Bossuet 1627-1704 [Notice] Né à Dijon, dans une ville qui donna saint Bernard à la France, Jacques-Bénigne Bossuet fut promis à l’Église dès le berceau. […] Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul, adressée à ses concitoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron. […] Les mots et les choses Cet homme s’est enrichi par des concussions épouvantables, et il vit dans une avarice sordide ; tout le monde le méprise, mais il tient bonne table à la ville et à la campagne ; cela paraît libéralité : c’est un fort honnête homme ; il fait belle dépense du bien d’autrui. […] Est-ce là cette ville, est-ce là ce temple, l’honneur et la joie de toute la terre ?
Si l’on prononce en appuyant sur le mot distingué par du caractère italique : « Allez-vous à cheval à la ville aujourd’hui ? […] — Non, j’irai à pied. » — « Allez-vous à cheval à la ville aujourd’hui ? — Non, j’irai à cheval à la campagne. » Enfin : « Allez-vous à cheval à la ville aujourd’hui ? […] Le prêtre d’Apollon supplie Agamemnon de lui rendre sa fille, qui, après le sac d’une ville, est tombée au pouvoir de ce roi. […] À l’affreux tableau d’une ville livrée pendant la nuit aux flammes et au pillage, se mêlent avec art des incidents touchants et pathétiques.
Voici l’un : « Dans une bourgade de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait, il n’y a pas longtemps, un hidalgo… » ; et voici l’autre : « Blas de Santillane, mon père, après avoir longtemps porté les armes, se retira dans la ville où il avait pris naissance. […] En effet, en parcourant votre ville, j’ai rencontré un autel portant pour inscription : Au Dieu inconnu.
Géruzez a trouvé un remarquable exemple de climax dans la Satire Ménippée : c’est d’Aubray rappelant au peuple de Paris tout ce qu’a fait pour lui Henri III : « Tu n’as pu supporter ton roi débonnaire, si facile, si familier, qui s’était rendu comme concitoyen et bourgeois de ta ville, qu’il a enrichie, qu’il a embellie de somptueux bâtiments, accrue de forts et superbes remparts, ornée de priviléges et exemptions honorables : que dis-je ? […] c’est bien pis, tu l’as chassé de sa ville, de sa maison, de son lit !
Mais moi, qui dans le fond sais bien ce que j’en crois, Qui compte tous les jours vos défauts par mes doigts, Je ris quand je vous vois, si faible et si stérile, Prendre sur vous le soin de réformer la ville, Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu’une femme en furie, ou Gautier3 en plaidant. […] En approchant de cette ville par le côté du midi, les voyageurs aperçoivent encore de fort loin, comme du temps de Boileau, cette tour, récemment restaurée, et l’une de nos plus précieuses ruines historiques.
François Ier fonda cette ville en 1516, et l’appela Franciscopolis. […] Enfermé un jour dans Gaza par les Philistins, il leur échappa en emportant sur son dos les portes de la ville.
Afin qu’un héritier, bien nourri, bien vêtu, Profitant d’un trésor en tes mains inutile, De son train quelque jour embarrasse la ville. […] On peut achever en un jour quantité de statues de plâtre et de boue ; mais elles ne sont aussi que pour un jour, et pour servir d’ornement à l’entrée d’un gouverneur en une ville, et non pas au règne de plusieurs rois.
C’est ainsi que Boileau se tire de cette difficulté avec autant d’esprit que de bonheur dans son Épître au Roi sur le passage du Rhin : Des villes que tu prends les noms durs et barbares N’offrent de toutes parts que syllabes bizarres ; Et, l’oreille effrayée, il faut depuis l’Issel, Pour trouver un bon mot courir jusqu’au Tessel. […] Delà, leur vue pouvait embrasser le nord et l’ouest: de la ville. […] La topographie (τόπος), ou description de lieu, consiste à décrire un temple, un palais, une ville, une scène de la nature, ou même un misérable réduit, en un mot tous les lieux qui ont servi de théâtre à un événement. […] Cependant on peut, sans trop choquer la vraisemblance, transporter la scène d’une salle à une autre et même d’un palais à un autre palais de la même ville.
La poésie pastorale est donc une sorte d’idéal fictif et 1’allégorique ; elle chante la campagne à la ville ; elle l’aime l en imagination plus qu’en réalité ; ses bergers sont des bergers de convention ; les scènes rustiques sont embellies des riantes couleurs de la poésie.