: Celui dont l’âme immense est partout répandu, Celui dont un seul pas mesure l’étendue, Celui dont le soleil emprunte sa splendeur. […] Déjà la rapide journée Fait place aux heures du sommeil, Et du dernier fils de l’année S’est enfui le dernier soleil.
Ainsi, lorsque je dis : le soleil brille, le verbe briller qualifie le substantif soleil, il détermine le temps et affirme que la propriété de briller appartient au soleil dans cet instant. […] « Lorsque les peuples se prosternèrent pour la première fois devant le soleil pour l’appeler père de la nature, pensez-vous qu’il fut voilé par des nuages destructeurs qui portent les tempêtes ?
Rousseau : L’homme, en sa course passagère, N’est qu’une vapeur légère Que le soleil fait dissiper : Sa clarté n’est qu’une nuit sombre ; Et ses jours passent comme l’ombre Que l’œil suit et voit échapper. […] Il commande au soleil d’animer la nature, Et la lumière est un don de ses mains ; Mais sa loi sainte, sa loi pure Est le plus riche don qu’il ait fait aux humains. […] On ne souffre plus les compliments fades ; on ne dit plus : Devant le grand Dandin l’innocence est hardie ; Oui, devant ce Caton de basse Normandie, Ce soleil d’équité qui n’est jamais terni, Victrix causa diis placuit, sed victa Catoni. […] Il faut que la clarté de l’expression soit telle, dit Quintilien, que la pensée frappe les esprits comme le soleil frappe la vue : Ut in animum audientis oratio, sicut sol in oculos, occurrat (VIII, 2).
Telle on voit du soleil la lumière éclatante Briser ses traits de feu dans l’onde transparente, Et, se rompant encor par des chemins divers, De ce cristal mouvant repasser dans les airs. […] On cite, dans Virgile, la fameuse imprécation de Didon : « Soleil, qui éclaires tout de tes feux sur la terre !
Voyez, par ce commencement d’une de ses lettres à Addison, combien il est forcé, même en écrivant à ses amis : « Je suis plus joyeux de votre retour que je ne le serais de celui du soleil, quelque envie que j’aie de le revoir dans cette saison humide et triste ; mais son destin, comme le vôtre, est de déplaire aux hiboux et à tous ces vils animaux qui ne sauraient soutenir son éclat. » Quelle roideur dans ce compliment qu’il adresse à l’évêque Atterbury ! « Bien qu’il ne soit plus question des affaires publiques, et que les discussions journalières aient pris fin, je sais que vous vous occupez toujours des intérêts de la nation ; ainsi le soleil en hiver, lorsqu’il semble se retirer du monde, prépare pour une meilleure saison sa chaleur et ses bienfaits. » Une telle phrase convenait dans une harangue, mais elle est tout à fait déplacée dans une correspondance entre deux amis intimes. […] Si le soleil brûlant flétrit l’herbe mourante, Aussitôt je le vois par une douce pente Amener, du sommet d’un rocher sourcilleux, Un docile ruisseau, qui sur un lit pierreux Tombe, écume, et, roulant avec un doux murmure, Des champs désaltérés ranime la verdure. […] C’est avec raison que Longin compare Homère, dans ce poème, au soleil couchant qui brille encore, mais dont les rayons ont perdu leur chaleur.
Par exemple : le vainqueur de Darius, au lieu de dire Alexandre ; l’astre du jour, pour dire le soleil. […] Au lieu d’annoncer simplement l’apparition de la lumière, un poëte dira : L'Aurore cependant, au visage vermeil, Ouvrait dans l’orient le palais du soleil ; La Nuit en d’autres lieux portait ses voiles sombres ; Les Songes voltigeants fuyaient avec les ombres.
L’ombre des écoles produit des sophistes ; c’est au soleil de la place publique que naissent les orateurs.
Préface. L a nécessité d’une Rhétorique élémentaire est généralement sentie de tous ceux qui enseignent les belles-lettres dans les colléges. Il n’est point de professeur à qui l’expérience n’ait prouvé qu’un abrégé de préceptes précis, clair et méthodique, où les vrais principes de la composition seraient présentés avec simplicité et mis à la portée des esprits ordinaires, offrirait aux élèves de précieux avantages. Depuis que je professe la rhétorique, et déjà il y a plusieurs années, je cherche un pareil livre, et jusqu’ici je l’ai cherché en vain. Les chefs qui ont gouverné successivement l’Université ont remarqué qu’il manquait à l’enseignement et manifesté le désir qu’ils avaient de voir quelqu’un se charger de le rédiger.
ô soleil !