/ 202
27. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Souvent, dans une grande plaine, j’ai cru voir de riches moissons2 ; je m’en approchais : des herbes flétries avaient trompé mes yeux. […] Cette riche décoration ne se retire pas aussi vite que dans nos climats : lorsque vous croyez que les teintes vont s’effacer, elles se raniment sur quelque autre point de l’horizon ; un crépuscule succède à un crépuscule, et la magie du couchant se prolonge. […] Proscrit jadis, la naissante Amérique Nous le rendit, après nos longs discords, Riche de gloire et, Colomb poétique, D’un nouveau monde étalant les trésors. […] Mariant leurs parfums, leurs formes, leurs couleurs, Suspendus sur les eaux, groupés sur les montagnes, Mille arbres différents, dans ces riches campagnes, Charmeront tes regards ; sur leurs dômes épais, Le beau magnolia, noble roi des forêts, Lève son front paré de roses virginales.

28. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Quant aux idylles de Bion, elles offrent un coloris enchanteur, un style riche et brillant. […] Mais dans l’ode, c’est le poète lui-même qui s’annonce, et qui va chanter ; le poêle inspiré par les Muses, et qui doit en parler le plus riche et le plus magnifique langage. […] Ici le poète met dans la bouche de Junon un discours plein des plus riches tableaux, et où l’on voit une peinture énergique de l’état présent de l’ancienne Troie couverte de mousse, et devenue le repaire des bêtes sauvages. […] Ses tableaux, sans être trop riches, sont toujours frais et riants. […] Le riche est, au sein des plaisirs, Moins heureux par la jouissance, Que malheureux par ses désirs.

29. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Veux-tu que moi, Thersite, ou quelqu’un de mes compagnons, nous fassions prisonnier quelque riche Troyen, pour t’en donner la rançon ? […] Au camp, il trouve des chefs plus riches, plus puissants, plus braves même que lui ; plusieurs l’égalent en éloquence et en politique. […] S’il veut abjurer ses ressentiments, Agamemnon consent à lui faire, comme réparation, les plus riches présents. […] De retour dans Argos, il le prendra pour gendre et lui donnera, avec une riche dot, les sept villes les plus florissantes de son royaume. […] Les grands mouvements oratoires, les riches expressions coulent de leur âme, enivrée de l’amour de la patrie, comme l’eau d’un vase trop plein.

30. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Une nouvelle littérature commence, qui déjà remplace à peu près et bientôt remplacera entièrement l’âge classique, littérature appropriée à notre temps et à nos mœurs, expression de la démocratie, mobile comme elle, violente dans ses tableaux, hardie ou négligée dans les mots, plus soucieuse du succès actuel que de la renommée à venir, et se résignant de bonne grâce à vivre moins longtemps pourvu qu’elle vive davantage dans l’heure qui passe ; féconde et inépuisable dans ses œuvres, capable de fournir à la consommation de tout un peuple, renouvelant sans cesse ses formes et essayant de toutes, voyant naître et mourir en un jour ses réputations les plus brillantes ; mais aussi riche, plus riche peut-être en talents divers que tous les siècles qui l’ont précédée ! […] En attendant, riches et pauvres auront eu ce qu’ils demandaient.

31. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Supplément aux exemples. »

Son service zélé n’est jamais suspendu ; Porteur laborieux, pourvoyeur assidu, Entre ses deux paniers de pesanteur égale, Chez le riche bourgeois, chez la veuve frugale, Il vient, les reins courbés et les flancs amaigris, Souvent à jeun lui-même, alimenter Paris. […] Qu’ici le riche aidait le pauvre dans ses peines ; Eh bien !

32. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Plongé, en quelque façon, dans l’extase, mais emporté tout à coup par une imagination vive et ardente, il se représenta sous une forme visible les attributs du souverain créateur : il prêta un corps et une âme aux différents êtres sortis de ses mains, et les traça de même dans un langage plus agréable, plus riche, et, bien plus élevé que le langage ordinaire. […] Supposons que ce jardin existant, ou ce jardin possible, offre, dans sa forme, la plus exacte régularité dans ses compartiments, l’arrangement le plus convenable et la plus juste proportion ; dans les ornements dont il est décoré, la plus riche variété : fleurs, fontaines, cascades, allées, berceaux, grottes, cabinets de verdure, sièges de mousse, etc., rien d’agréable n’y manque ; tout y est de la plus grande beauté ; tout s’y réunit pour tenir nos yeux dans une espèce d’enchantement.

33. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Nul écrivain n’a jamais été plus riche en comparaisons vives et hardies, en métaphores rapides et involontaires qui obéissent à la pensée et la rendent visible. […] Elle a trois veues de riche et libre prospect5, et seize pas de vuide en diametre. […] De maniere que3, ayant aymé, plus que toute aultre chose, feu4 monsieur de La Boëtie, le plus grand homme, à mon advis, de nostre siecle, je penserois lourdement faillir à mon debvoir, si, à mon escient5, je laissois esvanouïr et perdre un si riche nom que le sien, et une memoire si digne de recommandation6, et si je ne m’essayois, par ces parties là7, de le ressusciter et le remettre en vie.

34. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Des animaux divers la féconde litière Est des amendements la plus riche matière. […] J’aime en vos vers ce riche et brillant paysage ; Mais si vous ajoutez : « Là de mon premier âge Coulèrent les moments ; là, je sentis s’ouvrir Mes yeux à la lumière et mon cœur au plaisir ; » Alors vous réveillez un souvenir que j’aime. […] Albert de Haller, né en 1708, à Berne, et mort en 1777 dans la même ville, a laissé de nombreux écrits en prose et en vers, et en particulier un poème célèbre, les Alpes, composition descriptive pleine de sentiment et de goût, riche en image et en poésie, et qui, avec le Printemps, de Kleist, a servi de modèle au genre. — Ewald Christian de Kleist, né en 1715, à Zœblin, en Poméranie, et mort en 1759 sur le champ de bataille de Kunnersdorf, s’est immortalisé par ses poésies lyriques et pastorales, et surtout par le poème qui a pour titre le Printemps, où l’on trouve une peinture fidèle et animée des beautés de la nature. […] Ou lorsqu’elles seront riches : Le moindre vent qui d’aventure Fait rider la face de l’eau. […] Plus tard, Ménénius Agrippa se servit de la fable des Membres et de l’Estomac pour apaiser le peuple romain qui s’était mutiné et retiré sur le mont Sacré ; et, dans le même temps, le prophète Nathan employa l’admirable parabole du Riche et du Pauvre pour convaincre David de son crime et le forcer à prononcer lui-même sa propre condamnation.

35. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

…………………………………………………………………………………… Assise dans ce cirque où viennent tous les rangs Souvent baîller en loge, à des prix différents, Chloris n’est que parée, et Chloris se croit belle : En vêtements légers l’or s’est changé pour elle ; Son front luit, étoilé de mille diamants ; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts, pour l’embellir, ont uni leurs merveilles : Vingt familles enfin couleraient d’heureux jours, Riches des seuls trésors perdus pour ses atours. […] La marquise, le duc, pour lui tout est libraire : De riches pensions on l’accable ; et Voltaire Du titre de génie a soin de l’honorer Par lettres qu’au Mercure5 il fait enregistrer… 1.

/ 202