Il raconte la scène, le sourire sur les lèvres.
Il y a encore, par rapport à l’expression, une autre partie à considérer, c’est celle des figures ; mais elle regarde principalement les maîtres de la déclamation, car c’est à eux de savoir avec quel ton et quel geste on ordonne, on prie, on raconte, on menace, on interroge, on répond, etc. […] Quant aux imitations en récit et en vers hexamètres, il est évident que dans ce genre, comme dans la tragédie, les fables doivent être dressées dramatiquement et renfermer une action qui soit une et entière ; qui ait un commencement, un milieu, une fin ; en un mot, qui soit un tout complet, comme l’est un animal, et qui nous donne un plaisir d’une espèce particulière, sans ressembler aucunement aux compositions historiques, dans lesquelles on est obligé, non de se renfermer dans une action, mais seulement dans un temps, dont on raconte tous les événements arrivés, soit à un seul, soit à plusieurs, de quelque manière que ces événements soient entre eux. […] C’est par cette raison que tous ceux qui racontent grossissent les objets pour faire plus de plaisir à ceux qui les écoutent.
Il nous est raconté par J. […] Il s’élève et s’abaisse suivant la nature des faits qu’il raconte ou les réflexions qu’il expose. […] Les auteurs profanes ne paraissent occupés que du soin d’embellir leurs discours ; les auteurs sacrés racontent avec la plus grande naïveté sans viser aux charmes de l’éloquence.
Si on leur racontait, par exemple, que le plus bel exorde que l’on connaisse, et qui a produit le plus beau mouvement oratoire que l’on puisse citer, a été fourni par le hasard à un malheureux que l’on traînait au tribunal assemblé pour le condamner ; si l’on.ajoutait que ce tribunal était l’Aréopage, et que sa sagesse fut étonnée, confondue par l’éloquence de l’orateur, avec quel empressement on attendrait, avec quel enthousiasme ne lirait-on pas le discours suivant ?
L’épisode auquel appartiennent ces vers est emprunté à une triste page de l’Histoire contemporaine, celle qui raconte les malheurs de la France envahie en 1815 par l’Europe coalisée.
Tandis qu’une partie de la création publie chaque jour aux mêmes lieux les louanges du Créateur, une autre partie voyage pour raconter ses merveilles. […] Nous racontions les jeux de notre enfance, les aventures de notre jeunesse, les histoires de nos familles. […] Dans votre vieillesse, entourés et considérés de vos concitoyens, ils vous entendront avec respect raconter vos hauts faits. […] On raconte de la musique ancienne des choses extraordinaires. […] Mignet semble n’avoir pas voulu se laisser distraire de son but par le plaisir de raconter et de peindre.
Un historien qui aurait eu à raconter la mort de Clodius, aurait dit : les esclaves de Milon tuèrent Clodius. […] Il raconte le jugement que ce monarque prononça sur lui-même au milieu des revers de ses dernières années. […] Il raconte les jeux d’une bergère : Malo me Galatea petit, lasciva puella Et fugit ad salices, et se cupit ante videri. […] Nul auteur n’a joint tant d’agrément et de philosophie avec tant de naturel et de candeur : ses tours sont si naïfs, il raconte avec tant d’ingénuité et de bonne foi, qu’il intéresse dans les choses les plus communes. […] Par exemple, un froid historien qui raconterait la mort de Didon, se contenterait de dire : Elle fut si accablée de douleur après le départ d’Énée, qu’elle ne put supporter la vie ; elle monta au haut de son palais ; elle se mit sur un bûcher, et se tua elle-même.
« Quelle honte, continuent-elles, d’entendre Socrate raconter sous quel déguisement ridicule il s’est enfui de sa prison !
Ces écrivains passionnent toute chose, et l’intérêt tout personnel qu’ils semblent prendre aux moindres événements qu’ils racontent, aux moindres principes qu’ils établissent, leur donne des ressources infinies pour les développer en y intéressant aussi le lecteur.