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180. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Guizot Né en 1787 » pp. 247-250

Le temps présent est toujours chargé des misères de notre nature ; le passé nous transmet surtout ce qu’elle a de noble et de fort, car c’est ce qui résiste à l’épreuve des siècles. […] L’éducation, sans cela, se passerait en argumentation, et tout serait perdu, si tous les maîtres n’étaient pas de bons ergoteurs. » 1.

181. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mézeray. (1610-1683.) » pp. 12-14

Et véritablement il ne s’était point imaginé que le duc de Mayenne dût amener toute son armée au secours de Rouen, ni que, s’il le voyait faire retraite, il osât passer la rivière pour l’aller chercher : il croyait même, faute d’être bien informé, son armée beaucoup plus faible et bien moins prête à marcher qu’elle n’était. […] Le roi, étant donc bien étonné d’apprendre que cette armée avait passé la Seine à Vernon et qu’il n’y avait plus de rivière entre-deux, mande en diligence à Longueville et à d’Aumont de ramasser leurs troupes et de se rendre auprès de lui.

182. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Louis XIV, 1638-1715 » pp. 146-149

L’incertitude désespère quelquefois ; or, quand on a passé un temps raisonnable à examiner une affaire, il faut se déterminer et prendre le parti qu’on croit le meilleur. […] Vous me réduirez cependant à cette fâcheuse extrémité, si je cesse d’être informé de ce qui se passe dans vos conseils.

183. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Le portrait est physique s’il ne dépeint que l’extérieur ; il est moral s’il parle des qualités ; il est physique et moral si à l’extérieur il joint les qualités ; il est littéraire quand il parle du mérite d’un auteur ; il est historique quand il prend son modèle dans les temps passés ; il ne devient caractère que lorsqu’il peint la vertu ou le vice d’une manière générale. […] Les bouleaux, s’agitent, les feuilles tombent, le vent passe dans la forêt, la hulotte gémit, et le Niagara fait entendre dans le lointain un roulement solennel : c’est la grande voix de la cataracte qui trouble par intervalles le calme de la nuit, et il semble par un effet d’harmonie imitative que cette voix roule d’échos en échos. […] Les auteurs dramatiques sentent la force de la vérité, et savent que le public aime à voir agir, à entendre parler les grands acteurs des siècles passés. […] S’il se croit grand seigneur, ses gens le croient encore plus que lui, il passait au travers de Nanterre, tra, tra, tro : ils rencontrent un homme à cheval : Gare ! […] Ce pauvre homme se veut ranger ; son cheval ne le  veut pas, et enfin le carrosse et les chevaux renversent sens-dessus dessous le pauvre homme et le cheval,  et passent par-dessus, et si bien par-dessus que le  carrosse en fut versé et renversé.

184. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Le serpent rongeait la lime ; Elle disait cependant : Quelle fureur vous anime, Vous qui passez pour prudent ? […] La Harpe pense que les troubadours la reçurent des Arabes, qui passèrent d’Afrique dans le midi de l’Europe. […] La rime passa également, et à la même époque, dans la poésie de la plupart des autres nations de l’Europe. […] Aussi, en trouve-t-on bien peu qui aient mérité de passer à la postérité. […] La stance de sept vers est composée d’un quatrain et d’un tercet » en sorte que l’une des deux rimes de la première partie passe dans la seconde.

185. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

La fougue presse les pensées et les précipite ; et, comme il n’est pas possible de les exprimer toutes, le poète saisit seulement les plus remarquables et les plus frappantes ; il les exprime dans le même ordre qu’elles avaient dans son esprit, et passe sous silence celles qui leur servaient de liaison ; ce qui les fait paraître disparates et décousues. […] Elle est soupçonneuse, inquiète, injuste, et passe facilement à l’espérance pour retourner bientôt à la pensée de ses maux. […] Arien de Méthymne passe pour l’inventeur du dithyrambe. […] Mais il faut bien se garder de passer les bornes d’une critique fine et d’une raillerie délicate. […] On donne la même signification mystique au psaume xliv, Eructavit cor meum verbum bonum… Stésichore, né à Himère, en Sicile, vers l’an 612 avant Jésus-Christ, passe pour avoir été, chez les Grecs, l’inventeur de l’épithalame.

186. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Ainsi tout se corrompt, tout se détruit, tout passe. […] Le grand homme du jour rit des siècles passés. […] le sophiste déclamera longuement des lieux communs, rebattus cent fois, sur le sort de l’habitant des campagnes, sur les charmes de la nature : il analysera les sensations qu’elle donne, et prodiguera les définitions, les descriptions, etc. ; ce qui est beaucoup plus facile, que de faire passer dans les autres le sentiment profond de la reconnaissance que le spectacle de la nature inspire pour son auteur. […] Sa fortune est durable autant que légitime, Elle passe aux neveux du fortuné vieillard ; Tandis que les enfants du crime et du hasard, Ces hommes sans pitié que les pleurs endurcissent, Et que les maux publics en un jour enrichissent, Dépouillés tout à coup d’un éclat passager, Ne sortent du néant que pour s’y replonger.

187. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XI. du corps de l’ouvrage. — narration, description  » pp. 146-160

Cependant, parmi les diverses méthodes, il en est une qui me parait, ainsi qu’à la majorité des rhéteurs, plus généralement applicable, et la voici : Qu’immédiatement après l’exorde, s’il y a exorde, l’écrivain expose le fait ou les faits dont il veut tirer une leçon ou un argument, les éléments de la science qu’il se propose de traiter, l’ensemble de vérités qu’il prétend établir ; que de là il passe aux preuves de ces faits, aux développements de ces données premières, à la démonstration de sa doctrine ; qu’enfin il s’attache à combattre les arguments et les moyens de ceux qui, sur les choses ou les personnes, les faits ou les idées, adoptent et soutiennent une opinion contraire à la sienne, ou tirent de la même opinion des conséquences différentes. […] Elle est obscure, parce qu’elle n’intéresse pas. » Sachez intéresser, prenez-nous au cœur, et votre récit sera clair, précis, vraisemblable ; et l’on vous passera tout, digressions, tableaux, portraits, réflexions. […] Passez ensuite à d’autres récits, à d’autres thèses, et appliquez-y ma règle ; elle est infaillible pour juger de leur mérite.

188. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

Buffon était du même avis : « Les ouvrages bien écrits, dit-il, seront les seuls qui passeront à la postérité. […] Chaque espèce en effet ne contiendrait guère qu’un individu, elles se multiplieraient done à l’infini, et l’avenir en couverait autant que le passé en aurait fait éclore. […] Enfin je passe sous silence les contemporains, et voici pourquoi.

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