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44. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Dans le roman de mœurs, on représente exactement les mœurs générales de la société où l’on vit. […] Le rameau auquel pendait son fruit représentait la douce paix avec l’abondance, préférable aux troubles de la guerre dont ce cheval était l’image.

45. (1854) Éléments de rhétorique française

A l’homme seul il a été donné de varier et de modifier les sons qui représentent ses idées. […] Les caractères écrits sont de deux sortes : ceux qui représentent les pensées, et ceux qui représentent les mots. […] Une allégorie ancienne représentait l’éloquence sous les traits d’Hercule, conduisant les hommes avec un fil d’or. […] Quelle gracieuse et touchante image pour représenter la fin de la vie ! […] La jeunesse doit fermer l’oreille à toute parole qui ne représente pas une idée, et une idée utile et raisonnable.

46. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Ce qui fait aussi son principal mérite, c’est qu’en attaquant les passions, il en représente d’après nature tous les mouvements, tous les artifices, toute la souplesse, et ne leur laisse aucune ressource pour se justifier. […] Le Prince de Condé nous est ici représenté dans les deux époques malheureuses de sa vie ; l’une par rapport à son roi ; c’est-à-dire, enveloppé dans un parti que forma l’esprit de discorde : l’autre par rapport à son Dieu ; c’est-à-dire, refroidi dans la pratique des devoirs de la religion. […] L’Orateur nous représente ici son Héros mourant. […] Si donc la loi est pour lui, il représentera avec force qu’étant sacrée, ce serait un crime d’y rien changer, et que le jugement doit y être conforme. […] Il écrit naturellement, manie également bien tous les sujets qu’il traite, et peint de même les divers caractères qu’il veut représenter.

47. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

» La scène retentit encore des acclamations qu’excitèrent à leur naissance le Cid, Horace, Cinna, Pompée, tous ces chefs-d’œuvre représentés depuis sur tant de théâtres, traduits en tant de langues, et qui vivront à jamais dans la bouche des hommes. […] Combien de rois, de princes, de héros de toutes les nations ne nous a-t-il pas représentés, toujours tels qu’ils doivent être, toujours uniformes avec eux-mêmes, et jamais ne se ressemblant les uns aux autres !

48. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

Son chef-d’œuvre fut Gil Blas (1715) où des peintures expressives nous représentent toutes les conditions de la vie et de la nature humaine. […] Je jugeais qu’un auteur entêté de ses ouvrages pourrait le recevoir mal ; mais, rejetant cette pensée, je me représentais qu’il était impossible qu’il le prît en mauvaise part, après l’avoir exigé de moi d’une manière si pressante.

49. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Le morceau où Alfred de Vigny représente Richelieu faisant signer à Louis XIII la condamnation de Cinq-Mars dans le roman de ce nom (chap.  […] L’imagination est la faculté de nous représenter les objets sous les couleurs les plus vives. […] En poésie comme en prose, les genres ne représentent pas des divisions rigoureuses ; ils se touchent par beaucoup de points. […] On y représente les événements les plus funestes et les situations les plus émouvantes de la vie. […] Les anciens appelaient pantomimes (πᾶν, tout, μιμέομαι, j’imite) les comédiens qui représentaient des drames complets uniquement avec des signes et des gestes.

50. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

[Notice] Nicole, qui fut l’un des maîtres de Racine, représente une excellente école d’éducation et de style, celle de Port-Royal. […] Le premier est l’ascendant, c’est-à-dire une manière impérieuse de dire ses sentiments, que peu de gens peuvent souffrir, tant parce qu’elle représente l’image d’une âme fière et hautaine, dont on a naturellement de l’aversion, que parce qu’il semble que l’on veuille dominer sur les esprits et s’en rendre le maître… C’est encore un fort grand défaut que de parler d’un air décisif, comme si ce qu’on dit ne pouvait être raisonnablement contesté ; car l’on choque ceux à qui l’on parle de cet air, ou en leur faisant sentir qu’ils contestent une chose indubitable, ou en faisant paraître qu’on leur veut ôter la liberté de l’examiner et d’en juger par leur propre lumière1, ce qui leur paraît une domination injuste.

51. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Courier, 1773-1825 » pp. 447-454

Inspirés par des rancunes souvent mesquines ou injustes, ses pamphlets, qui ont perdu l’à-propos des circonstances, représentent avec verve les mœurs politiques d’une époque. […] Un bruit, un souvenir mêlé avec celui de désastres fameux ; mais rien qui soit proprement d’eux ; nul monument, nulle œuvre de leur intelligence qui les représente aux hommes.

52. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Maintenant, comment Prométhée, le fils de Japet, représente-t-il un vautour ? Que Prométhée dévoré par un vautour soit l’emblème de l’homme ambitieux et cupide, je le veux bien ; mais que l’or soit tout à la fois une divinité, un asile et un vautour représenté par Prométhée ! […] Ainsi, dans les Méditations sur l’Évangile de Bossuet, le cheval dompté par le cavalier, qui représente si bien le chrétien sous la main de Dieu, et dans les Sermons, cette magnifique image de la vie humaine, dont on peut rapprocher, le style de Bossuet à part, un passage ingénieux des Inductions morales et physiologiques de M. de Kératry, où le monde est un palais dont le maître invisible accueille des voyageurs qu’y conduit un pouvoir inconnu.

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