La vertu et le malheur de l’un et de l’autre sont semblables ; et il ne manque aujourd’hui à ce dernier qu’un éloge digne de lui. […] Ainsi, puissiez-vous profiler de ses vertus ; et que sa mort, que vous déplorez, vous serve à la fois de consolation et d’exemple ! […] Fléchier a divisé l’éloge de M. de Montausier en trois parties : il s’est proposé de célébrer trois vertus dans son héros, l’amour de la vérité, le zèle de la justice et l’esprit de droiture. […] Comme la vertu est le fondement de toute société, ils l’ont soigneusement cultivée. […] S’il te reste au fond du cœur le moindre sentiment de vertu, viens, que je t’apprenne à aimer la vie.
Non, non, la naissance n’est rien où la vertu n’est pas. Aussi nous n’avons part à la gloire de nos ancêtres qu’autant que nous nous efforçons de leur ressembler ; et cet éclat de leurs actions, qu’ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu’ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leur vertu, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants. […] Apprenez enfin qu’un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature ; que la vertu est le premier titre de noblesse ; que je regarde bien moins au nom qu’on signe qu’aux actions qu’on fait, et que je ferais plus d’état du fils d’un crocheteur qui serait honnête homme, que du fils d’un monarque qui vivrait comme vous1.
En vain je vais fermer la couche où te voilà, Je sais qu’en ce moment mon ami n’est plus là… Il est où ses vertus ont allumé leur flamme ; Il est où ses soupirs ont devancé son âme ! […] « Comme homme, le curé a encore quelques devoirs purement humains, qui lui sont imposés seulement par le soin de la bonne renommée, par cette grâce de la vie civile et domestique qui est comme la bonne odeur de sa vertu. […] Il a continué un dogme immortel, il a servi d’anneau à une chaîne immense de foi et de vertu, et laissé aux générations qui vont naître une croyance, une loi, un Dieu. » 1.
Il a eu la gloire de fonder une nation libre, par son courage civique, par l’autorité de sa vertu patriotique et désintéressée. […] « Il apparaît de temps en temps sur la face de la terre des hommes rares, exquis, qui brillent par leur vertu, et dont les qualités éminentes jettent un éclat religieux.
. : Avidus gloriæ, avide de gloire ; cupidus rerum novarum, désireux de nouvelles choses ; patiens injuriarum, qui a la patience des injures, qui les souffre habituellement (patiens injurias se dirait de celui qui les souffre actuellement) ; amans virtutis, ami de la vertu (amans virtutem désignerait celui qui aime actuellement la vertu). […] La vertu se fait remarquer surtout dans le mépris de la volupté. […] C'est la vertu, oui, c’est la vertu qui forme les amitiés et qui les conserve. […] La vertu ne peut jamais nous être enlevée de force, ni dérobée en secret ; on ne la perd ni dans un naufrage, ni dans un incendie. […] Votre père était orné de toutes les vertus et de toutes les sciences, et vous, ignorant toutes choses, vous passez vos jeunes années dans une honteuse oisiveté.
Quand pourront les nœuf Sœurs, loin des cours et des villes, M’occuper tout entier, et m’apprendre des cieux Les mouvements divers, inconnus à nos yeux, Les noms et les vertus de ces clartés errantes, Par qui sont nos destins et nos mœurs différentes1 ? […] Défendez-vous par la grandeur, Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse, La Mort ravit tout sans pudeur2 : Un jour, le monde entier accroîtra sa richesse. […] Il disait de sa fable : J’oppose quelquefois, par une double image, Le vice à la vertu, la sollise au bon sens, Les agneaux aux loups ravissants, La mouche à la fourmi ; faisant de cet ouvrage Une ample comédie à cent actes divers, Et dont la scène est l’univers. […] La Bruyère a jugé ainsi La Fontaine : « Un autre, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles ; modèle lui-même, difficile à imiter. » 3. […] Il y a lieu de craindre pour son éloquence et sa vertu.
