« Le premier, dit un grammairien anonyme qui semble puiser à une bonne source, Épicharme s’appropria, par de nombreuses innovations dans la pratique de l’art, la comédie auparavant dispersée » (c’est-à-dire dont on ne trouvait que des éléments épars sur divers points de la Grèce) : « sa poésie était surtout riche en inventions, sentencieuse et travaillée. » Voyez Meineke, Hist. crit., p. 535. […] Leur exemple fut négligé par la plupart des poëtes qui les suivirent de près, comme nous l’apprenons d’Aristote qui blâme plusieurs de son temps de ce qu’ils donnaient à leurs poëmes une trop longue durée, ce qui semble l’avoir obligé d’en écrire la règle ou plutôt de la renouveler sur le modèle de ces anciens. » (Pratique du Théâtre, II, 7.
N’est-ce pas Cicéron lui-même, ce grand champion de la passion réelle, qui a dit quelque part, en rapportant l’opinion des péripatéticiens : « Pour allumer la colère dans l’âme de l’auditeur, quand même on ne la ressentirait pas, il faut la feindre du moins par ses paroles et son action. » Relisez aussi le chapitre II du VIe livre de Quintilien, où il traite des passions ; vous verrez, quoi qu’il semble, que nous ne sommes pas loin de nous entendre. […] Ces écrivains passionnent toute chose, et l’intérêt tout personnel qu’ils semblent prendre aux moindres événements qu’ils racontent, aux moindres principes qu’ils établissent, leur donne des ressources infinies pour les développer en y intéressant aussi le lecteur.
Fléchier, après avoir célébré dans sa jeunesse la gloire de Louis XIV1 2, eut la douleur de mourir au moment où tous les fléaux réunis semblaient conspirer la ruine d’une monarchie qu’il avait vue si brillante. […] Si nous le considérons selon la nature, c’est un feu qu’une maladie et qu’un accident amortissent sensiblement ; c’est une heureuse conformation d’organes qui s’usent ; c’est la partie la plus vive et la plus subtile de l’âme, qui s’appesantit, et qui semble vieillir avec le corps ; c’est une finesse de raison qui s’évapore, et qui est d’autant plus faible et plus sujette à s’évanouir, qu’elle est plus délicate et plus épurée.
Il semble résulter des exemples mêmes qu’ils apportent, ainsi que de l’usage, qu’il n’y a pas de différence fondamentale entre le conte et le roman : l’un et l’autre sont des narrations mensongères ou regardées comme telles. […] Ces pièces sont si courtes qu’il semble qu’il n’y ait aucun art à les raconter ; il est certain, pourtant, que tout le monde n’y réussit pas également ; que les uns récitent parfaitement une anecdote, tandis que d’autres le font si médiocrement, qu’on cherche, après qu’ils ont parlé, ce qu’il peut y avoir de piquant dans leur récit.
Mais semble-t-il bien loin de mériter la prison et les fers l’homme qui, de lui-même, se juge indigne de la liberté ? […] Déjà, rien que pour s’être débarrassée de Catilina, Rome semble respirer plus librement et revenir à la vie. […] Mon indulgence a pu sembler extrême ; mais elle attendait que les menées encore secrètes éclatassent ouvertement. […] Deux petits autels dressés devant ces divinités, semblaient annoncer la sainteté de ce lieu. […] Il semblait, à tous ceux qui le regardaient, annoncer l’exil et prévoir la fuite de son maître.
Il me semblait que mon intention, en le composant, s’expliquait assez d’elle-même, et je voulais que le public et ceux surtout auxquels l’ouvrage est plus spécialement destiné pussent se prononcer sur sa valeur sans apologie ni commentaire préalable. […] D’autre part, la jeunesse voit la fortune des révolutions de toute nature élever parfois d’un tour de roue des héros imberbes, qui ne semblaient, ni par le génie, ni par le travail, mériter mieux que tant d’autres ses faveurs ; chacun dès lors réclame aussi pour soi les bénéfices de cet heureux hasard, chacun se croit aussi le droit d’être porté au faite sans peine et sans effort, et de ceux qui ne peuvent dès les premiers pas gravir la montée ou percer la foule, les uns se découragent et s’asseyent nonchalamment aux bords de la route, les autres maudissent l’humanité et se jettent dans le désespoir, les derniers enfin, médiocrités vaniteuses, se consolent en appelant leur siècle ingrat et leur génie incompris.
Il semble qu’ils n’aient rien autre chose à dire ! […] Cela me fend le cœur3, de les voir ainsi exténués ; car enfin, j’ai une telle tendresse pour mes chevaux, qu’il me semble que c’est moi-même, quand je les vois pâtir. […] Ce nom ne fait aucun scrupule à prendre ; et l’usage, aujourd’hui, semble en autoriser le vol.
Ilz sont bravaches6 ; et leur semble qu’il n’y a rien de vaillant qu’eulx au monde. […] Participe absolu : car il me semblait.
Nous dirons cependant encore que ces volumes, qui semblent ne devoir convenir qu’à des classes et être, par conséquent, quelque peu arides, offrent néanmoins, par l’art heureux avec lequel l’auteur a disposé ses matières, une lecture des plus agréables. […] Voilà, ce me semble, la devise qui lui convient.