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63. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Avoir beaucoup d’esprit est un terme équivoque. […] Quelque terme où nous pensions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte ; et si nous le suivons, il échappe à nos prises, nous glisse et fuit d’une fuite éternelle. […] Encore une fois, tout est vain en l’homme, si nous regardons le cours de sa vie mortelle ; mais tout est précieux, tout est important, si nous contemplons le terme où elle aboutit et le compte qu’il en faut rendre. […] C’est pourquoi, quand je vous ai dit que la grandeur et la gloire n’étaient parmi nous que des noms pompeux, vides de sens et de choses, je regardais le mauvais usage que nous faisons de ces termes. […] Ce n’est pas à un si beau terme que tendent ses déguisements.

64. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Mais si le poète doit instruire, il faut qu’il anime l’instruction en offrant à l’imagination des figures et des circonstances qui lui plaisent, qui lui dérobent la sécheresse du sujet, et le couvrent en quelque sorte d’un vernis poétique ; il faut qu’il relève tout ce qu’il dit par le choix des épithètes, l’emploi des termes métaphoriques, l’harmonie et la vivacité des tours, la hardiesse et l’éclat des figures, en un mot, par tout ce que le style poétique a d’attrayant et d’enchanteur. […] Le récit sera clair si on place chaque chose en son lieu, en son temps ; si on met de l’ordre dans les idées et dans les expressions ; si on n’emploie que des termes et des tours justes, naïfs, sans équivoque et sans ambiguïté. […] Elle doit être claire et courte, c’est-à-dire exprimée en peu de mots et sans la moindre équivoque ; intéressante, par conséquent pas trop vague, et, s’il se peut, ayant un air de nouveauté et d’actualité : d’où il suit qu’une moralité ayant ces qualités n’admettra point de termes trop métaphoriques, point de périodes, point de vérités triviales, comme serait celle-ci : qu’il faut ménager sa santé. […] La simplicité consiste à rendre en peu de mots, et avec les termes ordinaires, la pensée que l’on veut exprimer : rien ne nuit tant à la fable que l’appareil et l’air composé.

65. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Alexandre, dans la rapidité de ses actions, dans le feu de ses passions même, avait, si j’ose me servir de ce terme, une saillie de raison qui le conduisait, et que ceux qui ont voulu faire un roman de son histoire, et qui avaient l’esprit plus gâté que lui, n’ont pu nous dérober. […] Walckenaer : « Seul il eût suffi à la gloire de cet écrivain, et il a donné seul la mesure de la force et de la grandeur de son génie. » Voici en quels termes Rivarol, ce grand improvisateur, a parlé aussi de Montesquieu (voy. la Revue des deux mondes, 1er juin 1849) : « Son regard d’aigle pénètre à fond les objets, et les traverse en y jetant la lumière.

66. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

C’est un terme du jeu de lansquenet. […] Encore un des termes du jeu de lansquenet, comme on continuera à en rencontrer plus loin.

67. (1854) Éléments de rhétorique française

La plupart des termes de guerre étaient francs ou germaniques : marche, halte, maréchal, bivouac, reître, lansquenet. […] On commença, au xiie  siècle, à introduire dans la langue quelques termes de la philosophie d’Aristote ; et, vers le xvie  siècle, on exprima par des termes grecs toutes les parties du corps humain, les maladies et leurs remèdes : de là les mots de cardiaque, céphalique, podagre, asthmatique, et tant d’autres. […] Le génie de la conversation était tourné a la plaisanterie ; la langue devint très-féconde en expressions burlesques ou naïves, et très-stérile en termes nobles et harmonieux : de là vient que dans les dictionnaires de rimes, on trouve vingt termes convenables à la poésie comique pour un d’un usage plus relevé ; et c’est encore une raison pour laquelle Marot ne réussit jamais dans le style sérieux, et qu’Amyot ne put rendre qu’avec naïveté l’élégance de Plutarque. […] Que leur dirai-je donc, Seigneur ; et de quels termes me servirai-je, pour leur proposer le mystère de votre humilité et de voire pauvreté ? […] Il est rare qu’il y ait dans une langue des mots pour exprimer le même objet, et une personne versée dans l’art du langage sait apercevoir une différence entre deux termes qui paraissent synonymes.

68. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Les adjectifs ou termes qualificatifs sont les plus simples de tous les mots. […] Les termes les plus communs de nos compliments sont, pour la plupart, d’extravagantes hyperboles. […] Si je me servais des mêmes termes, cet exercice m’était inutile, et il devenait dangereux, si j’en cherchais d’autres, parce qu’il m’accoutumait à en employer de moins bons. […] Il faut en bannir tous termes inusités, emphatiques et redondants, et spécialement les expressions purement poétiques ou philosophiques. […] 4º Que les termes énonciatifs de vos divisions soient aussi concis que possible.

69. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Il est facile de voir comment on peut faire entrer ces deux termes dans un raisonnement, et en tirer des conséquences pour ce que l’on veut prouver. […] Elle sera simple et claire, si elle est bien entendue de tout le monde ; et l’orateur obtiendra ce résultat s’il emploie les mots propres, s’il évite les termes bas, obscurs ou prétentieux ; s’il distingue nettement les temps, les lieux, les personnes, leurs motifs, etc. […] Les années paraissent longues quand elles sont encore loin de nous ; arrivées, elles disparaissent, elles nous échappent en un instant, et nous n’aurons pas tourné la tête que nous nous trouverons, comme par un enchantement, au terme fatal qui nous paraît encore si loin et ne devoir jamais arriver. […] C’est ainsi que Bossuet, dans son Oraison funèbre du prince de Condé se propose de montrer que la piété est le tout de l’homme ; il le fait en ces termes : Sans ce don inestimable de la piété, que serait-ce que le prince de Condé avec tout ce grand cœur et ce grand génie ? […] » Je ne puis, messieurs, vous donner d’abord une plus haute idée du triste sujet dont je viens vous entretenir, qu’en recueillant ces termes nobles et expressifs dont l’Écriture sainte se sert pour louer la vie et pour déplorer la mort du sage et vaillant Machabée : cet homme, qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre ; qui couvrait son camp du bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle.

70. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

5° Nous terminerons nos remarques sur la métaphore par quelques observations générales : il faut que la métaphore soit nécessaire ; qu’elle ait, comme le dit Quintilien plus de force que le terme simple qu’elle chasse et dont elle vient remplir la place vacante, et surtout qu’elle soit employée avec discernement. […] Il est reconnu que toutes les langues, même les plus riches, manquent quelquefois des termes nécessaires pour représenter chaque idée particulière Lorsqu’une idée nouvelle demande à être exprimée, on emprunte à tort le mot propre de l’idée qui a le plus de rapport avec ce que l’on veut représenter. Ainsi ferrer un cheval signifie mettre une lame de fer sous le pied d’un cheval ; voici ce qui motive le verbe ferrer ; mais si le fer est remplacé par l’argent, le verbe ferrer doit être remplacé par un autre mot qui pourrait être semblable au verbe argenter ; il n’existe point dans notre langue d’expression pour cette idée ; alors on continue de se servir du mot ferrer, et l’on dira : ce cheval est ferré d’argent ; comme les deux termes ferré et argent sont de nature différente, c’est dans leur rapprochement que consiste la figure, à laquelle on a donné le nom de catachrèse, ou a bus des mots. […] Périphrase La Périphrase ou circonlocution sert à relever une idée commune, à éviter la répétition des mêmes termes, à orner le discours. […] Je touche au terme de ma vie ; bientôt j’irai rejoindre ton père.

71. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

Expression, élocution, diction, style : voilà les termes ordinairement employés pour dire la manifestation de la pensée par des signes. Mais il faut distinguer entre ces termes.

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