que pourrais-je dire En des lieux où l’honneur ne tient plus son empire ; Où l’intérêt, l’orgueil commandent tour à tour ; Où la vertu n’a plus qu’un timide séjour ; Où de tant de héros je vois flétrir la gloire ? […] D’un côté, l’honneur ; de l’autre, l’infamie : c’est, en un mot, la droiture, la tempérance, le courage, la prudence, toutes les vertus, aux prises avec l’injustice, le luxe, la lâcheté, la témérité, tous les vices enfin. […] Dans une lutte, dans un combat semblable, les Dieux eux-mêmes ne sont-ils pas intéressés (quand le secours des hommes nous manquerait) à faire triompher tant de vertus éclatantes, de tant de vices affreux » ? […] Tous les extrêmes : le luxe et l’avarice, la disette d’un état épuisé, l’opulence insolente de quelques particuliers : on envie des trésors en s’abandonnant à la mollesse ; plus de distinction entre les bons et les méchants ; toutes les récompenses de la vertu sont la proie de l’ambition.
Aussi est-ce le moment où paraissent les personnages féminins ; leur voix domine le bruit des armes ; des héroïnes interviennent parmi les preux avec leurs vertus, leurs séductions et parfois aussi leurs faiblesses. […] Virile et sobre chez Ville-Hardouin (1160-1213), naïve et claire dans Joinville (1224-1317), elle inaugure l’histoire par la chronique, en un siècle que comme la pieuse figure de Louis IX, fondant la Sorbonne, faisant traduire les livres saints, ouvrant la première bibliothèque publique, organisant les universités provinciales, encourageant la fabrication du papier, et publiant ses Établissements, où brille le génie patriotique de l’homme d’état sous les vertus d’un Saint. […] La gloire européenne d’une littérature que nous envieront toujours nos ennemis les plus arrogants ne prouve-t-elle pas avec évidence que l’esprit français n’a point renié ses vertus propres, pour avoir si merveilleusement profité des leçons et des exemples qui le rendirent à la conscience de lui-même ?
Édifier, éclairer, diriger les âmes fut son unique ambition, et c’est de lui qu’on peut dire : « Il ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » Le spoliateur du pauvre Vous1 avez dépouillé cet homme pauvre, et vous êtes devenu un grand fleuve engloutissant les petits ruisseaux ; mais vous ne savez pas par quels moyens, ni je ne me soucie pas de le pénétrer. […] Mais quand je considère cette infinie multitude de peuples qui attend de leur protection son salut et sa liberté ; quand je vois que, dans un état policé, si la terre est bien cultivée, si les mers sont libres, si le commerce est riche et fidèle, si chacun vit dans sa maison doucement et avec assurance2, c’est un effet des conseils3 et de la vigilance du prince ; quand je vois que, comme un soleil, sa munificence porte sa vertu jusque dans les provinces les plus reculées, que ses sujets lui doivent, les uns leur honneur et leurs charges, les autres leur fortune et leur vie, tous la sûreté publique et la paix, de sorte qu’il n’y en a pas un seul qui ne doive le chérir comme un père : c’est ce qui me ravit, chrétiens ; c’est en quoi la majesté des rois me semble entièrement admirable ; c’est en cela que je les reconnais pour les vivantes images de Dieu, qui se plaît de remplir le ciel et la terre des marques de sa bonté, ne laissant aucun endroit de ce monde vide de ses bienfaits et de ses largesses4. […] Et pesez vos discours même dans sa balance : Cognoissez les humeurs qu’il verse dessus nous, Ce qui se fait dessus, ce qui se fait dessous ; Portez une lanterne aux cachots de nature, Sçachez qui donne aux fleurs cette aimable peinture Quelle main sur la terre en broye la couleur, Leurs secrettes vertus, leurs degrés de chaleur ; Voyez germer à l’œil les semences du monde, Allez mettre couver les poissons dedans l’onde, Deschiffrez les secrets de nature et des cieux : Vostre raison vous trompe aussi bien que vos yeux.