Rien n’étouffe plus la doctrine que de mettre à toute chose une robe de docteur… Vous ne pouvez plus être occupé à bien dire quand vous êtes effrayé par la crainte de dire mal… On vient nous poser un béguin sur la tête, pour nous crier à chaque mot : « Prenez garde de tomber !
Vous consolez ses maux, vous parez son bonheur ; Vous êtes ses trésors, vous êtes son honneur, L’amour de ses beaux ans, l’espoir de son vieil âge, Ses compagnons des champs, ses amis de voyage5 ; Et de paix, de vertus, d’études entouré, L’exil même avec vous est un abri sacré6.
Ce fut là ton seul mal, et le secret fardeau Sous lequel ton beau corps plia comme un roseau.
De même, dans Lucrèce, les passages les plus beaux et les plus goûtés sont ses digressions sur les maux qu’enfante la superstition, la description de la peste, et plusieurs éclaircissements amenés d’une manière incidente, écrits avec une rare élégance, et embellis par les charmes d’une versification pleine de douceur et d’harmonie. […] Non, le gain les excite, et l’argent les enfièvre, L’argent leur clôt les yeux et leur noircit la lèvre ; L’argent, l’argent fatal, dernier dieu des humains, Les prend par les cheveux, les secoue à deux mains, Les pousse dans le mal, et pour un vil salaire, Leur mettrait les deux pieds sur le corps de leur père.
Viennent ensuite ces innombrables phalanges d’esprits angéliques et de saints, tous couronnés de gloire dans le ciel, et disposés dans une brillante hiérarchie d’amour et de pouvoir, mais sensibles à nos maux. L’enfer garde des êtres passionnés et puissants dans le mal, qui poussent l’homme au crime pour le faire tomber dans l’abîme.
Sola tibi causa hæc est justa timoris Victorem non nosse tuum ; quem numina nunquàm Destituunt ; de quo male tunc fortuna meretur, Cùm post vota venit.
Ensuite, la seconde classe des figures de mots, où la construction seule est modifiée, devrait comprendre l’apostrophe, l’exclamation et autres formes que l’on a mal à propos rangées parmi les figures de pensée, puisque l’idée n’y est pas plus affectée que le mot, et que tout leur artifice ne consiste que dans le tour ou le mouvement donné à la phrase.
J’ai blâmé ce qui est mal ; j’ai montré les règles de ce qui est bien : mais je n’ai rien exécuté de grand comme votre poëme héroïque3.
Il faut que de mes maux enfin je me délivre : J’ai cent moyens tout prêts pour m’empêcher de vivre, La rivière, le feu, le poison et le fer.
Les espérances sont les nerfs de la vie : dans un état de tension, ils sont douloureux ; tranchés, ils ne font plus de mal.
Ce sera votre tâche de lutter contre ce double mal, de retrouver pour vous-mêmes et de répandre autour de vous des convictions fermes avec des désirs modérés, de la tempérance et de l’énergie.
Sur le vaisseau public ce pilote égaré (Cicéron) Présente à tous les vents un flanc mal assuré : Il s’agite au hasard, à l’orage il s’apprête, Sans savoir seulement d’où viendra la tempête. […] Quand, d’un pied vigoureux, l’Offense vagabonde Frappe et détruit, parcourt et ravage le monde, Des Prières soudain les modestes bienfaits Viennent guérir les maux que la superbe a faits.
— Si c’est ainsi, la mort me semble Non pas un mal, mais un plaisir ; Pourvu que nous partions ensemble, Mère, alors je veux bien mourir ! […] Saint Paul nous en donne aussi un exemple dans son épitre aux Corinthiens : « On nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous souffrons ; on nous dit des injures, et nous répondons par des prières. » L’antithèse se trouve à chaque pas dans la nature : la lumière et les ténèbres, le beau et le laid, le sublime et le ridicule, le bien et le mal, nous offrent chaque jour leurs contrastes.
Catilina, instruit que son projet avait été découvert, passa en Étrurie (aujourd’hui Toscane), y rassembla quelques légions mal armées, et tenta la fortune d’un combat, où, après avoir fait des prodiges de valeur, il se fit tuer, l’an 62 avant J. […] On a fort bien remarqué que la morale de ces psaumes est qu’ il faut être toujours vrai dans ses paroles ; n’user jamais de fraude ; rendre à chacun ce qui lui appartient ; exercer la justice, sans avoir égard à la condition des personnes ; protéger la veuve et l’orphelin ; s’acquitter des vœux que l’on a faits ; ne point donner d’argent à usure ; ne calomnier personne ; ne faire jamais de mal à qui que ce soit, pas même à ses ennemis .
La vertu, les mœurs, ne donnent guère plus d’idées que la logique ; mais, par elles, après avoir distingué le bien du mal, pour adopter l’un et rejeter l’autre, nous ajoutons à nos idées cette autorité et ce charme qui naissent de l’alliance de la moralité et du talent, et dont nous avons parlé à propos du choix du sujet.
Il y a longtemps, Catilina, qu’un ordre du consul aurait dû t’envoyer à la mort, et faire retomber sur toi les maux que tu nous prépares.
Gandar) : « Nous manquons de tant de choses, que nous serions toujours dans l’affliction, si Dieu ne nous avait donné l’espérance, comme pour charmer nos maux et tempérer par quelque douceur l’amertume de cette vie.
Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.
En outre, il était mal dans ses affaires, écrasé de dettes et d’hypothèques.
Comme il serait contraire à la nature de supposer, dans la vie humaine, une condition exempte de malheurs et d’inquiétudes, le poète peut sans doute attacher à la vie pastorale des peines et des soucis ; mais ces maux doivent être tels qu’ils n’offrent rien à l’imagination qui puisse lui inspirer du dégoût pour ce genre de vie.