Les mots ηὐζήθη et προαγόντων rappellent cette phrase, analogue pour le sens, du dernier chapitre des Réfutations sophistiques, où Aristote revendique si noblement l’honneur d’avoir presque fondé la Logique : μέν γαρ τὰς ἀρχάς ɛύρόντɛς παντελῶς έπì μιϰρόν τɩ προήγαγον • οί δὲ νῦν ɛύδοϰιμοῦντɛς, παραλαɛόντɛς ϰαρά πολλών οίον έϰ διαδοχής τών ϰατά μέρος προαγαγόντων, οὕτως ηύζήϰασɩ.
Mais peut-être appartient-il à l’Académie française, le jour où elle reçoit un homme d’État aussi éclairé dans ses rangs, de rappeler à la France que c’est l’esprit des nations qui fait leur grandeur, et sert de mesure à leur durée.
Quoi de plus propre à faire naître l’inspiration que l’aspect d’un vieux château à demi écroulé, dont les tours crénelées, les fortifications, les ponts-levis, les portes sombres, rappellent les scènes de la chevalerie, les tournois, les batailles, le courage des paladins, et les chansons des troubadours ?
Effrayé et ravi, il se précipite parmi ses frères qui n’ont point encore vu ce spectacle ; mais, rappelé par la voix de ses parents, il sort une seconde fois de sa couche, et ce jeune roi des airs, qui porte encore la couronne de l’enfance autour de sa tête, ose déjà contempler le vaste ciel, la cime ondoyante des pins, et les abîmes de verdure au-dessous du chêne paternel. […] Dans l’ardeur qui les dévore, leur imagination leur rappelle ces ruisseaux argentés qu’ils ont vu couler au travers des gazons ; ces sources qu’ils ont vu jaillir du sein d’un rocher et serpenter dans les prairies ; ces tableaux, jadis si riants, ne servent plus qu’à nourrir leurs regrets et à redoubler leur désespoir. […] Tout ce qui entoure le volcan rappelle l’enfer, les descriptions des poètes sont sans doute empruntées de ces lieux. […] C’est la prière, Messieurs, qui rétablit nos rapports avec Dieu, rappelle à nous son action, lui fait violence sans nuire à sa liberté, et est par conséquent la mère de la foi. […] Remarquons l’adresse du poète qui bannit de ses vers tout ce qui pourrait rappeler l’idée de l’abrutissement dans l’ivresse.
Il nous les montre « escorchant deux langues à la fois » par des quiproquos risibles qui rappellent Petit-Jean pérorant sur l’état dépotigu et démocrite 1. […] Nous ne rappellerons pas ici les lois qui présidèrent aux origines des dialectes romans ; car nous les avons indiquées en un chapitre préliminaire. […] De là, deux systèmes en présence : l’un qui vise à rapprocher les signes de la prononciation, l’autre qui tend à rappeler le plus possible les origines du mot.
Notre pénurie de lecteurs va si loin qu’il est tel membre de l’Académie française auquel ce talent a peut-être bien ouvert les portes de l’Institut et qu’on rappelle comme une merveille l’art de Casimir Delavigne, dont la récitation vive et spirituelle séduisait, fascinait, même les membres du comité de lecture à la Comédie française. […] Comme on en désespérait et qu’il paraissait même peu éloigné de sa fin, les plus honnêtes gens de la ville et les amis qui lui restaient étaient assemblés chez lui ; on parlait de son mérite, de sa gloire, de tout ce qu’il avait fait ; on rappelait les beaux traits de sa vie et on comptait ses trophées ; il en avait élevé neuf pour autant de batailles gagnées par lui en commandant les armées de la république. […] Pour ne point méconnaître le caractère de ces hommes de fer, il faut avoir présents à l’esprit les périls auxquels ils viennent arracher la civilisation, il faut toujours se rappeler que le débordement n’a point épuisé encore sa furie, lorsqu’ils se mettent en travers et entreprennent de le faire reculer. […] Cousin, quelques années après, eurent prononcé dans leurs chaires certains mots alors oubliés, ces mots d’âme et de libre arbitre, de mérite et de démérite, de conscience et de devoir ; lorsqu’à leurs auditeurs, à peu près résignés, comme tout le monde alors, à n’exister qu’à titre de machines plus ou moins bien organisées, ils eurent rappelé qu’ils étaient des personnes, des êtres responsables, des âmes libres faites pour n’obéir qu’à la souveraineté de la raison et du droit ; un frémissement de juste orgueil se produisit parmi ces jeunes cœurs ; une ère nouvelle commençait. […] Je veux que, d’ennemis partout enveloppée, Rome rappelle en vain le secours de Pompée.
Quel plaisir de ne se sentir pas tiraillé, au milieu de ces enivrantes études, par l’affaire qui vous rappelle à la maison, de ne pas porter au fond de l’âme l’idée importune de l’ennui qui vous a donné rendez-vous pour ce soir ou pour demain, et qui ne sera, hélas !
Les noms d’Aristote, de Cicéron, d’Horace, de Quintilien, de Longin, chez les anciens ; de Vida, de Bouhours, de Jouvency, de Rollin, de Dumarsais, de Marmontel, de Le Batteux, de Blair, de La Harpe, de Domairon, de Tuet, de Girard, de Villiers, de MM. de Bonald, Le Clerc, Laurentie, Capot, chez les modernes, rappellent les autorités les plus hautes en fait de critique littéraire.
Laissons de côté les opinions ; personne n’a le droit de les forcer ; mais réclamons, et réclamons avec courage, contre une proscription qui tient au défaut de mœurs plus qu’au défaut de goût ; et rappelons à la lecture et à l’admiration de ces chefs-d’œuvre ceux que le fond même des choses n’intéresserait que faiblement.