On donne le nom d’épiphonème à une sentence vive et profonde qui termine un raisonnement ou un récit. […] L’effet de la comparaison est de donner plus de grâce et d’éclat au discours, plus de variété au récit, plus de clarté aux pensées, ou plus de force au raisonnement. […] Auguste, après un long récit des bienfaits dont il a comblé Cinna, annonce l’attentat que ce Romain a médité contre lui : Tu t’en souviens, Cinna, tant d’heur et tant de gloire Ne pouvait pas sitôt sortir de ta mémoire : Mais, ce qu’on ne saurait jamais imaginer, Cinna, tu t’en souviens, et veux m’assassiner. […] Il convient aux récits, aux raisonnements pressants, aux mouvements passionnés et aux sujets légers, agréables et gais. […] Bossuet passe des blasphèmes de Luther contre le Sauveur au récit des désordres excités par de telles prédications : Taisons-nous : c’en est assez et tremblons sous les terribles jugements de Dieu qui, pour punir notre orgueil a permis que de si grossiers emportements eussent une telle efficace de séduction et d’erreur.
Bossuet en parlant de la gloire du Prince de Condé dit que la seule simplicité d’un récit fidèle pourrait la soutenir. […] L’affectation de pensées est contraire à la clarté du récit ; l’affectation de mots à la clarté du style. […] Le récit de la mort d’Hyppolite offre une longue suite d’hypotyposes. […] Au lieu du présent mettez le passé et l’imparfait, et vous verrez l’image disparaître, de plus, le récit sera affecté et languissant. […] N’offrir que des idées principales, des traits généraux, écarter toutes idées accessoires qui pourraient rendre un récit intéressant, c’est être sec dans la pensée.
On s’était proposé un panégyrique, on n’a fait qu’un récit simple.
Conte, n. m. récit, histoire.
Il se trouble, il regarde, et partout sur ses rives, Il voit fuir à grands pas ses Naïades135 craintives, Qui toutes accourant vers leur humide roi, Par un récit affreux redoublent son effroi. […] La poésie didactique renferme souvent des récits intéressants, des sentiments exprimés avec feu, et les discours directs de certains personnages.
La cour anglo-saxonne de Guillaume le Conquérant et de ses successeurs devient le principal foyer de ces récits empruntés, pour la plupart, aux légendes bretonnes, et connus sous le nom de Romans de la Table-Ronde 1 (1154-1183, Henri II Plantagenet). […] Nous voulons parler de Philippe de Comines (1445-1509), esprit robuste qui devance les temps, politique sage comme l’expérience, moraliste trop accommodant, mais d’autant plus vrai dans le récit et l’appréciation des faits qu’il est moins sévère sur les principes, et confond trop volontiers le juste avec l’utile.
Quelle est la source de tant de prodiges, dont le simple récit fait encore, après tant de siècles, l’objet de notre admiration » ?
Elle ne se fait point par récit, mais par une représentation vive, qui, excitant la pitié et la terreur, purge et tempère ces sortes de passions, c’est-à-dire qu’en émouvant ces passions, elle leur ôte ce qu’elles sont d’excessif et de vicieux, et les ramène à un état modéré et conforme à la raison. »Racine lisait δρώντος, et non δρώντων.
On verra plus loin, dans ce volume, le récit de cette bataille fait par Bossuet.