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35. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

En attendant, elle continuera toujours de suivre le même plan, et d’armer, pour la vérité, ce qu’il-y a de principes dans l’homme qui peuvent aider à la maintenir et à la venger. […] On peut appliquer au sermon toutes les règles qui conviennent au discours prononcé en général ; mais le prédicateur ne doit jamais oublier que la force et la vérité du raisonnement, le choix et la solidité des preuves, l’instruction présentée avec ordre et avec méthode, sont des qualités essentielles, et peut-être les plus essentielles au sermon ; que, par conséquent, il ne saurait trop s’attacher à la construction du plan de son discours, plan qui ne doit rien laisser à désirer pour la clarté, la justesse et l’exactitude. Voici un plan qui peut assurément servir de modèle, et dont l’exposition instruira mieux que tous les préceptes ; c’est celui du sermon sur la loi chrétienne, par Bourdaloue : Division. — Deux rapports, sous lesquels nous devons considérer la loi chrétienne : rapport à l’esprit et rapport au cœur. […] Le plan du panégyrique est une des choses essentielles auxquelles l’orateur doit s’attacher23 ; il a naturellement beaucoup d’analogie avec celui du sermon, puisque ces deux discours ont également pour objet d’enseigner ce qu’il faut faire, l’un par l’exemple, l’autre par le précepte. […] Mais il faut bien se garder d’étaler ces ornements avec profusion et sans choix, de négliger le plan et la conduite du discours, l’ordre et la liaison des idées, la convenance et la clarté du style.

36. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Je dois maintenant donner une idée du plan que j’ai adopté. […] Je n’ai pas cru devoir donner, comme quelques autres, au plan d’une rhétorique, une tournure neuve et extraordinaire, aimant mieux être vraiment utile que de paraître ingénieux. […] Ce qu’il faut étudier dans les immortels chefs-d’œuvre de ces orateurs, c’est le plan, l’économie du discours, l’art de donner au raisonnement cette progression soutenue qui opère inévitablement la conviction, les moyens insinuans qu’ils emploient pour se concilier la faveur des juges ; c’est la grandeur et la noblesse des sentimens et du style, la vivacité des tours et des figures ; enfin, le talent merveilleux de mettre dans tout son jour, et de faire paraître dans toute sa force le sujet qu’on traite. […] Cet ensemble ne peut résulter que d’un plan méthodique, et ce plan méthodique sera à son tour le résultat de la synthèse.

37. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Ce mot, en effet, exprime ces ouvrages d’un mérite inférieur où le plan est si peu combiné qu’on peut en retirer plusieurs parties sans que l’ensemble soit détruit. […] Le poète Lebrun (le lyrique) avait entrepris, il n’a pas achevé, un poème intitulé les Veillées du Parnasse, dont il expose le plan dans les premiers vers que voici : « Pendant l’hiver, dit-il, Il est sur l’Hélicon de charmantes veillées : Là, sous l’abri secret des grottes reculées, Les muses, tour à tour, d’un récit enchanteur Trompent des longues nuits l’importune lenteur. […] Le plan est beau, le style noble, sublime, quelquefois dur. […] On a dit avec quelque raison qu’il y a dans ce poème plus d’esprit que de génie, plus de coloris que d’invention, plus d’histoire que de poésie ; que les portraits, quoique très brillants, se ressemblent presque tous, l’auteur ayant toujours recours à l’antithèse ; que le sentiment y est étouffé par les descriptions ; enfin, que le plan est défectueux143.

38. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

Si le génie est une illumination soudaine qui brille et disparaît tour à tour, comme dit Bossuet, si son attribut spécial est d’inventer et de créer, si ce don immédiat de la nature se distingue par des pensées sublimes et profondes, par des plans d’une ordonnance surprenante, par des caractères d’une nouveauté frappante, par des raisons d’une force à laquelle rien ne résiste, le talent est une disposition habituelle à réussir dans une chose, une qualité qui se distingue par l’ordre, la clarté, l’élégance, le naturel, la justesse, la grâce, un don acquis ou au moins accru par l’étude, qui se montre principalement dans les détails et qui brille par l’habileté de l’exécution. […] Elles aident l’esprit dans le choix du sujet, soutiennent le génie dans la création du plan, le guident dans sa marche, lui indiquent le but qu’il doit s’efforcer d’atteindre, et dirigent le goût dans la distribution des ornements.

39. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

La nature travaille sur un plan éternel, avec une sage lenteur, et sait ainsi donner la perfection à ses œuvres. […] c’est que chaque ouvrage et un tout, et qu’elle travaille sur un plan éternel dont elle ne s’écarte jamais. […] Il nous parle ensuite de la nécessité de nous faire un plan, précaution sans laquelle un homme d’esprit si trouve embarrassé, au milieu de toutes les idées qui se présentent en foule à son esprit : ce ne peut être qu’après les avoir comparées et subordonnées qu’il pourra prendre la plume et écrire, et que son style deviendra intéressant et lumineux. C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire : il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées ; et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées ; rien ne le détermine à préférer les unes aux autres, il demeure donc dans la perplexité. Mais lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il s’apercevra aisément de l’instant auquel il doit prendre la plume, il sentira le point de maturité de la production de l’esprit, il sera pressé de la faire éclore, il n’aura même que du plaisir à écrire ; les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile, la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression : tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur ; et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce que l’on a dit à ce que l’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux.

40. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Nous allons voir ce que l’art a fait pour diriger vers un but vraiment utile, un plan si positivement indiqué par la nature elle-même. […] Le meilleur moyen d’obvier à un semblable inconvénient, c’est de subordonner l’exorde au plan général du discours, et de ne s’en occuper qu’en dernier lieu.

41. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

Le style C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire : il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres ; il demeure donc dans la perplexité ; mais, lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il s’apercevra aisément de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit, il sera pressé de la faire éclore, il n’aura même que du plaisir à écrire ; les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile1 ; la chaleur naître de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur, et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce que l’on dit à ce que l’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux.

42. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

Thiers est un vulgarisateur éminent1 qui, dans ses vastes et dramatiques tableaux, sait à la fois embrasser un plan général, et descendre aux moindres détails, avec une précision toujours instructive même pour les lecteurs les plus compétents. […] Là il saisit d’un coup d’œil le plan de ses opérations futures : c’est sur l’Adige qu’il doit s’établir, pour faire front aux Autrichiens ; quant aux princes qui sont sur ses derrières, il se contentera de les contenir par des négociations et des menaces.

43. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Avertissement de l’auteur sur la seconde édition. » pp. -

Je n’ai cependant rien changé au plan, à l’ordre, à la méthode : je n’ai même rien corrigé dans le fond des choses.

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