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62. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

Si la gravité domine, elle peut devenir trop sombre et trop monotone ; si la chaleur manque de gravité, ce n’est plus qu’une déclamation théâtrale, au moins déplacée, quand elle n’est pas ridicule dans la chaire.

63. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Le temps a fait justice de cet excès ridicule auquel on avait donné le nom d’anglomanie. […] Son but est d’apprécier avec exactitude le mérite réel des auteurs ; elle nous aide à sentir vivement leurs beautés, et nous préserve de cette admiration aveugle et ridicule qui nous expose à confondre dans notre estime leurs perfections et leurs défauts. […] Si une description trop vague est dénuée de détails, l’objet faiblement éclairé ne produit sur le lecteur qu’une légère impression, ou même n’en produit pas du tout ; il est absolument dégradé si l’un de ces rapports sous lesquels il est présenté, est ridicule ou bas. […] La froideur, dans un écrivain, dégrade un objet ou un sentiment sublime en lui-même par l’idée peu noble qu’il en conçoit, ou parce qu’il l’exprime d’une manière triviale, obscure ou ridicule. […] Dans le paragraphe suivant, à l’occasion de quelques recherches sur la vertu, pour prouver qu’une mauvaise action produit sur l’âme l’effet du poison sur le corps, il affecte une redondance d’expressions qu’il pousse jusqu’au ridicule.

64. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Précis des quatre âges de la Littérature. »

Aristophane et Ménandre livrèrent sur la scène comique, au fléau du ridicule, les travers et les vices de leurs concitoyens.

65. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre Ier. Considérations générales. »

Chénier n’a pas été moins sévère : « Nous ne parlerons point, dit-il, des poèmes en prose, quoiqu’il ait paru quelques ouvrages sous cette dénomination ridicule.

66. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Je suis presque aussi content avec des sots qu’avec des gens d’esprit : car il y a peu d’hommes si ennuyeux qui ne m’aient amusé ; très-souvent il n’y a rien de si amusant qu’un homme ridicule. […] Je n’ai jamais aimé à jouir du ridicule des autres.

67. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Malherbe. (1555-1628.) » pp. 160-164

O roi, qui du rang des hommes T’exceptes par ta bonté, Roi qui de l’âge où nous sommes Tout le mal as surmonté ; Si tes labeurs, d’où la France A tiré sa délivrance, Sont écrits avec que foi3, Qui sera si ridicule Qu’il ne confesse qu’Hercule Fut moins Hercule que toi4 ?

68. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

Crispin rival de son maître, et le Diable boiteux (1707) furent les premiers essais où se revéla sa gaieté spirituelle, son génie inventif, sa connaissance du cœur humain, et sa verve ingénieuse, qui peindra les préjugés ou les ridicules moins pour les corriger que pour s’en égayer.

69. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

L’esprit, les saillies, le ridicule et la malignité, ouvrent également au goût une source de plaisirs qui ne ressemblent en rien à ceux que nous venons de parcourir.

70. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Voilà deux morceaux d’un caractère de style bien différent ; et tous deux cependant sont également vicieux, parce que l’emphase pédantesque du premier est aussi ridicule que l’afféterie déplacée du second.

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