Ce livre qui, suivant l’expression d’Etienne Pasquier, « méritait d’être jeté au feu avec son auteur », fut brûlé si bel et si bien qu’un siècle après, Bayle ne put en trouver un seul exemplaire.
Le premier ouvrage que nous ayons dans ce genre, est le poème des Travaux et des jours, où Hésiode a donné sur l’agriculture les conseils que l’on peut imaginer dans le dixième siècle avant J. […] Les mœurs seront convenables, c’est-à-dire que les personnages parleront et agiront selon leur sexe, leur âge, leur état ; selon leur caractère, leur éducation, leurs passions ; selon leur siècle, leur pays, leur gouvernement ; et d’après l’histoire, ou la renommée, ou l’opinion. […] Les Allemands vantent beaucoup le poème de la Messiade, par Klopstock, né en 1724, et mort au commencement de ce siècle.
quelle force invincible et accablante des témoingnages rendus successivement et pendant trois siècles entiers par des millions de personnes les plus sages, les plus modérées qui fussent alors sur la terre, et que le sentiment d’une même vérité soutient dans l’exil, dans les fers, contre la vue de la mort et du dernier supplice ! […] N’y épargnez rien, grande reine : employez-y l’or et tout l’art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et sur vos lambris ; tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l’enchantement soit tel qu’ils ne paraissent pas faits de la main des hommes ; épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu’un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par les péages de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison pour l’embellir, et la rendre plus digne de lui et de sa fortune1. […] Molière et Boileau ont également çà et là des traits hardis contre leur siècle.
Si les mots, il alla à Athènes, m’offensent l’oreille, il est probable que les Latins du siècle d’Auguste ne trouvaient rien de pénible dans ces vers de Virgile78 : Arma amens capio… Flumina amem sylvasque inglorius… Une voyelle brêve suivie d’une longue et réciproquement ne déplaisait pas à Quintilien, il trouvait même un certain air de grandeur à des phrases comme celle-ci : pulchra oratione acta omnino jactare. […] Je dis les Latins du siècle d’Auguste, car plus vous descendez. plus vous remarquez d’exagération dans la susceptibilité de l’oreille.
Il l’exerça quatre ans, de 1582 à 1586, parmi les troubles civils et religieux que la Ligue allait susciter en ce siècle tragique. […] Disons seulement que, si trop de scepticisme et d’insouciance épicurienne se montre sous les contradictions de ses pensées notées au jour le jour, la faute en est au siècle où il vécut.
Haï des uns, chéri des autres, Estimé de tout l’univers, Et plus digne de vivre au siècle des apôtres Que dans un siècle si pervers, Arnault vient de finir sa carrière pénible.
Le siècle de Louis XIV compta, entre autres, Lemaître et Patru, qui jouirent d’une grande réputation alors, et qui la méritaient par rapport à leurs contemporains.
Telle est donc l’heureuse influence des hommes supérieurs, que lors même que les siècles ont dégénéré, leur seule idée réveille et ranime pour un moment quelques étincelles, du moins, des vertus ou des talents qui les ont immortalisés !
Nos auteurs montrèrent, durant plusieurs siècles, une espèce d’émulation, pour célébrer la bravoure et la générosité des chevaliers, qui couraient le monde dans la vue de redresser les torts, c’est-à-dire, pour défendre l’honneur, la justice, la veuve, l’orphelin et les Dames.