Devant ma table vint s’asseoir Un pauvre enfant vêtu de noir, Qui me ressemblait comme un frère. […] Ses enfants demi-nus sortent de la bruyère, Et viennent lui conter comme leur pauvre mère Est morte sous le chaume avec des cris affreux ; Mais maintenant, au loin, tout est silencieux. […] Quand tes tremblantes mains essuieront la poussière De ce pauvre réduit que tu crois oublier ? […] Recevant d’âge en âge une nouvelle vie, Ainsi s’en vont à Dieu les gloires d’autrefois ; Ainsi le vaste écho de la voix du génie Devient du genre humain l’universelle voix… Et de toi, morte hier, de toi, pauvre Marie, Au fond d’une chapelle il nous reste une croix ! […] pauvres insensés, misérables cervelles, Qui de tant de façons avez tout expliqué, Pour aller jusqu’aux cieux il vous fallait des ailes4 ; Vous aviez le désir, la foi vous a manqué5.
De ta tige détachée, Pauvre feuille desséchée, Où vas-tu ? […] Qu’ici le riche aidait le pauvre dans ses peines ; Eh bien ! moi je suis pauvre, et je vous tends la main. […] Au foyer paternel quand pourrai-je m’asseoir Rendez-moi ma pauvre chaumière, Le laitage durci qu’on partageait le soir.
les bruits, les odeurs, les murs gris des chaumières, Le petit sentier blanc et bordé de bruyères2, Tout renaît, comme au temps où, pieds nus, sur le soir, J’escaladais la porte, et courais au Moustoir ; Et, dans ces souvenirs où je me sens revivre, Mon pauvre cœur troublé se délecte et s’enivre ! […] La mort de louise Quand Louise mourut à sa quinzième année, Fleur des bois par la pluie et le vent moissonnée, Un cortége nombreux ne suivit pas son deuil ; Un seul prêtre en priant conduisit le cercueil ; Puis venait un enfant qui, d’espace en espace, Aux saintes oraisons répondait à voix basse ; Car Louise était pauvre, et jusqu’en son trépas Le riche a des honneurs que le pauvre n’a pas. […] Nous le vîmes alors couché dans son étable, Sans plus songer à l’heure où se dressait la table, Seul, triste, loin des chiens, tout entier à son mal, Haïssant à la fois et l’homme et l’animal ; Par accès s’élançant, dans ses colères mornes, Contre les visiteurs qu’il frappait de ses cornes ; De tristesse et de crainte il emplit le manoir, Pauvre bête, et mourut ainsi de désespoir1 !
Nos fautes, mon pauvre ange, ont causé nos souffrances. […] Pour les pauvres Donnez, riches ! […] » Afin que l’indigent que glacent les tempêtes, Que le pauvre qui souffre à côté de vos fêtes, Au seuil de vos palais fixe un œil moins jaloux. […] Pauvre Blanche ! […] Profitons de l’occasion pour citer cette bonne pensée d’un ancien, de Guillaume du Vair : « La main du pauvre est la bourse de Dieu.
Il dit à M. le prince qu’il ne devait avoir que deux tables, et ne point se charger de tout ; il jura qu’il ne souffrirait plus que M. le prince en usât ainsi : mais c’était trop tard pour le pauvre Vatel. […] Enfin, ma fille, me voici dans ces pauvres Rochers : peut-on revoir ces allées, ces devises, ce petit cabinet, ces livres, cette chambre, sans mourir de tristesse ? […] Voici un bel incident : M. l’abbé1 avait mandé que nous arriverions le mardi, et puis tout d’un coup il l’oublie : ces pauvres gens attendent le mardi jusqu’à dix heures du soir ; et quand ils sont tous retournés chacun chez eux, bien tristes et bien confus, nous arrivons paisiblement le mercredi, sans songer qu’on eût mis une armée en campagne pour nous recevoir : ce contre-temps nous a fâchés ; mais quel remède ? […] Vous n’avez jamais vu Paris comme il est : tout le monde pleure, ou craint de pleurer : l’esprit tourne à la pauvre madame de Nogent1 ; madame de Longueville fait fendre le cœur, à ce qu’on dit : je ne l’ai point vue, mais voici ce que je sais.
On croyait voir l’Ulysse d’Homère provoqué par Irus, dépouiller son manteau de pauvre, et déployer la stature imposante, les membres nerveux d’un héros. […] — chez des pauvres aussi ! […] Rimes pauvres. […] Remarquez que la rime n’est pauvre qu’autant que le son est réduit à sa plus grande simplicité. […] Je conviens que ce sont là de pauvres rimes, dont on ne trouve des exemples que chez les auteurs qui se soucient peu de la pureté de la versification.
Mais pauvre, et n’ayant rien pour payer mon passage, Ils m’ont je ne sais où jeté sur le rivage. […] De ce jour, l’esclave, le faible, le pauvre, l’étranger, devinrent les égaux et les frères du maître, du puissant, du riche, du citoyen. […] Incapable de crainte et d’injustice, elle donne des leçons aux rois, mais sans les insulter ; elle console le pauvre, mais sans flatter ses vices. […] Le mépris des valets, notre cœur le surmonte ; C’est pour mon pauvre enfant que je buvais la honte ! […] Toujours souffrant, toujours pauvre et timide, De ma gaité je vois pâlir les fleurs.
Ne craignons rien ; nous reverrons le Christ, le Christ sauveur, le Christ libérateur, le Christ qui prend pitié des pauvres, des faibles et des misérables. […] Un passereau qui meurt me touche davantage2 ; pauvre petite créature de Dieu, qui, après avoir aspiré, comme un globule de rosée sur la fleur, sa gouttelette de vie, s’en va et ne revient plus. […] Le mien, personnellement, n’a rien de beau : malade, pauvre, persécuté, je ne sais pas, le soir, où le lendemain je reposerai ma tête. […] Ne voyez-vous pas là une image de notre pauvre vie, que les vents aussi agitent et brisent, et dont ils dispersent çà et là les débris2 ? […] Dieu est le lieu des saints ; mais nous, terrestres, nous ne connaissons que la terre, cette pauvre terre noire, sèche, triste comme une demeure maudite. » 2.
c’est la chose la plus aisée du monde, et il n’y a si pauvre esprit qui n’en fît autant. […] Je ne vous dirai point qu’ils sont sur la litière : les pauvres bêtes n’en ont point, et ce serait fort mal parler ; mais vous leur faites observer des jeûnes si austères, que ce ne sont plus rien que des idées ou des fantômes, des façons de chevaux. […] Il leur vaudrait bien mieux, les pauvres animaux, travailler beaucoup et manger de même.