Mirabeau, accusé de trahison par ses ennemis, se défend en ces termes : « — Celui qui a la conscience d’avoir bien mérité de son pays, et surtout de lui être encore utile ; celui que ne rassasie pas une vaine popularité, et qui dédaigne les succès d’un jour pour la véritable gloire ; celui qui veut dire la vérité, qui veut faire le bien public, indépendamment des mobiles mouvements de l’opinion populaire ; cet homme porte avec lui la récompense de ses services, le charme de ses peines et le prix de ses dangers ; il ne doit attendre sa moisson, sa destinée, la seule qui l’intéresse, la destinée de son nom, que du temps, ce juge incorruptible, qui fait justice à tous. » — (Du droit de paix et de guerre. 2e Discours.)
La prédication qu’il exerça avec succès le conduisit à Bordeaux. […] Il a été affermi dans son pouvoir par une force étrangère et qui n’étoit pas de lui, par une force qui appuie la faiblesse, qui anime la lâcheté, qui arrête les chutes de ceux qui se précipitent, qui n’a que faire des bonnes maximes pour produire les bons succès. […] Si elle a bon succès d’une affaire dont elle vous a choisi pour juge, et qu’elle croie que j’y ai contribué quelque chose, vous ne sauriez croire l’honneur que cela me fera dans le monde, et combien j’en serai plus agréable à tous les honnêtes gens. […] S’ils avoient pris encore dix autres de nos places avec un pareil succès, notre frontière en seroit en meilleur état, et ils l’auroient mieux fortifiée que ceux qui jusques ici en ont eu commission. […] Quelle contenance a tenue, parmi tout cela, cet homme que l’on disoit qui s’étonneroit au moindre mauvais succès, et qui avoit fait fortifier le Havre pour s’y jeter à la première mauvaise fortune ?
Sans doute il faut s’étudier à plaire, et encore plus à loucher ; mais on fera l’un et l’autre avec bien plus de succès lorsqu’on aura instruit et convaincu les auditeurs ; et on ne peut y parvenir que par la force du raisonnement et des preuves12. […] Il les termine par ces réflexions, qu’Aristote n’a point faites, et qu’on ne pouvait attendre que d’un orateur encore plein du souvenir de ses efforts et de ses succès. […] Je m’y suis d’autant plus exercé, que, dans les causes que nous plaidions plusieurs ensemble, on ne manquait pas de me charger de la péroraison50 ; mais si j’obtenais quelques succès en ce genre, je le devais moins à mes talents qu’à ma sensibilité naturelle. […] Mais, je le répète, je dois alors mes succès moins au talent qu’à la véhémence des passions qui m’enflamment et me transportent moi-même. […] Racine dans Athalie, se sert des mots de bouc, de chien, avec art et avec succès : Ais-je besoin du sang des boucs et des génisses ?
Ils se sont attachés, et ils sont parvenus avec succès à peindre la pensée dans les mots seulement, dont l’esprit et l’oreille devaient être vivement frappés.
Vous qui savez, dira la critique, combien la moralité, outre sa valeur intrinsèque, contribue puissamment à l’effet d’un écrit, pourquoi vous être privé de cet énergique élément de succès ?
De nos jours, les romanciers sont souvent des hommes sans conscience, qui font de leur talent un honteux trafic ; ils veulent le succès, et, pour l’atteindre, tous les moyens leur sont bons.
Ces foudres de bronze que l’enfer a inventés pour la destruction des hommes tonnaient de tous côtés pour favoriser et pour précipiter cette retraite ; et la France en suspens attendait le succès d’une entreprise qui, selon toutes les règles de la guerre, était infaillible.
Il a pour lui la mode et la curiosité, deux grands mobiles de succès.
L’hiver ne l’avait pas effrayée, quand elle partit d’Angleterre ; l’hiver ne l’arrête pas onze mois après, quand il faut retourner auprès du roi : mais le succès n’en fut pas semblable. […] Celui qui a la conscience d’avoir bien mérité de son pays, et surtout de lui être encore utile ; celui que ne rassasie pas une vaine célébrité, et qui dédaigne les succès d’un jour pour la véritable gloire ; celui qui veut dire la vérité et qui veut faire le bien public, indépendamment des mouvements de l’opinion populaire ; cet homme porte avec lui la récompense de ses services, le charme de ses peines et le prix de ses dangers. […] Plusieurs autres éloges composés par le même Thomas et par La Harpe ont eu un succès mérité.